« Les députés ont adopté, à l’unanimité, le projet de loi portant amendement de la loi numéro 1 de l’année 1988 relative aux stations terrestres individuelles ou collectives utilisées pour la réception des programmes télévisés via satellite. Ce projet de loi stipule la suppression de la taxe sur l’utilisation des antennes paraboliques pour la réception des chaînes satellitaires. » L’information est passée inaperçue ; si elle a réussi à attirer la moindre attention c’est celui de démontrer que ces messieurs peuvent toujours trouver quelque chose à quoi s’occuper : effacer le tableau pour écrire de nouvelles idioties.
La loi concernée à été adopté dans la précipitation en 1988 pour faire face à l’engouement des tunisiens pour cette nouvelle technologie qui permet d’échapper au monopole instauré par l’état sur tout ce qui à trait à l’information. Le phénomène avait été précédait par l’apparition de couscoussière et de différente sorte d’outil de vaisselles en aluminiums perchés partout sur les toits dans toutes les villes côtières du pays dans l’espoir de capter les dizaines de chaînes italiennes qui ont commencé à voir jour partout en Italie. Certains ont même eu recours à des formes des plus insolite avec des losanges artisanaux de fils de fer dont on leur prêtait aussi des capacités supérieures aux antennes terrestre ordinaires. Ces mêmes antennes ont connue une augmentation extraordinaire dans leurs formes et dans la hauteur des barres sur lesquels on les fixait, équipaient de rotors par certains pour pouvoir piloter l’orientation de l’intérieur aux grés des vents pour assurer une meilleure réception. Cette situation avait inspirait beaucoup de caricaturiste à l’époque, il suffit de voir l’allure qu’ont prise les toits de nos maisons pour comprendre qu’il y avait déjà un problème important dans le pays sans résolution.
L’apparition de la parabole vers la fin des années 80 été ainsi une aubaine inespérée. Une station complète coûtait entre 1000 et deux mille dinars, le récepteur analogiques au début étés la denrée rares que seuls ceux qui ont le privilège d’avoir des parents à l’étranger réussissaient à l’avoir dissimulés dans leur bagages ou en se faisant racketté par des douaniers avide d’argent avant que la contre bande ne flaire l’affaire et de véritable circuit s’organisaient pour acheminer au pays par millier de la Libye ou de l’Algérie profitant de l’écroulement du change des monnaies locales pour réaliser des taux de bénéfices qu’aucune autre marchandise n’égalait. Des atelier ont étés partout improvisait pour la fabrication de paraboles en fibre de verre de différents diamètres que des artisans forgerons préparait les structures et la base de fixation alors que des camionnettes chargés de nuit dans la discrétion absolue sillonnaient les routes pour prévenir à l’approvisionnement des tout le pays.
Cet exemple de gestion de pouvoir nous démontre comment réfléchissent nos maîtres oppresseurs. S’ils sont les premiers fascinés par toute nouveauté et le luxe qu’apportait la technologie pour être les premiers à s’en équiper, leur comportement dans l’exercice de leur fonctions, n’obéit qu’a un seul principe, un principe aussi vieux que le temps dont ils sont les derniers vestiges vivants et en vertu duquel tout ce qui est nouveau est interdit et tout ce qui n’a pas été autorisé est prohibé ou selon la formule bien de chez nous « كل جديد بدعة و كل بدعة ضلالة و كل ضلالة في النار » Toute nouveauté est hérésie, toute hérésie est un péché et tout péché est punie par le feu. Cette logique circulaire étroite et bien sellée qui stigmate du formidable fond d’archaïsme qu’ils dissimulaient et que leur comportement trahit chaque fois qu’ils sont confrontés à une nouvelle avancée de la technologie comme il le sont aujourd’hui en train de le confirmer face à la révolution informatique par leur efforts inouïes pour faire barrer la libre accès au réseau Internet.
Pourtant Une véritable révolution contre la parole unique et le métier de propagandiste du pouvoir auquel elle s’est vouée la chaîne publique s’est produit à cette époque en Tunisie. Aujourd’hui la parabole s’est installait dans les habitudes et les mœurs des gens comme un défit relevé contre TV7 que la télévision elle-même s’identifiait à sa possession. Une situation qui s’est instauré contre la volonté du pouvoir et malgré lui tout simplement. La politique entreprise par le pouvoir pour faire face a ce phénomène n’a jamais dépassé la logique de la répression, de la saisie et des sanctions. La loi promulguait à l’occasion soumet l’installation de tout station de réception satellitaire à une autorisation et met à la charge de tout bénéficiaire une taxe de 120 dinars, l’équivalant d’un salaire mensuel de beaucoup de tunisiens à l’époque et autorisait l’administration à vérifier à tout moment la conformité de l’installation aux normes autorisés.
La laconique dépêche annonçant la fin de ce mort-né que fut cette loi qui n’a jamais pu être appliquée ni exister durant ses 18 ans de vie que dans le tiroir des oubliette d’un régime dépassé qui peine à soutenir la cadence d’évolution de la société. Ce débâcle cinglant est tourné en exploit par le ministre des finances qui se permet de préciser que « la montée en flèche de l’achat des antennes paraboliques confirmé par le dernier recensement de la population atteste de la liberté d’accès à l’information en Tunisie, l’une des constantes de la politique du Changement qui consacre les droits de l’homme et les libertés. » Un discours qui semble venir d’un autre univers et destinée à un autre pays en cherchant à s’inscrire dans le fait accompli il ne fait que donner la preuve du degrés de mépris qu’ils portent à tout un pays en présentant leurs défaites les plus exemplaires en acquis d’avant-garde et de liberté.
Le bunker auquel s’est transformé le siége de la chaîne publique dispense à lui seul de tout commentaire. Accolé d’une véritable caserne, l’ensemble, vulgairement assiégés par une impressionnante barrière métallique sur tous les cotés en pleine avenue de la liberté interdisant tout accès aux trottoirs qui l’entourait et gardé par des hommes lourdement armés qui veillent jour et nuit à ce que la source de la révélation continue à émettre imperturbablement sa religion et a louer son démiurge et ses bienfaits pour la nation. Aujourd’hui ce triste constat s’est dévoilé au plus imbéciles des tunisiens qui n’y voient plus que le signe tangible de médiocrité et d’archaïsme d’un système manipulateur qui croit encore les tromper par ces moyens sur la réalité de la situation dans laquelle leur pays à été abaissé. Seuls quelques opposant attardés, continue à croire pouvoir mieux faire et cultivent l’espoir qu’il ne leur manque qu’une chaîne de télévision pour libérer le pays et s’installer au le perchoir de la dictature en maître absolu au nom de la liberté et de la démocratie.
Au bout de ces 18 ans quand on se pause la question sur les raisons qui ont conduit le pouvoir à faire cette législation qu’il vient d’abroger nous ne pouvons être que consternés par l’absurdité de ses effets sur le conditionnement du rapport du pouvoir avec la société. Contrairement à ce qu’on cherche à nous faire croire, les objectif du pouvoir n’étés pas l’encouragement de la libre accès à l’information mais son obstruction, c’est une injonction d’interdiction et une menace de sanction que cette loi fait agiter pour dissuader le citoyen ordinaire d’acquérir de tels équipements et de s’inscrire dans la modernité. Si nous nous referant à la loi française concernant la même question on ne peut que resté pantois par la différence ente une loi qui cherche à faciliter l’exercice d’une liberté et celle qui cherche à l’empêcher. Dés le premier alinéa de l’article premier le législateur commence par instaurer le principe de la liberté d’accès à l’information par ces moyens à tout citoyens : « Le propriétaire d’un immeuble ne peut, nonobstant toute convention même antérieurement conclue, s’opposer, sans motif sérieux et légitime, à l’installation, à l’entretien ou au remplacement, aux frais d’un ou plusieurs locataires ou occupants de bonne foi, d’une antenne extérieure réceptrice de radiodiffusion. »
Chez nous le législateur mû d’un mercantilisme frileux ne rate aucune occasion pour imposer le citoyen et l’accabler de charges supplémentaires, pour le grever encore d’impôts additionnels et pour lui soustraire d’avantage d’argent sans aucune raison. Cette frileuse cupidité peut être vérifiés dans tous les domaines ou le pouvoir avait à gérer des secteurs qui recèlent une forte demande de consommation ponctuelle. L’exemple des télécommunications qui a vu le nombres d’abonnées décupler en moins de dix ans n’a pas besoin d’argument pour prouver comment toute une société à été signé à blanc profitant de l’explosion du marché et de la baisse des coûts des équipement a cause de la concurrence acharnés que se sont livrés les multinationale sur les nouveaux marchés. Le même constat peut être fait aujourd’hui dans le secteur informatique et le raccordement au réseau Internet. Quand ils se réunissent en CMR ou en conseil leur unique préoccupation est de mesurer jusqu’à quel point on peut les faire payer et leur soustraire leur argent.
L’ouverture du pouvoir sur ces mannes de profits n’a pas pour autant changé sa politique concernant les libertés qui leurs sont rattachés. La perfection des moyens technologique lui a plutôt profité pour aggraver sa surveillance et sa domination sur la société d’une part et d’autre part l’instauration de ce climat de méfiance qui entoure ces questions a servi d’alibi pour alourdir les coups de facturation. Présentés comme privilèges accordés par la magnanimité du pouvoir sur instruction du président personne n’ose plus demander des comptes ou une justification de prix, d’ailleurs en est par nature habitués à être spolié.
Le problème dans tout ça est cette situation macabre que vit tout un secteur qui est appelé à être a le pointe de l’évolution et de la technologie pour charrier le développement et le progrès de tout un pays. Réduit par un pouvoir qui ne cherche pas seulement à contrôler tout ce qui se dit ou s’écris dans le pays mais à fermer la possibilité de toute accès à une information ou à une communication non contrôlé et scellée conforme à leurs norme de la vérité. Parfois on sent la frustration de ne pas trouver un journal dans son pays digne de ce nom, de ne pas pouvoir écouter un débat non animé par un lâche couillon et de n’entendre que ces léches bottes agglutinés dans leur misérable discours servile et pouilleux au point de se révolter et de crier haut et fort contre cette misère que seuls les scandales crapuleux sans intérêt réussissent aujourd’hui à rompre la monotonie sans changer pour autant la platitude de vie imposée à tout un pays.
J’ai trouvé dans l’art de l’absurde ce résumé du célèbre livre de Franz Kafka le procès écrite par Albert Camus ; sans chercher à transposer la tragédie d’un individu à celle de tout un pays mais la parabole me parait digne d’intérêt pour comprendre le rapport de mépris. Albert Camus résumât dans L’espoir et l’absurde dans l’œuvre de Franz Kafka ainsi le Procès : « …Joseph K est accusé. Mais il ne sait pas de quoi. Il tient sans doute à se défendre, mais il ignore pourquoi. Les avocats trouvent sa cause difficile. Entre-temps, il ne néglige pas d’aimer, de se nourrir ou de lire son journal. Puis il est jugé. Mais la salle du tribunal est très sombre. Il ne comprend pas grande chose. Il suppose seulement qu’il est condamné mais à quoi, il se le demande à peine. Il en doute quelquefois aussi bien et il continue à vivre. Longtemps après, deux messieurs bien habillés et polis viennent le trouver et l’invitent à les suivre. Avec la plus grande courtoisie ils le mènent dans une banlieue désespérée, lui mettent la tête sur une pierre et l’égorgent. Avant de mourir le condamné dit seulement ” Comme un chien !” »
Bertolt Brecht dans un essai sur le fascisme intitulé Discours sur la capacité de résistance de la raison disait « Les classes dirigeantes, dans le dessin d’opprimer les masses, doivent investir chez celle-ci de telle quantité de raison d’une telle qualité, que l’oppression et l’exploitation se trouvent menacés. Ces réflexions de sang-froid amènent à conclure que les gouvernements fascistes, en attaquant la raison, se lancent dans une entreprise donquichottesque. Ils sont obligés de laisser subsister, et même de susciter de grandes quantités de raison. Ils peuvent l’insulter autant qu’ils veulent, la présenter comme une maladie, dénoncer la bestialité de l’intellect : ne serai-ce que pour diffuser ce genre de discours, ils ont besoin d’appareils de radio dont la fabrication et l’œuvre de la raison. Pour maintenir leur domination, ils ont besoin d’un potentiel de raison chez les masses égal à celui dont les masses ont besoin pour supprimer leur domination. » [1]
Yahyaoui Mokhtar – Korba le 23 juin 2006
Le Blogde Mokhtar Yahyaoui.
[1] Bertolt Brecht : Essai sur le fascisme ou Discours sur la capacité de résistance de la raison, Novembre 1937 – dans : Ecrits sur la politique et la société- édition l’arche 1971.
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