Charles Aznavour encensé par la presse à l\'occasion d\'un récital à Carthage

TUNIS (AFP) — Charles Aznavour qui se produisait mardi soir en Tunisie à l’amphithéâtre de Carthage a été encensé par les média qui ont fait monter les enchères depuis une fausse annonce de retraite du chanteur français.

Aznavour a fait la Une mardi des quotidiens “Le Temps” et “Assabah” pour une vrai “interview exclusive” de l’artiste, qui redorait ainsi le blason de la maison coupable d’une interview imaginaire évoquant sa prétendue retraite de la chanson après Carthage.

“Dar Assabah”, la maison éditrice des deux quotidiens a publié dimanche des excuses à “M. Charles Aznavour, ainsi qu’à (ses) lecteurs” souhaitant “voir et écouter chanter M. Aznavour le plus longtemps possible”.

Sans équivoque avec photos à l’appui, le chanteur en chemise noire et lunettes soleil apparaissait mardi flanqués des rédacteurs en chef de deux quotidiens et de leur propriétaire Mohamed Sakher El Materi, par ailleurs homme d’affaires et gendre du président tunisien.

Sans un mot sur le canular de la retraite qui a provoqué colère et démentis du chanteur, Le Temps (francophone) et Assabah (arabophone) décrivent un homme “précis dans ses réponses, mais qui dégage cette assurance, ce magnétisme et cette volupté dont seuls les génies ont le secret”.

Aznavour a évoqué ses chansons “incontournables”, sa longévité, ses origines: “l’Arménie est l’une de mes patries. Ce n’est pas mon pays… ma langue, mon centre d’intérêt reste français”, affirme-t-il.

Il confie que sa femme ne partage pas sa fascination pour les chapeaux et va jusqu’à offrir un “scoop” sur sa prochaine chanson s’intitulant “Ce printemps là…” en référence à Mai 68.

Clou du 45ème festival de Carthage, Aznavour, 85 ans dont c’est le troisième concert en Tunisie (1955 et 1968) n’a jamais été aussi adulé dans ce pays.

Programmes spéciaux et répertoire diffusé en boucle sur les radios culturelles et commerciales, celles-ci en faisaient leurs choux gras à coup de concours et pub.