La cérémonie officielle d’ouverture de l’année judiciaire qui s’est tenu jeudi au palais de la justice de Tunis représente un rendez-vous annuel qui a toujours été respecté et honoré par le pouvoir par la présence du président de la république qui est aussi président du conseil supérieur de la magistrature. Cette cérémonie s’est érigée depuis l’indépendance comme une occasion pour mettre en valeur le système judiciaire et le rôle qu’il jouait dans la structure de l’Etat et au service de la nation. Ainsi il jouit d’une large couverture dans les journaux dont la majorité lui consacre leurs manchettes et la une de leurs commentaires.

Cette tradition protocolaire cachait en réalité depuis des dizaines d’années un système judiciaire sclérosé qui condamne une des institution principale de la république à vivre en circuit fermé et totalement coupé de l’évolution qui n’a cessait de connaître tous les autres secteurs du pouvoir, de l’administration et de la société. Une situation qui n’a cessait d’aggraver sa fragilité jusqu’à lui couper toute source de vie, de débat et de remise en question interne la condamnant à végéter en justice retenue dans l’ombre du pouvoir exécutif dans la soumission totale et la désolation. Une situation qui n’a contribuer qu’a accélérer sa désertion par les meilleurs de ses éléments et à ternir son attrait pour les véritables compétences digne de ce métier, alors que se propager en son sein la corruption, le favoritisme, le chantage et le racket exercé par une hiérarchie immuable et hyper politisé sur l’ensemble des magistrats dépourvue de statut ou de véritables protection pouvant leur permettre d’exercer leur noble métier dans le respect de leur dignité.

Le malaise conséquent à cette situation n’a cessait de s’aggraver ces dernières années. Au sein des magistrats comme au sein des avocats et des différents corps de métiers rattachés à cette institution un sentiment unanime d’insatisfaction à finit par s’installer. Un sentiment renforcé par les déceptions a répétition par les promesses non tenues et le mode étriqué de la gestion de la justice favorisant le clientélisme et la corruption par l’argent et les avantages en nature et le laisser aller à la limite de l’impunité. Une ambiance d’intrigue et de manipulation à vue qui à surtout caractérisé les cinq dernières années à conduit avocats et magistrats représentés à forte unanimité par leur association des magistrats Tunisien (AMT) et l’ordre national des avocats à une confrontation ouverte sur tous les plan avec l’administration et le pouvoir que constitue le ministère de la justice aujourd’hui contre une politique qui s’est avérée contraire à tout esprit républicain de justice et de sa reconnaissance en tant qu’institution.

Cette situation de fond vient de peser lourdement sur la cérémonie de jeudi. Une cérémonie qui a été caractérisé par l’absence pour la première fois au cours des 17 dernières années du président de la république dont l’annonce de son indisposition pour cause de maladie la veille n’a fait qu’augmenter les spéculations. Son abstention de déléguer à la présider aucun de ses adjoints et la terne couverture médiatique qui vient de lui être réservée limitée par une seule dépêche officielle de l’agence TAP copier par tous les journaux et dans laquelle aucun nom d’officiel présent n’a été évoqué viennent ainsi confirmer la situation de crise ouverte dont plus personne ne peut nier.

Le dernier scandale révélé à la cour de cassation de cette pratique de jugement arrêté avant procès n’été que la goutte qui vient déborder la vase pour dévoiler un système judiciaire en rupture de mission qui a besoin de toute une refondation.

Source : http://yahyaoui.blogspot.com/