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Chaque semaine, nous essayerons, dans cette chronique, de résumer l’actualité économique nationale, afin d’avoir une vue d’ensemble et ne pas se noyer dans la masse gigantesque d’informations disponibles et de pouvoir, assurer ainsi, le suivi des projets annoncés.

Lundi 14

Deux ans que Ben Ali est parti, l’état de notre économie est désolant, le budget de l’état est toujours aussi déprimant, le remaniement se fait toujours attendre. Finalement, la patience se révèle être la vertu première du peuple tunisien.

Pour nous faire oublier tout ça, le pacte social , un énième document qui promet pleins de belles choses (croissance, développement régional, emploi, droits sociaux…) a été signé, par le gouvernement, l’UGTT et l’UTICA. Aucun réel engagement n’a été pris et l’on peut, comme d’habitude, considérer que ce n’est qu’une opération com’ surtout qu’il est déjà décrié par les nouvelles structures syndicales et patronales nées après la révolution. Croisons quand même les doigts et que les dieux de l’économie nous démentent !

Mardi 15

L’INS publie les chiffres concernant le commerce étranger pour 2012, le déficit commercial atteint le record de 11 635 MD et le taux de couverture des importations par les exportations n’atteint plus les 70%. Le déficit est expliqué par l’explosion des importations (+13.3%) portées par l’énergie (+33.4%) ; les biens d’équipements (+14%) et les produits alimentaires (+12%).

Les fonctionnaires de la CNSS entrent en grève ouverte alors que le 15 était le jour d’échéance du dépôt des déclarations.

Entre temps, Ahmed Barkia, continue de promettre son usine de voitures à Sidi Bouzid, cette affaire dure depuis longtemps, l’Etat attestant que le projet est défaillant alors que le prometteur annonce qu’il n’attend que les 200 Hectares de terrain nécessaires.

Les tractations avec le FMI, concernant la ligne de crédit de 870 MD, continuent. Des représentants de l’institution se sont entretenus avec le ministre des Finances, concernant les futures réformes fiscales, les sources de financements, la dette du secteur touristique et la recapitalisation des banques sinistrées.

Mercredi 16

Suite aux derniers mouvements sociaux au Kef, nous nous sommes entretenus avec Mr. Khlil Zaouia, Ministre des affaires sociales. Il nous a présenté la vision de l’état concernant les questions économiques et sociales ainsi que le rôle du FDTL au sein de la Troïka en cette période trouble.

La Banque Mondiale prévoit, dans son rapport sur les Perspectives économiques mondiales, un taux de croissance de 4,8% pour 2015, grâce au tourisme (6 Millions de touristes en 2012).

Ces années fastes qu’on nous annonce, pose la question du timing de la vente des entreprises confisquées. En effet, dans une situation économique morose, on a tendance à brader les entités économiques surtout que les besoins budgétaires sont pressants. Ces besoins budgétaires et la situation des banques engagées auprès de ces entreprises peuvent expliquer la volonté pressante de l’état pour clore rapidement ces dossiers.

Plus terre à terre, le maintien de la grève de l’enseignement secondaire pour le 22 et le 23 janvier, et surtout les propos du secrétaire général du Syndicat Général de l’Enseignement Secondaire qui dénonce la corruption, le clientélisme et le gaspillage des deniers publics. Quand on vous dit que rien n’a changé, sauf en pire peut être…

Cette grève sera suivie par celle des enseignants universitaires contractuels qui réclament la régularisation de leur situation.

Jeudi 17

L’INS publie son rapport sur la conjoncture économique. On a l’impression de se répéter tant les constats et les risques sont les mêmes : Troubles sociaux, flou politique, environnement international encore convalescent et inflation.

Ridha Meddeb, président de l’association Action et Développement Solidaire, propose d’ailleurs d’aller chercher la croissance là où elle est : En Afrique !

Bonne nouvelle de la semaine, les 400 emplois promis par le groupe français QualiPac qui annonce son intention de s’implanter à Zaghouan.

Vendredi 18

Les patrons de l’UTICA ont élu leur nouveau bureau exécutif pour les 5 ans à venir. Wided Bouchamaoui qui assurait l’intérim depuis la révolution garde son poste. Durant le congrès le gouvernement et le patronat se sont lancé la balle, entre demande d’accélération des investissements privés et demande d’annulation des interdictions de voyage. Et nous ?

Nous, et bien les syndicalistes suisses nous défendent, et demandent à leur gouvernement de faire pression sur le notre pour garantir les droits sociaux !

Mais la Tunisie n’est pas la Suisse, surtout quand on observe la situation des nouvelles PME…
Et Bonne Semaine !