Fin septembre dernier, TunisNews [1] publiait, sur deux parties, (voir les éditions des 24 et 29 septembre 2005), un témoignage d’une « ancienne fonctionnaire du ministère de l’information » dans lequel elle étalait les frasques et les turpitudes du premier responsable de l’une des plus importantes entreprises de presse en Tunisie.
La dame se déclarait, à la fin de son article, tout à fait convaincue que l’actuel ministre de la communication, « un homme intègre et vertueux », avait le dossier bien en main et qu’il était déterminé à « jeter un coup d’œil » dans les affaires de cette entreprise pour sanctionner les abus et mettre fin aux exactions qui s’y opèrent.
Huit mois après, qu’en est-il exactement ?
Le responsable en question est non seulement toujours en place mais, ayant déjà atteint l’âge de la retraite, il est en passe de bénéficier d’une année supplémentaire, sous forme de gratification. Deux autres directeurs, travaillant dans la même boite, avaient déjà bénéficié, avant lui, du même privilège, voire même doublement, pour l’un d’entre eux. C’est, semble-t-il, dans le cadre d’un nouveau mécanisme appelé « l’emploi des seniors » ou plus communément « tachghil es-chiyeb »
L’entreprise en question est, de nouveau, à la Une de l’actualité (voir Al Mawqef de cette semaine), à la suite d’une affaire de mœurs, harcèlement sexuel plus précisément, dans laquelle est impliqué un responsable de la rédaction travaillant dans cette entreprise et qui est, de surcroît, membre d’une importante organisation nationale censée défendre le consommateur.
Là encore, non seulement le coupable n’a été ni inquiété ni sanctionné, (comble de l’ignominie, il est lui-même le président du conseil de discipline), mais il est en passe de recevoir, lui aussi, une gratification, sous forme de détachement, en qualité de chargé de mission, dans un ministère qui à la charge de l’éducation de nos enfants !!!.
Les mauvaises langues disent que c’est son supérieur hiérarchique direct, le directeur qui joue les premières prolongations, un grand manœuvrier et un manipulateur bien connu dans les cercles des médias et de la presse, qui a incité la journaliste victime de harcèlement à porter l’affaire devant le PDG, pour se débarrasser d’un rival et dégager la voie devant l’une de ses protégées prétendante au poste de chef de desk.
Le second directeur, qui joue, lui, les deuxièmes prolongations, et que tout le monde appelle « le Prince de Monaco », vu que sa puissance dépasse celle du PDG, voire même celle du ministre, se trouve actuellement en Allemagne, en compagnie de sa maîtresse attitrée, pour couvrir le Mondial 2006.
Voilà où en est, en gros et non en détail, la situation dans l’une de nos plus importantes entreprises de presse.
Entre-temps, les journalistes de la boîte, les jeunes et les moins jeunes, continuent de fulminer contre la mauvaise gestion qui sévit à tous les niveaux, les injustices et les passe-droits et la dégradation effarante des rapports humains, en l’absence totale de toute forme de dialogue et de concertation au sein de l’entreprise.
Aux dernières nouvelles, le ministre a toujours le dossier bien en main !
Patriote 2005
[1] Lire les articles sur nawaat [NDLR] : De l’Information en général et de l’agence TAP en particulier, TAP : le fait du prince.
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