Mr.Fahem Boukaddous est bel et bien journaliste … c’est ce qu’indique sa carte d’affiliation à la fédération internationale des journalistes (IFJ).

En effet, il serait correspondant de “El Badil Electronique” et journaliste pour le compte de la chaîne de TV “El Hiwar Ettounsi”, chaîne très gênante pour le régime tunisien et donc mal vue par ces censeurs.

D’après un communiqué de presse, distribué par l’agence Tunis presse, imputé à ” une source autorisée” du ministère tunisien de l’extérieur (en réponse à un communiqué de son homologue américain), les propos qui affirment que Mr. F. Boukaddous est un journaliste et qu’il à été jugé pour ses activités journalistiques ne sont que diversion, « désinformation » et « manque de discernement » !
Toujours d’après ce communiqué de presse, Mr. F. Boukaddous serait condamné pour “implication dans une entente criminelle visant à préparer et à commettre des agressions contre les personnes et les biens” et pour des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques.

Il n’est pas étonnant que les autorités tunisiennes ne reconnaissent pas à Mr. F. Boukaddous la qualité de journaliste puisqu’il n’est pas de ceux qui mettent leurs plumes et caméras au service du régime en place et ne se soumettent pas aux désirs et/ou ordres des ministères de l’information et de l’intérieur.

Il n’est pas étonnant non plus que des « journalistes » au service de ce même régime restent dans l’impunité totale même s’ils bafouent les principes les plus élémentaires de ce métier censé être noble (voir les compagnes de dénigrement de nombre de personnalités démocratiques et opposantes et de certains journalistes d’EL JAZIRA… sur les colonnes d’un certain nombre de quotidiens de la place) malgré des plaintes officielles.

Il n’est pas étonnant encore que Mr. F. Boukaddous soit jugé dans des conditions de non respect des principes les plus élémentaires des droits humains (jugé alors qu’il gisait au service de pneumologie du CHU Farhat Hached de Sousse) puisqu’il a « signé et persisté » durant l’embargo de fer imposé à toute la région minière de Gafsa lors des émeutes de 2008 : en effet ce monsieur à qui on ne veut accorder la qualité de journaliste (pourtant reconnue par la IFJ) était le seul journaliste qui avait rompu le silence des morts et des agneaux dans lequel les autorités voulaient faire baigner ces émeutes … toutes les images de ces évènements, montrées par nombre de chaînes télévisées internationales, sont de ce soit disant non journaliste … il avait, en effet, agressé certains par son micro et sa caméra … il avait risqué sa vie pour ça et paye encore les pots cassés.

Nombre de faits et pratiques ne sont plus étonnants dans ce pays, mais ce qui pourrait l’être (pour certains en tout cas) c’est ce communiqué de presse sus-cité et qui a été diffusé par les médias avec, exactement, les mêmes commentaires.

Pour changer un peu, voici d’autres commentaires :

• Mr. F. Boukaddous est bel et bien journaliste d’après la fédération internationale des journalistes (IFJ).

• D’après maître R. Raddaoui, l’un des avocats du prévenu, parmi toutes les charges citées contre lui, seule la charge « diffusion d’informations susceptibles de troubler l’ordre publique » serait retenue et lui a value 4 ans de prison … est ce que la “source autorisée” du ministère de l’extérieur l’ignorait ?

• La seule arme que le prévenu possédait et avait bel et bien utilisée c’est sa caméra et son micro !il est vrai q’une caméra pourrait être plus dangereuse q’un cocktail Molotov !

• Le prévenu ne pourrait être jugé pour « des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques », sinon comment s’expliquer l’acharnement des autorités à vouloir l’extraire de son lit d’hôpital la veille de son procès malgré son état de santé critique … comment s’expliquer son jugement malgré qu’il ne « pouvait se présenter au tribunal pour des raisons de forces majeures » comme le stipule la loi … et enfin comment s’expliquer que « la police politique » ne cesse de roder autour du service de pneumologie du CHU FH de Sousse depuis son hospitalisation et jusqu’à ce jour … sa condamnation était elle acquise bien avant son procès ???

De toute évidence, quelques questions s’imposent :

  • Qui joue à la diversion et à la désinformation ?
  • Dans quel camp se situe le manque de discernement ?

Nul n’est dupe, la vérite ne saurait être dissumulée longtemps

Jamel Miladi, médecin syndicaliste, membre de la LTDH et d’Amnesty internationale/Tunisie