La tentative de kidnapping du Dr Marzouki est un acte purement criminel au regard des lois de n’importe quel pays y compris la Tunisie.

La tentative de kidnapping du Dr Marzouki est un acte purement criminel au regard des lois de n’importe quel pays y compris la Tunisie. Par ce kidnapping, la police politique sous les ordres de la Présidence a prouvé et enlevé tout doute quant au fait que le gouvernement en place (ministres, députés, fonctionnaires et partis politiques) n’ont aucun pouvoir de décision, et de ce fait, qu’il y a eu substitution du pouvoir légal que le peuple tunisien leur a octroyé, même à 99,99%.

Que faire ?

Il nous reste un seul choix, mais deux voies :

La voie pacifique : depuis le commencement de l’histoire, le monde sait que les Tunisiens sont un peuple pacifique, que nous devrons mener le combat au niveau législatif et médiatique pour créer une pression internationale afin que le régime en place desserre ses tentacules, s’autodétruise et disparaisse un jour. C’est une option qui demande du temps et de la patience ; un changement perceptible après quelques générations, nous allons souffrir afin que nos enfants ou nos petits enfants soient libres mais il faut préparer le terrain de la démocratie maintenant. L’histoire nous en a fourni plusieurs exemples : Gandhi (en Inde), Mandela (Afrique du Sud), le mouvement noir (aux USA), etc..

La voie de la violence collective : l’autre alternative est une solution à court terme, il suffit de choisir la voie de la violence collective en réponse à un régime violent. Cette voie conduira à une situation explosive, dramatique, déchirante et violente, mais libératrice. Il faut préparer l’environnement international, mettre en évidence les actes criminels du pouvoir, démontrer preuves à l’appui que ce n’est pas une affaire de quatre ou cinq personnes qui sont malmenées mais bien une large partie de la population et que son droit est quotidiennement violé.
Il ne faut pas s’attendre à ce que les médias internationaux ou les pouvoirs des gouvernements étrangers en place nous soutiennent ; car peu importe ce que nous subissons, il y a une solidarité internationale tacite entre les gouvernements du monde entier (les loups ne se mangent pas entre eux !) qui est le fondement du principe de la non ingérence dans les affaires d’autrui (sauf quand il s’agit de pétrole, de diamants et de spoliation des ressources naturelles d’un pays ! ! !). Par la bravoure et le courage de divers groupes volontaires organisés et décidés à passer aux actes que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la Tunisie, qui frappent ses institutions symboliques (Ambassades, consulats, ou organisations proches du pouvoir tunisien) en causant de dégâts matériels comme première étape. Ces actes classiques vont pousser l’opinion internationale à se poser la question ?

Notre objectif n’est pas de tuer ou faire du mal à quiconque mais d’alerter violemment le monde sur notre souffrance. Au début nous serons accusés de terrorisme mais nous nous serons organisés au plan médiatique pour leur démontrer que nous avons assez souffert et que nous n’avons choisi la voie de la violence qu’en réponse à un régime extrêmement violent et ce, depuis fort longtemps. L’opinion internationale finira par découvrir la réalité de la Tunisie ; elle va constater que c’est un petit pays complètement cadenassé, bâillonné et kidnappé par un nouveau genre de criminalité qui est la criminalité politico-financière . Ils vont découvrir que Ben Ali et consorts sont aussi violents que Saddam et ses deux enfants.

Nous ne voulons pas privilégier cette dernière alternative et beaucoup de militants tunisiens de droits de l’homme vont s’en désolidariser, voire même nous accuser et nous rejeter, comme d’autres l’ont fait en Inde, en Afrique du Sud et aux ةtats-Unis.

C’est triste de préconiser cette voie, mais le gouvernement tunisien actuel nous laisse-t-il un autre choix ?

Par cette question, nous relançons un débat sur les moyens pour faire comprendre à ce gouvernement voyou que nous n’en pouvons plus, que nous en avons assez, que nous rejetons carrément ses méthodes, que nous sommes arrivés au bout de nos autres moyens, que notre dignité exige de nous un minimum de réaction et que nous sommes décidés à passer à l’action. Cela n’a rien à avoir avec la religion islamique ou chrétienne ou bouddhiste ou la gauche ou le terrorisme ou la politique : c’est un problème de libération, de respect minimal de notre dignité humaine tunisienne.

Face au kidnapping de Dr Marzouki et consorts, notre CONSCIENCE tunisienne nous oblige à réfléchir pour mieux agir, notre attitude pacifique ayant poussé le pouvoir en place à nous prendre pour des lâches et des soumis. Nous sommes arrivés à la même situation que les femmes violentées et quotidiennement battues.

Un Tuniso-Américain pacifique mais qui en a assez ! ! !