Alors que la Tunisie s’apprête à recevoir le Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) du 16 au 18 novembre, des sites Internet de tous horizons n’en finissent pas d’hurler leur dégoût face à la censure du gouvernement Ben Ali et au climat de terreur qu’il génère. Outil de dénonciation idéal, le web nous montre une Tunisie bien différente de celle des guides de voyage.
www.zarzis.org
[Mathieu Coutaz] – Zarzis.org est un site consacré à de jeunes internautes de Zarzis, une ville du Sud tunisien, qui ont été condamnés à 13 ans de prison par le tribunal de Tunis pour avoir utilisé Internet à des fins terroristes. Les pièces à conviction ? Un tube de colle, une carte téléphonique et des documents téléchargés sans référence aucune. Le site est documenté par l’entourage de ces internautes. Il décrit le déroulement du procès, les tortures subies, les aveux extorqués en publiant les procès verbaux et les témoignages.
www.yezzi.org
“Ben Ali, Fock !, Ben Ali, Yezzi !”. Littéralement : “Ben Ali, il suffit !”. C’est le cri de ralliement des manifestants virtuels anti-Ben Ali qui protestent sur yezzi.org à défaut de pouvoir le faire dans les rues tunisiennes. Les banderoles deviennent ici des images bidouillées par les opposants du régime. Elles demandent à leur dictateur de lâcher le pouvoir.
Le site montre également les atteintes physiques qu’encourent des manifestants pacifiques alors même que le droit de manifester n’est pas interdit par la loi tunisienne.
www.rsf.org
Reporter Sans Frontières (RSF) a bien compris le rôle primordial d’Internet pour les populations vivant sous la censure. L’ONG a ainsi publié récemment un “Guide pratique du blogger et du cyberdissident” qui explique comment créer son propre blog en évitant la censure et sans se faire démasquer par le pouvoir en place. Elle conclut même son guide avec un classement des champions de la censure sur Internet. Si, comme on peut s’en douter, la Chine obtient, haut la main, la médaille d’or, la Tunisie fait figure de modèle du genre. En effet, selon RSF, comme le Réseau tunisien est un monopole appartenant à la famille du président Ben Ali, il est d’autant plus facile pour le pouvoir d’en filtrer les contenus. L’opposition tunisienne est systématiquement muselée et de nombreux sites d’informations, dont celui du quotidien français Libération, sont inaccessibles.
Source : bluewin.ch > multimedia
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