Abrogation de l’article 230 : Les deux discours de la machine pénale

L’outrage aux bonnes mœurs et à la pudeur est un bel objet anthropologique. Ce chapitre qui réglemente la sexualité dans le Code pénal n’a quasiment pas évolué depuis 1913. Livré à l’appréciation des policiers, des juges et des politiques, il continue à mobiliser deux discours incompatibles, mais complices : le discours du droit positif et le discours de la chariâa. Le débat forcé sur l’article 230 en est un exemple édifiant qui catalyse les ambiguïtés de la sécularisation tunisienne.

Le prix Nobel de la paix ouvre la voie à un outsider du monde arabe

Contre toute attente, le prix Nobel de la paix est allé, cette année, au « Dialogue national » tunisien. Un Quartet qui réunit le syndicat des travailleurs (UGTT), le syndicat des patrons (UTICA), la ligue des droits de l’homme(LTDH) et l’ordre des avocats (ONA). Consensuel pour les uns, par défaut pour les autres, le vote du jury d’Oslo ouvre, en tout cas, la voie à un outsider du monde arabe.

Numérique et régulation de l’audiovisuel : le spectre de la discorde

Le numérique chambarde tout. A commencer par le champ d’intervention des divers acteurs concernés. La guerre des communiqués entre le ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie Numérique, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) et le parti Afek Tounes, est venue, brutalement, remettre à l’ordre du jour la nécessaire refondation de la régulation audiovisuelle.

La fausse bataille du JT de 20 heures

Ce 25 août, à la fin du JT de la Wataniya I, Zina Khemiri annonce qu’elle ne présentera plus le 20 heures. La déclaration fait boule de neige sur les réseaux sociaux, transformée en démission par les médias dominants. Même les médias étrangers relayent sans vérification la fausse nouvelle.

Dans La Presse de Tunisie, la propagande se lâche !

C’est à donner la nausée ! Depuis que l’état d’alerte a été décrété, une forte poussée propagandiste s’est déclarée dans les médias. Le cas de La Presse est déroutant. Ce journal qui accouchait, un certain 30 janvier 2011, d’un exaltant « mea culpa », cède à nouveau le pas aux inflexions honnies d’un « journalisme mauve » pour lequel patriotisme rime avec unanimisme. Du coup, les discours réactionnaires se lâchent sans honte ni complexe !

Attentat de Sousse : Des défaillances aggravées par les versions hurluberlus des officiels !

Les faits sont têtus. Alors que le procès de l’assassinat de Chokri Belaïd vient d’être reporté et qu’aucun crime terroriste n’est prêt d’être jugé, l’attaque de Sousse révèle son lot de défaillances sécuritaires et politiques. Quatre ans après les affrontements de Rouhia, il semble que plus l’insécurité s’amplifie et plus l’institution sécuritaire s’opacifie.

Interview avec Edgar Morin : « L’espoir n’est jamais une certitude » !

En ces temps d’indigence, quoi de plus salutaire que la voix lucide d’Edgar Morin pour dessiller nos dénis. L’auteur de La Méthode est venu nous rappeler que « tout ce qui ne se régénère pas dégénère », la démocratie en l’occurrence. Car « si elle n’est pas vitalisée par la diversité des opinions et le choc des idées, la démocratie devient synonyme de médiocratie ». En fait, comme tout système, la démocratie se nourrit d’antagonismes tout en les régulant. Ainsi parla Morin, face à un public tunisien venu nombreux détremper son désarroi dans la complexité décomplexée.

National Security : Are Tunisian Media Resigned to Normalization?

With war waged against terrorism, questions of ethics and deontology have faded into the background. In the meantime, media treatment of the Bardo Attack is a textbook case of politicization that allows us to measure the ambiguity of relations between media and power. The trigger effect of security discourse has mobilized judiciary and police organs born and bred under a dictatorship that was immune to the threat of terrorism. To what extent can regulations contain this return to normalization?

الأمن القومي ووسائل الإعلام التونسية: هل التطبيع مع السلطة قضاءٌ وقدر؟

في ظلّ الحرب المفتوحة على الإرهاب، صارت التجاوزات المهنيّة والأخلاقيّة لوسائل الإعلام لا تُعدُّ ولا تُحصى. إلاّ أنّ التناول الإعلامي لاعتداء باردو يمثّل حالة تصلُح للدرس، لأنّه يكشف درجة الإلتباس في العلاقات بين وسائل الإعلام والسلطة. إذ عبّأ الخطاب الأمني المُنطلق من عقاله أنماط ذهنيّة قانونيّة وبوليسيّة تكوّنت طيلة عقود، في حضن ديكتاتورية حصّنها التهديد الإرهابي. وهنا يطُرح السؤال التالي: كيف يستطيع “التعديل” احتواء هذه العودة إلى “التطبيع”؟

Sécurité nationale : Les médias tunisiens sont-ils assignés à la normalisation ?

Avec la guerre ouverte contre le terrorisme, les écarts déontologiques et éthiques des médias ne se comptent plus. Cependant, le traitement médiatique de l’attentat du Bardo constitue un cas d’école qui permet de mesurer l’ambigüité des relations entre médias et pouvoir. Ainsi, l’effet déclencheur du discours sécuritaire a-t-il mobilisé des catégories juridiques et policières construites, pendant des décennies, sous une dictature immunisée par la menace terroriste. Dans quelle mesure la régulation peut-elle contenir ce retour à la normalisation ?

Guerre contre le terrorisme : Les crimes exorbitants de l’après 11 septembre 2001 !

Dans un récent rapport, trois organisations scientifiques révèlent que les guerres étatsuniennes contre le terrorisme en Irak, en Afghanistan et au Pakistan ont causé la mort de plus d’un million de personnes. Un chiffre 10 fois supérieur à ce qui a été communiqué au public par les experts et les décideurs, sans compter d’autres conflits, comme ceux du Yémen, de la Somalie, de la Libye ou de la Syrie. Cette enquête entend démontrer que la manipulation des faits et la désinformation occultent la responsabilité des crimes commis et justifient la poursuite des conflits armés.

France/Tunisie : Ces couacs diplomatiques et médiatiques qui n’en finissent pas !

Au lendemain de l’attentat du musée du Bardo, il s’avère que la coopération proposée par le gouvernement français au « pays qui a engagé le printemps arabe » vise des contrats financiers en matière de sécurité et de renseignement, de plus est, payés par un tiers, à savoir les Emirats Arabes Unis. Quant aux dettes tunisiennes, il ne s’agit nullement de les éponger, aussi odieuses soient-elles, mais de faire semblant de les convertir à nouveau pour les beaux yeux de la Tunisie. A quelques exceptions près, le traitement médiatique français de ce ratage politique annoncé fut étonnamment consensuel.

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