Baisser les bras n’est pas la solution. Mais par où commence la chose qu’on cherche, la solution ?
Ni leçons à donner ni des grandes analyses à faire, juste un simple arrêt sur image et avec des mots simples.
Notre pays, la Tunisie, traverse une séquence de son histoire, que plusieurs d’entre nous qualifierait de situation difficile, mouvementée, absence d’horizon clair, dégoût de la politique du côté citoyens, baisse du pouvoir d’achat et un terrorisme qui frappe.
Rassurez-vous, la fin du monde n’est pas pour tout de suite, et l’image n’est pas si terne que ça. La preuve, la vie continue, et même des partis politiques en animation interne tous les jours, et certains essayent de former une coalition; la dernière est celle de cinq partis de l’opposition El Joumhouri, l’Alliance démocratique, le Courant démocratique, le Courant populaire et Etakattol, avec une proposition pour sortir de la crise en appui. C’est une manière parmi d’autre de dire que la solution ne passe pas par le chaos.
Malgré l’absentéisme de certains représentants du peuple, des lois sont votées à l’ARP. Avancées législatives ou confort apporté au centralisme, il y a de tout. La loi des droits apportés à la femme de voyager avec ses enfants sans l’autorisation du père, c’est plutôt une question d’égalité. La loi pour les municipales retient encore le centralisme comme mode de gouvernance. La loi pour la Cour constitutionnelle, le compromis est trouvé … et l’indépendance de cette instance anime les grands constitutionnalistes, ça débat …
Nida Tounes, le parti majoritaire au pouvoir, se cherche et produit une grande animation au niveau des médias, des partis … Les réactions sont libres et garanties sur les sites et sur les plateaux des médias. Le président de la République n’a pas manqué d’intervenir vu son expérience, comme il a exprimé sa motivation, la guerre des pioches n’est pas pour aujourd’hui.
Aussi, la Tunisie vit une animation par les rencontres internationales, à Sousse, ville frappée par le terrorisme un mois de juin 2015. Le congrès des établissements économiques où les grands du monde n’ont pas manqué à l’appel, et qui a fait vivre certains de nos femmes et hommes politiques et celui du monde économique dans des moments des grands discours, ça soulagera certain-e-s d’une routine habituelle …
Manifestation commémorative de l’assassina du leader syndicaliste et de la lutte nationale Farhat HACHAD … La lutte continue et les martyrs de la révolution étaient présents. La colonisation, c’est du plus jamais ça…
De temps à autre un attentat qui nous fait rappeler l’appel à l’unité nationale, et pourquoi pas ne pas s’accuser mutuellement, ça enrichit la réflexion sur les causes du terrorisme, et comment gagner la guerre contre ce fléau et cette barbarie … Nulle peur sur l’unité de la Tunisie, la division de notre société n’est pas sur le calendrier. C’est lâche, c’est horrible, c’est barbare, je suis Sousse, je suis Paris, je suis Tunis, … je ne sais plus où mettre les pieds … et la Tunisie n’échappe pas au contexte mondial. On croise les doigts et espérant que la Saint Sylvestre, la fête de fin d’année, se passera dans les meilleurs ambiances. Le terrorisme vise notre démocratie, notre mode de vie… ça n’échappe à personne.
Le couvre feu, juste un moment, après on sera habitué, si la menace terroriste perdurera, il faut mieux prévenir que guérir. L’important est que la peur ne gagne pas nos consciences. Je suis certain, qu’il n’est pas très important de répéter que la sécurité ne s’oppose pas à la liberté, comme certains s’efforcent de nous le faire comprendre, la Tunisie a fait une révolution. le 17 décembre 2010 sa date de déclenchement, le 14 janvier 2011, le travail été fait, le dictateur a fuit.
La vie sportive n’est pas à la traine, et l’ESS nous offres de la joie …
Des réussites sécuritaires nous sont annoncées presque tous les jours. Le silence vaut chapeau bas, bravo la police.
Des grèves, et des annulations des grèves, des négociations, des médiations entre les partenaires sociaux, des échelles d’augmentations pour les salariés du secteur privé sont annoncées, … à vu d’œil ça avance comme-même …
Des analystes qui se déchainent sur les plateaux médiatiques, des slogans à chaque manifestation, à chaque commémoration, des propositions politiques pour sortir de la crise dévalent la pente des enchères sur tous les plateaux et sur les sites web … évidement ce tout, sans citer le reste, contribuera à faire société. Chaque jour un évènement, chaque jour une animation.
Malgré tout cela, chaque jour le niveau du dégoût du citoyen de la politique augmente, je me pose la question du pourquoi ? Quel impacte sur la santé psychologique de la société ? Sur notre économie ? Sur notre sécurité ? Sur le quotidien de chacun ? Sur le moral collectif de la société ?
Après les élections de 2014 (législatives et présidentielle), 4 partis ont réussi à construire une coalition. Une majorité parlementaire largement confortable.
Plusieurs ont cru à une fédération des volontés –des quatre partis- en accommodation avec les grandes urgences affirmées par tout le monde et en plus partagées par l’ensemble des familles politiques et de la société civile dans toute sa pluralité, et surtout par les simples citoyens. Le citoyen est connaisseur … pour lui la politique est une banalité … et si on cite les quelques urgences qui étaient fédératrices des discours politiques de tout bord lors des campagnes électorales 2014.
- L’urgence sécuritaire : pour gagner en sécurité urbaine et contre le terrorisme ;
- L’urgence économique : projets économiques et investissements pour gagner le combat de l’emploi et faire reculer le chômage, et celui de la croissance. Sans oublier le volet répressif contre l’économie parallèle, la fuite des capitaux, l’évasion fiscale … ;
- L’urgence du dialogue et de la paix sociale : mieux accompagner et favoriser le dialogue social et les négociations entre partenaires sociaux, afin de garantir une dynamique économique par le travail, et un mieux être du patron et de l’employé. Accompagner le dialogue social et les négociations partenariales par des bonnes volontés qui bénéficient et aux travailleurs de deux secteurs public et privé et aux employeurs (publics, privés) ;
- La dette souveraine, une urgence capitale : un travail sérieux sur le cours de la dette souveraine pour pouvoir dégager une marge de manœuvre plus sereine pour le gouvernement, doit être fait. Et puis travailler sur des nouvelles recettes pour diminuer le recours à l’endettement ;
- L’urgence au niveau international : coopération et diplomatie.
- Comment générer/créer une meilleure coopération internationale ? et comment construire une coopération et des modes d’échanges qui accompagnent mieux nos entreprises exportatrices ?
Mieux s’investir sur le volet de la coopération internationale pour favoriser nos propres exportations, attirer plus d’investisseurs étrangers. Et aider nos producteurs locaux à trouver de nouveaux marchés et surtout permettre à nos produits qui sont en lien direct avec le développement local à trouver acquéreur –consommateur- étranger (l’huile d’olive, les dattes, l’artisanat …). L’international est aussi un espace d’emploi pour les expatriés, comment leur permettre de mieux vendre leurs compétences, … ?
- et au niveau de la diplomatie souveraine, afin de mieux se situer au niveau de ce monde en gestation douloureuse et meurtrière, pour aider à la résolution des conflits –surtout libyen-, ça nous impacte directement, au niveau sécurité, comme au niveau économique et emploi. … ; la liste des ambitions affichées dans les discours des différents partis est longue. Je ne suis pas nihiliste, l’actuel système continuera à fonctionner, je vous rassure. Et je ne dirai pas toutes mes doléances, mais les dérives sont énormes, nous avons loupé quelques visas, et frappé à certaines mauvaises portes de certaines banques… c’est une question de courte vision, ou peut-être l’intention était bonne. La dialectique éristique existe aussi …
- L’urgence du dialogue national : engager (donner place) au dialogue national pour aider à mieux et au plus vite finaliser ce qui reste du processus transitionnel (justice transitionnelle, réconciliation globale, en donnant toute la place à l’IVD, mais aussi favoriser la médiation pour en finir avec ce volet qui nous coûte très cher par le fait de l’attentisme, de l’hésitation, peut-être de la peur de nous-mêmes, la Cour constitutionnelle … et construire les bases des grandes reformes structurelles inéluctablement urgentes pour une nouvelle Tunisie où bonne gouvernance, transparence, encrage de la démocratie et du contrôle démocratique dans nos pratiques d’administration et de politiques et au niveau de l’intervention publique (l’action publique) et de sa finance. Ainsi aussi travailler sur la transparence des financements des partis et des associations… ça s’appelle grandir démocratiquement.
- L’urgence de la décentralisation et pour l’organisation des élections locales. C’est un gain contre la bureaucratie que nous réaliserons, et contre le centralisme qui éloigne le citoyen de la décision et du lieu de la décision …
Sans être plus long, à la place d’un gouvernement de conjugaison des bonnes volontés (comme on a voulu le croire), nous avons eu un gouvernement avec énormément de ministres et de secrétaires d’Etat… (Partager le camembert qui n’existe pas en vérité), sans programme, avec des lignes très générales et vagues. Chaque ministre, sous la pression de toutes celles et tous ceux qui suivent l’actualité, a mis entre six semaines à deux mois pour afficher ses orientations (orientations avec des objectifs sans chiffres sans calendriers précis de réalisations d’objectifs). Et si certains ont émis des objectifs précis, aujourd’hui ne sont pas atteints, c’est la faute du terrorisme, ou de la mauvaise évaluation de la situation. Le résultat, nous somme par excellence devant un gouvernement de gestion des affaires, mais surtout de gesticulations propres à chaque ministre. Alors absence de cohérence, absence d’objectifs communs, et imaginez l’ambiance ?
Des propositions et lois putschistes sur la finance publique sont venues prendre part à l’animation surtout lors du couvre feu de l’été, (la feuille du président pour la réconciliation économique et financière, la recapitalisation des banques publiques –qu’on aurait pu mieux faire si concertation élargie-, le projet du mur de protection sur les frontières avec la Libye de 250 km pour 150 millions d’euros, comme ça était annoncé et bénéficiant surtout à des entreprises étrangères (la main d’œuvre est-elle locale ? ), les attaques aux libertés sous un couvre feu qui n’a pas était très utile à la sécurité, au climat de l’investissement … pis , récemment, l’attaque contre la sécurité présidentielle, … à nouveau un nouveau couvre feu … la liste des lois controversées est longue.
Mes chères et chers compatriotes, l’ambiance est très mauvaise dans la société. Il ne faut pas baisser les bras. En baissant les bras, en désertant le militantisme politique et associatif, nous œuvrons pour les agendas des ennemis de la nation.
Nous comprenons les exigences du FMI, et des bailleurs de fond, nous comprenons les méfaits de la crise sur les finances des nos grands partenaires, mais je pense nous avons assez d’intelligence (ensemble) pour mieux faire avec eux, c’est une question de consensus aussi, donc de dialogue national. Après une révolution sans programme sans leader, mais avec des slogans (liberté, dignité, travail, démocratie) qui auront pu être les bases d’un nouveau grand programme de construction et de relance de la nouvelle Tunisie, plus juste et démocratique. Après une transition chaotique ou presque, les grandes stratégies économiques et sociales se préparent en commun. Ceci n’est pas un putsch contre la démocratie et contre les résultats des urnes.
L’heure est grave, un nouveau gouvernement restreint et de travail, avec des vraies volontés, un agenda bien déterminé, avec des objectifs clairs de court terme et de moyen terme, afin que le citoyen soit rassuré et constate un peu de changement dans son quotidien immédiat, c’est la vraie urgence. Question d’enlever le dégout aussi.
Une nation pour réaliser ses grands rêves doit apprendre à mettre en œuvre ses propres possibles moyens.
Nos propres et possibles moyens sont nos financement internes, nos propres niveaux à s’écouter, à se comprendre, à travailler ensemble. Et c’est à partir de là où des nouvelles intelligences individuelles et collectives se créent. Et puis les appuis étrangers seront les biens venus s’ils viennent. Une nouvelle Tunisie plus juste, plus démocratique, plus travailleuse, plus unie, c’est un possible historique. Donc actionnant nos propres possibles déjà existants et s’efforçant de les multiplier, au niveau finances, au niveau efforts à la participation, au niveau effort à plus et mieux dialoguer ensemble … l’ego de chacun, de chaque parti politique ne doit pas nous tuer.
Oui ou non pour une nouvelle Tunisie, démocratique, de libertés, de droits de l’homme, de création des nouvelles intelligences et nouvelles solutions, nouvelles richesses, de transparence, de bonne gouvernance, de paix civile et de paix sociale ?
Si le quartet au gouvernement et les partis de l’opposition resteront sur des solutions à sens unique, question d’égos, la descente à l’enfer va continuer. Puis l’enfer, c’est l’anarchie, la guerre civile, et j’en dirai pas plus.
Comme on le sait toutes et tous : L’ego, c’est la conscience que j’ai d’exister en me croyant supérieur aux autres.
A nous de choisir.
correction:
Comme on le sait toutes et tous : l’ego : c’est la conscience que j’ai d’exister en me croyant séparé de tous les autres.
avec toutes mes excuses.
Le mot “ego” c’est le préfixe du mot “égoïsme”, tout court !
Le sort de la Tunisie, tel qu’il est à l’heure actuelle, n’est que le produit des choix que ce peuple avait fait, durant son évolution, et depuis l’indépendance . Et par conséquent, toute société se forme à base des choix qu’elle fasse, en relation avec son mode de vie, ses traditions, sa culture, sa mentalité, son IQ, sa conscience collective etc… Mais quand le nombre de “mauvais-choix”(pluriel) excède le nombre de “bons-choix”, se produirait alors un genre d’entortillement ici et là, le long du chemin . C’est évident . Mais l’art, c’est d’avoir le courage, et surtout la volonté, de réformer tout ce qui parait contreproductif à l’intérêt national .
Il faut cependant avouer qu’il serait assez difficile de convertir tout cet egoisme (ego) qui règne, en altruisme cohérent où toute la société en profite , Seule garantie de progrès et de prospérité . Autrement, c’est l’echec .