Incroyable ! Kouchner s’intéresse aux droits de l’homme, et en Tunisie en plus, ce merveilleux pays où, en juillet dernier, lors de sa visite officielle, Sarko estimait étrangement que « l’espace des libertés progresse ».

Tel n’est pas, ou n’est plus, l’avis du premier diplomate officiel de France, l’ex-French doctor, tel du moins qu’il l’a exprimé à « Jeune Afrique » (22/3) au fil d’une très longue interview sur l’Afrique : « C’est vrai qu’il y a [en Tunisie] des atteintes aux droits de l’homme, des journalistes tracassés, parfois emprisonnés, et une politique générale de fermeté. »

« Répression » aurait peut-être été plus approprié. En tout cas, cette déclaration a valu au ministre français des Affaires étrangères une sévère réplique de son homologue tunisien, qui lui reproche notamment de ne pas avoir « vérifié » ses allégations.

C’est égal. Il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se convertit que pour cent justes, etc. En décembre dernier, en effet, au jour du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le même Kouchner ne redoutait pas de clamer dans les colonnes du « Parisien » : « Il y a contradiction permanente entre les droits de l’homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France. ( ) Diriger un Etat éloigne évidemment d’un certain angélisme… »

Kouchnerologue n’est pas un boulot facile.

Publié dans les pages du Canard Enchaîné du 01.04.09
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