Samia Dhahri, jeune chercheuse, a lancé la page Facebook « Non à Boris Boillon nommé ambassadeur en Tunisie ». Elle est à l’origine de manifestations devant l’ambassade de France à Tunis. Elle aspire à une refondation des relations diplomatiques France-Tunisie, loin des vieux réflexes paternalistes hérités de la période coloniale. Le politologue Vincent Geisser a rencontré cette jeune femme, symbole d’une jeunesse tunisienne qui a le sentiment désormais d’appartenir à un peuple libre et veut le faire savoir haut et fort à ses « amis français ».
Les Tunisiens ont été choqués par les propos de l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, qui suggérait une « coopération sécuritaire » alors qu’une répression sanglante s’abattait sur leur peuple. Leur volonté d’en finir avec « l’esprit du Protectorat » a été revigorée par l’attitude jugée méprisante du nouvel ambassadeur français, Boris Boillon. Samia Dhahri, jeune chercheuse en bio-géophysique, est à l’origine de la manifestation devant l’ambassade de France, à Tunis. Francophone et francophile, elle est passionnée par la vie politique hexagonale (et adore les « Guignols de l’info »). À l’image des nouvelles générations tunisiennes n’ayant aucune affiliation partisane ou syndicale, Samia veut faire de la politique « autrement », totalement décomplexée par rapport à l’ancienne puissance coloniale.
Vincent Geisser : Avant d’organiser cette manifestation contre les propos jugés méprisants de l’ambassadeur de France en Tunisie, vous n’aviez eu aucune expérience politique ?
Samia Dhahri : Non, je n’avais pas vraiment d’expérience politique mais j’étais sensible à tout ce qui se passait en Tunisie autour de Ben Ali et des affaires des Trabelsi [1]. Je ne m’exprimais pas publiquement dessus, mais nous abordions le sujet en privé avec mes amis et ma famille. Nous espérions tous que le changement allait se produire un jour. Lorsque les événements de Sidi Bouzid et de Kasserine ont commencé à éclater, en décembre 2010, nous en avons beaucoup parlé en famille, nous avions conscience qu’il se passait quelque chose d’important. Si Ben Ali n’arrivait pas à arrêter les manifestations et les protestations avant la rentrée universitaire de janvier 2011, alors il ne parviendrait plus à stopper le mouvement.
À quel moment s’est opérée votre prise de conscience critique sur la politique française en Tunisie et sur les relations tuniso-françaises ? Quel a été l’événement déclencheur ?
La France apportait un soutien aveugle au président Ben Ali. Nous avions parfaitement conscience que Ben Ali était protégé par le gouvernement français. C’était clair et net pour nous. Sur de nombreuses affaires, nous avons pu constater un silence complice de la France. Puis, il y a eu les déclarations de Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, en décembre 2010. Et surtout les révélations du Canard Enchaîné qui ont confirmé ce que nous savions déjà.
J’ai personnellement très mal vécu les propos de MAM. Pour moi, sa proposition d’aide à Ben Ali relevait de la complicité. Il y avait quand même des morts ! Et ce n’étaient pas des victimes accidentelles ! C’étaient des tirs à balles réelles sur des manifestants et des étudiants. C’étaient des assassinats. Comment la France peut-elle dire alors qu’elle n’a rien vu, qu’elle n’a rien compris à la situation ? Je n’accepte pas ces arguments. Cela relève de la complicité. Une telle attitude de la part de la France m’a personnellement révoltée.
La plupart des Tunisiens ont-ils éprouvé le même écœurement que vous à l’égard de l’attitude du gouvernement français ?
Nous avons été très déçus par le gouvernement français. C’est une véritable désillusion ! La France est comme une amie qui nous poignarde dans le dos. Même mes amis français n’appréciaient pas la réaction de leur gouvernement. Mes collègues chercheurs, universitaires et doctorants français étaient autant choqués que les Tunisiens. Ils avaient l’impression que ce gouvernement, qui parlait en leur nom, ne les représentait pas du tout.
Pourquoi vous êtes-vous intéressée à la nomination du nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon ?
Je l’ai découvert il y a un an et demi à la télévision française, quand il venait d’être nommé ambassadeur en Irak. J’avais déjà eu un aperçu du personnage dans ce reportage. Il reprochait à la France de ne pas s’être engagé dès le début aux côtés des Américains dans la guerre d’Irak, et d’avoir ainsi raté des opportunités commerciales. Je me rappelle qu’il qualifiait l’Irak de « marché du siècle ». Il n’était pas là pour soutenir le pays et le peuple irakien. Ce qui lui importait, c’était d’avoir une part du gâteau. À l’époque, j’avais peur pour l’Irak.
Quand j’ai entendu dans les médias, le 28 janvier 2011, qu’il était nommé à Tunis, je me suis dit : « Il faut faire quelque chose ! » C’est à ce moment précis que j’ai pris la décision de créer un groupe sur Facebook intitulé, « Non à Boris Boillon ». Au départ, je n’ai pas trop fait de bruit autour de cette initiative. J’en ai seulement parlé à ma famille et à mes amis. Après le départ de Ben Ali, les Tunisiens avaient d’autres soucis, d’autres problèmes à régler. Ce groupe Facebook est resté modeste à ses débuts. Malgré tout, je me suis préoccupée de cette question, d’autant que, d’après certains juristes tunisiens, l’accréditation de cet ambassadeur n’avait pas été faite dans les règles de l’art.
Et puis il y a eu cette fameuse déclaration devant la presse tunisienne qui a mis le feu aux poudres ?
Oui. Le 17 février, en recevant la presse tunisienne, Boris Boillon a eu une attitude très méprisante : il a rejeté un micro, traité les questions de certains journalistes tunisiens de « débiles ». Il n’avait aucune raison de réagir comme cela. En plus, un diplomate se doit précisément d’être diplomate. J’ai été vraiment choquée. Il a poussé le bouchon un peu trop loin. On avait l’impression d’être revenu 80 ans en arrière, du temps du Protectorat. Nous nous sommes dit : « Il ne fera pas en Tunisie ce qu’il a fait en Irak à huis clos ! » Nous avons alors projeté une action, relativement modeste, avec 20 ou 30 personnes devant l’ambassade de France.
J’ai utilisé Facebook pour appeler au rassemblement. Le groupe, modeste à ses débuts, a fini par exploser. Ça a commencé par mes amis, puis de nombreuses personnes se sont inscrites. Entre temps, un autre groupe a été créé sur Facebook, « Boris dégage ! ». Nous étions très actifs. De 19h à 2h du matin, je n’ai pas quitté mon ordinateur. Le lendemain, ce n’est pas 30 ou 40 personnes qui étaient devant l’ambassade de France pour manifester mais plusieurs centaines. J’étais vraiment très heureuse. C’était une manifestation calme et pacifique . Mais elle a produit un fort écho médiatique, même si le Quai d’Orsay a tenté de minimiser sa portée.
Qu’attendez-vous aujourd’hui de la politique française à l’égard de la Tunisie démocratique ?
La France a trop fait d’erreurs. Nous avons l’impression que le gouvernement français éprouve des difficultés à comprendre les enjeux et à voir la réalité tunisienne. La preuve, c’est qu’elle a nommé en Tunisie un ambassadeur comme elle aurait nommé un simple préfet dans un département français. Cela n’est pas très encourageant et pas du tout significatif d’un changement de politique. Nous avons le sentiment que la France a voulu profiter du désordre et du chaos pour nous imposer quelqu’un. La démarche était faussée dès le départ.
C’est d’autant dommageable que nous sommes imprégnés de la vie politique française. Sous la dictature de Ben Ali, à défaut de suivre la politique de notre pays, nous suivions la vôtre. Or, ce nouvel ambassadeur nous a traités comme si nous étions des Moyens-Orientaux. Pire, comme des Indigènes. Sur la chaîne France 24, il a même dit à l’adresse de Tunisiens : « Grandissez un peu ! » Or, nous n’avons pas le même rapport à la France que les Irakiens, les Syriens ou les Égyptiens. Nous connaissons parfaitement la politique française. C’est un décalage énorme entre la vision de cet ambassadeur et la réalité tunisienne qui n’a rien à voir avec l’Irak. Cela m’a choqué que cet homme qui a été le plus grand défenseur de la guerre en Irak soit nommé à Tunis. La Tunisie, amie de la France, n’a pas besoin d’hommes d’affaires, mais de diplomates !
Propos recueillis par Vincent Geisser
Vincent Geisser est coauteur avec Moncef Marzouki de Dictateurs en suris. Une voie démocratique pour le monde arabe, paru aux éditions de L’Atelier en 2009
Notes[1] La belle-famille du président Ben Ali accusée de piller l’économie.
Monsieur Geisser, vous dites n’importe quoué.
Samia aussi :)
l’Article provocation et sabotage entre TUNISIENS et FRANCAIS ???
la FRANCE ou le Peuple Francais sont pas SARKO ou B.BOUILLION
61 % des Francais OUI pour la Demission MAM.
Pourrait mieux servir la REVOLUTION a la MEDITERRANIENNE SVP.
-Nikola Beau un temoigage du clan Mafieux Trabelsi
-France 2.Envoye Special un tres BON reportage bien analyse les fautes de l’Armee’ Tunisiens uncapapale de controler les armes !!!et les Sakandale du palai de Carthage avant et apres 14 JAN et surtous comment un agent de Service du Securite’ de palais quitte son travail avec deux armes cache’ par une couverture , par contre le TV 7 BANDIRI BANDIRI
mais aussi il faut que le GOV. francaise nous donne les avoirs du B.Ali et les Trabelsis.et d’arreter leur MARCHAL PROJET.
La france nous a toujours donné des coups de pieds dans le ventre par derriere
AN S O S TO FRANCE?.
awaiting sarko to collect his parcel of
crap under the name bb.
take your shit sarko,it is making the place stink.
we categuoricaly stated that tunisian have an allergy
to names boris,sarko,mam,and ump.
keep tunisia clean campaign and repatriate your garbage.
URGENT MATTER.
La France n’a pas d’ami(e)s, seulement des intérêts…aujourd’hui la Tunisie doit se concentrer sur les siens comme:
NE PAS LAISSER DES PUTAINS D’USINES POLLUANTES FRANÇAISES et autres S’INSTALLER SUR LE SOL TUNISIEN
Préservons le folklore, la nature, les traditions de ce beau pays, la Tunisie.
WITH FRIENDS LIKE FRANCE?
WHO NEEDS ENEMIES?.
RETRIEVE YOUR BORIS URGENTLY?.
HE IS AN EYE SORE ON THE TUNISIAN LANDSCAPE.
vous avez vu Monsieur Geisser, que vous dites n’importe quoué.
B.BOILL..ON est tjs amba…ssadeur!!!
je demande de naweet de faire un sondage clair ” oui ou non pour la laïcité” en tunisie svp les sondages sont trés importants dans une démocratie .ainsi je demande du gouvernement de transition de faire un référendum pour le même sujet ” laïque ou non laïque” et on doit s’engager à respecter les résultats quoique soit et l’inscrire dans la constitution. mais imposer quoique soit au peuple tunisien ça peut engendre beaucoup de problèmes et les responsables politiques actuels devaient êtres jugés pour tous les conséquences surtout par rapport au sujet de la laïcité.je suis personnellement ni pour ni contre mais je lutterai pour que mon peuple commende. et on lui impose quoique soit. avec l’existence de l’article 1 les valeurs essentielles de la laïcité pourraient toujours être respectées.
sachant que je suis toujours pour une solution à l’amiable pour que la tunisie soit pour tous les tunisiens sans exclusion.
quelques compromissions et ça ira. évitez les risques des extrèmes.
L’argent volé au peuple tunisien par Ben Ali et les siens n’est rien en comparaison à ce que la pègre sarkozyste qui sévit actuellement en France a volé, vole et volera. En France la démocratie est en danger et vous ne devez rien attendre de cette mafia rasciste.
Je ne sais pas en quoi cette jeune fille est chercheuse, ni ce qu’elle cherche. Elle est singulièrement médiocre intellectuellment.
L’heure n’est pas à l’anticolonialisme éculé, ni au nationaliste baathiste, et encore moins à l’islamo-gauchisme.
la France est notre amie, et elle a le droit de gérer son personnel diplomatique comme elle l’entend et non pas sous la pression de la rue tunisienne.
Oui bien dit, pendant qu’ils gesticulent, des medecins Tunisiens et des medecins viennent ensemble en aide à beaucoup de monde sans personne ne leur demande rien. Pendant qu’ils gesticulent la france va s’engager au coté du Peuple. Pendant qu’ils gesticulent des milliers de leurs amis idéologiques pourrissent la vie du peuple.
C’est dans les grands moments que l’on sait où sont les vrais amis.
Racistes de tous pays retournez vous coucher, le monde a été construit, se contruit et se contruira par les progressistes.
sarkosy n’est pas la france. il ya la france Robert Ménard
la personne qui nous a partagé notre lutte contre la dictature de ben ali depuis des années et je profite pour le saluer et le remercier.
what a moron and a mouth sadek.
you are a winging little shit,france can do anything it likes
but not in tunisia.
jump turd in the med and head north winging clown.
if you ask what this young lady is doing in her research that
means she is above your little maggot brain capacity.
you seem to be condacsending towards others , are you
hiding your inferiority complex by insulting them?.
we need intelligent goers like her this young lass,and less
wingers of your type.
now you an arse licker to france,before that to zibla,find
another shit to hung on to?.
stop winging idiot and none of your bussiness others intelligence
,writing,style,content or ideas
an eternel pest,hell bent on finding the wrong of other.
a one gear critical mind with a sick mouth.
assez de naïveté Me la FRANCE est comme les ÉTATS UNIS ce sont de grandes puissances démunis de tout sentiment d’amitié seul, leurs intérêts comptent
que ca soit en Tunisie ou ailleurs plongez vous dans l’histoire et vous comprendrez
là n’est pas la gestion qui est en cause mais l’attitude d’un pseudo diplomate qui arrive dans un pays pour exercer sa fonction et ne joue pas son rôle, il se croyait en IRAK
La Tunisie doit se joindre à la Libye pour contrer les fils de chiens Anglais et Américains!
Réveillez vous, il n’y a pas eu de révolution en Tunisie, informez vous et réfléchissez !
Si la France frappe la Libye, je quitte la France sur le champ!
ha tu es en france?
je serais à l’aéroport pour te conduire avec plaisir dans l’avion.
il vaut mieux prendre un billet pour l’iran, parce qu’en Tunisie tu risque de ne pas t’y retrouver.
oh lala bien remarquer ORG de RESIDENCE VIA GOOGLE EARTH ?
La semaine prochaine des politiques Français vont venir sur Tozeur et sa région avec le Ministre Tunisien du Tourisme.
J’ai honte d’être tunisien
et bien moi je suis fier plus que jamais d’être Tunisien et Français.
La France de Sarkozy est une P….!
bientot on aura les usa comme voisin mandate par l’onu ( proprietee des usa ) et autorise par la ligue arabe.
vous voyez les problemes du monde occidental et de l’etat sioniste se sont dissipes il y’aura plein de petrole et les arabes payeront pour les bommes qui vont tomber sur les tetes des lybiens
guaddafi malgres ses efforts ne sera pas capable de tenir le coup, une fois decapite, pendu ou tue apres l’avoir humilie.
le peuple lybien fetera biensure l’evenement avec des feux d’artifice et des cris de joie, comme on l’a vu hier a benguazi tandisque les bombes des allies tombaient sur les tetes de leurs freres et soeurs . quand les fetes sont finies, la coalition de ceux qui veulent va entamer ce qu’ils appelent “nation building, et parceque ils peuvent pas quitter la lybie ca sera comme l’irak,’ l’afghanistan seulement cette fois ci ca sera une longue occupation car la lybie est aux moin 3 fois plus grande que l’irak, il y’aura une guerre entre les tribue, des refugies, des loya jerga a la lybienne , la quaida, des elections libres, des suicide bommings, des attaques aux drones ,des excuses etc…
Amr Moussa sera promove et devient l’homme des allies en egypte et tout sera comme rien ne c’est passe.
les terribles images de destruction et l’ampleur des crimes que moammar a et commet encore parait il a depasse le liban et gazza ensemble.
les attaques des avions ( invisibles) les deguas des canons et des bombes sont aussi invisibles mais, faites attention c’est vrai puisqu’ils nous le disent ,al jazeera est la, alarabiya aussi lla ligue le dit , reguarde, il y’a beaucoup de temoins.
l’intervention occidentale militaire est un mal necessaire.si non gaddafi va continuer à masacrer les libyens. normalement c’est aux arabes de mener cette guerre contre cet assassin .mais que voulez vous faire ? laisser gaddafi et ces fils commettre un génocide?
c’est l’intervention des nations unis, puisqu’elle implique tous le monde, y compris les libyens eux mêmes qui vont être les premiers à mettre un pied au cul de ce fou, pourrit, voleur et meurtier.
“Hrab mil kotra ja ta7t ilmizab”
Pas qu’une zone d’exclusion aérienne : feu vert à la nouvelle guerre humanitaire
par Maurizio Matteuzzi
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23771
(Le titre de l’article écrit avant la résolution du Conseil de sécurité, avait, dans il manifesto, un point d’interrogation ; l’annonce faite cette nuit par ce même Conseil consent, en respectant l’esprit de l’article, à l’effacer, NDT)
Le vote au Palais de verre était annoncé vers 11h hier soir, trop tard pour nous qui écrivons. Mais, dans l’après-midi, tout laissait penser que la résolution présentée au Conseil de sécurité par la France, l’Angleterre et le Liban pour l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne sur la Libye allait passer. Et, comme l’a dit le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé, les opérations militaires pourraient commencer « d’ici quelques heures ». L’OTAN aussi, par son secrétaire Rasmussen, s’est dit prêt et convaincu, qu’ « il n’est pas trop tard pour une intervention en Libye », nécessaire parce qu’ « une victoire de Kadhafi démontrerait que la violence paye ».
Hier après-midi (heure italienne), l’ambassadeur français à l’ONU, Gérard Araud, se montrait très optimiste et certain que la résolution allait passer au Conseil de sécurité, fût-ce sans l’unanimité : « il y aura des surprises ». Des rumeurs au Palais de verre new-yorkais colportaient que la Russie et la Chine, qui ont un pouvoir de veto et s’étaient jusque là dites opposées à toute intervention militaire contre la Libye, plutôt que d’utiliser leur veto auraient pu s’abstenir en permettant ainsi à la résolution de passer, dans le cas où elle obtiendrait 9 voix sur 15. D’autres affirmaient que l’Inde allait s’abstenir ou voter non. La position du Portugal et de l’Allemagne n’étaient pas encore claire : ces derniers jours ils avaient souligné qu’ils préféraient un durcissement des sanctions plutôt qu’une opération militaire. De tous les autres pays membres du Conseil, on s’attendait au feu vert et à au moins 10 oui.
Et en avant, on fait chauffer les moteurs et on part pour la Libye. Et pour une autre belle « guerre humanitaire » de l’Occident, après l’Irak (deux fois), la Serbie, la Somalie et l’Afghanistan.
Car il est inutile de se cacher derrière la feuille de vigne humanitaire. Il ne s’agit pas que d’une action d’interdiction -« no fly zone- mais d’une véritable guerre, et déclarée. De fait, selon l’ébauche de résolution lue par le ministre des affaires étrangères britannique William Hague, le texte impose « le cessez-le-feu immédiat, la fin complète de la violence, l’interdiction de tous les vols dans l’espace aérien libyen à l’exception des vols humanitaires » : avec l’interdiction concomitante pour les avions libyens de décoller, atterrir ou survoler le territoire de tout autre Etat membre de l’ONU (donc pratiquement du monde entier). Ce n’est pas tout. L’ébauche de résolution prévoit aussi, a rappelé Hague, l’adoption de « toutes les mesures nécessaires exceptée une force d’occupation », naturellement avec le noble motif de « protéger les civils ». Si Juppé et Hague, Sarkozy et Cameron, la France et l’Angleterre, sont les plus fervents dans le soutien d’une action militaire contre la Libye, (de nouveau ensemble comme en 1956 quand ils intervinrent de concert avec Israël contre l’Egypte de Nasser), les développements de ces dernières heures ont été déterminés par ce que l’agence Reuter définit comme « le rapide changement de ton » des USA. Jusqu’ici, il semblait que l’administration étasunienne fût très prudente et peu encline à une nouvelle aventure militaire dans une zone aussi explosive que l’Afrique du Nord arabo-musulmane (et pétrolière) ; en particulier dans une phase où les Etats-Unis sont déjà engagés lourdement (et avec peu de perspectives de victoire ou de désengagement à brève échéance) sur des théâtres de guerre ouverte come l’Afghanistan et l’Irak, puis, maintenant sur le théâtre d’une immense catastrophe naturelle comme le Japon. L’administration, disait-on, était divisée entre, d’un côté, Obama et le Pentagone avec son ministre Robert Gates réticents à l’action militaire directe, et de l’autre le Département d’Etat et son chef Hillary Clinton (appuyée aussi par son mari Bill), favorables eux à l’intervention. A la fin, à ce qu’il semble, les époux Clinton l’ont emporté. Et hier le sous-secrétaire d’Etat William Burns a dit que les USA voulaient une résolution ONU qui permette non seulement la zone d’exclusion aérienne mais aussi des raids aériens contre « les tanks et l’artillerie lourde libyens » et l’usage « de toutes les méthodes à l’exception d’une force d’occupation sur le terrain » (« no boots on the ground », a dit Burns).
L’objectif est de protéger les civils libyens de la violence de Kadhafi (et des probables « atrocités » qui selon Human Rights Watch suivraient la reconquête aussi de Bengazi) et, comme l’a précisé le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carey, « d’aller vers une situation où Kadhafi ne soit plus au pouvoir ». En clair vers un de ces nombreux régimes de transition dans lesquels se sont engagés les USA, non seulement ceux de Bush mais aussi ceux d’Obama (se souvient-on du marginal Honduras ?).
Une des conditions posées par Washington pour le « tournant rapide » était l’engagement direct « des Arabes » dans la guerre humanitaire anti-Kadhafi. Qui, avec la demande de zone d’exclusion aérienne venue et de la Ligue Arabe et du Conseil de coopération du Golfe, n’aillent pas s’imaginer qu’ils pouvaient s’en laver les mains. Sitôt dit sitôt fait. Hier est arrivée la confirmation que « peut-être » au moins le Qatar et les Emirats arabes unis, et « peut-être » aussi la « démocratique » Jordanie du roi Abdallah sont prêts à y participer avec le consentement de l’utilisation de leurs bases et le survol de leur espace aérien (sec refus par contre de l’Egypte, malgré l’avertissement de madame Clinton, de Tunis où elle est en visite, déclarant que le maintien de Kadhafi au pouvoir, « causerait des problèmes pour le Caire et Tunis et qui que ce soit d’autre »).
Aucun problèmes si les compagnons de route humanitaires arabes sont ceux-là même qui ont demandé il y a quelques jours l’aide fraternelle des troupes saoudiennes et des policiers des Emirats pour écraser dans le sang la « protestation pacifique » au Bahrein.
Il y a intervention humanitaire et intervention humanitaire.
Edition de vendredi 18 mars de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/18-Marzo-2011/art40.php3
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
kaddafi est un dictateur lâche qui assassine le peuple lybien ;merci à tous les forces militaires de tous les pays qui protègent les civils lybiens .
@tun-68 : Je vois que tu es un petit plaisantin, mais le pire est que ton cerveau est complétement lessivé par la propagande occidentale.
Continues à lécher le C… des occidentaux et garde tes plaisanteries douteuses pour toi.
@hole tu vis dans un monde que je ne connais pas, pour toi il y a les occidentaux d’un coté let toi de l’autre.
je ne sais d’ailleurs pas quel est le contour de l’occident pour toi.
moi je suis français et tunisien à la fois et citoyen du monde, et je suis pour un monde libre ou les gens sont égaux et fraternels.
Je prefere un Protectorat FRANCAIS mieux qu’un Dictature arabe, ou un AYATOLLAAAHHHHHHHO.