Si la chute de Ben Ali a ouvert les portes de la liberté d’expression et marqué la fin de la censure sur Internet, elle a aussi permis l’émergence d’une censure morale et religieuse.
La droite a profité tout autant que la gauche de la chute du mur de la peur. Elle s’est organisée en partis politiques ou en associations, a appelé à des manifestations pour condamner des évènements culturels considérés comme du «harcèlement religieux”, et tenté de traduire en justice ceux dont les actes ont «porté atteinte à l’islam”.
Récemment, les hebdomadaires français Le Point et L’Express n’ont pas été distribués dans les kiosques. Le numéro de L’Express contenait une représentation du Prophète, tandis que la première page du magazine Le Point était titré “Questions et réponses sur l’existence de Dieu”.
Le 3 Janvier 2012, la Société tunisienne de presse (Sotupresse), responsable de la distribution des magazines et journaux étrangers en Tunisie, a affirmé dans un communiqué de presse que les éditeurs des deux hebdomadaires français ont envoyé les numéros en Tunisie mais que la Sotupresse a decidé de ne pas les distribuer “par respect pour les valeurs sacrées de l’Islam et du peuple tunisien.”
Plusieurs affaires judiciaires à venir détermineront dans quelle mesure ce type de censure représente une menace pour la liberté d’expression dans la Tunisie post révolutionnaire. Deux affaires cruciales sont attendues devant les tribunaux, la première concernant une demande pour que l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) filtre le contenu pornographique en ligne, et la deuxième concernant le procès d’un directeur d’une chaine de télévision suite à la diffusion du film de Persepolis.
Suite à une plainte déposée par trois avocats demandant le filtrage des contenus pornographiques sur Internet, le tribunal de Tunis a émis un verdict le 26 mai 2011 exigeant de l’Agence Tunisienne d’Internet de bloquer l’accès aux sites pornographiques. L’ATI a porté l’affaire devant la Cour d’appel de Tunis, mais a perdu en appel, le 15 août.
Au début du mois de Février, l’ATI fera appel à la Cour de cassation (la plus haute cour d’appel). Elle plaidera que « le filtrage des sites pornographiques répertoriés par Smart Filter ne peut être effectué pour les cinq fournisseurs de services Internet ».
Quant aux avocats demandant le filtrage du porno, ils clament que leur intention est de protéger les enfants surfant sur le net. L’ATI, qui tente désespérément de couper avec sa vieille image de censeur de l’Internet durant l’ère Ben Ali, préfère sensibiliser aussi bien les citoyens du net que les parents à travers des conseils pratiques sur l’alternative de l’utilisation de logiciels de contrôle parental plutôt que la censure.
Le 16 Avril prochain, Nabil Karoui, directeur de Nessma TV, une chaîne privée tunisienne, avec deux de ses employés sera jugé pour avoir diffusé le film franco-iranien Persepolis, quelques semaines seulement avant les élections du 23 Octobre 2011. Nabil Karoui, accusé d’avoir « diffamé l’islam » et « causé des troubles de l’ordre public », risque trois ans de prison.
La diffusion de Persepolis, qui comprend une scène dépeignant Dieu comme un homme à barbe blanche, avait déclenché une énorme vague de protestations. La maison de Nabil Karoui et le siège de Nessma TV avaient également été attaqués. Rappelons que les représentations de Dieu et de personnalités religieuses sont interdites dans l’islam sunnite.
Dans une lettre ouverte adressée au nouveau gouvernement, Reporters sans frontières a exprimé sa préoccupation quant au « danger que représente la montée de l’extrémisme religieux pour la liberté des médias en Tunisie ». L’ONG a déclaré que les poursuites judiciaires intentées contre Nessma “montrent que les journalistes et médias en Tunisie ont besoin plus que jamais que les autorités du pays défendent la liberté d’expression et leur droit à pouvoir travailler sans être harcelés».
Pour les défenseurs de la liberté d’expression, les lignes rouges telles que les valeurs morales et religieuses peuvent être utilisées comme prétextes pour faire taire les voix de l’opposition et ouvrent la voie vers un retour de la censure. En attendant, tous les yeux sont rivés sur les procès de l’Agence Tunisienne d’Internet et de Nessma TV.
Traduit de l’anglais par Emna El Hammi
La liberté de la presse n est jamais absolue et dans aucune société démocratique. Bien sur qu il faut interdire les sites pornogaphiques, que la loi interdise l insulte du sacré et des sensibilités religieuses. La liberté de la presse est bien entendu sacrée mais il faut aussi que la presse apprenne à respecter le sacré chez les autres !
Qq qui veut voir un porno, même si les sites sont interdits y arrivera toujours (en passant par un proxi, en piratant….). Et puis vous allez aussi censurer les chaines porno via satellite, interdire les K7 vidéo, les DVD??? Ca se vendra “sous le manteau” et ça ne sera pas mieux, voir pire.
Il faut surtout sensibiliser les parents pour qu’ils installent des filtres parentaux qui protègent les enfants. C’est la seule et unique priorité, car le porno n’est surtout pas fait pour les enfants.
Pour les adultes, laissez les libres de choisir. Ceux qui aiment ça en regarde (et tant mieux si ça leur fait du bien et évite qu’ils aillent agresser des filles dans la rue), ceux qui n’aiment pas n’en regardent pas. Il y a plein de pays au monde ou le porno est libre, c’est pas pour cela que tout le monde en regarde (d’autant que c’est plutôt monotone et que quand vous en avez vu un….vous les avez tous vus)!!!
Mr l’auteur vous allez avoir des réponses sur toutes ces questions dans la nouvelle constitution. la majorité du peuple n’appelle pas ça une “liberté d’expressions”. vous pouvez ne pas accepter ce point de vue mais attention on n’accepte pas aujourd’hui en tunisie la dictature et surtout une dictature d’une minorité.
l’ère de zaba est fini.
Le sexe a toujours été désigné comme un ennemi pour les gardiens de la morale alors que l’érotisme est un don de dieu. Le danger aujourd’hui en Tunisie ce n’est pas la pornographie mais cet extrémisme religieux qui se nourrit de certaines sourates du Coran. Le Coran est sacré pour ceux qui y croient et on ne leur interdit pas d’y croire mais je me refuse de me soumettre à un livre auquel je n’adhère pas.
Seule la vie est sacrée.
Vive la liberté.
Oui, il faut bien distinguer érotisme et pornographie. Cette dernière devrait rester l’horizon du premier. Les Arabes (Abou Nawas, Cheikh Nafzaoui, etc.) connaissent bien l’érotisme comme vous dites et n’ont donc pas de leçons à recevoir de ces malades de pornocrates capitalistes européens.
Mais rappelons quand même de quoi nous parlons. Le robinet à pornographie d’internet, ce n’est pas une suite de simples femmes nues. Ce sont des images animées permanentes de rapports sexuels dans tous les sens et entre toutes sortes d’individus servis sur l’écran de la salle à manger ou l’ordinateur familial. Bref, de quoi saper tous les fondements de la société quoi qu’en disent les bobos tunisiens.
Et ça, c’est un piège pour faire couler la révolution (les Tunisiens débattant d’une chose incongrue au lieu de réfléchir à changer les structures économique de domination qui font que la moitié du peuple est au chômage). Ils devraient suivre l’exemple révolutionnaire de la patrie de Che Guevara, Cuba, qui jouit d’une liberté sexuelle totale et où la pornographie de l’Empire est très officiellement bloquée.
C’est la triste veritè : ki boul ejjmal, nemchiw ou nwakhrou… C’est ca les arabes, on arrivera jamais a rien. La3bed tal3ou lel gamra, wahna mezelna rabbi ou mouhamed.. La religion est privee, c’est entre dieu et soi-meme et n’a aucune place en politique ni dans la vie publique !! On n’a obligè personne a regarder du porno, ou a sortir de sa religion ou encore a remettre en question nos origines (de quelques siecles seulement) arabo-musulmanes… Li bech Imout 3al eslemm, yetfadhel, ahayka l’arabie saoudite ou l’Iran.
Un grand F*** le’takhaloff !! Ca commence a bien faire !
@Shomshom
Tu es libre de croire ce que tu veux…
Pourquoi pas une autre solution? Si ça ne te plais pas ce que les Arabes croient et font… tu peux foutre le camps a un des pays qui est allés à la lune, bien sûr s’ils acceptent un minable comme toi!
Alors maintenant c’est Reporters sans frontières qui nous donnent des lecons de liberte d’expression! Melez vous de ce qui vous regarde!!! On s’en fout de ce que vous pensez bande d’hypocrites!
Est ce que la liberte d’expression que vouz prechez, s’applique aussi a ceux qui doutent du Holocaust? Ou maintenant, a ceux qui doutent du presume genocide des Armeniens!!!
On vous emmerde Reporters sans frontières !!!
Oui, c’est de cela qu’il s’agit : d’hypocrisie, pas de censure. La pornographie est l’arme la plus sophistiquée jamais élaborée pour contrôler les masses. C’est parce qu’elle agit sur le désir et qu’elle s’exprime par des non-dits.
La majeure partie des Tunisiens ne savent pas de quoi il s’agit quand on parle de pornographie. Ils pensent à de simples femmes nues. Il faut le dire franchement : la pornographie, ce sont des images animées permanentes de rapports sexuels entre toutes sortes d’individus servis sur l’écran de la salle à manger ou l’ordinateur familial.
Les Tunisiens devraient se méfier des sionistes du genre Bernard Henri Lévi (qui a dit publiquement : « c’est en tant que Juif que je me suis engagé dans la guerre contre la Libye » – et il veut maintenant faire « le même coup » contre la Syrie) et Reporters Sans Frontières. Cette organisation est non seulement restée silencieuse pendant les 7 mois de bombardement de la Libye mais elle est connue pour son incitation à la haine contre tout individu qui critique Israël.