Rumeurs
Une rumeur a parcouru les réseaux sociaux il y a quelque jours. On prétendait que le Président de la République le Docteur Moncef Marzouki affirmait que les lieux de l’ambassade de France à Tunis étaient des biens mal acquis, que l’Etat Tunisien envisageait de récupérer ses biens et qu’il pourrait relouer les locaux à la même ambassade ou alors y construire une mosquée.
Le jour suivant, un communiqué sec et ferme de la Présidence remettait les pendules à l’heure expliquant que le site web qui avait communiqué la nouvelle devrait être un peu plus respectueux de la déontologie et s’assurer de la véracité des déclarations en contactant les services de presse de la Présidence plutôt que se hasarder à publier de fausses informations. Bref, de l’intox!
Une telle intox ne nous empêche pas dans les règles de l’art de réfléchir et de rêver. Démocratie et liberté d’expression obligent, déontologie respectée évidemment.
Une touche d’architecture et d’histoire
Dans toute l’histoire des arts, l’architecture a souvent été utilisée pour une fonction expressive. Les pyramides d’Egypte voulaient signifier le caractère divin du pharaon, les temples de l’Acropole d’Athènes étaient dédiés aux divinités de l’Olympe, le Taj Mahal est l’exquis cadeau de l’empereur Chah Jahan à sa défunte troisième femme Mumtaz Mahal, et les exemples sont bien nombreux à tel point que les Italiens parlent même d’une architecture fachiste expressive de cette doctrine totalitaire…
Au niveau du style et de l’expression architecturale, les milliers d’étudiants qui ont suivi les cours magistraux de Si Mohammed Yacoub, ancien conservateur des musées de Tunisie se rappellent certainement ses magnifiques enseignements, et notamment les trois ordres architecturaux grecs dont chacun portait une expressivité toute propre: le style dorique avec sa colonne et son châpiteau simples étant un style militaire masculin et austère, l’ionique avec ses touches ornementales et son style plus doux et nuancé, et l’ionique enfin chargé d’ornements rappelle les belles femmes pimpantes chargées de couleurs et de parfums et aux chevelures ouvragées…
A son tour, l’architecture religieuse des religions abrahamiques n’a pas manqué à l’appel. Tout comme les exemples des religions païennes: les pyramides et l’Acropole sus-citées, les lieux de culte des religions révélées expriment un caractère et marquent une présence. La grande Mosquée de Kairouan avec ses murs d’enceinte massifs et renforcés, la rigueur de ses lignes architecturales, sa nudité, et son manque d’ornements exprime un Islam conquérant, sûr de lui-même et transcendental aussi.
Les mosquées construites à l’époque ottomane sont par contre chargées d’ornements et de couleurs (Hammouda Pacha à Tunis), c’est la période durant laquelle, les moeurs se sont adoucies et la civilisation musulmane a digéré les diverses influences orientales et occidentales sur des terres s’étendant sur trois continents aux cultures diversifiées…
Il n’est donc pas étonnant qu’aux premiers jours de la colonisation française de la Tunisie – appelée ‘protectorat’ de façon courtoise – les autorités coloniales (soldat, prêtre, et administrateur) aient commençé immédiatement à construire en 1882 la Cathédrale de Saint-Louis sur la colline de Byrsa, la sommité la plus haute et la plus symbolique de Carthage. Le nom de la Cathédrale ne cache rien: Saint-Louis, roi des croisés français est mort ici, et nous voilà de retour quelques siècles après, pour reprendre nos territoires et diffuser notre religion; les missionaires sont de retour. En effet Pères Blancs et moins blancs se sont installés longuement sur nos terres depuis les vignobles de Thibar au nord jusqu’aux confins du Sahara dans le sud tunisien.
Les Français ne se sont pas embarrassés pour baptiser l’artère principale de Tunis: Avenue Jules Ferry, et joignant l’acte à la parole, ils ont installé la statue de Jules Ferry dans un square homonyme au fond de l’avenue, le dos tourné à la mer et faisant face à la médina: “Me voici devant vous, symbôle de la France” semblait dire la statue muette.
C’est justement cette insolence qui a poussé les Tunisiens dès les premières années de l’indépendance à enlever la statue de Jules Ferry, et à installer quelques années plus tard la statue de Abderrahmane Ibn Khaldoun, tournant le dos à la médina cette fois et faisant face à la mer qui nous sépare de la France: “Ma Mouqaddima (Prolégomènes) est enseignée aujourd’hui à la Sorbonne!” semble répliquer notre prestigieux historien et père fondateur de la sociologie moderne, des siècles avant Max Weber, Durkheim et Marx.
Toujours sur l’Avenue principale, les Français ont construit en 1893 la Cathédrale Saint-Vincent-de-Paul. Ce lieu de culte y est toujours, il a été restauré à l’occasion de la visite du Pape Jean-Paul II il y a quelques années. En se plaçant sur le perron de la Cathédrale, on voit juste en face l’actuelle Ambassade de France.
“ Est-ce que cette ambassade a les papiers en règle? ”
Nous savons tous que les protocoles diplomatiques stipulent que le lieu de l’ambassade est territoire propre du pays représenté; c’est d’ailleurs ce qui explique que Bourguiba ait dit quand il était à l’Ambassade de Tunisie en France: “Ici c’est la Tunisie, là-bas c’est la France”. Mais il faudrait voir si le contrat de propriété de l’actuelle ambassade est un document en règle. On pourrait penser que ce soit un bien mal acquis. Acheté durant la colonisation (si jamais il y a un contrat d’achat dûment enregistré à Daftar Khanah) le contrat répond certainement au fameux proverbe tunisien: Chart al-Azeb al Hajjala (condition posée par le jeune célibataire à la veuve qui veut l’épouser) un marché de dupes.
Celà ne nous empêche pas en tant que société civile d’exprimer notre point de vue.
Tout en retenant que la question relève du ressort du barreau tunisien et un peu de la diplomatie tunisienne aussi, Je pense que la question mérite un petit clin d’oeil. La France est en effet aujourd’hui un pays étranger comme un autre avec lequel nous essayons de notre mieux d’entretenir des relations amicales (si ses diplomates en place à Tunis ne foutent pas la zizanie…)
Mais il est légitime de nous demander si la présence de cette ambassade sur l’artère principale de la capitale est justifiée. Tout comme il n’y a rien qui justifie désormais l’absence d’une grande mosquée in situ. Il y a assez de place sur les berges du Lac ou ailleurs pour y construire une ambassade de France. Juste en face de la Cathédrale, il serait juste de construire une mosquée, la Mosquée de la Révolution du 14 Janvier. Alors à droite de la statue d’Ibn Khaldoun, nous aurons la mosquée et à sa gauche la cathédrale. C’est ça la Tunisie, un pays d’ouverture et de synchrétisme, mais pas un pays où l’ex-colonisateur arbore ses signes et ses symboles religieux et culturels de manière si ostentatoire.
Si en France on n’a pas le droit d’afficher dans les écoles son appartenance religieuse, pourquoi nos chers amis Français le feraient-ils chez nous dans cette avenue qui équivaut à leurs Champs Elysés? En commentant le triste et sanglant épisode survenu ces derniers jours en France, le quotidien britannique The Independent écrivait le 23 Mars 2012: La France est un pays profondément raciste, et Toulouse ne fera qu’empirer la situation; les Français ont transféré leurs haines des Juifs vers les Arabes
Nous en Tunisie, nous n’irons pas aussi loin, et nous savons qu’il faut absolument nuancer ces accusations et distinguer parmi les Français, ces millions de citoyens impregnés toujours de la culture humaniste; nous ne pouvons oublier les centaines d’enseignants qui ont enduré lourdement dans les campagnes tunisiennes pour faire leur devoir et illuminer les esprits.
Celà ne nous empêche pas de vouloir en toute souveraineté construire une mosquée en face de la Cathédrale sur notre avenue principale. Reste à trouver l’endroit.
Merci pour cet article. Il y a cependant un detail de poids que l’on oublie de rappeler, c’est que la dite Ambassade de France existe en ce lieu depuis 1861 bien avant le protectorat francais, on ne peut donc pas reprocher a la France d’avoir spolié la Tunisie de ce terrain en utilisant son statut de protecteur.
L’intox est certes dangereuse, tout comme l’approximation !
@Magonito
Il y aussi un autre “détail de poids” qui est une erreur à corriger: Dans le paragraphe suivant, il manque le nom du troisième ordre architectural (il y a répétion du “ionique”). Il s’agit en fait du CORINTHIEN!
“et notamment les trois ordres architecturaux grecs dont chacun portait une expressivité toute propre: le style dorique avec sa colonne et son châpiteau simples étant un style militaire masculin et austère, l’ionique avec ses touches ornementales et son style plus doux et nuancé, et l’ionique enfin chargé d’ornements rappelle les belles femmes pimpantes chargées de couleurs et de parfums et aux chevelures ouvragées…”
n’importe quoi, monsieur l’auteur de cet article;
le début de l’article est bien fait, mais pour la conclusion,il me semble que c’est à repenser
La phrase suivante: “Nous savons tous que les protocoles diplomatiques stipulent que le lieu de l’ambassade est territoire propre du pays représenté” est erronée.
L’extraterritorialité est un principe de droit international public qui revient pour un pays à laisser s’exercer l’autorité d’un État étranger sur une partie de son territoire propre. C’est le régime qui touche, par exemple, le siège des Nations unies à New York, le pavillon de Breteuil en France, le SHAPE et le quartier général de l’OTAN en Belgique, le siège européen à Genève ou encore, le territoire de Rome appartenant à l’État de la Cité du Vatican et à l’Ordre de Malte.
Contrairement à une idée reçue, les ambassades ne bénéficient pas de l’extraterritorialité, mais jouissent seulement de l’immunité diplomatique ( ABC du droit international public : Extraterritorialité)
A ce que je sache, la France, même si elle n’a aucun acte, est propriétaire par usucapion.
L’immatriculation des biens fonciers n’existe en tunisie que depuis 1885. Donc si vraiment la France possède le terrain depuis 1861, elle a largement eu le temps de se l’approprier par usucapion comme je l’ai dit plus haut.
Bonjour,
@ l’auteur
Le troisième ordre architectural grec ne serait-il pas l’ordre corinthien???
Bonjour si Tahar, absolument! Avec les feuilles d’acanthe. J’avais préparé un dessin avec les trois ordres et je pensais l’avoir inséré, mais il n’est jamais apparu. D’ailleurs j’avais aussi une photo ancienne du Square de Jules Ferry, de la statue d’Ibn Khaldoun, et du minaret de la Mosquée d’Oqba.
Merci de votre vigilance; et merci aussi à tous ceux qui ont pris la peine de lire l’article et de le commenter en ajoutant des corrections et des précisions d’ordre juridique…
@Admin Nawaat, pourriez-vous svp corriger la 10ème ligne de la section: Une touche d’architecture et d’histoire, comme suit: …et le corinthien enfin chargé d’ornements rappelle les belles femmes pimpantes
Merci beaucoup
Merci Si Abdelouadoud d’avoir demandé la correction. C’est tout à votre honneur. Il ne vous reste plus qu’à payer la tournée à tous les vigilants (ils ne sont pas nombreux) au café du coin!
Bien à vous
L’intox vous a fait rêver, mon cher ami, mais quel rêve fantastique. Il nous a jeter dans les pays de merveilles de votre belle écriture. Le plus beau c’est que votre texte nous a fait oublier de débattre la politique bien que le contexte générale ,notamment dans la Tunisie d’aujourd’hui, est un contexte politique. Merci Abou Hakim et le rêve.. continu. Mais permettez moi mon ami d’exprimer mon soutient indéterminé pour tous les efforts nationaux qui s’adressent a discuter avec tous les forces avec souveraineté pour des raisons , excusez moi de le répéter, nationaux et non électorales.
L’intox vous a fait rêver, mon cher ami, mais quel rêve fantastique. Il nous a jeté dans les pays de merveilles de votre belle écriture. Le plus beau c’est que votre texte nous a fait oublier de débattre la politique bien que le contexte générale ,notamment dans la Tunisie d’aujourd’hui, est un contexte politique. Merci Abou Hakim et le rêve.. continu. Mais permettez moi mon ami d’exprimer mon soutient indéterminé pour tous les efforts nationaux qui s’adressent a discuter avec tous les forces avec souveraineté pour des raisons , excusez moi de le répéter, nationaux et non électorales.
Je pense qu’au lieu de réver de choses futiles on devrait penser à d’autres sujets plus actuels. Le chomage de nos jeunes diplomés par exemple dont le consulat de France fut depuis des années le tremplin pour une scolarité meilleure… Aujourd’hui la politique étrangère de la France est boiteuse à l’image de son jeune ambassadeur bling bling… Le monde va mal et notre pays encore plus mal… On se met tous à rêver de laver l’affront d’antan, redorer un certain honneur vascillant quasi perdu… à jamais… mais est il possible de se relever sans se déboiter l’échine rien qu’en revassant… à des chimères quand l’urgence de notre réel nous intérpelle à grand psaumes et autres glorification.. Louanges à Allah… par des illuminés aux longues barbes qui agressent nos hommes de lettres, nos femmes instruites et nos troupes d’art… Ces derniers sur le seuil de la bombonière… Peut être devrions nous cher Monsieur également élucubrer sur la transformation de ce bijou colonial en une arrière cours de la mosquée virtuelle… Le transformer en lupanar d’emburkinées qui se font enfourcher par Dieu toute la sainte journée sans coit ni gemissement! Silence! Voila la triste réalité qui nous entoure, ce bruit asourdissant qui nous remplis d’ignorance… Celle-ci à désormais des senteurs d’orients…. pas celles rapportées dans les valises de Marco Polo! NON! cette odeur abominable du parfum distillés dans l’anus des morts celle qui nous rappelle que nous vivons pour mourir… La vie se transforme en un lamentable avilissement de la pensée humaine! Rajoutons aux cloches muettes par décret dictatorial un minaret hurleur par obligation révolutionnaire ! Mettons les face à face et reveillons les démons qui sont en nous! De toutes façons Dieu se mettra du coté des justes! N’est ce pas? Pauvre tunisie!
Si Tahar, ce serait un honneur et un pur plaisir, sauf que je me trouve actuellement à quelques milliers de kms de notre chère patrie.
Si Mustapha, vous avez perçu cher ami un message principal dans l’article: discuter “souverainement” de choses (culturelles, historiques) qui se passent chez nous; merci
Si Ja3bator, merci de votre commentaire. Je ne cherche pas à laver un quelconque affront historique, la statue d’Ibn Khaldoun l’a fait de façon magistrale… L’article est un peu une façon de réfléchir à l’urbanisme et à l’architecture en Tunisie avec leurs signes et leurs symboles, en essayant de déchiffrer quelques éléments de lecture. Pour le discours mosquée, barbes longues et autres salafismes, je pense que nous devons éviter de leur laisser le champ du religieux, nous devons -en tant que modérés disons- récupérer l’espace religieux afin qu’il continue d’être ce qu’il a toujours été: une partie de notre identité culturelle et un lieu de culte et de bonté. Dans un Etat Civil. Les barbus salafis se réjouissent des réactions extrêmes des barbus laicards. Les deux sont extrêmistes et destructeurs. On me dit que les laicards sont moins dangereux que les salafistes, peut-être! Mais ces derniers sont incultes et ignares, nous n’avons d’autres choix que les éduquer à vivre sereinement avec les autres. Par exemple, en adoptant: un Plan National de Domestication des Chevaux Sauvages Salafistes…(lol) Les Zitouniens (des good) s’y sont attelés.
Cet article se voulait culturel et cherchait à décortiquer l’identité urbaine et architecturale (culturelle).
La culture est la grande absente ces jours.
Mais la Tunisie n’est pas du tout à plaindre comme vous le faites dans votre dernière phrase, nous traversons une zone de turbulences, mais je pense que l’avenir est radieux, et je l’espère pour nos enfants à tous.
La tunisie n’est pas à plaindre… Tiens donc… Il est vrai que les laicards sont les responsables de la situation économique tunisienne… Ces laicards qui vous ont pourri la vie pendant 50 ans… Essayons de trouver la solution de tous nos maux économiques, sociaux, culturels,… en offrant aux pauvres et autres démunis plus de piété. C’est avec la piété que l’occident à pu sortir sa race de l’ignorance… Ma foi un peu de colère de dieu dans cette tragédie intellectuelle que vie notre pays est La solution idéale à tous nos problèmes… On en reparlera dans un an quand on vous bottera le cul de la présidence…
Quel est le malheur qui frappe ce pays qui m’a vu naître, quel est ce mauvais génie qui s’acharne sur ce peuple?
Voilà, devant une cathédrale, il faut construire une mosquée, encore une autre, non pas, un musée, une bibliothèque ou bien un complexe culturel, non une mosquée équipée d’une sono des plus performantes qui veillera sur notre “liberté” morale.
L’obscurantisme lettré a de beaux jours devant lui!
La majorité des Tunisiens n’ont pas accès aux soins, à la culture, la vraie, au droit de vivre dignement, au respect de leurs droits les plus élémentaires, dont celui qui consiste à ne pas les prendre pour des abrutis dont la seule préoccupation serait la multiplication des mosquées.
Combien de mosquées faut-il construire pour que ces pauvres gens que vous semblez mépriser puisse avoir droit à une bibliothèque, une vraie?
Par les temps qui courent, il est incontestable que l’idée de remplacer une ambassade par une mosquée, c’est tendance et comme s’il s’agit de l’ambassade de France, là, c’est le gros lot garanti, je ramasse tout et comme l’article se veut culturel, ni vu, ni connu, je t’embrouille!
Pauvre Tunisie, elle s’enfonce de jour en jour dans la bêtise la plus basse, la plus méprisable, celle qui consiste à flatter le peuple, à le caresser dans le sens du poil pour lui faire avaler les plus amères des pilules.
Bonjour,
Oui, comme le dit Si Abdelouadoud, “La culture est la grande absente ces jours”. Il faut discuter de culture, pas seulement de celle qui devrait être celle du ministère du même nom, mais de la Kulture dans le sens plein, un peu comme celui que préconisaient les penseurs de L’École de Francfort. L’on s’apercevrait alors que la culture c’est notre pain quotidien, y compris dans ce qui nous paraît en être très loin, comme par exemple l’économique qui, “modernité” oblige, est devenu hélas LA culture.
Relire alors certains de nos penseurs, tels Khaldoun ou avant lui Miskawayh…, pour nous apercevoir que l’économique ne peut acquérir sa vraie légitimité qu’enchâssé dans le social (embedded, comme l’écrivait K. Karl Polanyi). Le lien entre société et économique, pour que ce dernier soit “embedded”, c’est l’éthique. Une éthique non pas étriquée et rigide, mais plutôt ouverte et surtout guidée par une volonté de voir certaines valeurs latentes (re)devenir manifestes: justice, solidarité, harmonie sociale, primat du local…en lieu et place de la recherche effrénée du profit, de l’individualisme, de la supercherie de l’universel…Autant de valeurs que nous pourrions trouver dans notre donné culturel, pour peu que nous ayions la volonté de relire ce dernier dans une perspective, non pas de glorification ou de dénigrement, mais dans celle, plus salutaire, d’autocompréhension et d’autocritique…
Tout cela semble nous éloigner de l’architecture chère à Si Abdelouadoud, mais, comme disaient les situationnistes, ne faudrait-il pas une “nouvelle ville pour une autre vie”?
Je cite un ami, si Jalel El Gharbi:
“Ce qu’ils veulent mettre en péril : le doute, ce corollaire de la foi, l’ivresse, la sosie de la connaissance, le désir, cette raison d’être. Ils en veulent à la séduction, à la proximité avec l’autre.
Incultes, ils ne supportent pas la culture. Ils ne savent pas aimer, ni ne savent, ni n’aiment (intransitivement et transitivement). Ils feraient mieux d’entrer dans l’école de la vie, par l’école, par la vie, par le travail, par la soif de connaissance qui commence par l’aveu de sa propre ignorance.”
Et j’ajouterai qu’ils l’ont tous affirmé, de Ghazali à Jean Gabin: tout ce que je sais c’est que… je ne sais rien!!
au lieu de construire une mosquée a la place de consulat de France pourquoi pas on fait d autres choses qui fait embaucher c est redicule on joue sur les sensations des gens
En tant que citoyen tunisien ,je considére que l’ambassade de France doit obligatoirement déménager,il est inadmissible de voir à longueur de journée ces barbelés , ces policiers, ces soldats entourant cette ambassade.Cela défigure l’avenue et ravive d’autres sentiments …….
Devant un problème important, on a comme d’habitude l’éternel conflit ent les religieux et les laics. Nos intellectuels ou assimilés se perdent dans les discussions vides de sens, et loin de la réalité. Aujourd’hui, onn’a pas besoins de discussions métaphysiques. La pseudo “revolution” n’a fait que nous sous-développer davantage. Quandallons-nous construire notre destin sans nous referer à la religion qui relève de l’au delà (s’il existe) ou au modèle occidental qui s’écroule. Fixons-nous sur les valeurs du travail, de la raison et de la science. Ce sont ces valeurs qui nous permettronsde vivre, nous développer et vivre mieux dans ce bas monde. Il y a 2000 mosqués en Tunisie et beaucoup de Tunisiens prient tous les jours, 5 fois par jour. Résultat: Pourquoi, la foi et la volonté divine n’ont pas diminué la pauvreté,ni le terrorisme, ni l’hypocrisie……etc.