حلّ كتاب : القوى المُضادّة للثورة في تونس، الباجي قايد السبسي نموذجا

Je n’ai pas encore pris connaissance de votre livre mais ce que je trouve de honteux pour la révolution tunisienne c’est ce complot du silence ourdi par les grands médias pour occulter les crimes de l’ère Bourguiba qui nous a donné la maffia des Ben Ali/Trabelsi comme héritage. Pour éviter de braquer la lumière sur une période sombre de notre histoire et détourner notre attention, on nous gobe chaque jour d’un nouveau scandale, vrai ou faux, mais gonflé à l’extrême. C’est ainsi qu’on espère gommer 55 ans de malheurs, de tragédies et d’humiliations subies par notre peuple. Dès le lendemain de l’indépendance des rapaces étaient fin prêts pour prendre les commandes d’une Tunisie abuseé par de faux espoirs et qui croyait en l’avenir. Elle a cru aux promesses mensongères et a accordé sa confiance à ceux qui en ont abusé. Trois générations en ont fait les frais. Après le colonialisme les nouveaux maîtres se sont conduits comme les envahisseurs d’une terre nouvellement conquise. Ceux qui ne pliaient pas devant leur arrogance étaient écrasés sous leur botte. Pour renforcer le despotisme on lui a donné un caractère religieux en nous inventant le culte d’un personnage qui en réalité ne différait pas tellement d’un des plus vils tyrans de l’antiquité, l’empereur romain Caligula, surnommé le fou. Son nom Caligula signifie petit pied tout comme le nom de notre tyran signifie petit cou. Les deux ont aussi en commun, en plus de la folie, leur despotisme et leur mégalomanie. Caligula se prenait pour Jupiter. Il était aussi un monstre d’une insatiable cruauté ce que Bourguiba a aussi prouvé avec les épouvantables tortures qu’il faisait subir à ses adversaires, sans parler des assassinats qu’il commanditait. La folle perversité sexuelle de Caligula se retrouve aussi chez Bourguiba qui a introduit les sévices sexuels et la pornographie comme outils de gouvernance au XXème siècle. Dans les cellules de l’ignoble ministère de l’intérieur où avait officié Caïd Essebsi ou dans celles des prisons,les policiers étaient chargés de violer les femmes des opposants sous les yeux de leurs maris puis les maris sous les yeux de leurs femmes. Ces obscénités odieuses sorties du cerveau ordurier de Bourguiba étaient à ses yeux le summum de l’humiliation et de la dégradation de l’être humain. Pour lui, c’était la base la plus sûre pour bâtir un régime totalitaire, à la place d’un état de droit régi par des lois démocratiques respectées par tous, y compris par le premier des citoyens. Il va de soi que Bourguiba, malgré son génie maléfique qui souvent accompagne la folie, n’aurait jamais pu humilier notre peuple s’il n’avait pas des hommes de main sur lesquels il pouvait compter. Il se trouve que l’un des personnages abjects qui ont servi les projets malfaisants de Bourguiba soit ce dinosaure de Caïd Essebsi qui a dirigé sa Gestapo et son ignoble ministère de l’intérieur qui engageait des bourreaux comme d’autres engagent un comptable. Le fait qu’à son âge il a déjà un pied dans la tombe ne doit pas l’exonerer de rendre des comptes à la justice. Les survivants parmi les criminels de guerre nazis sont encore poursuivis dans les quatre coins du monde. En Argentine et en d’autres pays d’Amérique Latine les complices des anciens généraux putchistes sont encore traduits en justice et envoyés en prison même s’ils sont octogénaires. Les criminels qui ont porté atteinte aux droits de l’homme en Tunisie doivent aussi rendre des comptes. L’opinion publique a le droit d’être éclairée sur son passé. Un peuple qui ne connait pas son histoire risque de se perdre dans l’avenir. L’importance de l’histoire a été bien comprise aussi bien par Bourguiba que par Ben Ali, c’est pour cela qu’ils l’ont falsifiée à leur avantage. Mais pour les générations à venir nous devons écrire une histoire honnête. Tous ceux qui y contribuent ont droit à un crédit.