Que ces jours sont pleins de sens pour qui veut y voir plus clair dans cette révolution tunisienne ! Comme hier ne ressemble en rien à aujourd’hui ! Comme aujourd’hui semble ressusciter son précédent d’hier en toute insolence, en toute impunité !
Que oui que ZABA a été ousté du pouvoir un certain 14 janvier 2011. Que oui qu’il n’a jamais plus remis les pieds dans nos contrées, poursuivi et condamné qu’il est pour plusieurs crimes. Mais, aujourd’hui si ZABA ne hante plus les esprits de ces tunisiens longtemps mis sous ses bottes, longtemps courbés sous le joug de la smala Trabelsi et Ben Ali, le président dictateur meuble les pensées de plus d’un nostalgique d’un ordre renversé et nourrit les espoirs de beaucoup de gens exténuées.
Comment cela a-t-il pu se produire ? A qui la faute ? Pourquoi après l’euphorie et l’enthousiasme, ce ras-le bol quasi général de la révolution ?
A se fier aux analyses, commentaires et interprétations diffusés çà et là, nul doute que c’est la troïka qui en est responsable. N’est-ce pas elle qui, par manque d’expérience, aura mis le pays économiquement à genoux ?! Plus grave est son implication dans l’implantation du terrorisme dans le pays. Impardonnables sont les assassinats politiques exécutés sous son règne.
Mais n’était-ce pas prévisible que cette révolution si bien démarré finisse mal aboutie ? Est-ce qu’avoir mandaté la troïka et, plus particulièrement ennahdha, pour achever l’ancien régime ne constitue pas une erreur fatale d’un point de vue révolutionnaire pur ? Ne fallait-il pas que la rue poursuive sa marche vers les postes de commandement ?
Est-ce de bonne stratégie que de n’avoir pas mis la main sur les ressources, les richesses et les finances du pays ?
Le parcours de la troïka nous dira que tout cela aura été fatal à la réelle prise de pouvoir, au réel renversement du régime.
La troïka n’a pas réussi son parcours parce qu’elle avait en elle-même les « germes » de son échec. N’étant que de légitimité électorale, il lui aura manqué, beaucoup plus important : la légitimité révolutionnaire. Il sera aisé dès lors, de faire régner l’argent ! Tout ce qui se fera sous son règne sera « imbibé » de « compromissions ».
L’argent triomphera de tout. De l’économique au politique, au médiatique, au juridique, au législatif,…au sécuritaire, l’argent sera l’ogre de la révolution. Il prendra sa revanche au pouvoir déchu. Et à ZABA l’on aura pardonné de s’être laissé raketter par les smalas propres et croisées.
Et les barons de l’ancien régime, les revoilà de nouveau de plus en plus banchis, plus « glitters » que jamais.
Que oui que le RCD a été judiciairement dissout ! Mais l’histoire nous aura montré que c’était sans intérêt, tant ses artisans et stratèges n’auront pas été muselés et matériellement « gélifiés ».tant ils auront su ressusciter jusque leurs dinosaures, les plus érodés.
Quelle amnésie que d’avoir oublié que le seul cordon ombilical que les « ercédéistes » ont entre eux est celui de l’argent. Il ne faut pas s’étonner dès lors de ce qu’il sera devenu le Maître des lieux.
Lorsque Nawaat, désigne comme clan mafieux les Ben Ali TRABELSI et n’ose écrire le nom des Mabrouk, qui règnent en maître sur le pays et financent tous les partis politiques, Nawaat participe à cette contre révolution du 15 janvier que vous dénoncez.
“Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.”
Puis, pour ce qui est des Mabrouk :
– Tunisie : Marouane Mabrouk court toujours,
– Les Mabrouk dans la nouvelle Tunisie. etc,….
D’un péril, l’autre, ou comment par un tour de passe le pays qui croyait avoir congédié la dictature et ses prévaricateurs, tombe dans l’escarcelle de fanatiques, aussi obnobulés par le pouvoir et les profits qu’ils en tirent?
Comment l’Oncle Sam, par ambassadeur interposé, se montre si bienveillant et compréhensif à l’égard d’islamistes aussi dogmatiques que leurs frères et à eux si ressemblants -le sens tactique en plus- sans que cela éveille la vigilance d’esprits affutés à peine sortis d’une ère sombre marquée par un absolutisme qui n’a guère dérangé les “amis de la démocratie”?
Un tel parallélisme des formes aurait dù interroger leur intelligence.
Des bandes surarmées qui recrutent en nombre les “paumés” fanatisés d’où qu’ils viennent sont entrain de participer à l’oeuvre “civilisationnelle ” tant rèvée par les Bush en leur temps; la petite Tunisie croyant s’émanciper de la soumission et du pillage des richesses et des intelligences, se trouve livrée à une mème constellation de prédicateurs dont l’impéritie et l’assurance de tenir le vrai en tout la ramène aux temps de la stagnation, avec la bénédiction de ceux qui veulent nous faire acrroire que nos islamistes sont capables de démocratie.
Errata:
Il convient de lire “tour de passe-passe” au lieu de “tour de passe”, et “obnubilés” en lieu et place de “obnobulés”.
Tout en vous remerciant de l’intérêt que vous portez à mon article, je tiens à préciser que les smalas Ben Ali Trabelsi dont il y est question s’ouvrent à toutes les alliances connues par le couple déchu. Et, sachant qu’il a brassé large dans toutes les sphères et dans plusieurs familles, il aurait été tout aussi redondant qu’impossible d’en faire un état détaillé et exhaustif.