Coïncidant avec la visite d’une délégation du Fonds Monétaire International (FMI) venue évaluer les avancées en matière de réformes structurelles et ratifier la troisième tranche de son prêt, la décision européenne d’inclure la Tunisie dans la liste noire des paradis fiscaux fait planer l’incertitude sur le climat économique et financier de la Tunisie. Elle pourrait se traduire par la suspension de l’aide financière européenne, ce qui aggraverait de fait un déficit budgétaire déjà des plus préoccupants.
L’Union européenne et la Tunisie : un crocodile et son oiseau cure-dents
Vous connaissez le crocodile du Nil ? Eh bien, c’est un crocodile. Il est particulièrement féroce à ce qu’on dit. Mais ce n’est pas là sa qualité principale. Ce crocodile est surtout connu pour sa bienveillance à l’égard d’un petit oiseau dont l’occupation préférée consiste à lui nettoyer les dents et les gencives. On l’appelle, cet oiseau, le pluvian d’Egypte mais on devrait plutôt l’appeler l’oiseau cure-dents. Vous allez tout de suite comprendre pourquoi je vous en parle.
Emigration clandestine, une forme de résistance
La semaine dernière, j’ai parlé de cette affaire qui nous a tous révoltée : la mort et la disparition de plusieurs dizaines de jeunes qui avaient tenté de quitter le pays à bord d’une frêle embarcation. Ils seraient peut-être aujourd’hui heureux d’être ailleurs, triomphants mais inquiets, certes confrontés à de nouvelles incertitudes mais bien aises d’avoir réussi leur évasion si leur petit rafiot délabré n’avait étrangement été percuté par un navire militaire chargé de la surveillance des frontières maritimes.
Lutte contre l’émigration clandestine : une guerre contre les pauvres
Lisez la presse, lisez les rapports et les communiqués officiels tunisiens, jetez un coup d’œil sur les documents publiés par l’Union européenne, vous y trouverez des tas de formulations mais nulle part il ne sera avoué que la lutte contre l’émigration clandestine est une guerre, une guerre contre les pauvres.
Fadhel Abdelkefi, ou l’incapacité de penser des alternatives à l’endettement
L’audition de Fadhel Abdelkefi devant l’ARP a suscité la polémique. En réaction aux critiques acerbes des élus sur le recours systématique à l’endettement, le ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale qui assure également l’intérim au ministère des Finances a non seulement présenté l’endettement comme étant l’unique solution à la crise budgétaire, mais il a demandé aux députés de l’aider par leur silence. Son intervention n’a pas manqué de provoquer un tollé auprès des élus de l’opposition, toutes mouvances confondues.
Expulsion des migrants : derrière la diplomatie, la solution militaire
Hier, mardi le 14 février, la chancelière allemande Angela Merkel a insisté pour accélérer l’expulsion des tunisiens demandeurs d’asile déboutés. Youssef Chahed, en visite officielle à Berlin s’est montré ferme en estimant que c’est les autorités allemandes qui ralentissent la procédure d’expulsion. Derrière ce dialogue de sourde, les tensions d’une gestion sécuritaire, et depuis peu, militaire des flux migratoires.
Les faces cachées des relations tuniso-franco-européennes ( 3 )
La Tunisie n’a pas été en mesure de maintenir durablement le cap sur ces options fondamentales notamment la priorité accordée à l’industrialisation nationale et à la réforme de l’agriculture ainsi que l’autofinancement comme moteurs du développement. Et c’est ce qui explique les multiples revirements déstabilisateurs opérés dès le début des années 70 dans la politique économique, industrielle et agricole.
Les faces cachées des relations tuniso-franco-européennes (2)
La première partie de cette série d’articles destinés à retracer l’historique des relations entre la Tunisie et ses partenaires européens depuis l’indépendance a permis de démontrer l’importance du rôle assumé par la France dans l’élaboration du cadre évolutif de la coopération et du partenariat entre la Tunisie et l’Europe. Cet article est focalisé sur la décennie des années 1960, marquée par des rapports conflictuels avec la France, qui s’est opposée à la politique de recouvrement des attributs de l’indépendance économique de la Tunisie menée dans le cadre des perspectives décennales de développement.
Quand l’Union européenne s’intéresse à la culture tunisienne
Le 22 septembre, cinq députés européens et une trentaine de membres de la société civile se sont réunis à l’Association Art rue à Tunis pour débattre des problématiques du secteur culturel: Est-ce que la coopération Tunisie-UE veut dire l’imposition d’une vision pour la culture à laquelle la Tunisie doit adhérer ? Est-ce que cette coopération se réalisera en parallèle/en complémentarité avec une nouvelle politique culturelle nationale ?
Pour une refonte des relations de la Tunisie Avec l’Union Européenne
La résolution du parlement européen du 14/09/2016., qui n’a aucun effet contraignant, recommande aux institutions européennes d’œuvrer auprès des pays membres en vue la mise sur pied d’un « plan Marshall » en faveur de la Tunisie ainsi que la conversion de la dette européenne en projets d’investissement. Sans vouloir en minimiser la portée, il convient de souligner que des initiatives semblables n’ont jamais connu dans le passé un début de concrétisation ni abouti à un aménagement positif de la politique européenne à l’égard de la Tunisie.
Libre-échange et énergie : les résolutions fermes de l’Europe
Dans sa résolution du 14 septembre 2016, le Parlement européen parle au nom d’une Europe résolue à aller de l’avant dans le libre-échange avec la Tunisie. Le secteur de l’énergie en point de mire.
Soutien européen à la société civile : enquête sur un programme controversé
Le Programme d’appui à la société civile (PASC) est l’initiative phare de la coopération européenne avec la Tunisie à destination de la société civile. Son budget s’élève à 7 millions d’euros pour la période 2012-2016. En plus des assistances techniques et des appuis financiers à des « projets pilotes », il comprend un projet mis en œuvre par European partnership for democracy. Décrit comme « une coquille vide » par ses détracteurs, dirigé par une figure de l’ancien régime, celui-ci est entaché de conflits d’intérêts, de démissions et de licenciements abusifs. Enquête.
Les hautes clôtures ne font pas les bons voisins
Les politiques d’immigration répressive menées par l’Union européenne ne font que renforcer les réseaux de passeurs et augmenter le nombre de décès en Méditerranée.
La militarisation de la Méditerranée sous couvert de lutte contre l’immigration
La Tunisie est au centre d’une politique européenne répressive et stérile contre l’immigration irrégulière. Début juillet, la machine s’emballe avec son cortège de morts, de lois liberticides et de montée en puissance des militaires sous l’égide de l’OTAN.
Les faces cachées du partenariat de Deauville
Il importe de souligner que depuis les indépendances, chaque évènement régional majeur – à l’instar de la révolution tunisienne – susceptible de générer de nouveaux équilibres régionaux ou des retournements d’alliance, suscite une nouvelle initiative comparable à l’accord d’association de 1969, au processus de Barcelone ou au partenariat de Deauville.
Journées de l’Europe : Le « couple » UE-Tunisie sous le signe du néolibéralisme
Malgré les références à deux partenaires « sur un même pied d’égalité », ce qui se dessine, c’est plutôt un couple déséquilibré : l’Union Européenne donne l’argent, les directives, et « renforce les capacités » de la Tunisie, qui la remercie et obéit.
Laura Baeza Giralt : Ambassadeur de l’Union Européenne et VRP du libre-échange
Alors que commence le premier round des négociations sur l’ALECA, Laura Baeza, chef de la Délégation européenne en Tunisie, achève sa mission sur les chapeaux de roues. Au terme d’une fin de mandat en forme de sprint diplomatique, l’ambassadrice de l’UE s’est transformée en véritable VRP du libre-échange.
Pour une réorientation stratégique de politique Européenne à l’égard de la Tunisie
En dépit de l’importance des multiples appuis et soutiens notamment financiers accordés à la Tunisie au lendemain de la révolution, celle-ci n’a fait que s’enfoncer davantage dans un marasme économique sans précédent. Dans cet article, je me propose de focaliser l’attention sur les causes de cet échec.