Houssem est aujourd’hui emprisonné suite à une plainte déposée par une unité de la police, en vertu de l’article 86 du Code des Télécommunications de Ben Ali, et de l’article 24 du décret 54. L’activiste est incriminé pour des publications postées sur Facebook entre 2020 et 2023. En l’occurrence, il s’agit de commentaires, de textes, et de clip musicaux partagés sur sa page sur le réseau social. Certaines de ces publications critiquent la démarche de Kais Saied, d’autres concernent l’approche répressive du ministère de l’Intérieur et de l’appareil policier lors de la pandémie du Corona, ainsi que la répression des manifestations de jeunes, sous le gouvernement Mechichi. Dans d’autres publications, Houssem exprime son soutien  pour le journaliste Haythem Mekki. En outre, l’activiste a partagé le clip « El-Boulissya kleb » (les flics sont des chiens) du rappeur tunisien Weld El-15.

Des publications manifestement sous haute surveillance, collectées par une unité policière et présentées au procureur, qui s’est empressé de réagir en ordonnant de mettre Houssem Hajlaoui derrière les barreaux. A croire que le journaliste, défenseur infatigable des causes justes, constitue un danger pour la société.

Exploitant le climat autoritaire instauré à coups de campagnes d’intimidation, l’appareil d’État, paraît vouloir réduire au silence un activiste qui s’est illustré par ses dénonciations des violations des droits de ses concitoyens. Comme s’il s’agissait de faire taire les voix discordantes des militants, des journalistes et des activistes, qui s’élèvent pour critiquer les dérives.

Or au regard de l’actualité, le pouvoir semble déterminé à exhumer les lois répressives de Ben Ali, assorties du décret 54, pour intimider les voix libres du pays. La liberté d’expression, remportée de haute lutte par le peuple tunisien est plus que jamais menacée. Alors que des Tunisiens sont de nouveau arrêtés, condamnés, et emprisonnés pour leurs opinions. Tandis que les acquis de la société civile sont remis en question.

La détermination du pouvoir à exhumer les lois répressives de Ben Ali et à dégainer le décret n° 54 de sinistre mémoire, constitue un grave indicateur des velléités de dictature.

Nawaat réitère son soutien total et inconditionnel à Houssem Hajlaoui, et appelle l’ensemble des  syndicats, et des organisations des droits de l’homme, à le soutenir jusqu’à sa libération.