L’édito de La Presse d’aujourd’hui, vendredi 19 octobre, est-il à prendre au deuxième degré ? L’auteur y parle de « l’effort commun » des journalistes lors de la grève générale du 17 octobre et du fait que la grève ait été massivement suivie. Pourtant sa publication a brisé la grève en publiant un numéro quasi complet jeudi 18 octobre. Contrairement à certaines publications qui ne sont pas sorties et à d’autres qui n’ont publié que du contenu en rapport avec la gréve et la manifestation des journalistes du mercredi 17 octobre, La Presse, en kiosque hier, avait un contenu diversifié.
« Nous nous étions mis d’accord sur une maquette allégée et sur un contenu en lien avec la grève, explique Olfa Belhassine, journaliste à La Presse, mais une fois que les journalistes ont quitté la rédaction le rédacteur en chef n’en a fait qu’à sa tête. »
Olfa Belhassine, et deux de ses collègues, ont donc publié un communiqué envoyé à la TAP, pour expliquer que ce numéro ne les représente pas :
Nous, journalistes de la Presse, réunis le mercredi 17 octobre dans le cadre du mouvement de grève générale, tenons à exprimer notre étonnement face au contenu de notre édition du journal du 18, qui ne reflète pas la teneur des décisions communes prises lors de notre réunion.
Nous voulons souligner qu’un débat a eu lieu au sein de la rédaction, dans la matinée de la journée de grève, au cours duquel nous devions examiner l’idée d’une absence de parution le lendemain, comme suggéré par le SNJT. Les journalistes réunis, considérant la vocation de service public du journal, ont admis le principe d’une parution, mais aux deux conditions suivantes :
– que le journal paraisse dans une version extrêmement réduite.
– que les articles, non signés et brefs, se résument à évoquer la journée de grève.Ils ont admis aussi que de rares contributions de non journalistes (“Opinions”), figurent, dans la mesure où elles évoquent la question de la liberté de la presse.
La version parue ne respecte pas ces directives : elle comporte une matière éditoriale relativement consistante, dans différentes rubriques et sur des sujets divers, qui confère au journal une position incohérente et ambiguë à l’égard du mouvement de grève et trahit le niveau d’engagement des journalistes de la Presse.
Nous considérons donc que l’édition du journal du 18 octobre ne nous engage pas et déplorons à cette occasion la poursuite, au sein de ce journal, de pratiques qui relèvent d’une gestion éditoriale désuète et antidémocratique.
Une prise de position qui a gêné certains journalistes qui ne souhaitaient pas être associés à la contestation. L’un d’entre eux explique que oui il y a eu omission de la mention de grève en une, que la page internationale n’aurait pas dû sortir, mais que les contraintes pub font qu’il fallait meubler…
Ces journalistes, qui ont refusé d’être associés au communiqué de presse car ils avaient des avis différents, ont envoyé un droit de réponse via la TAP :
Le rédacteur en chef, joint par téléphone, a préféré couper court à la conversation : il souhaite s’assurer de l’identité de son interlocuteur et ne donne pas d’info par téléphone.
[…] encadrement et appui de la part de leur hiérarchie. Or comme l’explique des journalistes de La Presse ou de la TAP par exemple : les vrais reportages n’ont pas encore trouvés leur place dans […]