Le 17 octobre 2012, suite à la journée de grève générale des médias, la Troïka avait promis la mise en application rapide des décrets-loi 115 et 116 et avait annoncé le 10 décembre 2012 comme date butoir. Finalement rien n’était fait. La Présidence de la République que toute les listes n’avaient pas été reçues. La Présidence précisait que la HAICA verrait le jour avant la fin du mois de décembre. Fin décembre rien. Puis la date du 14 janvier avait été avancée, sans résultat encore une fois. Dernier effet d’annonce en début de semaine avec un Imed Daimi formel : la HAICA serait mise en place le 1er avril. Mais toujours rien. Les pourparlers n’en finissent plus, la faute aux intérêts politiques semble-t-il.
La HAICA n’a donc pas été mise en place le 1er avril. Imed Daimi lui a démissionné. Entre temps le président de l’ANC Mostapha Ben Jaafer a donné un avis en déclarant hier 2 avril à Mosaïque FM que la HAICA serait prête dans les prochains jours et que le retard de son annonce s’inscrivait dans « la démocratie des consultations. »
Une « démocratie des consultations » qui n’en finit plus
Mostapha Ben Jaafer a sans doute jugé bon, par cette intervention, de répondre à une lettre adressée par le SNJT, l’INRIC ainsi que le Le Syndicat général de la culture et de l’information relevant de l’UGTT, le 25 mars dernier aux trois Présidents. Il y était question des « manœuvres dilatoires et les tergiversations » du Président et de ses conseillers, de l’ingérence de la Troïka dans le dossier et du risque d’une composition non conforme de la HAICA.
Ainsi Kamel Labidi de l’INRIC juge que « nous sommes toujours dans un feuilleton de très mauvais goût qui dure depuis des mois. A chaque fois un conseiller ou un porte-parole de la Présidence annonce la création de la HAICA et à chaque fois elle est reportée. Il en va de la crédibilité de la Présidence et du Président de la République d’arrêter ceci. » Un Président qui ne se décide pas car il ne serait pas seul à prendre les décisions.
En effet il semble que le parti Ennahdha pose un veto pour certaines personnalités qu’il ne souhaite pas voir figurer au sein de la Haute autorité.
A ces attaques un conseiller de la Présidence répond qu’il n’y a aucune négociation politique en cours pour le choix des candidats et ajoute que la lenteur du processus est dûe à la volonté du Président de réussir à créer un consensus entre les parties prenantes aux nominations.
La Présidence aurait donc choisi de donner du poids à la voix des différentes parties prenantes. Pourtant en décembre dernier la Présidence semblait plutôt vouloir jouer cavalier seul et appliquer une lecture large de l’article 47 qui donnait plus de poids à la décision du Président.
Ainsi il avait sollicité des listes de candidats de parties non mentionnées dans l’article 7 relatif aux propositions de candidature.
A l’époque cette nouvelle faisait polémique. Nejiba Hamrouni, du SNJT expliquait d’ailleurs qu’il y avait 18 candidats proposés au lieu des 9 prévus par la loi et que ces candidats n’auraient pas tous été proposés par les instances définies par le décret-loi 116.
Prés de quatre mois plus tard les négociations semblent toujours en cours et ces retards et rendez-vous manqués qui s’accumulent ne sont pas du meilleure effet. Kamel Labidi, lui, s’interroge surtout quant à l’efficacité du futur présidente de l’autorité : « Nous espérons que le Président prendra ses responsabilités et assumera ses prérogatives en nommant un Président de la HAICA qui saura tenir cette instance loin des intérêts politiques et économiques. »
Car la question de l’indépendance des médias est toujours d’actualité et si des élections doivent avoir lieu à la fin de l’année la HAICA aura un rôle primordial à jouer dans le contrôle de la campagne électorale dans les médias. Les discutions qui entourent sa mise en œuvre, alors que le décret-loi a été voté en novembre 2011, ont pour principal effet de retarder la mise en fonction de cette autorité, que certains considèrent comme n’étant pas le meilleur modèle existant et qui devra sans doute opérer quelques ajustements, une fois en fonctionnement.
cela devient de plus en plus agaçant et frustrant.toutes ses tergiversations et tous ces calculs politiciens ne font que cristalliser l’idée qu’on est en train de jeter les bases d’une nouvelle dictature. la crédibilité des hommes politiques et la confiance des citoyens en leurs politiques s’amenuisent considérablement. l’heure n’est pas au découragement mais à la vigilance.
tout ce manège n’est qu’une volonté,à peine dissimulée,du politique de mettre la main sur tous les organes afin de garantir leur partialité et leur inféodation.drôle de conception de la démocratie.
cette méfiance et cette crainte vis a vis de l’impartialité de tels organes(médias ou justice) traduisent une volonté de garder le pouvoir quitte à recourir à des méthodes déloyales.cette mentalité trouve son explication dans les déclarations de ghanouchi “mouch mathmoun” et dans la charge de hamadi jbali contre l’élite de ce pays.ils n’arrivent pas à concevoir une impartialité de la part d’une élite jugée francophone et non acquise à leur idéaux.
une volonté hégémonique manifeste qui n’a rien à avoir avec l’esprit de la démocratie.
[…] qui dérange. En témoigne la position hostile de Rached Ghannouchi vis-à-vis de la HAICA dont le lancement a été empêché au lendemain de l’avènement de la Troika au pouvoir. Ainsi, dans une interview […]