Encore un sujet qui divise, un de plus! Décidément, l’osmose entre les différentes composantes de la société tunisienne n’est pas pour demain. L’indemnisation des ex-prisonniers politiques est un sujet qui polarise la scène politique en plus d’avoir un impact sur les caisses du pays et par conséquent sur le développement et ses dérivés. Aujourd’hui beaucoup sont totalement contre cette indemnisation malgré un accord de principe avec des conditions claires et un cadre encore plus claire. Je propose dans cet article un modèle qui, à mon avis, est à la fois équitable envers tous ceux qui ont milité (en espérant qu’ils aient milité pour la liberté du peuple tunisien …) et à la fois garant d’une bonne balance entre indemnisation et développement.
1) Le plus important: le budget d’indemnisation devrait être le sujet d’un accord au 2/3 au sein du prochain parlement, pas celui là. Pourquoi? Simplement parce que le budget ne sera pas négligeable et aura des conséquences à long terme et devrait donc être traité par un gouvernement de longue période et pas un gouvernement éjectable et temporaire.
2) Le budget d’indemnisation ne devrait pas avoir un impact sur les projets de développement, donc ne devrait en aucun cas pas être dégagé du budget de développement. Or ce n’est pas le cas aujourdhui puisque même pour le développement on a pas de sous.
3) Toute indemnisation ne devrait être décidée que sur ordre d’un magistrat, pas sur ordre du gouvernement! Chaque dossier devrait être traité séparément de A à Z et le juge pourrait alors juger de l’octroi ou pas d’une indemnisation et de sa somme.
4) L’indémnisation ne devrait avoir lieu que pour ceux qui ont été en prison pour des raisons politiques. En conséquence, ceux qui ont attaqué les femmes avec de l’acide citrique ou encore ceux qui ont participé ou planifié les attaques à la bombe à Bab Souika ou dans la zone touristique de Monastir n’y auront pas droit. Inutile de vous expliquer pourquoi… Si quand même: on n’indemnise pas les criminels.
5) Ceux qui ont fui en exil n’auraient qu’une somme symbolique qui serait définie encore une fois par un juge en fonction de la durée de leur exil. Pourquoi? Parce qu’ils ont pu là où ils ont pu parler, penser et se déplacer librement et la plupart ont même eu un travail digne. Ils n’ont pas été séquestés en prisons, quand à leurs enfants, ils ont pu aller à l’école tranquillement et ont pu se faire des amis. Certes, ils ont vécu une douleur morale mais il n’ont en aucun cas passé à coté de leur vie comme ceux qui ont été emprisonnés en Tunisie.
6) L’indemnisation devrait être calculée minutieusement et pas aléatoirement, comme les sommes parachutées qu’on entend ces jours par ci et par là. Pour garantir une formule équitable, l’indemnisation devrait se faire en fonction du dernier salaire touché par la personne en question avant l’emprisonnement et de la durée de l’incarcération tout en tenant compte d’un taux d’inflation d’une économie stable, soit, à 2.5% par an. Certes, ça a l’air d’une indemnisation purement économique sur les années de travail perdues mais penser à une indemnisation morale sur les tortures subies ouvriraient les portes de l’enfer puisque quiconque qui a passé une seule nuit dans les geôles tunisiennes pourrait réclamer une telle indemnisation.
7) Cette indemnisation ne devrait en aucun cas être remboursée directement et immédiatement. Elle devrait être versée pour les vieillards sur leurs comptes de sécurité sociale (CNSS) afin de leurs garantir une retraite digne. Quand aux plus jeunes, elle pourrait être remboursée en partie dans la caisse de sécurité sociale et en partie dans un crédit non remboursable que la personne ne pourrait acquérir qu’aprés déposition d’un plan de projet garantissant en moins un poste pour un jeune chômeur.
8) Aucun responsable politique ni candidat à un poste politique au sommet de l’état (tel un ministre ou secrétaire d’état) ne devrait toucher cette indemnisation, ni avant ni après la periode en question. Toute candidature d’une personne ayant touchée une indemnisation à de tels postes devrait être rejetée et évidemment toute demande d’indemnisation par une personne ayant occupée de tels postes devrait également être rejetée.
Pourrait on ainsi garantir un certain degrés de non détournement de fonds publics? Les jours nous le montreront.
On peut ajouter aussi:
9- Toute indemnisation doit être attribuée pour ceux qui ont lutté pour la liberté et la démocratie. Militer pour tout autre forme de régime ne donne droit à aucune indemnisation.
10- Toute indemnisation doit se faire aux dépens des coupables ou de ceux qui ont bénéficié de la dictature et non des personnes qui étaient opprimées au temps de la dictature.
11-Toute loi relative à l’indémnisation, en termes de montant ou de définition des ayants droits, doit se décider par un parlement tunisien non provisoire élu pour autre chose que rédiger une constitution.
Monsieur Hamdi, le coup de je t’arnaques en voulant t’aider, on connait.
J’attire votre attention que:
Les islamistes ont été l’alibi de la dictature et qu’ils en sont donc responsables moralement.
Le véritable innocent est le peuple Tunisien.
Les islamistes sont responsables des dégâts économiques, de la fuite des touristes et de plein d’autres choses depuis le 14 janvier.
Salam,
Merci pour votre commentaire. Votre point 9) est déja traité par mon point 4 et je suis totalement d’accord, il n’y a que ceux qui ont milité pour les bonnes raisons qui doivent être rémunérés. Votre point 10) est juridiquement quasi-impossible à appliquer. Tout le monde connait les coupables mais c’est le contribuable qui va devoir payer parcequ’on dira toujours que c’est l’état qui les a incarcéré et pas les personnes. C’est un peu le principe des assurances, quelqun fait un accident et son assurance (donc le contribuable paye) .. Le point 11) a été traiter par mon premier point.
Cher Hamdi
Vous êtes quand même fort pour vous autoconvaincre de ce que vous voulez.
Maintenant, vous essayez de me convaincre que je suis d’accord avec vous alors que je ne le suis pas.
Je répètes, défendre un régime basé sur la charia n’est pas défendre la démocratie. La charia est un régime basé sur la parole des cheikhs tandis que la démocratie est basée sur celle du peuple. Donc zero indemnistation pour tous les islamistes. Votre allusion aux “ministres” qui devraient se désister montre que vous voyez des militants de la liberté là où j’en vois pas.
Concernant le point 10, on va simplifier. Le chasseur a tué le loup et sauvé chaperon rouge. Le loup étant mort, chaperon rouge se retourne vers le chasseur et lui demande des indemnisations.
Ce que je veux expliquer est que les islamistes devraient être reconnaissant au peuple Tunisien et non pas lui demander des comptes. Par le mot “Etat”, le subsconscient islamiste évacue le peuple Tunisien et se retourne vers ses caisses et essaye de se convaincre que l’Etat d’aujourdhui, qu’ils dirigent maintenant, est le même que celui qui les combattaient et qu’ils sont en droit de s’auto condamner, s’auto indemniser etc…
11 n’est pas égal à 1. Vous parlez de budget uniquement.
Mais la plus importante divergence entre vous et moi c’est que vous parlez d’indemnisation comme si, sur le plan du principe, il n’y avait plus rien à redire. Vous êtes déjà passé aux modalités en sachant que l’appareil judiciaire a déjà retourné sa veste.
Pourquoi les “victimes” ne se retouneraient t-elles pas vers les juges “corrompus” qui les ont condamné ?
Personnellement, je suis pour demander des indemnisations aux islamistes pour avoir fait le jeu de la dictature et servi d’alibi à la repression policière et à l’atteinte aux libertés individuelles.
Et ces indemnisations, vous pensez les demander aux juges qui ont retourné leurs vestes ?
Salam,
Merci pour vos commentaires. Mr. Expert en turlupes islamistes, je n’essaye de vous convaincre de rien. Je propose juste un modèle qui peut être critiqué et même massacré mais dont l’objectivité m’est trés importante donc je garde mon opinion pour moi en ce qui concerne les ex prisonniers politiques dont je tiens à préciser de plusieurs courants politiques et pas seulement du courant islamique. Sur notre point de divergence majeur, qui est le fait que j’admet l’indemnisation comme soit, je comprend ta position tout en restant clair sur la mienne parceque je prend l’indemnisation d’un point de vue quasi-scientifique et pas politique ni psycologique. Je ne veux pas faire des procés d’intention pour juger ou non si ces ex-prisonniers politiques ont voulu appliquer Charia ou Trotskysme. Comme je l’ai ecrit sur l’article, le dossier fera l’affaire d’un juge.
Mr. Peritotisme,merci aussi pour votre commentaire. Je tiens juste à dire que le modèle proposé n’a pour pour but ni de froisser les uns ni les autres. C’est pas l’intention.
Je tiens juste à dire que je suis un adepte de compromis. On peut toujours rester sur son OUI ou son NON à vie mais ca ne nous avance point. Donc je propose un modèle que je considére assez fédérateur. Il y aura toujours des gens qui diront “jamais une indemnisation” et d’autre qui diront “Tout de suite l’indemnisation”. Je propose un modèle que je considère équitable et à la fois garant d’une certaine transparence. Maintenant je peux faux mais il faut en discuter.
Merci à vous deux.
Chehia tayba
Si on parle aux tunisiens des atrocités qu’ont subi les opposants politiques, Si on montre des images, Si on ne politise pas le dossier, alors tous les tunisiens seront d’accord pour les indemniser et accepteront de leur présenter des excuses pour avoir laissé faire…Car par notre passivité on a été complices de ces atrocités.
Le mieux pour indemniser, est de récupérer les biens injustement acquis des anciens bourreaux, ainsi on aura réalisé, une sorte de justice sociale (égalité des chances). Comme ça aucune majorité politique n’osera interdire aux adversaires politiques, le droit d’étudier, de travailler et de vivre dignement. Je ne dis pas qu’il faut leur tout prendre, mais partager, ça me semble plus juste. Ces gens continuent à vivre dans l’impunité et profiter encore des richesses mal acquises, c’est injuste. En plus ils font des partis politiques pour (espoir) de revenir au pouvoir. Franchement, ils n’ont pas de visage, ces gens là. Et toute personne qui a subit l’élimination sociale et économique (la dignité) doit être indemnisée, pour les années perdues dans la mendicité, ou presque, la grande précarité et la peur. Il ne faut pas oublier que ces personnes (soldats) de la liberté, sont devenues une honte dans leurs quartiers et leurs villes et villages, tout le monde les évite, par peur. Vous imaginez cette situation ? Il ne faut pas avoir peur de faire justice, et c’est à l’état de faire justice et c’est à la justice de prononcer justice. Vive la république, vive la démocratie. Ben Ali harab. Mandhouj tarek.
Tout à fait d’accord. Mais la notion de justice semble dépasser l’auteur de cet article qui avec son énumération à la Prévert n’est obnubilé que par le désir de ne pas trop froisser les rcdistes.
pas d’indemnisation pour les gens qui ont utilisé la violence pour arriver à exprimé leur vision .et pas d’indemnisation pendant ses années difficiles avant de reglé les problèmes de pauvreté et de liberté individuelle .
Quelle honte que ces calculs d’épicier et toute cette mauvaise foi et cette hypocrisie qui puent. 56 ans de dictature ont suffi pour atrophier la fibre nationale et la solidarité qui sont le ciment d’une nation.