Traduit de l’arabe par Farhat Othman.
Petits papiers du renseignement mondial
Nawaat a été le premier site à publier les documents diplomatiques de WikiLeaks concernant la Tunisie, mis en ligne deux semaines avant le déclenchement de la Révolution tunisienne sur le site TuniLeaks. Aujourd’hui, Nawat ouvre avec WikiLeaks le dossier de STRATEGIC FORECASTING ou STRATFOR, l’une des sociétés privées américaines de renseignement les plus en vue au monde.
Wikileaks a entamé, lundi 27 février 2012, en coopération avec 25 médias dont Nawaat, la publication de ce que le site appelle Petits papiers du renseignement mondial (The Global Intelligence Files) ou les petits papiers du renseignement mondial, comprenant un peu plus de cinq millions de messages électroniques (ou courriels) de la société américaine STRATFOR spécialisée dans le renseignement et l’analyse stratégique et dont le siège est au Texas aux États-Unis. Ces courriels entre les informateurs et les analystes de l’agence du renseignement s’étalent sur une période allant de juillet 2004 à fin décembre 2011.
Ces correspondances, dont Nawaat a eu une copie intégrale, lèvent le voile sur l’activité de renseignement tous azimuts de cette société qui se vend comme étant un «éditeur du renseignement» alors qu’elle loue ses services stratégiques à un nombre important d’appareils privés du renseignement secret, aux entreprises multinationales géantes ainsi qu’à un certain nombre d’agences gouvernementales américaines, y compris le Département américain de la Sécurité intérieure (DHS), les Marines, l’Agence du renseignement pour la défense (DIA) et d’autres agences et organes spécialisés. Cette société a, entre autres objectifs, d’« apprendre aux institutions américaines du renseignement à acquérir sa manière de fonctionner ».
Le site de WikiLeaks avait publié une annonce assurant que les messages électroniques dévoilent le recours de STRATFOR «à un réseau d’informateurs, à une infrastructure pour financer des dessous-de-table, à des techniques de blanchiment d’argent et à des méthodes psychologiques de manipulation». Cette annonce ajoute aussi que « les documents démontrent le type de fonctionnement d’une agence privée du renseignement et comment elle prend pour cible des individus les manipulant pour le compte de ses clients privés et gouvernementaux ».
STRATFOR, qu’on appelle la CIA privée (The Private CIA) ou la CIA de l’ombre (Shadow CIA), a été fondée en 1996 et est devenue célèbre au cours de la guerre du Kosovo en 1999 puis à la suite des événements du 11 septembre 2001 et ce qui s’en suivit comme « guerre contre le terrorisme ».
STRATFOR se définit comme étant « le fournisseur à ses abonnés d’un service d’analyses géopolitiques (…) leur permettant la compréhension des relations internationales, de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui et de ce qui se passera après ».
C’est après la guerre contre l’Irak en 2003 que STRATFOR a commencé à s’intéresser au Moyen-Orient en s’employant à mettre en place un réseau d’agents, d’informateurs et d’analystes dans la région. Le rythme d’activité de l’agence s’est accéléré et son réseau s’est étendu avec la précipitation des événements du Printemps arabe et la vague de révolutions qui a secoué la région. Témoin en est la correspondance secrète reproduite en fin d’article évoquant la revalorisation du salaire des espions dans la région arabe à partir du mois d’octobre 2011.
C’est le groupe de hackers Anonymous, lors d’une attaque de LulzXmas en décembre dernier, qui a réussi à pirater la messagerie de la société, mettant la main sur la liste des contacts et des millions de correspondances secrètes entre les agents, les responsables et les analystes de la société et qui les a remis à WikiLeaks.
Comment fonctionne STRATFOR ?
STRATFOR recueille les informations auprès d’un certain nombre de sources ouvertes comme les articles publiés sur Internet, dans les magazines, les sites sociaux et de chat ainsi que les études universitaires et gouvernementales non classées confidentielles. À cela s’ajoute un réseau de ressources humaines composé d’informateurs répartis autour du monde et ayant des antécédents dans le milieu sécuritaire, militaire, économique, informationnel ou académique. STRATFOR diffuse ses rapports sous forme de correspondances auprès de 300.000 abonnées et un peu plus de deux millions agents de courriels qui reçoivent gratuitement les «mises à jour» de la société.
Dans son activité du renseignement, STRATFOR compte sur un groupe d’agents appelés «sources» dont le travail consiste à recueillir les informations et à mobiliser d’autres agents. La «source» obtient un salaire modulable selon l’importance de l’information obtenue. Et ces «sources» travaillent selon la pratique traditionnelle du renseignement, soit sous couverture diplomatique, journalistique ou académique. Les rapports de la «source» sont envoyés périodiquement par le courrier électronique au secteur des «Analystes» qui procèdent à l’évaluation de l’information, son analyse et sa classification puis son envoi par courrier électronique à d’autres listes d’adresses selon la catégorie de l’information (économique, politique, sécuritaire, terrorisme, etc.), la localisation géographique (Moyen-Orient, Asie Centrale, Amérique Latine, etc.) et son importance (L’importance de l’information se classe entre des notes allant A à F, la note A représentant l’information importante et la note F l’information sans intérêt). Les sources sont, elles aussi, classées selon une gradation préétablie de conditions comme sa crédibilité et son degré d’investissement à servir la société en informations.
Le deuxième flux d’informations est véhiculé par les «Contrôleurs» (Monitors) qui compilent les articles et les études publiées sur les journaux et sur internet et les envoient à l’«Officier de contrôle».
Le travail de cet «Officier de contrôle» est central puisqu’il procède au filtrage et à la catégorisation des informations en provenance des «Contrôleurs» par le biais du groupe des «Analystes» et à partir des «sources». Par la suite, il se charge de les envoyer à un certain nombre de listings de courriels en vue d’évaluation et d’analyse. Certains de ces listings de messagerie sont confidentiels, réservés aux analystes et directeurs de la société, d’autres ne le sont pas, en ce sens qu’elles atterrissent chez tous les employés de la société en tant qu’information.
Ensuite vient le tour des analystes qui procèdent à la collecte de tous ces renseignements et informations puis les envoient au service de la rédaction se chargeant de la mission de mettre en forme les rapports de renseignement avant de les vendre aux clients de la société.
Cas de la Tunisie
Grâce à la coopération existant entre les sites Nawaat et WikiLeaks, Nawaat procédera les prochaines semaines, en partenariat avec le site de Julian Assange et 25 médias internationaux, à la publication de ce qui pourrait se révéler d’intérêt concernant l’activité de renseignement de cette société en Tunisie ainsi que la nature des sujets ayant retenu son attention et celui de ses espions dans notre pays.
Selon une première investigation dans le contenu de ces correspondances secrètes, Nawaat est parvenu à dénombrer quelque 5000 courriels ayant trait à la Tunisie parmi les cinq millions de courriels que comprend le corpus documentaire.
Le groupe Nawaat est aussi parvenu à identifier le principal agent des informateurs de cette société en Tunisie, un jeune d’origine européenne, apparemment de nationalité allemande, gérant son activité de renseignement à partir de la capitale et ayant le grade d’«Officier de contrôle» (Watch Officer).
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Augmentation du salaire de ME1
Date 17-10-2011 21:22:41
De: holly.sparkman@stratfor.com
À: bassetti@stratfor.com
Autres MessageId: <297576380.226029.1318879361850.JavaMail.root@core.stratfor.com>
En réponse à : 4E9C5652.3060306@stratfor.com
Texte
Est-ce que Don a eu ces e-mails? Il devrait.De: “Rob Bassetti”
À: “payroll”
Envoyé le: Lundi, 17 octobre, 2011 11:22:42 AM
Objet: Augmentation du salaire de ME1Vient juste recevoir un mot de Meredith pour augmentation salaire de ME1 à $6000 par mois, moitié imputée sur actuel département, moitié imputée sur 570 (Stratcap).
Ou est l’article du super man qui veut lancer son opération main propre a l’italienne pour enflamé encore plus le pays par son intelligence merçi en tout cas de l’avoir mis en stand by pour le moment.
@Veritas C possible d’avoir + d’infos sur ce sujet?
mais qui finance cette societe de renseignement?.et vous nawaat vous peyer pour avoir c renseignements?
@ taulerence
Si tu me donne le moyen …(pas ici).
@nazou
Je ne défend personne mais je te dis c’est fiable il y’a beaucoup de site d’info qui traite ce genre d’info par exemple je te donne le site:Voltairenet.org tu trouvera un peut ton bonheur.
[…] on Avon (Tunisia) Les espions de STRATFOR en Tunisie Traduit de l’arabe par Farhat Othman.Petits papiers du renseignement mondialNawaat a été le […]
@Veritas
mmmmhh???? Twitter? @M3hdiM
@Veritas @nazou
Ce sont des documents que wikileaks vient de lacher! Tout le monde peut y avoir accés!
@taulerensse
J’y suis,je chercherai le tient et j’envoi.
veritas je consaissais reseau voltaire avant nawaat .
mais nawaat ne repond pas a ma question,c peut etre indiscret de ma part
Une centralisation des mails concernant nos voisins libyens n’est pas prévue ? L’ONG OpenOil l’a fait pour Cablegate en ce qui concerne les câbles concernant le secteur pétrolier libyen. J’espère que quelque chose sera fait avec les docs Stratfor.
les sources de Wikileaks aider la REVOLTE ARABE pour DEGAGER LES ARABES LES EMIRS LES DICTATURES AL-KHANZEEARA TV leur banques etc…
@habib sayah je ne pense pas que wikileaks fasse quoi que ce soit contre les interet ricains . pour ma part je n ai absolument pas confiance en wikileaks .
jullian assange serait deja mort s il ne servait pas certains interet
d une fraction de la gouvernance mondial.
A toutes les tunisiennes!
Venez défendre vos droits ce jeudi 8 mars au Bardo !Ces idiots disent que vous voulez la charia!
[…] Source: http://nawaat.org/portail/2012/03/01/les-espions-de-stratfor-en-tunisie/ […]
Bonsoir,
je prends acte de l’existence de cette société,
mais je me demande si le (tout petit) marché tunisien, monopolisé par la France, “vaut le coup” pour les partenaires étrangers : trop petit, corrompu, pas grand chose á gagner.
Avec le projet Who is who in Tunisia 2012, je fais tout (recueil des sources, analyse, édition…) “bénévolement”. Je n’ai jamais gagné d’argent pour porter un jugement (neutre) sur mes contemporains.
Oui bien on aime, ou bien on n’aime pas.
JE N’AI PAS A ME LEGITIMER!
C’est mieux ainsi.
Si les ricains utilisent leurs espions habituels de la CIA, ils sont “mal barrés”. Ces derniers sopnt connus comme le loup blanc.
J’ai dit. Amitiés.
[…] Source: http://nawaat.org/portail/2012/03/01/les-espions-de-stratfor-en-tunisie/http://www.wikileaks-forum.com/index.php/topic,11578.0.html […]
JE NE PEUX QUE CAUTIONNER CET ARTICLE ET DIRE UN NET BRAVO A SON AUTEUR ET A NAWAAT TN.
CELA ME CHANGE DES LECTURES DES INFOS sic SUR LES QUERELLES BIDONS entre tel ou tel groupe ou parti…..voir entre telle ou telle personne.
je conclus NI LES USA NI L OTAN NI L UE ou autres ne peuvent plus nous baffouiller tant que nous avons des HOMMES ET DES FEMMES de ce calibre PEACE
Stay bhind , Gladio and some other naming depuis la 1ere guerre mondial , Stratfor n’est quúne entite prive de ce vaste reseau de resneignements disponoible partout dans le monde ( le reseau stratfor est tres present en Algerie) .
En d’autres mots : ces activites sont considerer illegales dans beaucoup de pays comme la Chin , Russia, Venezuela, etc … meme dans quelues pays UE tel que Allemagne , mais bon dans un pays du tier monde , sans aucun control sur les NGOs comme la Tunisie c’est assez normal.
[…] [55] http://nawaat.org/portail/2012/03/01/les-espions-de-stratfor-en-tunisie/ […]