Alors que des dizaines de grèves de la faim et de sit-in continuent à protester pour revendiquer leur droit à l’emploi, le gouvernement de Habib Essid choisi de réprimer dans la violence les revendications des chômeurs. À présent, les promesses d’embauche ne sont plus crédibles et le discours officiel ressort les vieux arguments qui mettent le chômage et la précarité sur le dos de la crise économique post-révolution. Quelques semaines seulement après sa nomination, le gouvernement commence déjà à se détacher de sa responsabilité de réformes dans les régions appauvries.
Toutes les explications possibles de la montée du chômage ne changent rien à la réalité désolante qui risque de faire exploser plusieurs régions du pays. Selon le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Zied Ladhari, la crise de l’emploi persistera jusqu’en 2017. Le ministère prévoit 79 mille chômeurs de plus sur le marché d’ici les deux prochaines années. L’Institut National des Statistiques a rendu public, mardi 14 avril, son dernier rapport sur le chômage. Selon son étude, le taux de chômage a atteint 14,8% durant le dernier trimestre de 2014. Les chômeurs diplômés constituent 31% du taux global des « sans travail ». Et la ville la plus touchée par le chômage est Gafsa avec 26% de chômeurs dont une dizaine sont en grève de la faim depuis déjà 50 jours.
L’opinion publique ne semble pas solidaire avec les demandeurs d’emploi. Certains disent qu’ils ne font pas assez d’efforts pour trouver du travail. D’autres surenchérissent en avançant des arguments tels que les jeunes au chômage ne veulent, carrément, pas travailler et préfèrent recevoir une bourse de compensation. Plusieurs pensent que le problème sera résolu, une fois que les chômeurs accepteront d’œuvrer dans le privé et cesseront d’attendre leur heure dans la fonction publique.
Néanmoins, la vérité est beaucoup plus nuancée qu’il n’y parait. En effet, la crise de l’emploi en Tunisie est une responsabilité politique avant toute autre considération. Étant responsable de la régulation du marché de l’emploi, l’État devrait prendre des mesures de réformes rapides et audacieuses dans le domaine de l’emploi, de la formation professionnelles et de l’enseignement supérieur. D’après des professionnels du domaine de l’emploi, l’Agence Nationale pour l’Emploi et le Travail Indépendant manque, terriblement, de moyens. 2000 chercheurs d’emploi sont pris en charge par un seul conseiller qui ne pourra jamais mener à bon terme son travail d’orientation et d’encadrement. Ces défaillances bureaucratiques et le manque d’une stratégie claire ont mené à un manque de confiance entre l’ANETI, les chômeurs et les entreprises.
Selon une étude réalisée par la Chambre Tuniso-Allemande de l’Industrie et du Commerce, la première mesure à prendre pour sauver la situation serait de reconvertir les diplômés chômeurs. En effet, l’une des principales problématiques du marché de l’emploi réside dans la saturation de certains domaines comme les langues, l’informatique et les télécoms, la finance, la comptabilité et les sciences. Ces domaines recrutent de moins en moins, alors que d’autres domaines tels que la surveillance qualité, le commercial, l’industrie du textile demandent de plus en plus une main d’œuvre qualifiée. D’ailleurs, le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Zied Ladhari, a avoué que le gouvernement a encore du pain sur la planche en matière de régulation de l’offre par rapport à la demande de l’emploi.
Dans ce contexte, les réformes dans l’enseignement supérieur semblent avancer très lentement. D’après Rahim Al Rezgui, porte parle du ministère de l’enseignement supérieur, un dialogue national prendra « prochainement » place entre les enseignants, différents ministères et les chômeurs potentiels de toutes les régions.
Un comité sera crée et dirigé par le ministère de l’Enseignement Supérieur. Il sera chargé de consulter les différentes parties prenantes, noter les remarques et suggestions et formuler un rapport avec des recommandations, explique le porte parole.
Cette démarche classique n’aura, finalement, qu’un impact intellectuel qui se limite à la consultation.
Même avec les bonnes intentions du nouveau gouvernement, les réformes seront difficiles à réaliser. Certains hauts cadres de l’administration tunisienne sont un énorme obstacle pour la réforme et la rénovation des domaines de l’enseignement supérieur et de l’emploi. Et nous pourrons tout faire sauf les virer et assainir le corps de l’État, témoigne un spécialiste de l’emploi qui veut garder l’anonymat.
En attendant que les solutions arrivent à une réelle concrétisation, il est nécessaire de communiquer à plus large échelle sur des alternatives. Réduire les revendications des chômeurs à une supercherie politique ou une sorte de passivité ne fera qu’augmenter les tensions sociales. La démarche, obligatoire, à faire est d’assumer la responsabilité constitutionnelle qu’est de préserver le droit au travail. Les réelles réformes que l’État doit mener serait de pointer du doigt les vieux vautours de la corruption, le favoritisme et l’hégémonie régnante.
le système français que vous copiez , ses “grandes écoles” mafieuses et féodales” = faux ingénieurs qui pigent rien à la technique, en fait des abstracteurs matheux inutiles= technobureaucrates d’un autre àge , et qu’on parachute …”ingénieur principal” ( =senior) … à 23 ans !!!
aucun pays suivant le système français, n’est sorti du sous développement. Aucun !!!
Vous dites que “la crise de l’emploi en Tunisie est une responsabilité politique avant toute autre considération”. A mon avis, c’est plutôt une responsabilité citoyenne ou même une responsabilité culturelle.
Je suis de ceux qui “ne sont pas solidaires avec les demandeurs d’emploi” et il me semble que ce fameux droit au travail que vous mentionnez a la fin de l’article est essentiel pour comprendre la situation: C’est bien le droit au TRAVAIL et non pas le droit a un SALAIRE. Or beaucoup ne font pas la différence.
Un bon nombre des chômeurs ne voit pas la nécessité de “sortir du lot” et de “faire la différence”… d’apporter quelque chose a la table que les autres candidats n’ont pas. Ils sont aussi convaincus que c’est leur DROIT de se faire embaucher. Ca leur importe peu que ce soit un poste qui ne rajoute aucune richesse et aucun service… du moment que c’est un salaire…pas de problème.
Je suis consciente que beaucoup de gens n’ont pas le choix, et doivent bien nourrir leurs familles. Mais je pense que c’est aussi révélateur de notre culture de “entitlement”.
A mon avis, corriger cette attitude ou cette façon de voir devrait être la priorité du ministère de l’emploi (et de l’enseignement aussi). C’est a ce niveau que les formations et l’encadrement des chômeurs devraient se faire: Leur donner des outils et des techniques pour mieux se vendre, apprendre a adapter leur savoir faire a différent(e)s postes/industrie, et surtout encourager l’entreprenariat. Je ne sais pas si ca se fait déjà, mais c’est sur cet axe que l’on devrait travailler davantage, pour non pas trouver des postes aux chômeurs, mais plutôt pour faire d’eux des éléments actifs et productifs dans notre société.
Faire des promesses et créer des emplois bidon dans la fonction publique ne peut pas corriger cette culture de paresse et de nonchalance.
Et c’est pour ça que je dit que c’est une question de culture et non pas de politique.
Malheureusement, je n’ai pas pu accéder au “moderation panel”. Il y a beaucoup d’erreurs dans les données de l’article.
Exemples:
1) la phrase “les chômeurs diplômés constituent 31% du taux global …” n’a aucun sens
2) Le nombre de chômeurs pris en charge par un conseiller de l’ANETI ne dépasse pas 600 (c’est bien loin des 2000 annoncés dans l’article
3) Le graphique donnant “la répartition des chômeurs diplômés suivant la nature du diplôme (sic)” (graphique à barres horizontales) est complètement faux: des % de quoi?
Cordialement
Est ce que vous pouvez donner des liens vers les sources que vous citez?
Analyse superficielle qui se perd dans des lieux communs. L’auteur semble oublier que nous appliquons un système économiste capitaliste. Et le chômage dans le système capitaliste est une nécessité première. Quand au rôle de l’Etat, c’est la politique volontariste de Bourguiba qui l’a imposé au début. Or ce rôle protecteur à été mal compris par le peuple surtout après la désastreuse expérience dite « socialiste » des coopératives. Avec le régime de Ben Ali le rôle de l’Etat s’est cantonné dans la dissimulation du pillage des ressources du pays par la famille mafieuse de Ben Ali, les partisans du RCD, les sociétés étrangères et la classe des nouveaux riches. Apres la révolution la majorité des Tunisiens ont cru naïvement que l’Etat miracle allait réaliser tous leurs désirs. Ils ont été déçu. Puis on a eu les islamistes qui détruits les restes de l’Etat afin d’instaurer le Califat. Enfin on a maintenant un régime libéral, qui laisse faire pour finir par offrir gratuitement tout le pays aux sociétés étrangères. Bref pour nous mener vers une recolonisation volontaire, sans même de force militaire. Nous deviendrons bientôt un petit satellite de l’union Européenne ou le 55ième état des Etats Unis.
COMMENTAIRES
« Alors que des dizaines de grèves de la faim et de sit-in continuent à protester pour revendiquer leur droit à l’emploi, le gouvernement de Habib Essid choisi de réprimer dans la violence les revendications des chômeurs. À présent, les promesses d’embauche ne sont plus crédibles et le discours officiel ressort les vieux arguments qui mettent le chômage et la précarité sur le dos de la crise économique post-révolution ».
– Le droit a l’emploi est une illusion. Si quelqu’un veut travailler il peut travailler s’il y a du travail, et accepter ce qu’il y a. Sinon il n’a qu’a crever de faim. L’Etat n’est pas la « la sécurité sociale », ni « l’armée du salut ».
« Toutes les explications possibles de la montée du chômage ne changent rien à la réalité désolante qui risque de faire exploser plusieurs régions du pays. »
– C’est vrai. Même si tout le pays explose. Pour créer des emplois il faut des entreprises créatrices d’emploi. Sinon rien.
« le taux de chômage a atteint 14,8% durant le dernier trimestre de 2014. »
– C’est la conséquence du système capitaliste. Dans les pays développés le taux du chômage peut dépasser les 5% ?
« Les chômeurs diplômés constituent 31% du taux global des « sans travail ».
– Les entreprises ont besoins de personnes compétentes non de personnes avec un couffin de diplômes.
« L’opinion publique ne semble pas solidaire avec les demandeurs d’emploi. Certains disent qu’ils ne font pas assez d’efforts pour trouver du travail. D’autres surenchérissent en avançant des arguments tels que les jeunes au chômage ne veulent, carrément, pas travailler et préfèrent recevoir une bourse de compensation. Plusieurs pensent que le problème sera résolu, une fois que les chômeurs accepteront d’œuvrer dans le privé et cesseront d’attendre leur heure dans la fonction publique. »
– L’opinion publique a raison parce qu’elle connait la réalité : Les cafés sont pleins de chômeurs diplômés. Le niveau de ces diplômés est nul. Ilsn’acceptent pas n’importe quel emploi. Ils acceptent de rester chomeurs jusqu’a 40 ans. Ils exigent de l’Etat …..etc.
« En effet, la crise de l’emploi en Tunisie est une responsabilité politique avant toute autre considération. »
– Faux. Le chômage est une situation économique. Les politiques ne peuvent rien faire sauf changer le système économique. »
« Étant responsable de la régulation du marché de l’emploi, l’État devrait prendre des mesures de réformes rapides et audacieuses dans le domaine de l’emploi, de la formation professionnelles et de l’enseignement supérieur. »
– L’Etat ne peut que changer le système économique. S’il ne veut pas, seul une révolution populaire peut l’obliger.
« Selon une étude réalisée par la Chambre Tuniso-Allemande de l’Industrie et du Commerce, la première mesure à prendre pour sauver la situation serait de reconvertir les diplômés chômeurs.
– C’est une proposition intéressante. Mais d’abord il faudrait les reconvertir en quoi et comment ? Surement pas avec d’autres études supérieures, mais par une formation professionnelle. Ensuite à condition qu’ils le veulent bien. Parce que ces chômeurs diplômés sont des enfants gâtés et sont très exigeants.
« la comptabilité et les sciences. Ces domaines recrutent de moins en moins, alors que d’autres domaines tels que la surveillance qualité, le commercial, l’industrie du textile demandent de plus en plus une main d’œuvre qualifiée ».
– Le problème est que beaucoup de ces diplômés n’ont pas le minimum de connaissances exigées par ces spécialités. De plus ils sont incompétents.
« les réformes dans l’enseignement supérieur »
– C’est cet enseignement supérieur qui a formé ces diplômés. Le réformer s’il est mauvais à la base ne servirait à rien.
« Cette démarche classique n’aura, finalement, qu’un impact intellectuel qui se limite à la consultation ».
– Déjà la solution est vouée à l’échec au départ. Elle est donc inutile.
« la responsabilité constitutionnelle qu’est de préserver le droit au travail. Les réelles réformes que l’État doit mener serait de pointer du doigt les vieux vautours de la corruption, le favoritisme et l’hégémonie régnante. »
La responsabilité constitutionnelle est une illusion et une aberration.
kesk qu’on peut lire comme propos dictatoriaux: les diplomés sont paresseux … qu’ils crèvent … y a du travail … faut pas les aider …
sachez que dans tous les pays civilisés, le grand capitaliste USA compris, y a un système d’aide aux chomeurs, financé par l’argent pris aux riches sous forme d’impots. c’est dans les pays pourris comme TN, que les riches ne paient rien et s’enrichissent exponentiellement, et d’autres qui crèvent et qu’on méprise, en plus.
dans ce monde capitaliste, ceux qui n’ont pas d’argent ne peuvent pas créer des emplois.
Je dis aux riches qui possèdent les capitaux: créez des emplois ou passez à la caisse indemniser les chomeurs.
Et quant ils verront leur fortune fondre comme neige, ils créeront des emplois, ils n’auront pas le choix.
seulement voilà, ce sont les riches qui font la loi, qui ne peut ètre que de leur coté.
le système hypercapitaliste actuel, sans foi ni loi, ne convient pas
Une nouvelle révolution s’impose !!!
@Spoutnik:
>> “sachez que dans tous les pays civilisés, le grand capitaliste USA compris, y a un système d’aide aux chomeurs, financé par l’argent pris aux riches sous forme d’impots. c’est dans les pays pourris comme TN, que les riches ne paient rien et s’enrichissent exponentiellement, et d’autres qui crèvent et qu’on méprise, en plus.”
Si je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fait que “Tunisie” rime bien avec les termes “Mafiocratie” et “Médiocratie” à cause de son peuple de singes castrés et sa classe politique mafieuse et criminelle, j’estime que vous faites erreur sur la question d’assurance emploi (ou indemnité chômage, le nom change d’un pays à un autre). Particulièrement dans les pays anglo-saxons (y compris les États-Unis), les fonds destinés à indemniser les chômeurs ne proviennent pas de la caisse d’état. Au contraire, ils proviennent des cotisations des travailleurs (et des employeurs). Les législations varient d’un pays à un autre. Mais dans la majorité des cas, l’indemnité du chômage limitée dans le temps . Elle couvre une période au prorata de la période de cotisation de chacun (et dépasse rarement les 24 mois). Elle ne dépassent pas souvent 80% du salaire perçu à temps plein. Et parfois (comme c’est le cas de la Grande-Bretagne), on la perçoit en contrepartie d’un service civique ou des travaux à intérêts général. Dans les pays développés, on ne donne jamais de l’argent sans contrepartie parce que la règle de base c’est la primauté de la valeur du travail et l’obligation de chacun à subvenir à ses besoins et aux besoins des siens. On ne tolère donc jamais l’attitude fainéante largement répandue dans notre grande Bougnoulie. Dans les pays qui se respectent, le contrôle des subventions de l’état (y compris les indemnités aux chômeurs) sont draconiens.
Pour votre information, une compagnie anglaise installée en Tunisie a décidé de donner 200 DT/mois à 40 jeunes chômeurs tunisiens pour les aider à trouver un emploi. Les jeunes percevaient l’argent sans rien faire. Deux mois plus tard, la compagnie a décidé de mettre fin à cette subvention puisque les jeunes ne semblent pas intéressés par la recherche d’un travail. Ces derniers ont fait un sit-in et empêché la compagnie de travailler normalement. Résultat: cette dernière a plié bagages pour une nouvelle destination. Et vous voulez que l’état donne une indemnité de chômage à ce genre de vermines (qui représentent la majorité de notre populace dépourvue de tout sens de responsabilité et sentiment de dignité)? Il faut quand même être raisonnable!
@ Tounsi,
donc on est fénéants en “bougnoulie” pour reprendre tes mots. Et en Germanie ?? les allemands ne sont pas des fénéants … et pourtant y a des milions de chomeurs.
C’est que dans ce système capitaliste inhumain, le patron ne songe qu’à augmenter sa fortune personnelle, quitte à licencier … Moi, je dis: il a une responsabilité sociale: il DOIT créer des emplois. c’est ce patron qu’il faut culpabiliser, pas le chomeur, sa victime
Le progrès ne se mesure pas par une poignée de patrons capitalistes profiteurs, qui construisent des villas de luxe et importent — grace au devises des immigrés — des voitures de luxe, et devant qui on se prosterne. Le progrès se mesure surtout par le nombre de chomeurs laissés sur la touche, et qu’on méprise !!! … et pour qui, chercher du travail, revient a chercher …du poisson en plein désert !!
ce système hyper capitaliste inhumain, doit changer.
Une nouvelle révolution, s’impose, ASAP.
@Spoutnik:
“donc on est fénéants en “bougnoulie” pour reprendre tes mots. Et en Germanie ?? les allemands ne sont pas des fénéants … et pourtant y a des milions de chomeurs.”
La différence entre un chômeur bougnoule et un chômeur allemand est très simple: Ce dernier fait tout pour trouver un nouvel emploi (et voit dans le chômage une honte) alors que le nôtre fait tout pour ne pas travailler (tout en tentant par tous les moyens à extorquer de l’argent au système). L’exemple de la compagnie anglaise de mon premier commentaire est très expressif et très courant. Si le travail en Allemagne est une valeur noble qui rime avec “dignité”, “indépendance” et “estime de soi”, il rime chez nous avec “corvée”, “ennui” et “perte du temps”. C’est pour cela que le fonctionnaire tunisien ne travaille que 8 minutes par jour et que 54% des fonctionnaires entravent volontairement le travail de l’administration.
Dans mon premier commentaire, j’ai bien précisé que si les pays développés donnent de l’argent aux chômeurs, cet argent ne provient pas de la caisse d’état (=argent du contribuable). Il s’agit tout simplement d’une subvention qui provient de la cotisation de chaque travailleur/employeur. On leur retourne naturellement ce qu’ils ont payé comme contribution au système assurance-emploi. C’est plafonné dans la valeur et dans le temps. En plus, un chômeur qui perçoit de l’assurance-emploi est très mal vu socialement. En l’occurrence, un chômeur a plus de difficulté pour louer un appartement. Ces valeurs n’ont pas de place dans la grande Bougnoulie. Par exemple, détourner l’argent publique chez nous est une fierté personnelle et une raison pour acquérir le respect d’autrui!
En plus, je ne suis nullement entrain de défendre le capitalisme. La raison est simple: s’opposer au capitalisme ne veut en aucun cas dire jeter l’argent publique par la fenêtre. Pire, une telle approche relève de la démagogie et du populisme. La mise en place d’un système d’assurance-emploi est requise en Tunisie. Mais, ce système doit être fait à l’abri de l’argent du contribuable et réservé uniquement à ceux qui travaillent et qui cotisent. Les autres qui n’ont pas encore travaillé, n’ont pas le droit à une indemnité. En revanche, ils ont accès à d’autres programmes (tels que des formations complémentaires, une subvention d’un premier contrat, etc.). La vraie révolution en Tunisie c’est de pousser chacun à travailler fort pour subvenir à ses besoins et mettre en place un système efficace pour la gestion et la bonne gouvernance de l’argent publique. La dernière chose qu’un bougnoule doit en bénéficier, c’est l’argent facile!