La polémique et la campagne de haine contre l’association Shams a au moins le mérite de nous éclairer sur l’état de la société tunisienne et surtout de la grande majorité de la classe politico-médiatique dès lors qu’il s’agit de mettre en pratique les valeurs et les principes pourtant admis par la constitution. En particulier quand il s’agit de questions sociétales et de mœurs. Et pourquoi ne pas le dire de la frilosité des intellectuels et penseurs qui ne se sont pas bousculés pour réagir sur le plan des idées.
La société tunisienne demeure largement conservatrice confirmant par là ce qui avait été mis en évidence lors des scrutins électoraux de 2011 et même de 2014. Même si aucune étude sociologique n’est venue pour confirmer ou infirmer cela il n’en reste pas moins que c’est un constat communément admis pour peu que l’on soit un observateur attentif de la société tunisienne ou même simplement un citoyen qui ne fait pas l’autruche.
Ainsi donc l’homosexualité n’existe pas en Tunisie et dans le monde arabo-musulman ?! Tiens donc ! Mais à quoi sert alors la loi qui la réprime ? Evidemment pour certains il suffit de ne pas parler de l’homosexualité pour qu’elle n’existe pas. Ou quant ils en parlent c’est pour la stigmatiser comme une « perversion » et une « maladie mentale » … Et les qualificatifs sont nombreux.
Hypocrisie que tout cela ! On peut toujours essayer de « Cacher le soleil avec un tamis », comme dit un proverbe tunisien.
Oui, « mais … l’opinion n’est pas prête » nous dit-on ! Et alors ? Faut-il attendre que l’opinion soit prête pour engager un combat contre une injustice ? Tous les combats ayant pour fondement la défense de valeurs où la lutte contre les injustices prime sur toutes autres considérations. Même si ces combats sont, à leur début, minoritaires. Souvenez-vous de la bataille pour la démocratie en Tunisie. Perdu d’avance ? Peut-être et combien même ! Mais il n’y a que les batailles qui ne se mènent pas qui sont perdues d’avance !
Pour autant, et c’est ce qui est nouveau grâce à la révolution, la question de l’orientation sexuelle n’est plus un sujet taboue et le débat est posé dans l’espace public. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement car combien même relève-t-elle de la sphère privée il lui arrive ce qui arrive à toutes les libertés individuelles c’est qu’elle n’a de sens que si elle trouve un débouché dans l’espace public. Et à plus forte raison quant cette liberté subie des attaques en règle de toutes parts.
« Provocation ! » affirment encore ceux qui ont lancé la campagne contre l’association Shams. Pour eux tout est simple et débattre publiquement de la question de l’orientation sexuelle n’a pas lieu d’être dans un pays musulman et, d’ailleurs, rappellent-ils, la loi tunisienne punit ceux et celles qui s’adonne à cette « déviance ». Certes l’Art.230 du code pénal puni de 3 ans de prison les contrevenant(e)s mais ceux qui ont lancé cette campagne oublient simplement de préciser que cette loi date de… 1913 et que c’est le colonisateur qui l’imposa.
Mais là n’est pas l’essentiel car la campagne haineuse contre l’association Shams avait surtout pour but de détourner le débat non seulement sur les méfaits de la loi (qui criminalise, réprime, discrimine et qui plus est ouvre la voix à de nombreuses violations des droits humains), de passer par perte et profit son caractère anti constitutionnel. Mais encore et surtout d’empêcher que sur les questions sociétales, les mœurs et l’extension des libertés individuelles il y ait enfin de vrais débats sereins, apaisés et qui plus est public. Et là c’est une « ligne rouge ». Et ils l’ont d’emblée placé, comme cela va de soi et comme à chaque fois, sur celui des interdits religieux car ils savent qu’ils pourront y puiser les arguments qui viendraient conforter et couvrir leurs positions conservatrices et réactionnaires.
Ce n’est pas un reproche c’est seulement un constat ! Et à l’évidence toutes les questions sociétales et de libertés individuelles ont toujours été, sont et seront posées et traitées de cette manière faisant intervenir, avant même leur traduction sur les plans politique et/ou juridique, les dimensions éthiques, morales, philosophiques. Mais l’expérience l’a montré : A chaque fois que les conservateurs (de tous bords) sont montés au créneau sur ces questions (l’égalité hommes/femmes, la peine de mort, la polygamie, la liberté de création dans l’art et la littérature …) ils ont toujours eu des positions réactionnaires sur le contenu et privilégiant souvent les moyens répressifs.
Ainsi en Tunisie – même si nous avons une Constitution qui consacre le caractère civil de l’Etat – pour contourner un principe constitutionnel il suffit désormais de se référer à un texte religieux. Ils savent pertinemment, nos conservateurs de tous bords, qu’en s’adossant ainsi à une certaine lecture de l’islam ils imposent, diaboliquement, à nombre de Tunisien(ne)s une forme d’autocensure. Comme s’ils craignaient par-dessus tout le débat serein et apaisé.
D’autant que toute leur argumentation repose sur un présupposé fallacieux que c’est l’existence de l’association qui est, en soi, une incitation et un encouragement à la pratique homosexuelle (sic). Et ce faisant on fait oublier du même coup que c’est justement le fameux Art. 230 du code pénal qui pose problème ! C’est un peu comme ceux qui croient qu’en cassant le thermomètre on fait tomber la fièvre. L’association Shams, comme toutes les associations est là d’abord pour défendre les victimes de cette loi et pour tenter de l’abroger. Et jusque là elle est dans son rôle. Elle est là également pour montrer une des réalités de la société tunisienne que l’on voudrait ne pas regarder. Et en tout premier lieu que l’orientation sexuelle est une affaire d’ordre privée et relève de la liberté de disposer de son corps en tant que liberté individuelle et que la loi et le droit n’ont à intervenir qu’en cas de troubles avérés à l’ordre public ou quand cela porte atteinte à la liberté d’autrui. Comme toutes les autres libertés, un point c’est tout ! Et le droit ne juge qu’au cas par cas et non au faciès ou comme punition collective comme c’est le cas actuellement. Sans parler des brimades quotidiennes dans la rue, dans les commissariats et dans les prisons. Non seulement il y a le « regard » accusateur de la société sous la pression du populisme ambiant mais il y a également la loi, à travers l’Art. 230 du Code Pénal, qui n’arrange pas les choses et réprime et stigmatise.
Et pour finir, ultime discrimination intervenant comme une punition collective supplémentaire, une sorte de double-peine, le gouvernement n’a pas hésité, sous la pression, à interdire l’association Shams.
Décidément comme dit le proverbe chinois « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ».
Voilà pourquoi la campagne haineuse contre l’association Shams est indigne et indécente et la reculade du gouvernement inadmissible.
Tant que vous y êtes, faudra aussi défendre les droits des incestueux, et demander la légalisation de l’inceste entre adultes majeurs et consentants bien sur !!! après tout un couple de frère-soeur, tante-neveu, mère-fils, oncle-nièce… c’est pas plus choquant que 2 hommes ou 2 femmes ou 2 trans qui baisent ensemble !!!En Allemagne l’inceste sera bientôt légal un bon exemple à suivre:http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/09/24/allemagne-le-conseil-d-ethique-propose-de-depenaliser-l-inceste-entre-frere-et-s-ur_4493609_3214.html
Il faudra aussi sortir de la norme de couple et ouvrir le mariage au trio, quadra… un trio ( homme, une bisexuelle, femme) , ( transsexuelle et 2 hommes), ( 1 femme et 2 bisexuels) , polyandrie, polygamie…
Bien sur il faudra accorder à tout ces gens la le droit de mariage, la GPA, ( louer des utérus, mères porteuses ), la PMA…
Tout ça au nom des droit de l’homme, liberté individuelle, laïcité et modernisme !!! il est pas beau le progrès !!!
L’inceste est déjà légal en France (entre adultes majeurs et consentants ) mais ils n’ont pas le droit de se marier, d’adopter, d’acceder à la GPA comme les homos (les incestueux sont discriminés et n’ont pas les même droits que les homos Mr droits de l’homme) et en Allemagne c’est en cours de route (conseil de sages a demandé la dépénalisation de l’inceste )
Signez cette pétition SVP..
http://www.petitions24.net/suprimer_larticle_230_du_code_penal_tunisien
pétition * FUCK YOU HOMOPHOBIA .
* Supprimer l’Article 230 du code pénal Tunisien
L’homosexualité n’est ni une tare ni une maladie
Les homosexuels(lles) sont des êtres humains à part entière, qui ont des droits et des
devoirs comme tout citoyen.
Il est inadmissible encore en 2015 de rejeter des concitoyens(nes) parce qu’ils sont homosexuels(lles).
Les traiter de tous les noms (Pd, cheval, gouine, pédale, hsan…) ou traiter une personne qu’on n’aime pas de tous ces noms, regarder de travers quelqu’un pour son homosexualité, refuser d’embaucher une personne pour ce même motif, refuser l’amitié de quelqu’un car il est “soupçonné” d’homosexualité etc. ….. Sont tous des signes de rejet, de discrimination et donc d’homophobie et de lesbophobie.
En Tunisie, la loi punit l’homosexualité et les homosexuels (le).
… Les médias parlent de déviance sexuelle (choudhoudh jensi) et de fléau social (comme le tabac, l’alcool ou la drogue…).
Dans l’esprit de beaucoup, les homosexuels (lles) sont des pédophiles et des pervers sexuels dont il faut préserver les enfants.
N’oublions pas que l’homosexualité est pénalisée dans 80 pays et qu’en Iran et en Arabie Saoudite les homosexuels (lles) sont condamnés à mort.
Des crimes sont aujourd’hui commis au nom de l’homophobie et de la lesbophobie en toute impunité.
Pour cela, nous exigeons de :
1. Supprimer toutes les lois discriminantes contre les tendances sexuelles gays de personnes majeures (Supprimer l’article 230 du code pénal Tunisien).
2. Préparer un projet de lois dans la constitution qui donne tous les droits universels pour les LGBT en Tunisie
3. Préparer un projet de lois dans la constitution qui punit tout acte de discrimination et toute sorte de discours de haine contre les LGBT Tunisiens.
4. Nous espérons avoir une reconnaissance envers les homosexuels et d’obtenir la création d’une association gay en Tunisie d’ici 2016 pour plus de liberté individuelle.
Je soussigné, FRAY SAMI FOURAT, titulaire de la carte d’identité numéro 07009692, Passeport Numéro T642941 suis responsable de cette pétition et je serais responsable devant la justice de mes actes. Je lutte contre tout acte homophobe.
Qu il soit rétrograde, reactionnaire et conservateur ,le peuple tunisien est musulman et la religion de l etat est l Islam. L islam condamne et interdit l homosexualité.
la criminalisation de l homosexualité est donc legitime selon les perceptes de l Islam et democratique puisque c est le vouloir de la majorité. Si l orientation sexuelle est
d ordre privée comme vous le dites qu elle le reste ainsi pour la tranquilité de tout le monde . Continuez de plaider pour que le modele societal nihiliste occidental et neo-colonial soit imposé au peuple tunisien, mais vous n avez pas d autre choix que de respecter le choix democratique du peuple, qui malheureusement pour vous, restera reactionnaire, retrograde et conservateur tant qu il restera musulman …
Parceque devenue democratique la Tunisie ne sera jamais la premiere terre musulmane ou s implantera le modele de sociéte nihiliste occidental comme en revent les lobby gays, sionistes et autres islamophobes occidentaux et leurs suppletifs des classes embourgoisées de la dictature et leurs medias. Cependant peut etre que votre vision se realisera lorsque les tunisiens cesseront d etre musulmans ..
“L islam condamne et interdit l homosexualité.”
Source dans le Coran SVP ??
réponse : Zéro. apprnez votre religion avant de doire des conneries.
C’est “quand bien même” et non “combien même”.
Ce qui est drôle avec les homosexuels, mais également avec Amina Sbouï (ex-Femen), c’est qu’à chacune de leurs sorties, ils discréditent toutes les composantes de notre société bigote, à commencer par cette pseudo-intelligentsia qui se laisse, invariablement, emporter dans une frénésie de délires vertueux, et ce, en se réfugiant derrière leurs inlassables leitmotivs : “l’opinion n’est pas prête de voir des homos défendre ouvertement leurs orientations sexuelles” ; “Amina aurait dû choisir un autre moyen pour s’exprimer car notre société bougnoulienne n’est pas encore prête à tolérer qu’une femme puisse s’exprimer de la sorte.” etc.
M. Driri a eu le courage de signer son opinion, ainsi, Il l’assume pleinement. On ne peut pas dire autant de ceux qui se cachent derrière des pseudonymes et créent la confusion entre homosexualité, inceste, GPA, poly….PMA, etc. Leur “errjoulya”, virilité devient ainsi un cache misère de leur manque de courage même quand leur opinion semble majoritaire!!!
Alors, M. Driri tout mon soutien
Sans trop m’attarder sur ma position personnelle de l’existence de cette association ou des objectifs qu’elle défende, je dis clairement que la vague de buzz que l’association Shams a provoqué était délibérément voulue et prévue dès le départ par ses responsables et ceux qui les commanditent. Le décret-loi de 2011 assujettit les organisations à la déclaration uniquement. Il n’y a plus de visa officiel à délivrer pour que l’association soit légale et autorisée à travailler. Si les responsables ne voulaient pas volontairement déclencher la polémique, ils auraient pu lancer leur association incognito comme les milliers des associations islamistes qui ont été crée ces dernières années et représentent une couverture associative des islamistes de tous bords (Ennahdha entre autres). Le lancement médiatisé de cette association visait deux objectifs:
1- But principal: assurer un financement de sources étrangères. D’ailleurs, l’un de ses responsables l’a avoué sans détour. Il a dit que des associations et organismes étrangers voulaient d’abord s’assurer que lui et ses camarades sont sérieux avant de leur fournir de l’argent. Il n’y a pas donc mieux que de médiatiser une affaire aussi polémique pour percevoir le fric des occidentaux.
2- But secondaire: l’un des responsables de l’association (le gars qui a annoncé le fameux chiffre 40%) est un proche de la direction du Jabha et un militant connu dans le parti. Il me semble que la médiatisation de l’association servait entre autres, à créer des dissensions entre Nidaa RCD et Ennahdha. C’est-ce qui explique déjà la déclaration gouvernementale sur “l’interdiction” de l’association. C’était principalement pour soulager les premiers et rassurer les seconds.
Ceci dit, aux meilleures de mes connaissances, l’association n’a pas été interdite. D’ailleurs légalement, le gouvernement n’a pas le droit de l’interdire après l’expiration du délai légal sans une décision de la justice. Ceci dans un état de droit, le nôtre est un état de voyous. Et on n’a pas besoin d’un dessin pour expliquer la différence.
sachez que :
1. est homosexuel l’actif ET le passif, pas seulement le passif .
2. un touriste qui voit en Tunisie 2 hommes se promenant mais dans la main, ou bras dessus dessous ( spectacle fréquent en TN ) … il considère les 2 comme homosexuels.
3. l’homosexualité masculine très fréquente dans les pays musulmans.
est ce à cause les femmes sont intouchables avant mariage ??
Cet article et toute cette polemique illustre bien les contradictions de la société Tunisienne, qui semble vouloir adopter le modèle de société occidental, plutôt inconsciemment.Or ce modèle de société à l’occidentale, qui repose totalement sur la”liberté individuelle”, commence a douter en constatant qu’elle court à sa perte à tous les niveau. Au nom de la liberté elle a déjà perdu son humanité. Elle veut dévier les lois organiques de la nature qui reste encore la seule reference. Quand à nous les Tunisiens nous sommes sommes comme des moutons (ou des cons) de panurge. Le risque c’est de nous faire coloniser par l’esprit Daech, qui nous ferons vivre dans un enfer sur terre comme prélude à la “vie” dans l’autre monde.