Certaines associations de l’immigration tunisienne ont publié un communiqué dénonçant des «provocations, insultes et violences verbales» prétendument commises à leur égard par des militants du Front Populaire IDF lors de la manifestation du 1er mai à Paris.
Ce communiqué ne dévoile pas la teneur des supposées «insultes et violences verbales» et omet de mentionner que le cortège «unitaire» conduit par ces associations, incluait également des partis politiques tunisiens dont le plus visible était Nidaa Tounès, le parti de Béji Caïd Essebssi.
Les slogans scandés par des militants du Front Populaire, ne constituaient aucunement une soi-disant «agression» des militants associatifs, mais se voulaient une démarcation à la fois des islamistes au pouvoir et de Nidaa Tounès (لا سبسي، لا جبالي، ثورتنا ثورة زوالي / Ni Sebssi, Ni Jebali, notre révolution est celle des démunis…).
Il serait opportun de se demander à qui profite la tentative de diabolisation du Front Populaire, sachant que plusieurs responsables d’associations, signataires de ce communiqué, sont aussi des responsables de partis membres de la coalition «Union pour la Tunisie».
Un cortège unitaire, mais avec qui ?
D’un point de vue organisationnel, le Front Populaire – IDF tient à préciser que sa décision de tenir son propre stand, en marge de la manifestation du 1er mai, a été arrêtée depuis plusieurs semaines. L’initiative d’un cortège «unitaire» évoquée par le communiqué, n’a été lancée que quelques jours avant le 1er mai.
Mais fondamentalement, le FP-IDF ne pouvait défiler le jour de la fête des travailleurs aux côtés de forces politiques dont les orientations s’inscrivent dans la lignée authentique des programmes imposés par les institutions monétaires et financières internationales, lesquels programmes ont dicté des choix de société avilissant notre pays et ruinant notre économie. Nous nous opposons, comme nous l’avons toujours fait, à une «prétendue» unité qui s’apparente à une mascarade qui dénature la lutte du peuple tunisien.
Des alliances oui, mais sur quelle base?
En France comme en Tunisie, le Front Populaire, défend un projet de société fidèle aux objectifs de la révolution. Notre peuple ne doit pas être soumis au chantage qui lui impose une configuration bipartite entre Nahdha et Nidaa Tounès, comme seuls et uniques alternatives politiques, surtout que l’expérience a démontré que ces deux forces sont prêtes à s’allier quand leurs propres intérêts l’exigent.
La supposée «lutte» contre les dérives liberticides du gouvernement de Nahdha ne peut se réduire à de vaines paroles. Faut-il rappeler que, après l’assassinat de notre camarade Chokri Belaïd, ce sont Nidaa Tounès et ses alliés qui se sont empressés de tendre la main à Nahdha, alors que le Front Populaire et la coalition politique et civile revendiquaient un congrès de salut national sur la base d’un programme d’urgence.
Les mêmes voix promeuvent aujourd’hui le pseudo-dialogue lancé par Marzouki dans une tentative désespérée de desserrer l’étau autour de la Troïka en crise.
Contrairement à certaines insinuations, les initiatives lancées par le Front Populaire adhèrent à une véritable dynamique unitaire et rencontrent un succès grandissant parmi les forces politiques et la société civile en Tunisie: Congrès de salut national, Conférence nationale contre la violence…
Malgré les nombreuses tentatives de marginalisation et de diabolisation, le Front Populaire connait une adhésion populaire croissante.
Paris, le 7 mai 2013
Front Populaire de Tunisie – Coordination Île de France
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