Depuis quelques semaines, j’observe avec inquiétude les divisions profondes (genre qui impliquent la haine d’autrui) qui s’installent progressivement dans notre société civile et dans le débat politique et intellectuel. Je voulais donc réagir pour exprimer mon point de vue sur le sujet et essayer de suggérer humblement quelques solutions. Cet article aurait pu être intitulé «politique du compromis».
La religion, une question d’ordre personnel
La religion, c’est quoi? C’est une question de foi (edin houwa imen). Et la foi c’est quelque chose de profondément personnelle. Elle résulte d’une expérience personnelle, d’un vécu qui peut être étalé sur des décennies: on ne peut donc la transmettre à autrui; on ne peut l’imposer à autrui; on ne peut convaincre l’autre qu’elle «existe». Dit autrement, on ne peut prouver concrètement (par des arguments concrets, des preuves mathématiques, etc.) que Dieu existe! Dans le même sens, on ne peut prouver concrètement (par des arguments concrets, des preuves mathématiques, etc.) que Dieu n’existe pas! On se retrouve donc avec différents groupes d’individus qui ne peuvent prouver ce qu’ils avancent. Savoir ou réaliser ce que je viens de mentionner permettrait déjà d’accepter le dialogue et de le faire dans le respect.
Le rôle premier des politiciens
Un politicien, c’est quoi? Ça vient d’où? C’est avant tout un concept inventé par l’Homme. C’est aussi un individu que l’on engage pour s’occuper de plusieurs tâches que l’on ne peut réaliser, par manque de temps :) Il est engagé dans le sens où son salaire provient directement de nos impôts. C’est donc un acte de sous-traitance qui entraine logiquement que le politicien est, au final, à notre service. Dit autrement, si on se place à un niveau individuel, chacun de nous a des occupations (job, famille, etc.) et n’a pas envie, ou le temps, de s’occuper de plusieurs aspects de la vie: veiller la nuit, à tour de rôle, pour assurer la sécurité du quartier, de la ville, du pays dans lequel il vit; aller discuter avec d’autres individus d’autres pays pour mettre en place des ententes qui faciliteraient les échanges économiques futurs, etc. Donc, à travers les politiciens, on délègue toutes ces tâches. Et lorsqu’il y a un vide politique, et une absence de politiciens ou d’État, comme ce fût à peu près le cas au lendemain du 14 janvier, on revient à la base, base dans laquelle tous les individus, tous les citoyens, reprennent en charge quasiment tous les aspects de la vie: sécurité (au niveau des quartiers, de la ville et du pays), échange de biens lorsque les commerces ne sont plus accessibles, etc.
Maintenant, quel est le rôle premier d’un politicien responsable d’un pays (un président, par exemple)? Son rôle premier est de faire en sorte que tous les différents groupes de personnes composant le pays, quel que soit leur croyance et leur mode de vie, puissent vivre en paix, en harmonie et dans le respect. Il doit tout faire pour éviter la division et le chaos: ce n’est certainement pas pour ça qu’il aura été engagé!
Son second rôle est de faire son possible, par les orientations qu’il met en place avec son équipe (le gouvernement et son administration dans leur ensemble), pour que le pays progresse, dans tous les sens du terme (sens économique, etc.).
Le rôle premier d’un religieux
Un imam, c’est quoi? Ça vient d’où? C’est avant tout un concept inventé par l’Homme. Autrement, et franchement, je ne sais pas trop (historiens, à l’aide!). Cependant, l’intuition et le bon sens me disent qu’il a été inventé pour assurer la prière du vendredi, mais aussi pour répondre aux différentes questions des pratiquants portant sur leur foi, leur compréhension de la religion, etc. Il n’est sûrement pas là pour faire de la politique et pour s’occuper des affaires d’un État : on a déjà engagé un individu pour ces tâches!
Il est à noter que dans d’autres religions, l’Homme a créé davantage de «concepts», organisés de manière plus complexe et hiérarchique et produisant par exemple ce que l’on appelle le clergé. Le même problème se pose donc et s’est en fait déjà posé …
La haine
La haine, c’est quoi? Pour moi, dans le contexte actuel, je perçois une orientation vers la haine quand, confronté à un individu qui contredit sa croyance et son mode de vie, le croyant et/ou pratiquant le qualifie, de manière agressive, de tous les mots (keffir, etc.) et oublie que sa première réaction devrait être de demander au bon Dieu de pardonner et de guider cet individu (rabi yehdih); je perçois aussi une orientation vers la haine quand, confronté au même type d’individu, le non croyant et/ou laïc, qui se qualifie lui-même d’être avant tout un démocrate, le qualifie, de manière agressive, de tous les mots (arriéré, etc.) et oublie que sa première réaction, en tant que démocrate, devrait être d’accepter l’avis contraire et d’être ouvert! Cependant, comme je le mentionnais ci-dessus, au niveau des croyances, ni le croyant, ni le non croyant ne peuvent être «certains» de leur croyance respective; cette croyance est très personnelle et elle ne peut être imposée à l’autre.
La liberté
La liberté, c’est quoi? La liberté de situe à plusieurs niveaux : la liberté d’expression; la liberté d’association; la liberté de culte; la liberté de vote; etc. La raison nous indique que la liberté est naturellement recherchée et réclamée par tout être humain, quel que soit sa croyance et son mode de vie. Tout le monde y trouve son compte.
Notons aussi que la liberté absolue n’existe pas; elle est en effet restreinte par 3 facteurs : la loi, les us et coutumes, ainsi que, pour ceux qui la pratiquent, la religion. Donc, à la base, tout citoyen est supposé respecter les lois en vigueur; aussi, les citoyens, dans leur ensemble, savent que certaines pratiques, bien que non illégales, sont mal vues et considérées; finalement, le pratiquant sait que certaines pratiques lui sont interdites par la religion.
La démocratie
La démocratie, c’est quoi? De ma compréhension personnelle, c’est un ensemble de mécanismes qui assurent à la population des droits fondamentaux comme toutes les libertés énoncées précédemment, mais aussi la justice, la libre entreprise, etc. Elle assure, dans le cadre de la loi, et de manière équitable, à tous les individus l’accès à tous outils sociaux, économiques, politiques, médiatiques, etc. Tout individu, ou groupe d’individus, peut par exemple créer une chaîne de TV privée à travers laquelle il pourra influencer le débat intellectuel et politique, la croyance et le mode de vie de chacun, etc. le tout dans le respect des lois en vigueur. La raison nous indique donc que la démocratie est naturellement recherchée et réclamée par tout être humain, quel que soit sa croyance et son mode de vie. Tout le monde y trouve son compte.
Notons aussi qu’une démocratie est généralement composée, au niveau politique, de différents centres de pouvoir (médias, etc.) qui se surveillent mutuellement afin de défendre et de garantir au maximum les avantages attendus.
Ce qu’il faudrait donc …
Ce qu’il faudrait est un ensemble de mécanismes qui permettraient de faire en sorte que quel que soit le gouvernement en place, le parti au pouvoir, qu’il soit laïc ou religieux, de droite ou de gauche, etc., qu’il puisse exercer son métier sans porter atteinte aux libertés de chacun. En atteignant ce résultat, on n’aurait plus aucune crainte concernant tel ou tel parti, ni de crainte concernant son éventuel accession au pouvoir. Comment faire? Il faut faire en sorte que la constitution comprenne un ensemble de balises portant sur les libertés individuelles (d’association, de cultes, etc.), le statut personnel, etc., et qui font en sorte que quel que soit le type de gouvernement au pouvoir, il ne pourra agir que sur les aspects économiques, etc. mais ne pourra en aucun cas porter atteinte aux points déjà mentionnés: libertés individuelles, etc. Ces balises seront bien sûr défendues par le corps judiciaire, la volonté populaire et, ultimement, par l’armée qui reste et devra rester un corps indépendant de toute idéologie (religieuse, etc.).
Regardons ce qui se passe en Turquie depuis près d’une décennie. On y retrouve un gouvernement issu d’un parti religieux qui réussit pas mal au niveau diplomatique et économique, et qui, même si certains de ses membres le voulaient, ne peut toucher aux libertés individuelles; les balises de leur constitution les en empêchent. Ce qu’ils veulent par contre est de faire en sorte que ces libertés soient garanties pour toute la population et que si, par exemple, une femme désire mettre le foulard à l’Université, elle est libre de le faire. Ils désirent donc combattre une certaine laïcité extrême qui, au final, ne garantit pas les mêmes libertés à tous.
Le compromis dans tout ça?
Actuellement, ce que l’on vit dans le pays est une crainte à différents niveaux, suivant la nature de chacun:
- pour ceux qu’on nomme, et qui se nomment, les laïcs, ils ne veulent surtout pas que l’on puisse un jour toucher à leurs libertés individuelles; parmi eux, il y en a certains qui pensent qu’il ne faudrait pas mettre en place une réelle démocratie dans notre pays, au risque de voir un jour les religieux au pouvoir, lesquels religieux pourront alors porter atteinte à ces libertés;
- pour les religieux, ils ont peur que l’on leur confisque cette démocratie (on l’espère) à venir, démocratie dans laquelle ils pourront s’exprimer librement et à travers laquelle ils pourront avoir un rôle politique certain; il me semble aussi qu’ils craignent que l’on mette en place une société laïque à la française, dans le sens où la religion ne serait plus du tout présente dans la sphère politique.
Personnellement, au niveau intellectuel, je comprends parfaitement l’idée d’avoir une société laïque à la française, mais je lui préfère la société laïque tunisienne dans laquelle on vit depuis l’indépendance. En effet, je ne pense pas que notre pays soit prêt, tout de suite, pour un tel type de société (laïque à la française). Après tout, on le sait tous, le bons sens nous pousse à progresser par étapes: faire un saut de cette ampleur est, à mes yeux, risqué car il pourrait augmenter la division ce que, dans mes démarches intellectuelles, j’essaye à tout prix d’éviter.
Maintenant, voilà comment je vois le «compromis»: les «non-religieux» assurent aux religieux deux points:
- une réelle démocratie (100%) dans laquelle tout le monde trouvera son compte et trouvera un intérêt certain; ce n’est donc pas vraiment un compromis car n’importe quel individu sur cette terre aspire à la possibilité de vivre un jour dans une démocratie;
- une constitution qui, à l’instar de son présent article 1, assurera que notre pays est une république indépendante dont la langue est l’arabe et la religion est l’islam. Je m’explique: il faut savoir que partout, dans le monde, on défend corps et âme la langue première du pays (en Amérique du nord, il y a même des lois qui l’assurent). Ce serait donc logique de dire, dans la constitution, que la langue (première langue) du pays est l’arabe; ça impliquerait que tout gouvernement démocratiquement élu aura, au besoin, comme responsabilité de défendre cette langue. Aussi, le fait que sa religion est l’islam impliquerait que, comme nous l’avons vécu depuis l’indépendance, les citoyens désirant pratiquer leur religion puissent le faire dans un environnement conséquent. Le gouvernement assurerait à ce niveau les principaux piliers de la religion musulmane: il entretiendrait les mosquées pour que les citoyens puissent y pratiquer, et seulement y pratiquer, leur foi; il assurerait les facilités nécessaires pour que le citoyen puisse faire son Hajj; il accommoderait les citoyens qui veulent jeûner durant la période du Ramadan; chaque année, il informerait les citoyens du pourcentage de zakatt pour ceux qui veulent la pratiquer. Voilà, c’est tout! Bref, on se retrouverait avec pas mal ce qu’on vit depuis près de 60 ans, mais dans le cadre d’une démocratie. Personnellement, je ne vois pas ça comme un compromis: c’est plutôt continuer avec l’existant mais, étant dans un contexte démocratique, en bénéficiant de plus de rigueur, etc. La rigueur, je la verrais par exemple au niveau des lieux de prière: les responsables des mosquées devront être formés pour se restreindre à un rôle bien défini et naturellement apolitique. Sur ce point, je rejoins l’avis de M. Riadh Guerfali pour qui, « L’islam religion d’État » permet justement à l’État de garder le contrôle sur une lecture de l’Islam qui ne soit pas en mesure de contrarier le projet national démocratique».
Les religieux, quant à eux, devraient accepter les points suivants:
- qu’il y ait des balises dans la constitution qui assureraient les libertés à chacun, le statut personnel, etc. Une fois au pouvoir, personne ne pourra toucher à ces aspects; les lois, démocratiquement votées (Parlement, etc.), ne pourront aller (juridiquement!) à l’encontre de ces balises; seuls les us et coutumes vont, socialement et non juridiquement, continuer à maintenir une certaine pression sur certaines libertés individuelles; à ce niveau, ce sera de la responsabilité de la société civile, des citoyens, de trouver des solutions harmonieuses pour vivre ensemble en paix et dans le respect; on n’a pas le choix!
- que la gouvernance ne puisse être exercée sur des bases religieuses.
En résumé, le modèle que j’entrevois est:
- démocratique puisqu’on aura une démocratie réelle, à travers laquelle n’importe quel parti pourra aspirer au pouvoir; aussi, la constitution garantira dans la durée les droits et libertés de chacun;
- laïc puisqu’aucun gouvernement ne pourra agir sur des bases religieuses;
- raisonnable puisque le pays, de par sa constitution, gardera son identité arabe et musulmane ce qui, de mon point de vue, est souhaitable en tenant compte de la situation sociale actuelle du pays.
Dit autrement, on aurait:
- un système politique laïc (séculaire pour être plus précis [1]) puisqu’on ne pourra exercer le pouvoir sur des bases religieuses;
- une constitution, dans sa presque totalité, laïque qui garantira à chacun les libertés fondamentales, et qui sera teintée par quelques références identitaires et religieuses: la langue du pays restera (naturellement) l’arabe et sa religion l’islam.
Si ces «compromis» sont acceptés, on pourra alors ENFIN nous focaliser sur les vraies questions: orientations économiques, questions d’énergie, indépendance, alliances, etc.
Deux points importants
- Si un jour, un gouvernement issu d’un parti religieux prend le pouvoir, il aura alors le droit, par voie référendaire bien sûr, de vouloir changer la constitution. À ce niveau, ce que je propose est que la constitution à venir de notre 2ème république, ou du moins ses composantes jugées sensibles, comme les libertés, etc., ne puisse être modifiée qu’à travers une majorité écrasante de la population (du genre plus de 75%, voire 90% ou plus!). Et pour la rendre crédible, il faudrait idéalement que cette constitution (celle à venir) soit aussi acceptée par une majorité écrasante de la population. On débutera alors notre 2ème république sur la base d’un consensus général (avis aux partis politiques) et on ne pourra changer son fonctionnement (sa constitution), au besoin, et dans le futur, qu’à travers un consensus général.
- Un point important que je n’ai pas abordé dans cet article, qui divise pas mal depuis le 14 janvier, qui constitue à mes yeux le seul et réel danger depuis le 14 janvier, et qui a le pouvoir de mener le pays vers un mur: il s’agit, vous l’aurez compris, des anciens du régime et du système. Plusieurs d’entre eux ont peur de l’avenir et s’attache donc au pouvoir au risque de tout perdre. Ce que je suggère, comme l’a fait M. Marzouki, est d’y aller avec une solution, la seule à mes yeux, à la Mandela: le pardon!
Conclusion
Je pense qu’en tant que nation, plusieurs défis importants nous attendent: défis économiques, défis technologiques, défis sociaux, etc. Cependant, ce qui nous frêne depuis le 14 janvier et qui nous empêche d’aller de l’avant se situe à 2 niveaux: l’ancien système et le camp de l’opposition (révolutionnaires, etc.) qui n’arrêtent pas de se faire la guerre et de paralyser le pays; le débat sur la laïcité qui divise profondément les gens et qui bloque, par la peur, toute progression politique possible. Les évènements récents de la «Kasbah 3» résultent, à mes yeux, de ces deux problèmes. Je pense qu’il faut agir vite, et même très vite, et se débarrasser au plus vite de ces 2 problèmes: dans cet article, j’ai essayé de proposer des solutions basées sur le bon sens et le «compromis».
Article logique, modéré et pratique.
Le bon sens politique est plus que Urgent mais la question reste toujours que FAIRE??? La legitimite du pouvoir doit etre la reponse pour aller plus loin : il est necessaire de passer a l action et de mettre en place une assemblee constituante qui nous donnera un gouvernement ” legitime” pour guider le pays : la rapidite de sa mise en place “remettera” sur le rail le pays !! Mais quelle politique?? 1 _L economie doit etre notre premiere preoccupation:un debat national sur la dette (que devons nous faire face a ce fardeau: renogotier??…;la participation de tous est la clef )ses consequences et quel poltique relationelle avec les bailleurs -2 Decentralisation : donner plus de pouvoir aux regions (routes; ecoles ;pme (petites et moyennes entreprises,fiscalites locales;transports rgionals…..) 3 Un plan national pour reponser l agriculture (en pensant a nos besoins et a notre auto suffisanse alimentaire) 4_ Une gestion nationale du tourisme loins de la main mise de quelques tours operateurs europeens( privilgier le tourisme interieur : nos immigres mais aussi notre voisinage direct : algerie et libye :le pouvoir d achat de ces ” touristes” est 10 fois plus important que nos autres hotes: mais une obligation s impose :une infrastructure avec nos voisins s impose : routes autoroutes liaison ferroviers….mais aussi une formation d un personnel soucieux de la specifites de cette clientele).5 – une ecole diriges vers plus de formation professionnelle 6 un plan national pour donner au pays une infrastrucre digne de ce nom 7 reponser l Habitat (grande consommation d energie) et la construction de logements ” sociaux” pour le plus demunis 8 des structures sportives partout ………..Une politique audatieuse va nous permettre d avancer notre pays mais aussi de lutter efficacement contre le chomage et la perte d une jeunesse dans les eaux de la mediterrannee!!!…………..Il est indisponsable d avoir un etat ou le droit soit le roi ou chaque pouvoir (gouvernement parlement la justice) prend sa responsabilite et se mettera au travail sous une vigilance populaire!!
Tout a fait d’accord avec vous, mais il faut savoir que les islamistes sont par nature anti-democrates car seule leur vision du monde est selon eux la bonne. Donc, l’idee d’une assemblee constituante ou ennahdha peut dominer me fait peur quant a l’avenir politique du pays. En plus, si constitution on aura, il faut bloquer les balises des libertes car tout systeme despotique peu fabriquer des referendums a 90% et l’histoie des elections zabiennes le prouve
@ SALAH TATAOUINE
L’Assemblée constituante ne peut pas donner de pouvoir légitime car les conditions de la légitimité sont définies par la constitution qui vous en conviendrez,ne sera pas encore promulguée le 24 juillet.En toute honnêteté arrêtons de leurrer ce formidable peuple et de lui faire croire que la constituante est la panacée.La première étape de la transition démocratique est la promulgation d’une nouvelle constitution qui fixe la natue du régime,les principes de la démocratie,les libertés individuelles et collectives etc…….La constitutionnalité d’un pouvoir est une condition de son bon exercice.Posons-nous la question pourquoi les uns et les autres ne veulent pas donner la priorité de fixer “les régles du jeu”?Peut être parce qu’ils craignent de ne pas pouvoir imposer les leurs.Soyons vigilants.La seule mission qui doit être confiée à la constituante c’est rédiger un ou plusieurs projets de constitution qui seront soumis au REFERUNDUM POPULAIRE pour adoption le tout daus un délai de 4 mois.Un executif issu de la constituante n’a pas plus de constitutionnalité que l’actuel.Cordialement.
Je veux juste imaginer un événement qui c’est passé au Maroc:
Et si un groupe de salafistes Barbus décident de faire la prière sur la plage d’un hôtel, comme ils l’ont fait devant la ministère de l’intérieure?!
Un point sur lequel l’auteur a attiré mon attention, et je l’en remercie: nous sommes en train de planter la haine en Tunisie, sans nous en rendre compte bien évidemment. La catégorisation en islamiste/laïque est très dangereuse; si elle est reprise par notre jeunesse, par nos étudiants, ce serait terrible, et celà ferait le jeu de qui voudrait nous diviser pour mieux nous contrôler, la France comprise.
D’un autre côté, nous avons des acteurs de la scène politique qui n’ont pas de fair-play; les laisser faire pourrait se révéler négatif aussi.
Comment faire pour:
1. Ne pas laisser faire les islamistes qui utilisent la mosquée comme tribune politique et qui caressent le poil religieux chez le Tunisien moyen pour l’embrigader vers un projet de société rétrograde – ou pis encore inconnu (parce que les islamistes eux-mêmes ne savent pas quelle est la société qu’ils veulent; ils cherchent encore, rafistolant par-çi par-là)
2. Ne pas laisser les laïcs foutre le bordel éthique dans notre société aux cris de liberté individuelle. Je n’ai pas envie de voir les nanas tunisiennes mimant les occidentales comme des guenons, baissant leurs jupes au premier désir et commençant à baiser à l’âge de 13 ans. je n’ai pas envie de voir la pub à la télé encourager le fils et à la fille à voler le yoghourt du frigidaire, parce que les connards de la pub (qui ne cherchent qu’à vendre) leur insufflent qu’il faut être malin… La laïcité peut être aussi synonyme de liberticide éthique, économique, social, culturel. Nous sommes arabo-musulmans (et personnellement j’en suis drôlement fier…)
3. Ne pas planter la haine dans nos coeurs; Il suffit de regarder ce que la haine régulièrement plantée dans le coeur des fans de foot à coup de pétards journalistiques produit auprès de notre jeunesse. Ils se détestent pour un match de foot; pensez ce que ça donnerait si les adversaires ne sont pas l’Espérance contre l’Etoile; mais les Islamistes contre les Laïcs. Très très dangereux…
C’est incroyable à quel point on idéalise la France! Comme si nous les tunisiens on est condamnés à vie de suivre la France sinon personne! La laïcité française est la pire de tous les modèles! Et vous dites les laïques n’acceptent pas une réelle démocratie de peur que les religieux ne tiennent le pouvoir!! C’est incroyable!! Donnez moi un seul pays démocratique dans le monde musulman où on légalise les partis à base religieuse sans que l’état ne soit laïque!! çà n’existe absolument pas! Il y a pour le moment ce qu’on appelle l’islam politique, qui cherche tout sauf le progrès économique et scientifique (le problème loin qu’il soit au niveau de l’islam)!! Notre problème n’est pas seulement la liberté, on n’a jamais été libre, donc ce n’est pas vraiment çà le plus important!! Le plus important est l’économie!! Il n’existe plus aucun islamique progressiste de nos jours! Tous les islamistes sont influencés par les frères musulmans en Egypte, qui, malgré qu’ils sont bel et bien sunnite, leur idéologie est chiite!! La sunna nous indique bien qu’il ne faut aucun intermédiaire entre le musulman et Dieu! (je peux avoir tord)!! Ce qu’on est en train de voire, c’est complètement le contraire! On est en train de voir des gens qui “imposent” la religion, et réellement il imposent une certaine vision de l’islam, et cette vision n’est que pour servir un intérêt politique pas plus!! Enfin, c’est hyper dangereux ni plus ni moins!! Il nous faut une laïcité qui s’inspire un peu des modèles qui existent déjà! Une laïcité avec pleins d’assurances (assurance que le voile et même pourquoi pas le niqab, ne seront jamais interdits, assurance qu’on va jamais interdire l’éducation islamique à l’école … enfin une bonne loi qui nous assure tout çà!!) … Mais en même temps l’état doit-être laïque dans le sens, personne n’a le droit de venir nous dire “le nombre de vieilles filles ne cessent d’augmenter, il faudrait bien rétablir la polygamie”! … Tout çà sera progressif!! … Il faudrait également que dans l’autre sens, personne ne viendra nous dire “le voile est une forme de répression de la femme!” Bon, pensez ce que vous voulez, mais en aucun cas vous n’avez à forcer une fille d’enlever son voile par ce que VOUS pensez que c’est une forme de répression ou je ne sais quoi!!
Mais surtout, dommage, nous les tunisiens, malgré tout, on garde encore ce regard aux français d’ex colons, qu’ils sont les meilleurs et qu’on est nul! Il faudrait bien voire l’Allemagne ou bien la Grande Bretagne ou bien même le Suède! Ce sont selon moi des pays qu’on pourra bien prendre comme exemple en matière de sérieux, de liberté de démocratie, de droits de l’hommes etc … Dans tous ces pays l’islam loin qu’il soit source de problèmes (à mes connaissances) Du moins le voile, n’a jamais été source de polémique ou autre! Au suède les filles voilées vont à l’école sans problème, en Grande Bretagne on se promène avec sa burqa sans qu’une personne ne nous dérange, en Allemagne on peut faire une photo d’identité avec le voile enfin … je crois que le voile n’a jamais tué personne, je vois pas pourquoi les français cherchent à en faire un problème! (En Turquie les choses sont un peu différente, on a juste cherché à ce que la religion reste au domaine privé, mais dernièrement les choses commencent à changer, surtout avec l’AKP! Mais je veux dire, la raison loin qu’elle soit une islamophobie comme en France, mais juste une certaine façon de voire le rapport entre la religion et l’état!)
la FRANCE n’eatit pas un colon
c’etait un PROTECTORAT en MAI 1881
Je prefere un NOUVEAU coulon mieux que un DICTATURE arabe ou un KALIFAT D’AYATOLLAH avec son IMAMA…voila le monde arabe: du Batton du SIDI EL-MEDDEB au Matraque de BOB .
Bonsoir, et tout d’abord bravo pour votre réflexion, la France n’est pas spécialement un modèle en tout, bien que je sois Français, ensuite vous, les “Tunisiens” comme vous dites, n’avez pas du tout à avoir peur ou honte de quoi que ce soit ! Vous êtes bien assez “grands”, ni plus ni moins que tout autre, pour penser, réfléchir, avancer par vous mêmes !
Par contre, dans ce que vous écrivez, il y a quand même quelques bêtises, par manque d’informations, je suppose…
Tout d’abord, ce ne sont PAS les Français qui “foutent le bordel” à propos du voile, mais les “Musulmans”, entre ” en ce sens que ceux là seraient plutôt ceux que je nomme les “Musul MENTS”, et là il y a une GROSSE nuance . . .
Le Musulman “normal” est quelqu’un à ma connaissance de tout à fait discret, sachant s’intégrer à peu près partout, se “fondant dans le paysage”, bref, vivant en harmonie avec ses voisins sans forcément partager tous les moments puisqu’ayant lui même ses propres habitudes, coutumes toutes aussi respectables ? Quelqu’un d’ouvert, sachant apprécier la vie comme la communauté sans s’imposer.
Dois-je vous rappeler que la polémique sur le voile est née en France puis en Europe le jour ou le Premier Avocat de l’Association “Touches pas à mon Pote” a obligé ses filles du jour au lendemain et sans préavis à changer totalement de tenues vestimentaires y compris le port du voile ?
Que diriez vous si du jour au lendemain quelques Européens exigeraient au nom d’une “Liberté totale” et à hauts cris le port de la “Mini ras la touffe” à l’école ?
A une provocation vous répondriez très probablement par vos habitudes, coutumes etc. et ainsi de suite à toutes provocations !
Et pour être honnête, avez vous déjà conduit avec un voile complet tel que parfois on le voit ? IMPOSSIBLE, AUCUNE sécurité dans ce cas, et ça c’est une évidence que vous ne pouvez nier sauf à être inconscient…
Alors un MINIMUM de BON SENS me semble s’imposer.
Ensuite, le port du voile fait des vagues DANS TOUS les pays que vous citez, une simple recherche sur le NET vous le prouvera illico donc n’affirmez pas gratuitement de fausses informations…
Enfin, et dans TOUS LES CAS, n’oubliez JAMAIS que :
La Liberté TOTALE n’existe pas, c’est un leurre, sauf à vivre sur une île déserte, et là encore, votre Liberté ne sera que PARTIELLE, les contraintes matérielles auront tôt fait de vous faire comprendre ses limites !
Ensuite que votre “Liberté” s’arrête là où commence celle de l’autre…
Il n’y a rien d’autre à dire sur ce sujet sinon qu’en résumé, seule l’entente peut mener à quelque chose, voire faire des concessions pour avancer, car si vous désirez faire la Fête dans la nuit de Vendredi, il vous faudra bien accepter que la mienne soit dans la nuit de Samedi ?
Sauf à être assez malins tous les deux pour la faire Lundi ?
Cordialement, Yvanoph/Karim—
Une petite précision. Vous dites: «Et vous dites les laïques n’acceptent pas une réelle démocratie de peur que les religieux ne tiennent le pouvoir!!»; alors que ce que j’ai dit est précisément: « ils ne veulent surtout pas que l’on puisse un jour toucher à leurs libertés individuelles; parmi eux, il y en a certains qui pensent qu’il ne faudrait pas mettre en place une réelle démocratie dans notre pays, …». Il y a une grande différence entre ce que j’ai dit et ce que vous me faites dire! Quand je parle d’une partie des laïcs, ce n’est sûrement pas les laïcs dans leur ensemble!? Il me semble que mes propos sont clairs, non? Et comme dans tout groupe, il y en a toujours qui se situent à l’extrême: dans ce cas, ils iraient jusqu’à ne pas envisager de réelle démocratie. De la même manière, je pense profondément que parmi les religieux, il y en a qui aspirent à avoir une démocratie dans laquelle les gens seront réellement libres. La question est de mesurer la proportion de ces religieux …
Concernant la référence à la « laïcité à la française», je me rends compte, d’après votre commentaire (qui a d’ailleurs alimenté d’autres commentaires), que vous n’avez pas très bien saisi le sens de mes propos et c’est, d’une certaine manière, normal car j’aurais aimé être plus explicite, ici et là, mais je trouvais que le texte était déjà assez long. Alors, j’explique un peu plus mes propos: dans cet article, je m’adresse en particulier aux religieux qui veulent imposer, comme vous dites, une certaine vision des choses, et une partie de ceux qui se nomment «les laïcs» qui veulent imposer une vision «assez extrême» de la laïcité, à savoir la laïcité à la française. Donc ce n’est pas moi qui avance, ou qui fait la promotion de, cette forme de laïcité mais plutôt un groupe de compatriotes qui se reconnaîtront. Cette laïcité est considérée «extrême» car elle divise de manière assez radical le politique de la religion: par exemple, aucun centime ne peut être dépensé dans des affaires liées à la religion. Ce que je dis est que bien qu’intellectuellement je comprenne ce genre de position, car, en effet, j’essaye de comprendre les positions de tous et chacun, je privilégie le système de laïcité dans lequel nous avons vécu depuis l’indépendance, système qui ressemble justement aux modèles que vous référez: la grande différence est que nous, nous l’avons vécu dans le cadre d’une dictature alors qu’eux (allemands, etc.) le vivent dans le cadre d’une démocratie.
Donc, concernant la France et son modèle, dans mon texte, après une petite relecture, vous verrez clairement que je n’en fait moindrement la promotion. Ceci dit, si un jour j’aurais à le faire, et bien, ce sera dû au fait que j’aurais alors considéré que ce pays et son modèle ont un aspect intéressant qui vaut la peine d’être étudié. En deux mots: je suis contre l’extrémisme sous toutes ses formes: intellectuelle, etc.
*RELIGION: les imames en Tunisie:SAOUED WEJHEK TWELLI FAHAM
Félicitations, très bonne analyse ! Je confirme qu’il faut bannir la haine et tout un chacun doit contribuer à l’instauration d’un climat de confiance. Nul n’étant détenteur de la vérité absolue ou de la science infuse. Par conséquent, comme mentionné dans l’article, la seule issue possible est celle du compromis.
Bonne continuation