Un peu l’ambiance d’une salle de classe, lorsque le mauvais élève, appelé au tableau pour réciter une quelconque poésie, se prend les pieds dans les vers, mélange les strophes et cassent le rythme et les rimes. Comme dans une salle de classe aussi, l’un des élèves, le plus méchant, le plus brut, le plus éveillé souvent aussi, le moins inhibé en tous cas, ne prend pas la peine de cacher sa bonne humeur. Alors que le gouverneur tunisien, en sueur, accablé, le visage puant l’embarras et la honte, ânonnait son discours, l’ancien président Sarkozy, jubilant, grimaçant, indécent, pouffait sans aucune pudeur des gaucheries de l’orateur. Voilà en gros ce qui s’est passé ce 14 juillet à Nice et qui a provoqué sur les réseaux sociaux et les médias tunisiens en ligne une tornade de commentaires hostiles au gouverneur de Sousse. Des moqueries qui n’ont pas été sans me rappeler les moqueries semblables dont Hamadi Jebali a été victime en son temps.
Adel Chelioui ne nous aurait pas fait honneur ; il nous aurait foutu la honte. A travers lui, c’est tout le peuple tunisien qui aurait été ridiculisé et humilié. Notre image en aurait été salie. On s’interroge sur les conditions de sa nomination, on regrette que ce soit lui et non un autre, réputé maitriser le français, (le maire de Sousse ou l’ambassadeur de Tunisie en France) qui ait été désigné pour représenter la Tunisie à cette cérémonie. En d’autres termes, pour faire bonne figure, pour mériter le respect des autres, et visiblement de nous-mêmes, il nous faut maitriser le français. Posséder la langue de Pétain et du Maréchal Bugeaud serait un nouveau critère de compétence pour le choix des responsables et de ceux qui nous représentent. La constitution fait le constat et affirme comme un choix politique que la Tunisie est un pays de langue arabe ; le peuple tunisien, à de rares exceptions, pensent en arabe, mais notre orgueil serait dans la maitrise du français.
Le plus grave est sans doute la réaction du gouverneur lui-même face aux attaques dont il a été l’objet. Au lieu d’envoyer balader ses contempteurs, il a cherché à se justifier d’une manière qui leur donne en partie raison : face à trois chefs d’Etat, j’ai eu le trac, s’excuse-t-il. Je maitrise plein de langues y compris le français. Le protocole, prétend-il également, m’obligeait à intervenir en français. Soit ! Alors, il aurait du rire lui-même de ses maladresses, faire dans l’autodérision, ne pas laisser à un Sarkozy le privilège et le luxe de se bidonner en public. Mais non, Adel Chelioui a eu honte. Quelle tristesse ! Honte de ne pas parler français ! Honte en somme d’être un Arabe. Un Chinois aurait-il eu honte, lui ? Evidemment pas ! Un responsable français qui s’essaierait à l’arabe en Tunisie en butant sur nos consonnes aurait-il honte ? Pas plus que le Chinois. Il s’amuserait de ses erreurs et nos rires seraient pleins de bienveillance et de reconnaissance pour avoir fait l’effort de s’exprimer en arabe. Lui reprocherait-on en France d’avoir déshonoré son pays ? Peut-être. Mais seulement dans le sens où il se serait abaissé à parler dans notre langue.
Nous avons visiblement un problème avec la langue du colon. Nous n’assumons toujours pas la dignité de notre propre langue. Du moins, pas dans son rapport à la langue française, c’est-à-dire à la France. Nous devrions avoir avec elle un rapport strictement instrumental. Non, elle définit au contraire des hiérarchies. Je sais que je l’ai déjà dit mille fois. Je radote. C’est le propre de l’écriture dans un média que de radoter. Il y a quelques semaines, la France, par la voix de son ambassadeur, a annoncé un projet d’aide financière pour encourager la presse francophone. Cela n’a suscité à ma connaissance aucune réaction critique. Peut-être même certains s’en sont-ils félicités. Imaginons que nous ayons un peu d’argent et que nous décidions de financer les médias français arabophones (il doit bien y en avoir) ou que nos ambassadeurs plaident en faveur d’un renforcement de l’enseignement de l’arabe dans les écoles françaises, eh bien, cela susciterait en France un tollé du tonnerre du diable. J’imagine aussi le scandale que provoquerait en France, le fait que la Tunisie, Etat indépendant et souverain, décide de tout arabiser. La France, indécrottable habitude, veut se poser en modèle. En même temps, elle nous somme de ne pas suivre le modèle républicain d’unification et de centralisation linguistique qui est tout le contraire du pluralisme des langues qu’elle nous encourage à adopter.
Je n’entrerai pas ici dans la discussion. La question de la langue en Tunisie pour n’avoir sans doute pas la même complexité que dans d’autres Etats n’en demeure pas moins un problème épineux que l’on peut aisément constater en écoutant les chaînes de radio tunisiennes. Beaucoup d’entre nous sont partisans d’une politique volontariste d’arabisation, un point de vue que je partage, ne serait-ce que d’un simple point de vue démocratique. Il n’en demeure pas moins qu’une telle profession de foi fait l’impasse sur une difficulté réelle, en l’occurrence le décalage qui existe entre l’arabe parlé et l’arabe écrit, l’arabe bureaucratique, l’arabe littéraire et religieux, l’arabe autour duquel se construit et la mémoire et la communauté qui nous lient aux autres peuples de langue arabe. Comment articuler la langue de l’écrit à la langue de l’oral, dans le cadre d’une arabisation démocratique, je ne saurais le dire. Par contre, pour en revenir aux questions soulevées par l’affaire du gouverneur qui a le trac, il est certain que le français ne doit pas faire partie de notre équation linguistique nationale.
Bon, ça fait deux articles de Sadri Khiari que je lis et c’est toujours aussi nul. Ses caricatures aussi.
Toujours ses fantasmes de persécutions et sa haine de la france.
Il fut d’extrême gauche (pal la meilleure), il n’est plus très loin d’un discours d’extrême droite
dit celui qui écrit ses articles en langue française :))))
soyons sérieux nous sommes un pays francophone donc oui le français doit être maîtrisé ! la Chine exemple que vous choisissez ne l’est pas !
langue du colon ? faut passer à autre chose m’ssieur ! sachez que plus on connait de langue plus on est puissant ! que voulez vous faire juste avec l’arabe dans un monde où l anglais est primordial, le français essentiel ? et puis vous ? n’est-ce pas en français que vous écrivez ? la schizo ça se soigne
plusieurs points soulevés:
1. langue parlé, langue écrite ( Fus-ha ):
çà n ‘existe ps en français, mais çà existe en allemand: 70 dialectes dans tous les pays germaniques mais une seule langue de référence: HOCHDEUTSCH. les journaux sont en HD, on s’adresse à l’administration en HD , la justice rendue en HD ….
donc vous devez enlever ce complexe, du à l’ignorance.
2. la langue arabe est supérieure au français:
le français langue impure mélange de latin, grec, argots … le résultat: un heaurtheaugraaaaphe bordélique et une grammaire infernale.
l’arabe, écriture consonnatique, les voyelles épargnées, s’écrit comme çà se prononce, donc par de problème d’orthographe. la grammaire arabe est cartésienne . que demander de plus ??
3. sur Nessma TV, j’entends des horreurs: des gens incapable de parler leur langue sans béquilles francophoniques. le résultat un franarabe désagréable à l’oreille. et mème pire: on prend des mots français qu’on conjuge en arabe !!!; exemple:
ibartajiou = ils se partagent
litidiounett = les étudiants …
en revanche certains arrivent à s’exprimer sans utiliser le français, comme JOMAA ( malgré les 25 ans passés en France ) , GASSAS, MOURU, MARZOUKI …
essayez donc sur une chaine TV en France, de mélanger avec l’angalis ou de parler franglais: l’animateur vous arrète illico presto. OK, on admet qq mots techniques de temps en temps …
4. leçon de Corée aux 11 milions de moutons suiveurs:
colonisée par le Japon, les coréens détestent le Japon, leur langue … ne rèvent pas d’y émigrer, n’envoient pas des étudiants y étudier …
ils restent chez eux, utlisent leur langue : le coréen, et batissent une industrie capable de battre le Japon.
ainsi, Samsung a dépassé le japonais Sony. Daewoo a dépassé Mitsubishi etc …
la Tunise, l’Aldjérie … colonisés par la France, ils adorent la France, sa langue, rèvent d’y émigrer …
ils sont — et resteront — au bas de l’échelle …
OUI, le français est une des causes du sous développement. vous ètes prisonnier de cette langue et du système.
WAKE UP !!!
Drôles d’idées de Sputnik sur la supériorité des langues les unes sur les autres et sur la perniciosité des mélanges linguistiques…On dirait de la propagande coloniale à l’envers
La comparaison allemand arabe est mal venue: le Hochdeutsch n’est pas plus compliqué en soit que les autres dialectes allemands la ou l’arabe littéraire est une langue de lettrés assez complexe même si elle est logique, ce qui fait que même certains arabophones ont du mal avec.
Nul doute que le développement économique de la Tunisie peut être une bonne chose si les richesses sont un tant soit peu partagées…
Faut il pour autant désirer battre qui que ce soit et détester qui que ces soit?
Bref, beaucoup de rancœur derrière cette argumentation