Imaginez seulement tout ce qui s’est passé en seulement huit mois : la dictature est tombée, et surtout la liberté de parole, de penser, d’écrire a explosé : chacun est libre de s’exprimer, les débats d’idées fusent, votre société est en train de vibrer et le tournant démocratique est à portée de mains. L’obscurantisme est derrière vous. Gardons cet espoir.
Autorisons-nous quelques réflexions…
Quant au débat religieux : je remarque que souvent le débat est mené et / ou n’a le droit d’être mené que par quelques exégètes ; tous les autres (via les commentaires que je lis) sont recadrés assez rapidement par des textes, citations précises ou autres versets…Que peut-être nous ne connaîtrions pas ou n’aurions pas compris ou mal interprétés.
Erudits ou pas, tout le monde peut s’interroger sur sa relation ou pas avec Dieu. Cela n’est pas un domaine réservé et le questionnement est possible chez chacun d’entre nous, en tant que citoyen en tant qu’être humain.
Pourquoi la religion ne peut-elle pas être vécue également pour certains de manière « philosophique » : l’art d’être bien ou de bien-être tout simplement , l’art de respecter les autres, d’être poli, d’aider son prochain, l’art d’avoir une relation personnelle avec Dieu qui n’impose rien aux autres, l’art d’avoir autour de nous des personnes qui jeûnent ou pas , qui font ou ne font pas leurs prières, mais qui n’en restent pas moins nos amis voire même des membres de notre propre famille ;
Et oui… Notre propre famille : êtres si différents mais que nous aimons tant.
N’en déplaise à certains, la croyance ne s’intellectualise pas ; elle se vit de l’intérieur ou pas !
Et rien n’empêche à celui qui le décide (même non pratiquant) d’être un bon musulman.
Rien n’empêche non plus à celui qui ne croit pas d’être une bonne personne ;
Celui qui décide d’être visible par un voile ou une barbe en a le droit si nous sommes en démocratie mais en aucun cas on me fera croire qu’il est meilleur ou plus croyant que la personne qui vit sa croyance de l’intérieur et décide de s’adapter à sa société en ne portant pas de signe distinctif.
Cela s’entend aussi par l’art d’être tolérant, voire même l’art d’être peu visible car cela vient du cœur C’est purement spirituel et ne s’explique pas scientifiquement ;
L’art aussi d’avoir une certaine humilité.
Ce n’est pas inné d’être croyant ; c’est un chemin personnel que chaque individu décide de faire ou pas, seul ou accompagné s’il le souhaite.
Chemin que chacun décide de faire ou non à un moment de sa vie :
Moment de plénitude pour certains, moment de désespoir, moment de réflexion, moment d’apprentissage, moment d’habitude, moment imposé ou de pression sociale pour d’autres ?
Chacun a ou n’a pas son moment de rencontre personnel avec la religion.
D’ailleurs, ce moment est tellement personnel qu’on ne peut pas traduire cette volonté de croire, et pour certains, cette exaltation ou euphorie ne trouve pas ses mots dans la quotidien…
C’est un moment de solitude, de vérité et de face à face.
C’est justement pour toutes ces raisons que cela ne se mélange pas avec le politique,
Cela ne peut devenir un modèle imposé pour toute une société.
La chose politique se traduit différemment : c’est un mouvement d’ensemble, consensuel, uniforme, pragmatique ; c’est l’art de gouverner et de servir tous ses citoyens quelques soient leurs croyances.
Quant à l’Art :
La religion n’empêche pas d’aimer l’art sous toutes ses formes ;
L’art, expression d’une démocratie saine, seul moyen d’expression pour certains, accessible à tous visible par tous, critiquable par tous ; l’artiste s’expose et sait que chacun d’entre nous va ou ne va pas aimer, va accepter ou pas (cela peut être violent parfois pour la conscience tellement cela nous dérange).
Mais dans tous les cas, l’art nous interroge, nous fait réfléchir voire nous fait même changer d’avis.
En aucun cas, même si je déteste farouchement ce que l’auteur a voulu dire, en aucun cas je m’autorise la violence ou l’irrespect…
Existe aussi aujourd‘hui l’art de zapper…
Bref, toutes ces réflexions sont somme toute personnelles et quiconque a le droit de les critiquer ; je devrais même avoir l’intelligence de dire que je me dois de lire ces critiques et de m’interroger : finalement ai-je raison ou pas de penser cela ? La pensée unique n’existe pas et n’a aucun intérêt.
Je me dis également que vous avez de la chance de pouvoir débattre quelque soient vos idées, de la chance de mettre un bulletin dans l’urne d’un pays en de devenir…la Tunisie sera l’expression de vos choix. Votre modèle démocratique.
Nous autres non tunisiens sommes tellement attentifs,… remplis d’espoir.
définitions:
démocratie = pouvoir du peuple = concept grec paien, étranger à islam.
Islam = pouvoir de Sharia.
Bouazizi: pour la démocratie ou pour le travail ??
grandzekole= club mafieux féodal = noblesse de diplome = système franco français archaique puant et néfaste en Tunisie.
Commencez par bannir ces “grandzekoles” à commencer par la plus puante … Polytechnique et sa soeur de Tunis.
En Allemagne , pas de grandes écoles. Toutr le monde sort de l’universite: le résulat: Made in Germany.
Merci l’ami,
c’est en effet un bonheur nouveau de parler, de débattre et de pouvoir, dès demain pour moi, voter librement en mon âme et conscience comme un homme libre
Ces réflexions sont légitimes et même absolument indispensables!
Bravo pour cet article! Continuons à nous exprimer librement, ne confondons pas religion et etat, religion et politique, religion et medias religion et art religion et slattét 9ra3!
Merci de raviver la p’tite flammounette d’espoir qui risque de s’éteindre a chaque instant.
Article intéressant qui soulève une thème fondamental : celui de la tolérance qui nous aurait évité bien des guerres “de religion” : hier et aujourd’hui encore.
L’Homme, qu’il soit pratiquant ou pas est capable du pire et du meilleur et ce au nom de la religion ou pas.
Seule la volonté de l’Homme à vouloir faire avancer les choses dans le bon sens avec sa “bonne croyance” ou pas peut lui faire soulever des montagnes : et c’est bien ce qui s’est passé lors de la révolution du monde arabe.
Tous ses Hommes et Femmes ont puisé une énergie dans leur foi ou dans leur raison, peu importe : ça a fonctionné et c’est bien là l’essentiel.
Quant à la religion, c’est une chose bien personnelle que chacun d’entre nous vit ou ne vit pas en son âme et conscience et que je respecte comme toute forme de différence.
Chacun suit son bout de chemin jusqu’à l’inévitable comme BON lui semble.
Seule l’intolérance m’indispose…
SNS
Salutations,
Pour commencer, je dirais la même chose que Hizb Fransa.
Ensuite, l’Islam compte déjà plusieurs courants, nous n’avons personne pour nous dire comment croire et comment pratiquer notre religion, à la manière de la conception de hierarchie dans la communauté chrétienne. Mieux, selon nos sensibilités, nous avons le choix et la capacité d’adhérer ou non à telle ou telle interpréation de tel ou tel exégète musulman sans avoir à se confiner dans des lieux communautaires pour pratiquer et discuter de notre religion.
Mais ce que je n’admets pas et cela est vérifié pour n’importe quelle croyance, c’est l’admiration qu’ont certains pour le folklore sous toutes ses formes. OPn entend souvent dire que les fêtes, la musique & co. ne sont pas autoriséss en Islam mais cela dépend de quelle manière et pour quelle raison tout cela est célébré. Un exemple qui concerne l’histoire de saint Nicolas pour les chrétiens qui est devenu le père noel et qui est vêtu, à la place de ses habits verts, de vêtements essentiallement composés de la couleur rouge grâce à une marque de Cola située des USA. Ou encore, les oeufs qu’on teint de couleur à la manière des traditions chrétiennes pour les oeufs de pâque. Tout se mélange et au final, on ne sait plus trop pourquoi nous faisons telle ou telle chose. C’est pour cette raison que dans la tradition prophétique, le musulman est mis en garde contre sa tendance à copier les fêtes des autres communautés. Certains appeleront cela diversité culturelle, moi j’appelerais cela destruction d’identité culturelle.
Car au final, c’est le nombre de passionnés, de moyens dont ils disposent, qui décideront au final ce qui sera l’identité des plus “vulnérables”. Ce n’est pas en gommant les différences qu’on créé le “vivre ensemble” mais en apprenant à se connaitre (comme précisé dans le Saint Coran), à apporter de la considération à son voisin sans pour autant le juger pour de fausses raisons, à discuter comme énoncé dans l’article. Mais encore une fois, gare à la volonté de certains d’imposer leur vision des choses, que cela soit par la force ou par tout autre moyen.
Il est souvent dit qu’on divise pour mieux régner mais quand il s’agit de culture, on rassemble pour mieux régner.
Avec mes salutations.