Tunis, le 6 mars 2025
Les campagnes de dénigrement ciblant les médias indépendants se poursuivent. Des messages haineux visant explicitement Nawaat et ses membres, ont été diffusés récemment par des pages suspectes sur les réseaux sociaux. Ce contenu calomnieux entend s’en prendre à des collaborateurs et dirigeants passé et présent de l’association. Les voici cloués au pilori, accusés de “trahison et de collusion avec l’étranger”.
Ces publications prétendent étayer leurs propos diffamatoires, en se servant frauduleusement de données personnelles, accompagnées de captures d’écran d’informations financières tronquées, tirées d’éléments publiés pourtant en toute transparence sur notre site.
Le contenu diffusé sur ces pages remet en cause le patriotisme de nos membres, en déformant délibérément des faits. Ces propos infamants sont d’autant plus graves, qu’ils représentent, dans le contexte actuel, des menaces pour l’intégrité physique des membres de notre équipe.
Dès sa fondation en 2004, Nawaat a été la cible des attaques des suppôts de la dictature de Ben Ali. Après la Révolution, des partisans des gouvernements successifs ont, à des degrés divers, également tenté de restreindre notre liberté d’expression, via de vaines campagnes de harcèlement. Mais ni les uns, ni les autres n’ont réussi à nous faire dévier de notre mission. Et voici que la nouvelle vague répressive entend entamer notre liberté de ton et d’expression. Manifestement, notre ligne éditoriale, fidèle aux valeurs de libertés et de justice sociale, et résolument dévolue à la défense des droits humains, est de nouveau en ligne de mire.
Actuellement, les attaques se multiplient contre les différentes composantes de la société civile. Les médias alternatifs et les associations engagées dans la défense des droits des migrants, sont particulièrement visés. Depuis le lancement de la campagne gouvernementale contre les immigrés irréguliers, les voix contredisant la rhétorique présidentielle sont diabolisées. Des militants des droits de l’Homme sont jetés en prison, tandis que les associations de la société civile et les médias libres subissent toujours davantage de tracasseries et de restrictions financières. A cet égard, Nawaat rappelle que tous ses financements et échanges avec ses partenaires sont effectués en toute transparence, dans la légalité absolue, et conformément aux normes en vigueur dans l’État tunisien.
Par conséquent, nous avons déposé une plainte pénale auprès du procureur général près le tribunal de première instance de Tunis, contre ces pages publiant de fausses allégations en vue de dénigrer l’association et de calomnier son équipe, mettant ainsi la vie de ses membres en danger.
En outre, Nawaat exhorte le Syndicat national des journalistes tunisiens, le Conseil de presse, et les différentes structures de la profession, à assumer leurs responsabilités en protégeant les journalistes et les médias libres, face aux promoteurs du discours de haine et du racisme. Les agissements de certains journalistes, calomniant les activistes associatifs et antiracistes, et qui se sont fait de l’incitation à la haine une spécialité, ne sauraient être tolérés.
Nous appelons donc également le pouvoir judiciaire à demander des comptes aux instigateurs de ces campagnes de diffamation et de harcèlement ciblant les organisations et associations actives dans les domaines des droits de l’homme, des médias et de l’humanitaire.
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