Au mois de juillet, ma collègue Sana Sbouai a écrit l’article suivant Quatre mois après les violences du 9 avril : Le rapport de la constituante se fait toujours attendre. Aujourd’hui nous sommes le 13 décembre 2012 et le gouvernement Jebali vient de promettre une énième commission, cette fois-ci il s’agira des agressions qui ont eu lieu le 4 décembre dernier devant le siège de l’UGTT à Tunis. Par ailleurs, il faudra revenir à l’une des premières commissions promises par le gouvernement Jebali, celle du 9 avril.
Les députés Nejib Hosni et Noomane Fehri, démissionnaires de la commission du 9 avril
Faisant le suivi de telles initiatives pour voir si les autorités sont laxistes vis-à-vis de la violence ou pas, nous avons appris que le député et militant Nejib Hosni, du bloc parlementaire Dignité a présenté au bureau de la Présidence de l’Assemblée Constituante sa démission de la commission du 9 avril et ce depuis trois semaines.
Ayant appris cette nouvelle, nous l’avons contacté pour mieux connaitre ses raisons, voici ce que fut sa réponse
Cette commission n’a aucun but et n’aboutit à rien ! J’en ai démissionné parce qu’elle ne sert à rien !
Constituée actuellement de 18 députés, la commission du 9 avril est encore au point zéro à cause du blocage pour mettre un cadre juridique à ses travaux et prérogatives.
“On ne s’est pas réuni depuis au moins 3 semaines. La dernière séance était l’audition d’une victime, Hayfa. Nous n’avons pas encore le cadre juridique nécessaire pour réellement fonctionner comme commission d’enquête ” nous a confié la députée Selma Mabrouk
D’où proviendrait le blocage ? Certains mettent à l’index son Président Zied Ladhari, qui n’aimerait pas, logiquement, voir le ministre de l’Intérieur Ali Larayedh dans l’embarras et ce pour une raison simple : tous les deux sont dans le même camp : celui du parti islamiste Ennahdha.
Le député Noomen Fehri, vice-président de la commission du 9 avril nous a également annoncé qu’il va bientôt présenter sa démission pour les mêmes raisons que son collègue Néjib Hosni.
Commissions promises, promesses trahies
Il est important de rappeler, que toutes les commissions promises par le gouvernement Jebali n’ont abouti à aucun résultat. Outre celle du 9 avril qui n’a aucun rapport de ses activités sur le site de l’ANC, la commission promise pour l’affaire de l’attaque de l’ambassade américaine à Tunis où quatre manifestants ont été tués, la commission promise sur la mort des deux détenus islamistes, toutes n’ont été que des promesses sur le vif, sans action concrète, à priori pour calmer les esprits.
Concernant la promesse la plus récente pour une commission sur la Ligue de la Protection de la Révolution et ce qui s’est passé devant le siège de l’UGTT, elle devra être constituée dans 10 jours et ses travaux devront être rendus au chef du gouvernement dans un mois au plus tard. Qu’adviendrait-il de cette commission ? Rendez-vous dans un mois !
Chaque fois donc que le gouvernement est embarrassé et se trouve acculé, obligé de rendre des comptes, il crée une usine à gaz: une commission qui doit enquêter et communiquer sur ses investigations…et qui à chaque occasion n’aboutit à rien! donc, le rôle de cet ecran de fumée est de temporiser et de calmer la grogne, faire le dos rond et laisser passer l’orage…en tant que citoyen Tunisien, j’espère que l’UGTT continuera à exiger la dissolution de la milice pro Nahdha, qui constitue un vrai danger pour la révolution!
[…] qui a accepté de condamner l’attaque, de garantir le droit syndical et de créer une (nième ) commission d’enquête. Ouf ! L’économie, la nation et la révolution sont sauvées […]
[…] de ces affaires politiques, toutes ces commissions créées et annoncées, que ce soit celles du 9 avril ou autres, elles n’ont aucune valeur légale. C’est au juge d’instruction d’ouvrir une […]
[…] un an que la manifestation du 9 avril 2012 a été réprimée par la violence et toujours pas le moindre rapport de la part de la commission […]