Une jeunesse déterminée devient vite déterminante, et c’est ce que les politique et les journalistes de l’ancien monde semblent vouloir empêcher à tout prix .Vincent Cespedes, philosophe, essayiste
A Gafsa, l’arrestation d’une bande de jeunes gens convertis au Christianisme a suscité un tollé général et a soulevé de grandes interrogations dans une partie de l’opinion publique, et pour cause : dans un pays qui se targue d’être la première démocratie arabe et dont la constitution garantie la liberté de conscience, comment se fait-il qu’on arrive à écrouer des jeunes gens pour avoir changé de religion ? Pourquoi s’attaque-t-on de plus en plus à la jeunesse ? Et y a-t-il de quoi s’inquiéter ?
Il va sans dire que cet incident n’est pas un cas isolé.
Dans une Tunisie élevée au rang de paradigme démocratique, la police assène les amis d’une jeune lycéenne suicidée de questions d’ordre religieux. Leur « délit » ? Ecouter du Hard Rock ! Ce lynchage est également soutenu par certains médias qui, par ignorance ou opportunisme, s’enfoncent dans une sorte de transe verbale où s’entremêlent le faux et le vrai et où des pseudo-spécialistes, dépourvus de tout raisonnement scientifique, viennent s’attaquer à ces jeunes « égarés » qui ont délaissé la voie de Dieu en choisissant celle de Satan. L’amalgame est ainsi fait : le Hardouss,comme on aime l’appeler ici, est directement assimilé au « sataniste » et l’on voit des inconnus qui, poussés par la fièvre des rumeurs et du mythe des adorateurs de Satan, sortent menacer ces jeunes « impies » devant l’étrange silence de la police.
En Tunisie, « fierté » du monde démocratique, on ramasse les jeunes amoureux et les fumeurs de joints à la pelle et on les jette dans les maisons d’arrêt, les condamnant à errer dans les couloirs sombres d’une prison surpeuplée et à subir l’expérience traumatisante de vivre dans une cellule insalubre et humide : du pain béni pour les pervers multirécidivistes, les criminels notoires et les terroristes. En effet, après des mois ou des années dans ce milieu propice à toutes les tentations et à tous les dérapages, ces jeunes condamnés seront, à leur sortie de cellule, candidats au djihad ou bien candidats aux crimes majeurs et à la délinquance attitrée. Du coup, dans la « Tunisie des droits de l’Homme », un baiser volé sous un arbre ou bien le simple geste de fumer un joint fait entrer le jeune adolescent dans un engrenage infernal dont il ne sortira que détruit, cassé et aigri.
Dans une Tunisie nobélisée, on incarcère les jeunes femmes qui boivent de l’alcool car leur crime est double : celui de boire un breuvage de facto interdit par la religion, mais surtout celui d’être femme. Ainsi, dans un pays doté d’une constitution moderniste et qui se perçoit comme un modèle féministe incomparable dans le monde arabe, les jeunes femmes sont doublement sanctionnées : alors que le fait de consommer de l’alcool est toléré quand il s’agit d’un jeune homme, il devient passible d’humiliation et de sanction quand il s’agit d’une jeune femme. C’est là tout le paradoxe de la société tunisienne.
Pointer du doigt les institutions et la législation serait vain car le mal réside, tout d’abord, en nous. Dans la plupart des Etats, les lois ne sont que le prolongement de la société et force est de constater que des institutions au comportement moyenâgeux ne peuvent être que le reflet d’une société à la mentalité moyenâgeuse, toutes catégories sociales confondues. L’acharnement de l’Etat contre la jeunesse est symptomatique d’une société castratrice qui, après la chute du paternalisme politique, refuse de voir ses enfants s’émanciper, ne faisant que creuser encore plus la fracture générationnelle. Persécuter la jeunesse sous couvert religieux témoigne, de surcroît, d’une certaine mainmise idéologique qui tend à étouffer tout souffle progressiste et à formater les jeunes générations à un hypothétique retour en arrière. Lentement, mais sûrement, la Tunisie tend à devenir un enfer pour les jeunes qui n’ont que le choix de fuir : dans une embarcation de fortune vers l’Italie, à travers un réseau de recrutement djihadiste ou bien en partant étudier à l’étranger, tous les moyens sont bons pour quitter un pays désormais perçu comme un tombeau à ciel ouvert.
En train de devenir?? Non, elle ‘est depuis longtemps déja.
Un Jeune en Tunisie à 4 choix: le suicide, la prison, la mer, Daech.
Vivre l’amour? non c ‘est pour les occidentaux. Lire librement, c’est pour les occidentaux. Voyager? c”est pour les occidentaux. Faire des bétises et apprendre de ses erreurs? non c’est pour les occidentaux.
La Tunisie deteste ses jeunes.
Je suis heureux d’etre parti et d’avoir réussi. Ni frustré sexuel, ni mentalement cassé, ni complexé, je vis d’amour, de travail et de voyages dans un environement propre où tout mes droits sont respectés. Ma religion est libre et ma vie aussi. JE vis. Mais ce ne sera plus en Tunisie….
ps: les vieux et les rentiers n’auront qu’a crever seul en tunisie dans le futur. L’enfer ne fait que commencer en Tunisie.
Avec le temps peut-être !!!!!
Là où le rêve sans Dieu n’a pas de place, où l’avoir écrase l’être, comment voulez vous que ces jeunes expriment leurs souhaits, leurs craintes, leurs désirs quand leurs parents s’acharnent à donner des leçons directement ou par personne interposée, au lieu de les laisser parler librement, sans tous ces tabous que sont le sexe, l’alcool, la drogue. Tous ces jeunes qui n’ont d’autres lieux de rencontre que le café ou le terrain de foot et un smartphone comme seule porte d’accès à la culture qui stimule leur esprit, à la musique qui les fait se sentir en vie. A nous, les adultes, de créer des lieux de vie, d’échanges où ils pourront, filles et garçons, se rencontrer et discuter, faire des plans sur la comète, rêver….
Tu as parfaitement raison, riri.
Je suis triste de dire cela mais il n y a plus aucun avenir en Tunisie – ni pour les jeunes, ni pour les adultes
Moi au contraire, je pense qu’en Tunisie il y a beaucoup d’avenir… juste une secousse de conscience de la par de la jeunesse.. Et des portes vont s’ouvrir.. Je suis certains..
Et là je ne suis pas dans le déni de l’actuelle difficile situation.
كلي أمل بأن هناك مستقبل للشباب في تونس .. هذا سوف لا يأتي بالمعجزة .. لكن الشباب سيفهم بعضه البعض و سيؤسس لحق الحلم و للأمل ليصبح واقع ..
هنا لا أنفي الحالة المزرية التي نمر بها ، و خاصة الشباب .