[Texte de Djibril Diallo traduit de l’arabe par Nadia Akari.]
240 réfugiés ont été retrouvés dans les eaux territoriales tunisiennes au large des îles Kerkennah, après trois jours en mer, durant la nuit du 17 au 18 août. Les rescapés ont été retrouvés dans un état physique et psychologique critique. Parmi ces derniers se trouvent également des femmes et des enfants, dont des nourrissons.
L’embarquement a eu lieu dans la ville libyenne de Tajoura, sans la présence d’un capitaine professionnel. D’après les rescapés, les passeurs de l’immigration clandestine en Libye avaient également pour rôle de former leurs “clients”, c’est-à-dire les ‘Haragas’, avant de les laisser face à leur destin, au large de la Méditerranée.
Chaque clandestin a du payer 1 500 $ afin d’accéder à l’embarcation. Malgré cela, ils déclarent avoir subi de mauvais traitements.
Le correspondant de Nawaat a rencontré l’un des rescapés, Monedar Bur Achille, originaire du Congo-Kinshasa, qui nous livre son témoignage sur le naufrage et le sauvetage.
C’est grâce à un pêcheur tunisien que l’embarcation endommagée, transportant les clandestins terrorisés, a pu être secourue au large des îles de Kerkennah. Certains des réfugiés s’étaient jetés à l’eau afin de pousser l’embarcation vers la mer, mais en vain. Après avoir tout tenté, un des clandestins, provenant du camp de Choucha, a alors contacté le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) pour demander de l’aide. Le FTDES a contacté la Marine italienne qui a confirmé que l’embarcation se trouvait dans les eaux territoriales tunisiennes. La Marine nationale tunisienne a finalement pris le relais en lançant des recherches qui ont permis de trouver et secourir les rescapés grâce à l’aide du pêcheur tunisien.
Les 240 réfugiés rescapés ont été pris en charge par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), le Croissant rouge tunisien et l’Organisation internationale de secours islamique, et se trouvent à l’heure actuelle dans un foyer universitaire dans la ville de Medenine.
Certains des rescapés souhaitent tout de même retourner en Libye afin de ré-embarquer clandestinement vers l’Europe. D’autres ont exprimé leur volonté de repartir vers leur pays d’origine, alors qu’une partie voudrait obtenir le statut de réfugiés en Tunisie.
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