Des affrontements entre immigrés clandestins et forces de l'ordre ont fait une soixantaine de blessés au centre d'expulsion de l'île de Lampedusa, dans le sud de l'Italie, qui a été en partie ravagé par un incendie.

Des affrontements entre des clandestins et les forces de l’ordre ont fait un soixantaine de blessés mercredi dans le centre d’expulsion de l’île de Lampedusa (sud de l’Italie), qui a été en partie ravagé par un incendie

Selon un bilan provisoire, une quarantaine d’immigrés ont été blessés durant ces incidents, qui sont totalement inédits“, a indiqué à l’AFP la porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés de l’ONU (UNHCR) en Italie, Laura Boldrini.

Selon l’agence Ansa, Six d’entre eux ont été hospitalisés, certains pour avoir été intoxiqués par la fumée. La même agence à également fait état de 22 blessés parmi les forces de l’ordre.

La grève de la faim que font une centaine de Tunisiens contre leur expulsion annoncée serait à l’origine des incidents : une rixe entre eux et les autres immigrés aurait en effet dégénéré en bataille rangée avec les forces de l’ordre.

D’après l’Ansa, l’incendie a été provoqué par une vingtaine d’immigrés qui protestaient contre le rapatriement annoncé de 107 clandestins tunisiens. La police a arrêté les responsables qui vont être incarcérés à Agrigente en Sicile.

Jusqu’à présent, les clandestins débarqués à Lampedusa n’y restaient que quelques jours pour une identification rapide avant d’être acheminés vers des centres de rétention sur le continent où il était statué sur leur sort.

Mais le gouvernement a transformé fin janvier le “centre de premier accueil” en « Centre d’identification et d’expulsion » afin de permettre des rapatriements plus rapides. Une nouvelle structure héberge le « centre de premier accueil ».

Désormais, les clandestins restent à Lampedusa d’où ils sont expulsés après leur identification. Le rêve italien de ces immigrés s’achève souvent sur l’île, en particulier pour les ressortissants de pays qui, comme la Tunisie récemment, ont signé des accords de rapatriement avec l’Italie.

Ces nouvelles dispositions ont brisé l’équilibre qui existait au centre d’accueil, qui était devenu un modèle de gestion responsable des flux migratoires. Le travail du HCR et des autres organisations est parti en fumée“, a commenté la porte-parole du HCR.

Selon le maire de Lampedusa, Bernardino De Rubeis, l’île est en passe de devenir “le Guantanamo d’Italie“. Ce qui est arrivé mercredi relève, selon lui, de la faute du gouvernement : “Les immigrés sont exaspérés et les conditions de sécurité ne sont plus assurées”.

Des accusations relayées par des syndicats de police : selon Claudio Giardullo, du SILP-CGIL, “la révolte était inévitable parce que tenir 900 étrangers dans une structure qui peut en contenir pas plus que la moitié transforme le tout en une sorte de giron infernal“.

La Tunisie préoccupée de la décision de l’Italie d’accélérer les procédures d’expulsion des immigrés clandestins, dont des centaines de Tunisiens, à annoncé la visite d’une délégation sur l’île. Cette mission sera conduite par le président du Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, qui dit “suivre avec préoccupation les événements survenus dans les centres d’accueil” de Lampedusa.

Ce comité proche du gouvernement indique agir “en contact étroit et permanent” avec les autorités et affirme craindre des “répercussions sur les Tunisiens résidant dans ces centres“. Sa déclaration constitue la première réaction tunisienne à la décision italienne de rapatrier quelque 500 clandestins tunisiens.

La décision fait suite à un accord conclu le 28 janvier entre le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni et son homologue tunisien Rafiau Belhaj Kacem. Cet accord, annoncé uniquement par Rome, engageait les deux gouvernements à intensifier la lutte contre l’immigration clandestine, selon l’agence italienne Ansa.

De son côté, la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) a dénoncé “les conditions inhumaines” des immigrés dans ce centre et demandé au gouvernement italien de “respecter leur dignité” et leurs droits.

Dans un communiqué de son président Mokhtar Trifi, la LTDH a appelé le gouvernement tunisien à “s’abstenir de faciliter les procédures d’expulsion” et salué “la compassion des habitants de Lampedusa” face aux “discours xénophobe des autorités italiennes“.

En 2008, près de 31.700 immigrants ont débarqué à Lampedusa, une augmentation de 75% par rapport à l’année précédente, selon le ministère de l’intérieur italien.

Synthèse d’après diverses sources.



Vidéo amateur, tournée par lampedusaonline.com

Malek
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