Présentées comme un moment politique crucial, les élections législatives du 17 décembre 2022 sont censées constituer le dernier acte de l’état d’exception enclenché le 25 juillet 2021. Cette affirmation mérite pour le moins d’être relativisée.
Que reste-t-il de nos espoirs ?
Au-delà de ce que nous pouvons penser du président Kaïs Saied, de ses velléités autoritaires et populistes, de ses fuites en avant…, onze ans après les évènements de janvier 2011, il est nécessaire que nous dressions un diagnostic des années passées afin d’essayer de circonscrire les dysfonctionnements, les maux et les dérives qui ont préparé le terrain à l’avènement de cette figure politique hors du commun.
Projet de Constitution de Kais Saied : Faux et usage de faux
[Edito] Après un faux coup d’Etat aux béquilles constitutionnelles, une fausse consultation nationale échouant à fédérer le quart de ses électeurs, un faux dialogue national qui n’a rassemblé que ses béni-oui-oui, Kais Saied a soumis une fausse constitution, 25 jours avant un référendum auquel sont invités les électeurs pour approuver ou rejeter ce texte fondamental pondu à la hâte.
Réconciliation pénale : Les couacs du décret-loi présidentiel
Les sanctions encourues par des criminels en col blanc pourraient être abrogées. C’est ce que préconise notamment le décret-loi de Kais Saied, quasiment calqué sur le projet de l’ancien président Béji Caïd Essebsi. Tandis que la justice transitionnelle parait plus que jamais malmenée. Un scénario à la fois «étrange et effrayant», selon une éminente juriste.
Liberté d’association : vers plus de bureaucratie
Le projet de réforme du décret-loi 88 relatif aux associations suscite encore des craintes. Celles-ci sont d’autant plus justifiées que ce projet est susceptible d’être adopté du jour au lendemain sans concertations dans les conditions de l’état d’exception. Des juristes montent au créneau pour dénoncer, preuves à l’appui, la portée liberticide de ce projet.
Amendement de la loi de l’ISIE : Indépendance en instance
Quelques mois avant la tenue du référendum, Kais Saied a changé, par décret- loi, la composition du conseil de l’ISIE. Désormais, les membres de l’instance chargée de la supervision des élections seront nommés par décret présidentiel. Le timing de cet amendement a été contesté par certains observateurs, mais accepté par d’autres. L’ISIE ne serait plus indépendante ? Les positions divergent.
Dossier – Financement des associations: Les velléités liberticides du pouvoir
La question du financement étranger des associations est de nouveau sur le tapis. « Il est nécessaire de promulguer un texte de loi interdisant le financement étranger des associations. Parce qu’elles servent en fait d’extension à des puissances étrangères », a déclaré le président de la République Kaïs Saïed, jeudi 24 février, à l’ouverture du Conseil des ministres. Il a ensuite précisé : « ces fonds transférés de l’étranger sont destinés à financer des campagnes électorales ou utilisés pour nuire à l’Etat ».
Droit d’association : Le projet liberticide du gouvernement Bouden
Un projet de loi organisant les associations -dont Nawaat a obtenu une copie- a été préparé en catimini par le gouvernement Bouden. Et en parcourant ses articles, on comprend mieux le blackout des autorités.
Rétrospective 2021: De la répression sous Mechichi à l’autoritarisme de Saied
L’année 2021 a d’abord été marquée par les mesures exceptionnelles décrétées par le président Kais Saied le 25 juillet dernier. Cependant, la Tunisie assistera également en 2021 à la réémergence de l’Etat policier sous le gouvernement Mechichi, avec son lot de violences endémiques. Une flambée protestataire répondra à l’aggravation de la situation sociale et économique. La crise politique et parlementaire éclatera en parallèle du déclenchement de la pandémie du Covid-19. Tandis que le gouvernement ne parviendra pas à répondre à la crise sanitaire, ni à fournir les vaccins. Dans ces conditions, les mesures du 25 juillet basées sur une interprétation de l’article 80 de la constitution, sont d’abord apparues comme une opportunité de surmonter les difficultés accumulées. Avant que Saied ne s’arroge progressivement le monopole du pouvoir, faisant passer la Tunisie du joug d’une démocratie corrompue, à celui d’un autoritarisme mâtiné de populisme.
Nos moments forts de 2021 : Nawaat Festival #1 [Vidéo]
L’exposition photo «Black label» de Malek Khemiri, les projections des films «L’Oasis», «Kerkennapolis» et «Plasticratie» ainsi que le débat « Régime du 25 juillet : rupture ou continuité ? » le concert de Vipa et le VR Corner étaient au programme de Nawaat Festival, tenu le 10, 11 et 12 décembre dans nos locaux à Tunis. La première édition de Nawaat Festival l’a imposé comme le nouveau rendez-vous annuel incontournable du paysage culturel tunisien.
La feuille de route de Kais Saied en 5 dates
Le président tunisien Kais Saied a fait part, dans la soirée du dimanche 13 décembre, d’une série d’initiatives, prises dans le cadre des “mesures exceptionnelles”. Il a ainsi annoncé l’organisation d’élections anticipées et d’un référendum populaire au cours de l’année à venir.
Pass sanitaire, S17, résidence surveillée : la constitution bafouée
La liberté de circulation est un droit fondamental consacré par la Constitution. Mais sous divers prétextes, ce droit est constamment bafoué. Tantôt, on agite la lutte contre la migration irrégulière ou le terrorisme, tantôt la question de la crise sanitaire. Et depuis le virage 80, les restrictions se multiplient sur fond de règlement de compte politique.
Le phénomène Kais Saied face à l’Histoire
Le phénomène Kais Saied enracine la Tunisie dans son identité en même temps qu’il l’extirpe de sa torpeur. C’est sur cela que repose sa légitimité: tunisianité et intégrité. En ce sens, son conservatisme n’est pas abstrait et absolutiste, mais contextuel, lié aux croyances des gens ordinaires. Mais rien n’assure que le président réussira.
Quelles relations entre la France et la Tunisie depuis le Virage 80?
C’est devenu une habitude sur les réseaux sociaux et dans les médias : comparer le compte-rendu de la présidence de la République d’une conversation téléphonique entre Kaïs Saïed et un dirigeant étranger avec celui de l’autre partie. Le 2 octobre dernier, l’appel entre le président tunisien et son homologue français n’a pas dérogé à la règle. Compte tenu du passé colonial et des liens entre les deux pays, l’échange a suscité d’autant plus de réactions que la France n’a pas une position arrêtée sur le virage 80.
Nomination de Najla Bouden: Avoir un siège à la table ne signifie pas avoir la parole
Nommer Mme Najla Bouden dans le contexte de la crise économique, politique, institutionnelle et sanitaire actuelle, avec les pouvoirs limités que lui confère le décret 117, revient à la vouer à l’échec. Par cette décision, le président jette les femmes ainsi que le leadership politique des femmes dans la gueule du loup.
La fausse solution du présidentialisme : crise de système ou de gouvernance ?
Le 22 septembre 2021, le Président de la République a promulgué un décret où il annonce une nouvelle organisation des pouvoirs publics qui bouleverse l’ordre constitutionnel et place le décret présidentiel au-dessus de la constitution, inversant ainsi la hiérarchie de la pyramide institutionnelle. « Au nom de la Constitution, à bas la Constitution »,pourrait-on résumer ce décret présidentiel qui ne souffre aucune ambiguïté quant à la volonté de liquider les acquis institutionnels de la révolution et d’établir un pouvoir absolu sans aucun garde-fou.
Le président Saied peut-il amender la loi électorale ?
Le Parlement est toujours gelé, et voici que Kais Saied annonce l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. Mais en ces circonstances, le président est-il réellement en mesure d’amender la loi électorale ?
Relations internationales : La fragilisante démarche de Kais Saied
La récente visite d’une délégation parlementaire américaine en Tunisie a déchaîné les passions. Les analystes se sont écharpés sur l’interprétation à donner aux tweets du sénateur Murphy, chaque camp y voyant l’approbation de ses propres positions sur le virage 80. Un débat similaire a suivi la déclaration commune des ambassadeurs des pays du G7 enjoignant le président à renouer avec la normalité constitutionnelle. Ces épisodes tendant à mettre en évidence la permanence des ingérences étrangères. Et tout souverainiste qu’il est, le président Kaïs Saïed n’arrive pas à s’en débarrasser.