Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.

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Première remarque : le front n’a pas soufflé sa première bougie, et il n’a même pas encore trouvé son rythme de croisière en se dotant d’une structuration permettant à l’ensemble de ses militants venant d’horizons divers, et dont c’est, pour la majorité d’entre eux, la première immersion dans une activité politique partisane. Cet engagement s’est fait clairement en rapport direct avec cette volonté sur laquelle nous nous sommes retrouvés tous, au moment de l’acte de fondation du Front Populaire : celle de continuer, de renforcer et enfin de réaliser les formidables ambitions du souffle révolutionnaire.

L’Intifadha du bassin minier : l’étincelle

L’étincelle de celui-ci a démarré avec « l’Intifadha » du bassin minier de Gafsa en 2008, en passant par le coup de tonnerre que fut la fuite du dictateur et l’extraordinaire extension du champ des luttes et des victoires des salariés, des chômeurs et des précaires et de tous les « Zaoualas » (27 700 luttes recensées jusqu’à fin 2012), et aujourd’hui par la lutte contre les forces contre-révolutionnaires dont l’objectif est de donner un coup d’arrêt à la poussée révolutionnaire en remettant sur pied un Etat fort qui restreigne les libertés démocratiques, en attendant de les liquider ; un Etat ou le mouvement ouvrier et en premier lieu son organisation syndicale l’UGTT serait muselée, détruite et transformée en officine corporatiste ; un Etat où l’idéologie intégriste et chauvine tiendrait le haut du pavé.

La gauche a enfin retrouvé des couleurs

Voilà ce qui a permis que notre rassemblement redonne des couleurs à une gauche dont une grande partie s’était fourvoyée dans l’opération électorale d’octobre 2011 de manière éparpillée, confuse, et au final dont la spécificité des objectifs annoncés a été noyée dans le raffut d’une campagne où l’argent « sale » a coulé à flot, où tous les coups ont été permis ; voir ces milliardaires qui ont dirigé, qui de la métropole londonienne et à travers sa chaine de télé privée ; qui en déversant des milliards pour acheter des voix en proposant un doigt, « Taoua », en forme de programme, qui en s’appuyant sur cette formidable machine de guerre Qatarie, « The Voice of Qatar » : El Jazira.

Caricature d’élections et « Sfir Facel »!

Une vraie caricature d’élections que d’aucuns continuent à nous vendre comme ayant été les plus « démocratiques », des plus « transparentes », l’« exemple même d’élection modèle d’un processus de transition », rien que ça.
Dans ces conditions et surtout avec la multiplication des listes au nombre de plusieurs centaines (entre listes d’organisations de gauche et listes de militants de gauche « indépendants »), ce fut la « Berezina » et la gauche s’est vue affublée de cette infâme surnom, par nos adversaires : « Sfir Facel ».

L’unité est notre seule chance

C’est en tirant le bilan de cette amère expérience que les militants et les organisations de gauche se sont rendus à cette simple évidence : seule notre unité peut bloquer l’offensive contre-révolutionnaire portée par deux composantes du champ politique : l’ancien appareil de la machine dictatoriale destourienne dominant tous les interstices de l’appareil d’Etat : bureaucratie d’Etat, bureaucratie de l’appareil judicaire, bureaucratie des appareils de répression : police et armée, sans oublier les quasi-milices destouriennes qui ont quadrillé le pays durant un demi-siècle ; les fameux « 2 millions d’adhérents ».

Ceux-là ont fini par se mettre en ordre de bataille sous la férule du nonagénaire : Caïd Essebsi et leur formation c’est : « Nidaa Tounes ».
A regarder de près la dite formation, on se rend compte qu’elle réunit en son sein des pans entiers des « hommes d’affaires » de premier plan, dont l’UTICA et la « baronne » Bouchamaoui sont le fer de lance et tout le rebus de la « Destourie » et des « Bourguibolâtres » qui s’étaient étripés au lendemain de la fuite de leur homme fort, les laissant orphelins.

S’ajoute à cette camarilla destourienne, des renégats et repentis de la gauche politique et syndicale qui se sont mis au service des prétendus nouveaux « hommes forts » (ou donnés comme tels par des sondages ficelés et sur mesure par des officines qui appartiennent au même sérail).

Tout ce beau monde n’a rien trouvé mieux, comme « rassembleur », qu’un vieillard de 87 ans, qui a son avenir garanti plus dans une tombe, que dans la prétendue reconstruction de la Tunisie « postrévolutionnaire ». C’est dire qu’à elle seule cette image est plus que parlante sur l’état de dégradation avancée de « ceux qui nous gouvernaient », et qui ont été déstabilisés par la puissance et la force des mobilisations sociales révolutionnaires.

Les jeunes loups de la « Bourguibolâtrie » toujours en service commandé

Et comble de l’ironie, c’est ce même bonhomme qui a commencé sa carrière politique, tout frais émoulu, sorti de l’université à à peine 25 ans, dans le giron d’un Bourguiba triomphant, qui a derrière lui une longue carrière d’homme du sérail destourien, promoteur de toutes les législations d’exception dont Bourguiba a abusé pour liquider et embastiller une opposition nationaliste radicale et une jeunesse frondeuse marxisante ; c’est ce vieil homme fourbu par tous les coups fourrés dont il a été l’instigateur et/ou le simple spectateur durant ce dernier demi-siècle ; c’est ce même personnage sortie de sa retraite et de la besace d’un « cabinet noir », installé durant la courte période où le pouvoir était « à ramasser » et qui joua le rôle que l’on connait dans le détournement de la formidable mobilisation qui a suivi la fuite du dictateur pour la canaliser vers le processus électoral décrit plus haut ; où la « cooptation » des « copains et des coquins » fut la règle pour conduire la courte transition entre mars 2011 et octobre de la même année ; qui a vite fait le tour du monde aux frais du contribuable pour se faire photographier auprès des « grands » de ce monde et profiter pour placer ses rejetons dans les circuits des « promesses de dons » et autres « joyeuseries » qui ne sont rien d’autres qu’une corde pour mieux nous pendre, auprès des instances internationales (G8 Deauville, Etats-Unis, Davos, etc.)

C’est aux basques d’un tel ectoplasme que nous convie le ban et l’arrière ban du « camp des revanchards ». C’est ainsi que les communards nommaient les « versaillais » après la chute de la Commune de Paris.

En période révolutionnaire des partis naissent et disparaissent

C’est dire la fragilité de l’attelage et la possibilité que ce dernier se fracasse sur la dure réalité d’une crise multiforme et au caractère international, tant sur le plan économique que sur le plan social et politique. Et cette fragilité est corroborée par le néant qui caractérise leurs propositions alternatives à celle de l’ancienne dictature.

A cet attelage, se sont joint une série de formations politiques en voie de marginalisation avancée sur l’échiquier politique appartenant au centre. Ces formations centristes (El Joumhouri, El Massar, etc.) ont vu le sol politique se dérober sous leurs pieds, par la conjonction du large pôle créé à droite, Nidaa Tounes, et le large pôle créé à gauche, le Front Populaire.

Cette alliance est une alliance opportuniste marquée du sceau de cette longue pratique qui fut celle de l’ex-Ettejdid, l’ex-PDP et leurs satellites ; celle du soutien « critique » à l’homme fort du moment. Aujourd’hui, c’est le vieux grabataire de la politique, Essebsi, qui semble être leur cheval de choix.

On peut regrouper ce camp sous la dénomination de « conservateurs laïcs, « modernistes » et « francophiles ». Il pèse électoralement, toutes tendances confondues, autour de 20% du corps électoral.

Fréristes et jihadistes

La deuxième composante, c’est celle qui parcoure ce spectre politique large qui a fait de la question religieuse et identitaire son fonds de commerce sonnant et trébuchant.

La mouvance Ennahdha, parce qu’au final elle déborde le socle qui définit une organisation homogène sur un programme et des objectifs, se compose de la fraction « frériste » (Ikhwan El Mouslimin), qui est une des plus vieilles formations, (avec le mouvement communiste, toutes tendances confondues), née dans les années 20 (fondée en 1928, à Assiout, en Egypte par un maître d’école, Hassen El Banna). C’est un mouvement réactionnaire, allié dès sa fondation aux forces coloniales (britanniques) et despotiques (le Roi Fouad et son fils le Roi Farouk sans oublier les roitelets du pétrole façonnés par les puissances coloniales et impérialistes (britannique, française et américaine).

A ces courants traditionnalistes, conservateurs, s’est joint un courant, plus récent, issue de la mouvance jihadiste qui a été formé par les instructeurs des services paramilitaires américains durant la guerre d’Afghanistan et contre l’Union Soviétique ; avec le soutien logistique pakistanais et le soutien financier des roitelets du pétrole. Après la guerre et l’implosion de l’Union Soviétique, ces dizaines de milliers de combattants ont été tout simplement trahis par leurs commanditaires américains. Ils ont fini par retourner leurs armes contres leurs anciens appuis, en particulier à l’occasion des deux guerres de la coalition occidentale contre l’Irak.

Ils représentent aujourd’hui une aile anti-impérialiste réactionnaire par opposition à l’anti-impérialisme progressiste. Ce courant a lié son destin à celui d’Ennahdha à l’occasion de l’accession de celle-ci au gouvernement grâce à la majorité relative obtenue dans les conditions décrites plus haut. Ennahdha les utilisa comme hommes de mains pour les basses œuvres où la violence est dominante. L’assassinat de notre camarade Chokri Belaïd a été commandité par l’organisation mère, Ennahdha, et exécuté par sa « branche armée ». C’est une juste répartition des tâches.

C’est cet ensemble qui a pesé, exceptionnellement, sur le plan électoral, 18,75%, (1 500 000 voix aux élections d’octobre 2012 sur un corps électoral estimé à 8 000 000). Une fois élue, tous les moyens sont bons.

Disposant d’un véritable trésor de guerre, grâce à ses généreux donateurs pétroliers, elle use et abuse de solutions telle la prévarication et toutes les formes de corruption comme par le passé, pour « acheter » un maximum de personnages pivots au sein de l’appareil de la bureaucratie d’Etat. Les larges prérogatives que lui offre son monopole sur les nominations lui permettent de placer ses hommes aux endroits sensibles et utiles aux prochaines échéances.

Sur le plan économique, n’ayant d’autres choix qu’ultralibéraux, « ils signent là où les institutions internationales leur demandent de signer » dit d’eux un observateur habitué des arcanes des institutions financières. C’est par ce subterfuge qu’ils comptent récupérer une partie de l’establishment patronal en apportant un gage de mise à leur disposition de lois les plus favorables au capital.

Deux mots sur les alliés d’Ennahdha au sein de la Troïka. On sait, par expérience, qu’en temps de révolution, des partis naissent et disparaissent sans laisser de traces. Les Ettakatol et CPR, qui en parlent aujourd’hui. Leurs députés sont partis, majoritairement, composer soit d’autres formations, soit se sont fondus dans celles existantes ou celles qui se sont recomposées en cours de route.

C’est une des anomalies de cette assemblée constituante où mis à part les députés d’Ennahdha, qui sont restés au bercail pour cause de majorité, bien malin celui qui pourrait dire qui appartient à quoi, moins de deux années après l’élection.

On a vu comble de la couardise, des députés rejoindre un parti, Nidaa Tounes, qui a été créé après les élections, qui n’a donc pas mené de campagne électorale avec des propositions de modèle de constitution et qui aujourd’hui est sur le point de constituer un groupe à l’Assemblée. Quand on vous dit que les députés sont de véritables girouettes « démocratiques ».

Front démocratique, un front de plus !

Au vu de ce nouveau spectre politique, les assises de notre mouvement le Front Populaire, réunies à Sousse les 1 et 2 juin 2013, ont proposé la mise en place d’une initiative pour créer « un large front démocratique autour des quatre axes :

– La lutte contre la violence et le terrorisme,

– L’établissement d’un calendrier précis de la période de transition, qui doit aboutir à une constitution démocratique et la tenue d’élections libres et transparentes,

– L’arrêt de la liquidation des ressources du pays et de l’engagement d’accords mettant en péril l’indépendance de la Tunisie,

– La prise de mesures urgentes pour combattre la cherté de la vie et améliorer les conditions de vie des couches populaires. »

Donc se pose la question des alliances puisque ce large front démocratique déborde largement des composantes du Front populaire.

Avec qui réaliser ce front démocratique?

Et jusqu’où doit aller l’alliance autour de ces objectifs ?
Mais d’abord regardons, de qui est composé le Front Populaire ?

Font partie des fondateurs du Front Populaire:

1- Une aile « marxiste », composé du Parti des Travailleurs, du Parti Unifié Patriote Démocrate, de la Ligue de la Gauche Ouvrière, du Parti National Socialiste Révolutionnaire, le Parti de la Lutte Progressiste, le Parti populaire unioniste, le Parti Populaire pour la Liberté et le Progrès et des militants « non-encartés » se réclamant de ce courant.

2- Une aile « social-démocrate » composée par le Mouvement des Démocrates Socialistes et des « non-encartés » se positionnant dans cette mouvance.

3- Un courant nationaliste arabe représenté par le Mouvement Echaab, le Parti Baas et des « non-encartés » qui se réclament de cette dynamique.

4- Un courant écologiste représenté par « Tunisie Verte » et des « non-encartés qui ont à cœur les questions écologistes.

Le Front, de ce fait, couvre la totalité du spectre de la gauche marxiste et nationaliste radicale sans oublier sa touche écologiste. Au-delà de notre spectre, à qui pourrons-nous nous adresser et dans quel but ?

Concernant les batailles d’atteinte aux libertés démocratiques, il va de soi qu’il ne faut pas s’enfermer dans un Front Démocratique pour mener au cas par cas les luttes en défense de ces libertés qui sont, au final, des libertés concrètes et non abstraites. Libertés d’expression, de réunion, de manifestation. Liberté de conscience et de croyances. Libertés des femmes de disposer de leur corps et de son intégrité. Liberté des jeunes de jouir pleinement de leur jeunesse et de la graine de folie qui s’y rattache. Luttes contre le racisme, la xénophobie, l’homophobie. Luttes contre les restes du colonialisme (dette, loi de 1972, nouveau code des investissements), contre l’esclavage et toute forme d’oppression spécifique.

Voilà des libertés démocratiques pour lesquels il n’y a aucun préalable pour les mener. Tout le spectre politique est interpellé bien qu’en réalité, sur toutes ces questions, c’est souvent le fameux « peuple des gauches » qui se mobilisent spontanément.

A quoi peut donc servir un « Front Démocratique » ? Si les questions démocratiques sont celles que nous avons cités plus haut.

Violence et violence…

Prenons maintenant la bataille de la « violence et du terrorisme ».

Tout d’abord, avoir fusionné la question de la « violence » avec les actes relevant du « terrorisme » est un amalgame qui peut se retourner contre les militants du Front Populaire. Qu’est-ce que la violence ? Qui est le juge pour pouvoir déterminer ce qui relève de la violence agressive, la violence brute, de celle qui a pour rôle de me protéger et qui nécessaire pour sauver mon intégrité, celle des miens.

Prenons le cas des travailleurs qui défendent leur outil de travail ; pour les patrons et le droit qui défend la propriété privée, l’occupation des lieux de travail ou des lieux de circulation (voies ferrées, route) est une « violence ». Alors que pour les travailleurs, les salariés ou les chômeurs, c’est une sauvegarde de leur emploi où la volonté d’en obtenir un. On voit aujourd’hui aussi bien dans les rangs d’Ennahdha que dans ceux de ce rassemblement hétéroclite « Koulouna Tounes », des appels à l’arrêt des grèves, des occupations d’espaces publics, des sit-ins, des barrages de routes ou de voies ferrées. C’est le cas des habitants du bassin minier qui réclament l’embauche de leurs enfants chômeurs. C’est le cas de ces jeunes chômeurs de Jébéniana condamnés à de la prison ferme pour occupation de voie ferrée.

Ennahdha et ses comparses mènent une campagne nationale contre le mouvement ouvrier, les mouvements de chômeurs contre les précaires et les parias. Leur objectif est clair : criminaliser ces activités en les traitants de « violentes ».

Quant au terrorisme, loin de nous de minimiser un phénomène qui date de l’époque de la dictature. Mais attention à ne pas prendre pour argent comptant la propagande « nahdhaouia » en ce qui concerne la recrudescence de ces actes qui restent, somme toute, limités et auxquels une action impliquant les populations des régions concernées pourraient mettre fin sans qu’il soit nécessaire de militariser ces mêmes régions, d’y appliquer les lois d’exception et dont la conséquence est la mort de plusieurs soldats du rang sans résultat tangible quant à la fin de « groupes terroristes » sur lesquels règne une omerta, puisqu’il n’est point permis à des journalistes indépendants, ou des médias de mener librement les enquêtes sur le terrain. Les quelquefois où un journaliste s’est aventuré sur ce terrain, c’est la justice militaire qui s’est occupée de le faire taire en utilisant les gros moyens.

Et la question sociale !

Venons-en à la question sociale proprement dite. Est-ce que sur la question de la flambée des prix, des remises en cause des subventions étatiques aux hydrocarbures et aux produits de première nécessité, sur les questions des emplois de chômeurs diplômés et non-diplômés, de la question de la prise en charge des plus démunis en matière de minimum social garanti, de soins gratuits garantis (CMU couverture maladie universelle), de la question de la prise en charge par une caisse de compensation des travailleurs précaires pour leur assurer un revenu permanent ; est-ce que sur toutes ces questions nous pouvons nous retrouver avec des nébuleuses politiciennes dont le crédo reste le néo-libéralisme dont la déconfiture se fait jour partout, à l’échelle de la planète ?

Braderie et soldes

Reste la question de la braderie à laquelle s’adonne ce gouvernement illégitime, celui de Laarayedh. En fait ce dernier ne fait que poursuivre ce qu’ont déjà largement accompli ses prédécesseurs, Caïd Essebsi et Jebali, tout aussi illégitimes.

Si El Béji avait déjà ouvert le bal avec ses gesticulations grabataires au G8 à Deauville en engageant le pays dans la spirale de l’endettement alors qu’il n’avait aucune légalité pour le faire, son gouvernement né de tractations occultes devait en principe se limiter à combler le vide institutionnel et vaquer à la permanence des affaires courantes.

Quant à notre cher Jebali, fort d’une majorité toute relative au vu des sorties des urnes, et faisant fi de la tâche qui aurait dû être la sienne, celle de s’en tenir à accompagner la rédaction de la nouvelle constitution dans un délai n’excédant pas une année, le voici, tout sourire, menant des réformes structurelles illégitimes et criminelles quant à leurs conséquences (nouveau code des investissements, spirale de l’endettement, vente en pièces détachées de l’économie au plus offrants ; les amis de préférences…).

L’actuel Premier ministre Laarayedh, continue, comme si de rien n’était, à brader ce qui reste en toute impunité.

Pendant ce temps l’Assemblée constituante ronronne en se faisant payer rubis sur l’ongle une rédaction d’un torchon appeler constitution et dont le contenu est en total contradiction avec le souffle révolutionnaire qui a élu des constituants sensés traduire dans le texte fondateur et graver dans le marbre les nouvelles revendications visant la garantie de l’emploi, l’éclosion du domaine des libertés brimées durant un demi-siècle et une défense de notre souveraineté nationale qui a été et est encore bafouée.

Le Front Populaire est la seule solution

Au vu de tout ce que nous venons de dérouler, seul le Front Populaire, et c’est la raison pour laquelle il fut bâti, est capable, et sa plate-forme fondatrice en est un témoin indiscutable, de réaliser ces tâches composant un programme d’urgence pour lequel des centaines de milliers d’adhérents du Front ont répondu présent et continuent en masse à le rejoindre, le renforcer, le structurer en vue d’une accession au pouvoir.

Sauf qu’à la différence de tout le microcosme politique existant, nous croyons fermement que cette prise du pouvoir ne peut être que l’œuvre de cette majorité sociale qui compose notre pays et qui devra être le ciment structurant de la base au sommet par voie élective en assemblées de quartiers, d’usines et d’ateliers, d’écoles et d’universités, de soldats conscrits et de simples policiers du rang, de paysans avec ou sans terre, d’artisans et auto-entrepreneurs, bref de toutes ces femmes et de tous ces homme qui ont été exclus durant plus d’un demi-siècle par la volonté d’une camarilla « bourguibolâtre » et qui cherche de nouveau, aujourd’hui, à retrouver son éclat d’antan.