Après la division du bloc Wafa, venu le temps de la dissolution du bloc “Liberté et Dignité”. En effet, le 11 avril 2013, la vice-présidente de l’Assemblée Nationale Constituante Meherzia Laabidi a annoncé la dissolution officielle du bloc parlementaire Liberté et Dignité (Horriya waKarama)[1]. Passant de 15 membres depuis sa création à 8 seulement, le bloc a fini par se dissoudre.
Composition et démissions
- Les 8 membres restants du bloc Liberté et Dignité sont :
Abderrazak Khallouli,Abdessatar Dhifi, Chokri Arfaoui, Hassan Radhouani, Mohamed Chafik Zorkin, Mohamed Salah Chairat, Mohamed Tahar Ilahi et Saâd Bouaiche.
- Les 7 membres qui ont démissionné du bloc sont :
Démissionnaires depuis le 14 février 2013 : Moez Kammoun, Kamel Saadaoui,Anouar Marzouki, Mohamed Nizar Kacem et Ibrahim Hamdi.
Démissionnaires depuis le 5 avril 2013 : Wissem Yassine et Mohamed Nejib Hosni
Désaccords et dissensions au sein du bloc
Les derniers démissionnaires du bloc Liberté et Dignité ont été son fondateur Mohamed Néjib Hosni ainsi que Wissem Yassine. Les raisons de cette démission diffèrent entre ceux qui sont encore dans le groupe et ceux qui l’ont quitté.
Contrairement aux déclarations du président actuel du bloc Liberté et Dignité, nous n’avons pas quitté le bloc à cause de la motion de censure contre le Président de la République Moncef Marzouki et la ministre des Affaires de la Femme Sihem Badi. Ça n’a rien à voir. D’ailleurs, nos démissions ont été déposées bien avant les motions de censure. Mohamed Nejib Hosni
Nous avons contacté M. Abderrazak Khallouli pour connaître aussi son avis. Ce dernier a démenti l’argument de M. Hosni en précisant que cette démission a été déposée après la motion de censure contre M. Marzouki et Mme Badi.
“Personnellement je me maintiens aux faits et aux dates. M. Hosni et Yassine ont déposé leurs démissions le 5 avril, or les motions de censure ont eu lieu à l’Assemblée Constituante avant cela” nous a explique M. Khallouli.
En effet, les motions de censure ont été signées à partir du 3 avril 2013. En outre, contrairement aux démissionnaires, M. Mohamed Taher Ilahi et M. Abderrazak Khallouli avaient signé contre Mme Badi.
L’autre raison avancée de la démission par le député Mohamed Nejib Hosni concerne la rotation au pouvoir au niveau de la présidence du bloc. Ce dernier rappelle que c’est bien lui qui a fondé le bloc Liberté et Dignité et qu’il voulait y instaurer un esprit démocratique avec une présidence honorifique où chaque membre puisse être à la tête du bloc tous les deux mois.
Pour le député Moez Kammoun, qui a quitté “Liberté et Dignité” depuis le 14 février 2013, M. Néjib Hosni a raison au sujet de l’alternance.
Au début c’était Néjib Hosni, ensuite Abderrazak Khallouli mais depuis que M. Mohamed Taher Ilahi a été président, il ne voulait plus quitter son poste, contrairement à ce qui a été convenu par le groupe. Normalement, il aurait dû le quitter au mois de septembre 2012 mais il ne l’a pas fait. Moez Kammoun
Néanmoins, M. Khallouli présente une autre position. D’après lui, l’alternance au niveau de la présidence du bloc ne peut être la raison principale de la démission des ex-membres de “Liberté et Dignité” mais peut en être en partie vraie.
Il faut savoir que Mohamed Nejib Hosni a été absent depuis plus d’un mois à cause de son état de santé. Quant à M. Kammoun et les autres, ils voulaient changer le nom du bloc puisqu’ils ont intégré le parti Amen. Ils voulaient changer le nôtre pour l’appeler “Bloc du Amen pour la Liberté et la Dignité”, chose que nous avons refusé, d’où les dissensions. Abderrazak Khallouli
M. Khallouli nous a également fait savoir que suite à l’annonce de l’ex-Chef de gouvernement Hamadi Jebali pour un gouvernement de “technocrates”, les démissionnaires du mois de février 2013 avaient commencé les négociations [2], sans concertation avec le reste des membres du bloc.
Moez Kammoun négociait un portefeuille au ministère de l’environnement pendant que nous, nous voulions avoir un avis commun qui reflète la position du bloc en entier. Les démissionnaires étaient alors en pourparlers avec Ammer Laarayadh et Sahbi Atig du bloc Ennahdha. Abderrazak Khallouli
Ainsi, le bloc parlementaire “Liberté et Dignité”- que le bloc majoritaire d’Ennahdha [3] comptait comme son “allié” lors des votes les plus cruciaux à l’instar de celui du PDG ex-rcdiste de la Banque Centrale Chedly Ayari [4], a été dissous suite à plusieurs désaccords internes. Néanmoins, ceux qui constituent encore le groupe ainsi que ceux qui l’ont quitté accusent “des éléments extérieurs qui auraient tout fait pour diviser le bloc“, sans vouloir pour autant nommer les acteurs de cette division.
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NOTES :
[1] article 21 : – le groupe est considéré dissout au cas où le nombre de ses membres
devient inférieur à 10.
[2] Outre le bloc Wafa, Ennahdha comptait le bloc Liberté et Dignité parmi ses alliés au sein de l’Assemblée Constituante pour atteindre les 109 voix nécessaires lors des votes pour passer ou bloquer les lois organiques. A lire : Entretien avec le vice-président du parti islamiste Ennahdha : Alliances et politique
[3] Bloc Ennahdha > 89 députés
[4] Bien que Chedly Ayari soit l’un des caciques du régime Ben Ali, Ennahdha a utilisé sa majorité au sein de l’Assemblée Constituante, avec l’aide du bloc Liberté et Dignité, pour qu’il soit nommé PDG de la Banque Centrale. Certains députés CPR et autres du bloc démocrate ont crié au scandale en voyant un parti qui affirme sa “défense de la révolution” appuyer un cacique du régime dictatoriale de Ben Ali.
[…] Abdessattar Dhifi è stato eletto inizialmente con il Partito della Petizione Popolare per la Libertà, la Giustizia e lo Sviluppo, fondato dal miliardario Hechmi Hamdi dopo la fuga di Ben Ali. Hamdi, dopo essere stato membro di Ennahdha, si è avvicinato a Ben Ali e solo due giorni prima della cacciata del dittatore diffondeva attraverso la sua emittente televisiva i comunicati di quest’ultimo (vedi qui). Dhifi ha poi cambiato partito ed è entrato nel Partito dell’Unione Patriotica Libera, anche questo nato dopo la cacciata di Ben Alì per volere dell’uomo d’affari Slim Riahi e di ispirazione liberista. Entrambi i partiti non hanno mai fatto proposte concrete sul miglioramento della situazione dei tunisini all’estero. In ogni caso, come si legge in più articoli, Dhifi è stato espulso dal partito a febbraio e ad aprile la commissione per i diritti e le libertà è stata sciolta. […]