Un Forum Mondial de la langue arabe a eu lieu du 18 au 19 décembre à Tunis. Dans la déclaration finale dite “Déclaration de Tunis”, les participants appellent « les gouvernements arabes à généraliser l’utilisation de la langue arabe dans l’administration, dans tous les cycles de l’enseignement, ainsi que dans les discours officiels aux niveau national, arabe et international ».
Une institution baptisée “Le Mihrab Mondial pour la langue arabe” aura pour tâche de “diffuser et promouvoir” la langue arabe.
Une sorte d’académie qui sera dotée financièrement pour remplir cette tâche.
Le forum organisé à l’initiative du président de la République Moncef Marzouki a comporté quatre ateliers avec au centre des préoccupations : « La structure du Mihrab, entre indépendance et parrainage des États arabes », «L’arabisation de l’enseignement supérieur», « La promotion de la langue arabe et son enseignements aux non-arabisants », ainsi que «L’arabisation de la recherche scientifique ».
Il a ainsi été notamment question de créer un portail électronique unique pour assurer l’enseignement en ligne de la langue arabe avec pour objectif d’en faire la langue principale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Les recommandations de ce forum, qui coïncide avec la célébration de la journée mondiale de la langue arabe (18 décembre), portent, notamment, sur la création d’un prix à décerner au meilleur travail de recherche scientifique réalisé en langue arabe. Et selon la déclaration relayée par la Tap de Salaheddine Al-Jaafarawi, universitaire et expert-conseiller auprès de l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), « les participants au forum ont recommandé que Tunis soit le siège du Mihrab avec des filiales dans d’autres pays ».
23 Ministères de l’éducation!
On ne pourrait qu’applaudir des deux mains à cette initiative si on ne tenait pas compte de la longue histoire de l’usage quasi-idéologique qui a été fait de la question linguistique dans nos États dit “arabes”.
– D’abord, comment peut-on unifier un enseignement d’une langue partagée entre 23 ministères de l’éducation, au dernier décompte des membre de la Ligue Arabe?
– Comment peut-on maintenir la langue académique si éloignée de son usage quotidien et vouloir qu’elle s’enrichisse et se déploie sur la vaste aire du monde?
– Comment peut-on n’enorgueillir de posséder une langue sacralisée par son empreinte religieuse, l’Islam, et vouloir faire en sorte qu’elle soit en même temps une langue traduisant les concepts modernes dans tous les domaines?
Réponse théologique!
Il y la réponse théologique. A l’image du Coran, la langue arabe est valable en tout lieu et en tout temps. Il suffit de l’apprendre par cœur, à travers l’apprentissage initiatique du Coran.
Quand on voit certains pédagogues ou linguistes contemporains encourager le “parcoeurisme”, on pourrait pencher pour cette voie.
Reste qu’une langue pour devenir le principal vecteur des émotions doit devenir aussi naturelle en bouche que celles qui dominent actuellement: le mandarin, l’anglais, le français etc…
Au vu de l’état de lieu linguistiques dans notre pays, la Tunisie, mais c’est le cas aussi pour les autres pays de la région, Maghreb et Machrek compris, nous avons du souci à nous faire.
“Françarabish”
Prenant le cas de ce sabir: le “Françarabish” devenu si courant sur les plateaux télés et dans les studios de radios.
A Malte, on parle de “Maltish” pour désigner la langue (d’origine arabe maghrébine à l’origine) percluse de locutions anglaises ou de verlan des deux langues.
On pourrait nous rétorquer que c’est “normal”. Que nous devons nous habituer à cette “chakchouka” linguistique parce que c’est dans l’air du temps.
Et pourtant l’on sait depuis toujours que la possession d’une langue, sa maîtrise à la perfection, le confort musical de sa diction est le propre des nations dominantes.
Nos élites du temps de la colonisation devaient se mesurer à l’écrit comme à l’oral à leurs dominants. Ils se faisaient un point d’honneur, non seulement d’échanger dans la langue dominante en se mesurant aux meilleurs mais étaient fiers d’exhiber une parfaite maitrise de leur langue nationale. Cette confrontation a produit, relativement au nombre des heureux élus de l’enseignement supérieur, une petite élite qui a donné quelques uns des grands noms de la littérature pour ne citer que ceux là (moins de 700 étudiants, dont une petite soixantaine dans les branches scientifiques, d’origine algérienne comptabilisés en 1962, année de l’indépendance, après 130 années de colonisation française.)
Une langue à l’image de la société dont elle se nourrie
Durant les dernières “trente piteuses” qui a vu la domination d’une “buroisie”, plus prompte à exploiter, à spolier, à corrompre dans les trois décades de “laisser-faire”, notre langue a subie la pollution par cette clique de nouveaux riches, “abâtardis” par leur absorption à amasser de colossales fortunes, vite mises à l’abri de paradis fiscaux en ce qui concerne le surplus.
Nos “intellectuels” ont passé le plus clair de leur temps à se mesurer en matière d’auto-construction et du dernier chic en matière d’aménagement et d’ameublement dans ce que pourrait s’intituler les années “Bétons”.
Voilà qui a permis que se relâche l’attention quant à la diffusion au niveau médiatique de la langue passée, elle aussi au mixeur de ces couches sociales “bâtardes”.
Nous avons sur le plan linguistique une parfaite connexion avec le milieu social dominant et sa caractéristique première: la bâtardise.
En cette période de soubresauts révolutionnaires nous avons tellement de pains sur la planche que la question linguistique pourrait être le parent pauvre. Mais ne relâchant pas notre attention et restant ouvert aux expériences qui ont lieux ailleurs que sous nos contrées.
Et ce n’est pas par une initiative bureaucratique, une de plus, que nous allons commencer à voir le bout du tunnel en la matière.
Bonjour,
Toujours prolixe notre ami Hamadi Aouina. Pressé aussi, à tel point qu’il en oublie de citer ses sources, pour la première partie de son texte tout au moins, dont la forme est, de toute évidence, mieux soignée que le reste. Jugez-en en ouvrant ce lien:
Tunisie : Vers l’arabisation de l’enseignement supérieur ?
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir. Hamadi soulève de vrais problèmes. Il évolue aussi, puisque, dans un précédent article, il ne se cache plus de critiquer le “camarade” Hamma, entre autres, et de mettre à nu ses dérives droitères. Allez, courage Hamadi, peu importent la langue et la forme, l’essentiel est que tous les renégats dégagent…
Tahar bonjour
je savais que étiez un “sacré polémiste”.mais cette fois je vous trouve cruel.Vous félicitez l’ami Hamadi pour l’emballage,et vous lui dites que l’intérieur est vide !Cela dit,je découvre (d’après hamadi) que vous êtes un gauchiste et anar de surcroit !
cordialement
Que se serait-il passé si Voltaire, Rousseau et autres Lumières avaient couché leurs réflexions et pensées en Latin, langue véhiculaire et liturgique d’Europe ? Les idées révolutionnaires auraient-elles connu une propagation telle que l’on connaît à travers les classes populaires pour qui le Latin était la langue de leurs dominants, les rois et le clergé ? Ou se serait-elles contentées d’être l’objet de discussions de boudoir et condamnées à combler les archives inaccessibles du Vatican ? Gageons que l’adoption, en 1539, du français comme langue d’Etat, donna d’une certaine façon le feu vert à la diffusion du savoir et de la culture en France et permit deux siècles plus tard ce qu’on appelle la révolution.
Il faut, à l’heure actuelle savoir identifier quel est l’enjeu. Est-ce la préservation de ce patrimoine linguistique, doublé du véhicule du sacré qu’est l’arabe ? Ou bien l’urgence de la diffusion de la culture et du savoir, pour l’instant produit dans la langue de nos dominants contemporains ? A la première question, le réponse est claire : l’arabe classique saura être préservé, sauvegardé et mis en valeur comme patrimoine linguistique. Il ne sera pas perdu pour la simple et bonne raison qu’il est la langue du Coran. Mais afin de diffuser un savoir qu’il est plus qu’urgent de mettre à disposition de façon abordable _ on parle d’un maximum d’une demie-page de lecture par an pour l’Arabe Moyen _ il serait peut-être plus judicieux de décliner cette connaissance et cette culture sous une forme plus accessible pour le commun des Tunisiens, c’est à dire en arabe maghrébin.
Partant les moyens dont nous disposons sont pléthore et bien efficaces : nombre de productions audiovisuelles méritent d’être diffusées à la plupart, en dialectal et nul besoin d’un support papier, d’imprimerie et canaux de distribution comme à l’époque des Lumières. Faisons le doublage qu’il faut et ces productions trouveront leur place dans la grille de programmation de nos chaînes qui pataugent dans la rediffusion et dans le réchauffé faute de diversité de contenu.
Les mesures et idées avancées dans le Forum Mondial de la Langue Arabe sont les mêmes depuis des décennies et elles n’ont pas changé : généralisation de la langue arabe dans l’administration et unification de l’enseignement de l’arabe dans nos institutions d’éducation. Comme si ce qu’on a comme pédagogie linguistique en ce moment allait enseigner un arabe différent dans chaque pays (!) Qu’on se l’avoue, ces solgans et cette volonté à force de répétition ne traduisent rien d’autre que l’échec de ce projet. Au lieu de forcer la réalité, vouloir à tout prix faire de nous des Arabes, l’on ferait mieux d’admettre que le Tunisien a une identité propre qu’il vaudrait mieux pour lui qu’il la retrouve. Et ce, redonnant à l’arabe maghrébin ses lettres de noblesse.
C’est la langue que l’on parle couramment. Il n’y a aucune raison qu’elle soit traitée avec mépris. Il y va de notre dignité.
Je suis aussi d’avis que la langue classique ne risque rien et doit être enseignée comme autrefois le latin. Par contre je ne vois pas l’intérêt de promouvoir une langue “francarabish”, l’usage du français ou mieux encore de l’anglais comme première langue est un pas que les “élites” devraient avoir le courage de franchir même si cela constitue pour eux l’abandon d’une partie du pouvoir qu’ils pensent avoir.
Notre dignité???? L’arabe maghrébin n’existe pas. L’arabe lui existe, s’étudie, s’écrit et se parle! Vous commencez votre poste en faisant un parallèle avec la France des “Lumières”(mais dans quel sombre obscurité serions nous sans eux, merci la France!) sauf que, le français à l’époque que vous mettez en avant n’était Que la langue des élites et jusqu’à la fin du 19ème la majorité des français ne parlaient que des patois locaux. Arrêtons de regarder la France qui ne doit son rayonnement qu’à l’injustice coloniale. Il en va de notre dignité!
@ Sami Ben Achour,
l’exemple du latin est mal choisi.
pour éclairer votre franalphabétisme, je cite l’exemple germanique:
En Germanie , il y a 70 dialectes = AMMIYA, mais une seule langue de référence: Hochdeutsch = FUS-HA .
A lécole, université, administration, journaux = HOCHDEUTSCH.
C’est le franalphabétisme ( mot que j’ai inventé ) qui vous fait penser que la langue arabe est un cas à part.
Heureusement qu’il y a l’allemand !!!
Monsieur Frankofob,
Merci pour votre aperçu sur la langue germanique. Le fait est que le français, également, était une nébuleuse linguistique de plusieurs dialectes, mais pas seulement : l’italien, l’anglais etc. Il fallut l’invention de l’Académie Française pour unifier la langue sur tout le territoire. Mais à la différence de nos dirigeants peu imaginatifs où ils ont toujours une tendance à croire qu’ils savent mieux que le peuple ce qui serait bon pour lui, la formalisation du français a obéi à une approche globalement bottom-up plutôt que top-down. C’est à dire que l’on part de ce qui se parle afin d’aboutir à une unité linguistique (d’où la difficile maîtrise de la grammaire, de l’orthographe et de la conjugaison françaises, soit dit en passant).
Par ailleurs, si l’arabe vous semble ou, vous a fait croire qu’il me semblait un cas à part, sachez que l’arabe lui-même était une langue vernaculaire de l’époque où l’araméen était la langue dominante de la région du Proche-Orient, c’est à dire la langue des lettrés et de l’élite politique ; et il y avait autant d’arabes que de tribus. Et puis, un moment, l’uniformisation de l’arabe, en concordance avec le Coran, accompagna l’essor de la civilisation arabo-musulmane.
L’histoire l’a donc toujours montré : nulle (re)naissance culturelle et civilisationnelle sans la réhabilitation de la langue qui fait l’identité d’un peuple donné. Sur ce point, l’arabe maghrébin mérite un peu plus de considération que l’état actuel qui le réduit au rang de grommellement quasi-barbare, sans richesse ni finesse aucunes … Si nous voulons rehausser notre propre estime de soi et quitter notre condition de sous-développement bien sûr.
Faux et encore faux, allez demander aux bretons ou aux auvergnats en quoi leurs langues avait à voir avec le français(réponse: rien), langue d’origine latine et catholique, alors quitte à copier vos modèles autant le faire correctement.
Il ne s’agit nullement de copier un quelconque modèle mais de mettre en évidence par cet exemple illustratif un phénomène anthropologique qui se reproduit partout, y compris avec l’arabe classique. Vous dites les bretons et les auvergnats mais vous savez pertinemment que dans des régions de la Tunisie l’on parle amazigh qui n’a rien en commun avec l’arabe Maghrébin ou encore l’arabe classique. Sans évoquer les nuances de notre arabe Maghrébin à travers les différentes régions de notre pays. Mais ce n’est pas ce qui devrait empêcher l’uniformisation du tunisien et son adoption comme langue véhiculaire.
Aujourd’hui, un élève ou un lycéen suit un cours d’arabe ou de français pendant quelque heures par semaine puis quand il rentre chez lui, se met à parler dans sa langue. Comment voulez-vous qu’il lise si l’offre littéraire est déclinée en des langues pour lesquelles l’effort de compréhension n’est pas intuitif ?
Si l’on veut que la culture ne soit plus le privilège des élites et réduire ainsi le fossé intellectuel entre deux franges de la société, il faudra changer de perspective et ne plus avoir de mépris pour le tunisien, sa langue, qui constitue une partie reniée mais fondamentale de son identité.
Enfin, concernant le françarabish, je regrette qu’une pièce comme صاحب الحمار n’ait pas connu le succès qu’elle méritait: vous l’auriez vue, vous aurez constaté que vous n’avez jamais parlé tunisien.
…”- Comment peut-on maintenir la langue académique si éloignée de son usage quotidien”
c’est le cas du Hochdeutsch dans l’exemple germanique ( see my post above ).
la question a été discutée sur Aljazeera. J’ai plus le link.
il en ressort qu’il faut utiliser sa langue maternelle. Fus-ha ou Derja ?? That’s the question.
mon opinion: Fus-ha = Hochdeutsch du modèle allemand.
La Suisse vient de rappeler d’utiliser Hochdeutsch et d’éviter les termes Switzerdeutsh ( = dialetce) dans les comunications officielles.
La grosse ERREUR, c’est d’utiliser le français comme langue d’enseignement = UNE CATASTROPHE, en plus de perpètrer la colonisation culturelle …
La Suède utilise sa langue maternelle , le suèdois, et avec, elle sait fabriquer des avions de combats supersoniques, Grapen. Mieux, elle vient de décrocher un énorme contrat au Bresil au nez et à la barbe de la France et son avion Rafale !!!
Et pour réagir à l’article, je trouve toujours ridicule d’entendre ces sois-disant élites mélanger le français, l’arabe et le tunisien quand ils parlent à la télé. Cela ne traduit que leurs ignorances dans la plupart des cas car un tunisien qui a étudié en Tunisie n’a aucune excuse à ses carences linguistiques. Il n’y a rien mais rien de valorisant a mettre des mots français ici et là quand on s’exprime en arabe. Mais bon, ce n’est rien d’autre que la face apparente d’un complexe d’infériorité vis à vis de l’ancien colon qui se perpétue et se transmet maintenant d’une génération à l’autre.
le problème est que ces 2 langues n’ont rien de commun: l’une indo européenne, l’autre sémite. Les mélanger, çà fait désagréable à l’oreille.
sur Nessma TV, la pollution francophonique atteint 40 %. Et son fondateur le riche “copte” Ben Ammar confond en direct, “qanat” et “qantara” = esp. chaine TV et pont !!!
On va mème jusqu’à prendre un verbe français pour le conjuger en arabe: “ybartajiou” ( ils se partagent ) … au lieu de “yataqassamou”
En Aldgérie, c’est pire: les matchs de ligue sont commentés en français !!! avec qq mots en arabe tout de mème … mème les noms des joueurs aldgériens sont déformés, pour pas dire francisés !!
Les 2 apys sont toujours colonisés culturellement.
WAKE UP !!!
L’ami Tahar relève dans son commentaire que je ne fais point mention de l’emprunt de l’info à “Mag 14” concernant la tenue du Forum Mondial de la langue arabe et avec une pointe de critique acerbe m’assène que l’info, elle-même reprise du compte rendu de la TAP “est mieux soignée” que le reste; c’est-à-dire l’essentiel de ce pourquoi j’ai rédigé le papier en question et les quelques éléments de débat que j’ai voulu lancer (n’étant point linguiste professionnel, ni même professionnel de quelque chose d’autre à part mon métier: la polyvalence bâtiment, c’est à dire la maçonnerie et son monde magique de création).
Et l’ami Tahar dans sa promptitude à décerner les bons et les mauvais points, tels ces instits de “Koutab”, oublie l’objet même de l’article et me ressort mes “diatribes” avec notre autre ami Hamma, terminant son commentaire par cette sentence qui n’a jamais été ma démarche dans les textes que je tente d’écrire: “de mettre à nu ses dérives droitières. Allez, courage Hamadi, peu importent la langue et la forme, l’essentiel est que tous les renégats dégagent…” .
La légèreté avec laquelle l’ami Tahar évacue une question telle celle de la langue vernaculaire et son état de dégradation que je rattache, et ce n’est qu’une thèse (ouverte aux critiques) que je développe, en rapport à l’état de dégradation générale du aux “Trente Piteuses” que nous venons de vivre sous “BourgBenli”, les “années Béton”, prouve que nos amis situés à l’extrême gauche du spectre politique (sa branche “anarchiste”) sont en train de reproduire les mêmes symptômes de la maladie de la jeunesse des années 60/70 celle du “gauchisme”. Sauf que, comme le rappel l’ami Marx, la répétition se déroule souvent en farce.
Il y a eu, au milieu des années 70, au moment de la création de El Amal Ettounsi, d’Echoolâ et en gros de l’apparition du courant “maoïste” tunisien en France et en Tunisie (j’y reviendrais dans un prochain article sur cette période et celle de la disparition de “Perspectives”), un débat sur: “quelle langue utilisée?”. El Amal Ettounsi publié à Paris le fut en langue vernaculaire pour ses premiers numéros. Le prétexte était celui de prétendre être plus proche du “Peuple” et de sa langue parlée. Ce fut un imbroglio tel que l’expérience s’est vite close pour tenter cet autre “arabe” dit “médian”, celui des journaux et des médias en particulier la télévision dont c’était les premiers pas.
Le groupe d’obédience “trotskiste” dont le principal animateur était Hédi Kamoun avait rédiger à la même époque une excellente brochure (j’aimerais bien que celui qui en possède un exemplaire m’envoie une photocopie) en français pour tenter d’approcher la question linguistique sans oeuillère “idéologique”. On en est resté là, sur la question linguistique, dans le microcosme de cette jeunesse “gauchiste”.
Je pense que la Tunisie a fait 2 grandes erreurs depuis l’indépendance au niveau du système éducatif:
– négliger l’enseignement des langues étrangères au lycée (notamment l’Anglais)
– enseigner toutes les matières techniques et scientifiques en Français (au lieu de l’Arabe)
La suède est un bon exemple à suivre (d’autant qu’elle a le même poids démographique que la Tunisie): ils sont quasi-bilingues Suédois-Anglais à l’issue du cycle secondaire, mais ont appris les matières scientifiques et techniques en Suédois.