ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA TORTURE (OMCT)
Genève, le 15 mars 2006. Le Secrétariat international de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a été informé par le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), membre du réseau SOS-Torture, de la grève de la faim que vient d’entamer Me. Mohamed Abbou, ancien dirigeant de l’Association des jeunes avocats (AJA), membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et de l’Association internationale pour le soutien des prisonniers politiques (AISSP).
En effet, selon les informations reçues, depuis le 11 mars 2006, Me Mohamed Abbou, incarcéré depuis le 1er mars 2005 pour avoir publié une tribune sur Internet en août 2004, dans laquelle il dénonçait les conditions de détention en Tunisie, est en grève de la faim. Il entend ainsi protester contre ses conditions de détention qui se sont aggravées depuis le 2 mars 2006, date à laquelle de nombreuses personnes se sont rassemblées devant la prison de Kef où il est détenu, malgré l’interdiction de la police et la garde nationale.
Depuis lors, Me Mohamed Abbou a été réveillé à plusieurs reprises en pleine nuit par les gardiens qui ont procédé à des fouilles par mesure de rétorsion. L’administration carcérale aurait également incité certains co-détenus de droit commun à le harceler et colporter des rumeurs touchant à son honneur et celui de sa famille. De même, les gardiens ont interrompu la visite hebdomadaire après trois minutes, malgré l’insistance de sa mère, qui ne l’avait pas vu depuis trois mois. Sa femme, Mme Samia Abbou, a décidé depuis le 2 mars 2006 de ne plus rencontrer son mari derrière les barreaux durant la visite hebdomadaire, et de se contenter d’un sit-in devant la prison chaque jeudi, jour de visite, en signe de protestation contre le sort injuste que subit son mari. Un impressionnant dispositif policier l’a alors entourée durant son sit-in. De nombreuses voitures de la sûreté de l’Etat et de la garde nationale l’ont également « escortée » durant tout le trajet qui mène de Tunis à Kef (170 Km) et la voiture de Me Idoudi, qui l’avait accompagnée, a été « contrôlée » une dizaine de fois durant ce trajet, les documents de sa voiture ont été saisis et un procès-verbal a été dressé à son encontre.
Le Secrétariat international de l’OMCT exprime sa vive inquiétude au sujet des conditions de détention de Me Abbou et quant à son intégrité physique et psychologique, et demande la libération immédiate de Me Abbou. L’OMCT demande également aux autorités tunisiennes de mettre un terme aux actes de harcèlement à l’encontre de la famille de Me Abbou.
Contact presse :
Eric Sottas : +41 22 809 49 39
http://tunisie-harakati.mylivepage.com
Après la libération de Me Mohamed Abbou, les tunisiens espèrent la libération prochaine de madame Sameh Harakati. La Tunisie a le devoir de protéger et de libérer ses enfants innocents.
http://tunisie-harakati.mylivepage.com