Après la vague de protestation des internes et résidents contre les agressions physiques et verbales qu’ils subissent sur leur lieu de travail et l’absence d’un personnel de sécurité efficace, un programme a été mis en place conjointement entre le ministère de la santé publique et le ministère de l’intérieur.
En attendant la mise en pratique de ce programme, les agressions continuent.
L’hôpital Abdel Rahmen Mami à l’Ariana, a tremblé sous les menaces de mort de la famille d’un patient décédé.
Tout a commencé quand la résidente de garde aux urgences, après concertation avec son supérieur a renvoyé un patient chez lui avec un rendez vous à la consultation externe. Ce dernier ne présentait pas de signes évidents de détresses qui nécessitaient son hospitalisation et ne répondait pas aux critères d’hospitalisation.
Le médecin de garde a refusé de l’hospitaliser malgré l’insistance de ses parents et il a été traité en ambulatoire aux urgences.
Quelques jours plus tard, l’état de santé de ce patient s’est altéré et a du être hospitalisé au service de réanimation où il est décédé.
La famille du patient a alors rejeté toute la faute sur la résidente qui était de garde lors de sa première consultation. La faute médicale n’a toute fois pas été établie.
Toujours est –il que la famille du défunt a jugé meilleur de faire justice par elle même.
Grace à une camionnette, ils sont rentrés dans l’hôpital. Armés de sabres et de couteaux, ils menaçaient le personnel médical et juraient de ne pas lâcher prise avant d’avoir tué le médecin en question.
Un médecin sur place rapporte :
«…il s’agit de jeunes d’un quartier chaud de la capitale dans un état d’agitation extrême, ils ont d’ores et déjà saccagé les urgences et menacent de les brûler et injurient les médecins et tout le personnel hospitalier, consomment du cannabis et de l’alcool dans l’enceinte de l’hôpital, ils y’en a même aujourd’hui qui se sont auto mutilés, assurant un spectacle a la fois terrifiant et désolant ! »
Les intrus ont réussi à obtenir le nom du médecin de garde aux urgences qui a refusé l’admission de leur proche et menacent ouvertement de la tuer.
Brandissant leurs armes, ils ont fait le tour de l’hôpital en criant « comme leur proche, ce médecin sortira aussi dans un cercueil ».
La direction de l’hôpital a été contactée par le responsable du SIRT (Syndicat des Internes et Résidents en médecine de Tunis) et les médecins de l’hôpital, a qui elle a répondu « vous voyez bien, la résidente n’est pas sortie dans un cercueil ».
La police a été appelée qui a promis une patrouille régulière mais pas de policier en poste sur place.
Sur la page de l’association des jeunes médecins ont a pu lire « Le problème a été réglé assez rapidement du moment que les autorités en ont été informées (il existe désormais un “choc room” au sein du ministère de la santé) c’est les médecins eux même qui ont donné l’alerte. Tout est rentré dans l’ordre. »
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