Chaque semaine, nous essayerons, dans cette chronique, de résumer l’actualité économique nationale, afin d’avoir une vue d’ensemble et ne pas se noyer dans la masse gigantesque d’informations disponibles et de pouvoir, assurer ainsi, le suivi des projets annoncés.
lundi 18
La semaine commence par une grève générale des taxis qui protestent contre l’augmentation des prix des carburants.
Le feuilleton du lait continue, l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) dénonce l’interdiction de la commercialisation du lait tunisien le temps d’écouler le stock de lait importé, le ministère du commerce nie cette décision et Délice Danone dément le ministère. Hormis cette mascarade de communication, le vrai problème est la mauvaise gestion de cette crise et le coût engendré par ces décisions irrationnelles surtout qu’on dilapide de la devise étrangère en ces temps très difficiles et qu’on fait porter ce coup à des entreprises nationales qui n’ont franchement pas besoin de ça en ce moment.
Mustapha Kamel Nabli, ex-gouverneur de la banque centrale, chiffre le coût de la révolution à 14% du PIB soit 10 Milliards de Dinars, dénonce la manipulation des chiffres par les politiques et prévient que le risque économique est désormais le risque le plus important dans le pays. Mais non, monsieur le gouverneur, le risque le plus important c’est l’islam qui est en danger !
Dans le cadre de la visite officielle du vice premier ministre turc, Ali Laarayedh se la joue cool avec ses nouveaux joujoux offerts par nos « amis » turcs. Entre temps, les syndicalistes de l’aéroport dénoncent le détournement de vols de l’aéroport de Monastir, géré par Tunisair, en faveur de l’aéroport d’Ennfidha gérés par les turcs…
audacieux , des arnaqueurs se font passer pour des fonctionnaires du fisc et demandent des pots de vain en menaçant des entreprises de contrôle fiscal. Ce genre d’histoires nous démontrent que la fraude fiscale est un sport national en Tunisie et que les agents du fisc sont perçus comme corrompus, j’ai presque envie de dire aux victimes, bien fait pour votre gueule…
Autre secteur où la corruption est la règle, les marchés publics , estimés à 8 Milliards de Dinars annuels, souffrent de mal gouvernance, de clientélisme, de manque flagrant de compétences, de procédures compliquées tout en étant non codifiées ! Et après on se demande où vont nos richesses…
La bonne nouvelle de la semaine, Un projet de jumelage relatif à l’éco-construction a été engagé entre la Tunisie et l’Union européenne, sur une période de deux ans, visant le renforcement des lois et règles de l’éco-construction et financé par l’UE à hauteur de 2,4 Millions de Dinars. Espérons que cet argent ne finis pas dans la poche des corrompus…
mardi 19
Le bureau local de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD) inaugure ses activités qui se concentreront sur le monde arabe et l’Afrique.
Hamma el Hammami, porte-parole du front populaire, appelle à l’annulation de la dette tunisienne . Utopique diront certains, surtout qu’on sait que l’audit de la dette tunisienne a été annulé par le gouvernement…
Les investissements déclarés dans le secteur industriel, destinés aux zones de développement régional, se sont inscrits en hausse de 25% au cours des deux premiers mois de 2013, passant à 372 millions de dinars (MD), contre 297 MD, durant les deux premiers mois de 2012. Il faut rappeler que ces chiffres sont portés par un investissement d’un montant de 150 MD pour une usine de fabrication d’automobiles, de cycles, de motocycles et de moteurs à Sidi-Bouzid.
Micro-Trottoir de la semaine : l’avis des tunisiens concernant les dernières augmentations des prix des boissons alcoolisées , de quoi donner le tournis à ceux qui veulent échapper à tout ce désespoir qui nous entoure !
Mercredi 20
Triste fête de l’indépendance, les drapeaux ne sont pas au rendez vous et le gouvernement justifie l’absence de festivités par l’austérité, s’ils nous présentaient leurs salaires, ça nous aurait mieux avancés.
En parlant de salaires, le magazine Entreprises a publié les salaires des 10 patrons les mieux payés de Tunisie . Des chiffres qui feront grincer les dents de leurs employés. Pris ensemble, ces oligarques perçoivent plus de 6.8 Millions de Dinars par an.
Allez plèbe, console toi avec ces miettes, les primes de transport des agents de sécurité augmentent de 10 Dinars…
Jeudi 21
L’enquête de la semaine: le pillage archéologique , on pensait qu’après la révolution, ce genre de trafics s’arrêtera, hélas, aujourd’hui les responsables de l’Institut National du Patrimoine estime qu’il y a entre 5 et 10 fouilles sauvages par jour…
L’Esprit du nouveau code des droits et procédures fiscaux , va dans le sens d’une réduction de l’impôt et de l’allégement de la pression fiscale sur les entreprises, révolution des pauvres disait-on…
vendredi 22
l’Union Tunisienne du Service Public et de la Neutralité de l’Administration(UTSPNA) lance une bombe : 90% des nominations dans le secteur public entre décembre 2011 et février 2013 ont été en faveur de partisans de la Troïka. Certains sont même des membres des « Ligues de Protection de la Révolution ».Révolution des pauvres disait-on…
Ce n’est pas grave, puisque côté com’ on est les meilleurs ! Le stand tunisien de la 20ème édition du salon mondial du tourisme à Mouscou, a été élu meilleur stand .*
Marzouki profite de son voyage en Allemagne pour faire de la com’ lui aussi, il dit vouloir que l’annulation de la dette allemande envers la Tunisie, mais sait-il que le gouvernement a annulé l’audit de la dette ?
Le gouvernement s’y met lui aussi, ils pensent réellement qu’on y croit encore ?
Mais ce n’est pas grave, tant qu’on peut encore consommer ça va aller, Carrefour annonce l’ouverture d’un nouvel hypermarché à Gabes.
Une petite consolation avant de vous quitter, les investissements agricoles augmentent de 23% pour les 2 premiers mois de 2013.
Et bonne semaine !
[…] – Le déplafonnement des taux d’intérêt, afin de garantir aux banques la possibilité d’améliorer leur rentabilité et d’effacer leurs pertes en faisant porter le fardeau des années de mauvaise gouvernance sur les citoyens et sur les entreprises nationales qui verront leur coût d’endettement augmenter alors que les patrons de ces banques sont à la plus haute marche de la pyramide des salaires. […]
[…] – Le déplafonnement des taux d’intérêt, afin de garantir aux banques la possibilité d’améliorer leur rentabilité et d’effacer leurs pertes en faisant porter le fardeau des années de mauvaise gouvernance sur les citoyens et sur les entreprises nationales qui verront leur coût d’endettement augmenter alors que les patrons de ces banques sont à la plus haute marche de la pyramide des salaires. […]