Dans la phase d’incertitudes, de contraintes et d’angoisses que nous vivons, tout est remis en cause. La famille, l’éducation, la culture, la religion, rien n’échappe à cette fermentation générale qui semble conduire toute chose vers son point d’ébullition afin que tout apparaisse au grand jour.

Dans la phase d’incertitudes, de contraintes et d’angoisses que nous vivons, tout est remis en cause. La famille, l’éducation, la culture, la religion, rien n’échappe à cette fermentation générale qui semble conduire toute chose vers son point d’ébullition afin que tout apparaisse au grand jour. Notre époque, à nulle autre pareille, secoue vigoureusement l’ensemble des institutions humaines pour faire apparaître tout ce qu’elles recèlent d’erreurs et par là réveiller les esprits pour qu’ils se ressaisissent et cherchent enfin à comprendre la gravité, l’importance et le sens de l’époque qu’ils traversent. Cette main invisible n’épargne aucune possibilité pour nous aider à nous réveiller. Elle nous oblige, en toute justice, à récolter ce qu’à travers les siècles nous avons semé, pour nous permettre de discerner ce qui a été formé convenablement de ce qui fut erroné. La nature des récoltes correspond exactement à celle des semailles.

Il nous revient donc de regarder lucidement notre époque, sans nous leurrer, pour saisir ce qu’elle veut nous apprendre et nous faire comprendre à travers les expériences vécues qu’elles nous oblige, en toute justice, à vivre.

Les chercheurs sincères constatent les dérives sur tous les plans et sont en quête de réponses capables de les sortir de l’impasse où notre monde semble s’être engouffré. Depuis longtemps, de toutes parts, des discours et des publications proposent des solutions qui se sont toutes révélées inadaptées. Constatant cette désorientation généralisée génératrice d’angoisse, de désordre et de confusion, beaucoup se réfugient dans la religion, d’autres dans les vertiges des plaisirs. Sans pour autant trouver ni les uns et ni les autres un apaisement réel et durable. S’il ne veut pas sombrer dans l’angoisse ou s’étourdir en s’adonnant à la jouissance, l’individu est aujourd’hui obligé de chercher à se situer par rapport aux événements et de trouver un sens à la vie. La fuite en avant ne résout rien, et chacun est obligé, un jour ou l’autre, de se retrouver face à lui-même et de constater son ignorance face aux questions fondamentales de la vie, face à la conscience de sa propre existence dont il n’est pas l’auteur, dans un monde qui s’est fait sans lui.

Les religions n’étanchent pas la soif de compréhension des chercheurs qui n’y trouvent le plus souvent que dogmatisme, conservatisme primaire et rigidité. Partout, les discours religieux évitent soigneusement d’encourager les esprits humains à la recherche libre et indépendante, à la compréhension profonde du sens des choses et à l’examen rigoureux des concepts. Au contraire, on veille scrupuleusement à les maintenir endormis et à les empêcher de prendre leur essor et cela sous des prétextes fallacieux et divers. Or, seul le réveil de l’esprit permettra de trouver les solutions aux graves et nombreux problèmes devant desquels nous nous débattons depuis longtemps, sans trouver de réponse.

Dans nos pays, un grand et profond désir d’authenticité se manifeste de plus en plus. Malheureusement, souvent sous des formes erronées. Désir ô combien légitime quand on pense à toutes les difficultés que chacun d’entre nous vit, à l’exil et dans notre propre patrie, souvent dans la solitude, l’incompréhension, le rejet ou le mépris. Quand ce n’est pas dans la haine. Et pourtant, lequel d’entre nous n’a pas désiré avec nostalgie un peu de consolation en pensant au passé de notre peuple ou en se remémorant la voix du muezzin entonnant la belle sourate “Er-rahman” à l’heure du crépuscule enveloppé des magnifiques couleurs du ciel de notre patrie.

Notre peuple, malgré des dérives, a essayé de propager à travers son savoir spirituel le respect d’autrui, la justice, l’authenticité et la fraternité. Mais ce fut autrefois, aux temps où avec un esprit éveillé, de courageux chercheurs voulaient aider sincèrement. Ce temps là est révolu depuis longtemps. Ils voulaient apporter aux autres ce qu’ils avaient de plus précieux afin qu’en le mettant à profit ils puissent eux aussi accéder au bonheur. Ils n’y avaient chez les authentiques chercheurs d’autrefois aucun désir d’exploitation. Ils méprisaient candidement les convoitises matérielles. Ils ne voulaient rien prendre aux autres, mais simplement donner. C’est grâce à eux que l’islam s’est répandu aisément. Il fut compris à travers leur sincérité. Ils en firent l’un des savoirs spirituels qui s’est répandu avec le moins d’injustices durant les trois derniers millénaires que l’histoire contemporaine connaît bien. Par leur conviction désintéressée il fut accepté simplement.

Bien sûr, la racaille apparut rapidement, et dans le dos ces vaillants esprits libres, elle provoqua des dérapages et des débordements. À la liberté, se substitua, à travers la passion du pouvoir, le désir vaniteux de se faire valoir et la volonté d’occuper le terrain pour obtenir des avantages, la rigidité. L’incapacité de vivre sincèrement le savoir spirituel comme il convient simula la libre conviction et l’authentique piété pour ne pas être démasquée et rejetée. De même les religieux d’aujourd’hui s’abritent peureusement et rigidement derrière les dogmes, craignant un savoir vivant qu’ils ne peuvent suivre et encore moins expliqué. Cela détourna le mouvement ascendant pour l’entraîner vers les bas fonds de l’hypocrisie de la piété simulée et de la spiritualité déguisée. Spiritualité et piété qui ne peuvent être authentiques que dans la liberté de l’esprit et la conviction personnelle indépendante.

Dans le domaine matériel, les intellectualistes aussi ne firent que simuler la véritable compréhension malgré des contradictions dans lesquelles ils se trouvaient. Ils réussirent à faire croire qu’ils défendaient la liberté d’esprit, mais cultivèrent le libertinage nécessaire aux manifestations de leurs vices. La racaille se comporte toujours de la même façon. Seule les formes de l’activité changent. Comment peuvent-ils défendre la liberté alors qu’ils sont eux-mêmes intérieurement soumis. Pour apporter la liberté aux autres, il faut d’abord être libre soi-même sinon on ne peut savoir ce qu’elle est réellement. C’est donc des ignares convaincus de leur savoir qui prirent la relève après que le dynamisme,l’enthousiasme et la sincérité des premiers propagateurs furent simulés par une majorité vulgairement utilitaristes qui se hâta de dévoyer le savoir initial pour en faire un produit qui convient à ses désirs. Les abus apparurent rapidement ainsi que les dérapages que nous déplorons aujourd’hui. Alors naturellement, la décadence ne se fit pas attendre.

Aujourd’hui, cette même vision domine dans nos pays, comme d’ailleurs dans tous les autres pays. Elle est celle d’une majorité écrasante comme on peut facilement le constater à travers ce qui se passe chez nous. Au cours des siècles, les notions s’altérèrent progressivement. Constatant les dérives décadentes, des responsables se sont cramponnés aux traditions et aux dogmes espérant sauver ainsi ce qui pouvait encore l’être. De l’esprit premier, il ne subsista rien ou presque. De toute façon, la racaille n’était pas disposée à se laisser imposer quoi que ce soit qui puisse amoindrir ou entraver ses jouissances. Et elle était au pouvoir. La vision platement matérialiste et vulgairement utilitariste submergea tout, même l’interprétation des connaissances spirituelles. Vision totalement contraire à l’islam premier. Depuis, les mêmes conceptions sont récitées par les religieux dont la véritable mission est justement d’enseigner le contraire. Même des califes se sont permis de déformer l’esprit authentique de l’islam. Seul le valeureux et loyal Omar fut entièrement respectueux de la volonté du prophète. La masse qui suivait toujours aveuglément fut ainsi conduite par les uns et les autres dans un labyrinthe d’où aucune âme ne pouvait s’échapper.

De nos jours, en réagissant à une telle situation les intellectualistes rejètent tout en bloc. Ils sont trop peu capables pour se rendre compte que ce ne sont pas les justes interprétations de l’islam que les religieux d’aujourd’hui propagent et représentent mais la religion musulmane, celle que leur caste a façonnée à travers les siècles en institutionnalisant le savoir spirituel initial. Ils sont trop engourdis pour différencier le savoir spirituel de son institutionnalisation qu’est la religion. Il y a un gouffre entre le savoir spirituel initial et la religion actuelle.

Par le désir de puissance, la passion du pouvoir, le désir se faire valoir ou l’avidité des honneurs terrestres, la position sociale et l’acquisition du confort, les humains ont toujours et partout institutionnalisé le savoir spirituel pour en faire une religion, une pratique contrôlable source de hiérarchies susceptibles de procurer des avantages sous une forme ou une autre. Ils n’ont jamais durablement, dans aucune partie du monde, conservé le savoir spirituel libre de déformations et de rigidités pour le transmettre aux générations suivantes tel qu’ils l’ont reçu. Dans les cas les plus favorables, la lettre fut conservée, mais l’esprit, le sens profond, fut toujours déformé.

Le besoin de réaliser notre genre, celui de l’Arabe, de l’amener à son plein épanouissement, ce besoin d’authenticité se trouve aujourd’hui périlleusement acculé. Souvent, les médias nous identifie à ce qui est rétrograde et violent sans chercher à comprendre la nature profonde de notre culture, ou l’interprètent au travers des prismes déformés des conceptions intellectuelles bornées. Dans certains cas on y perçoit même de la haine. Souvent des ignares se permettent de se prononcer sans avoir réfléchi au sens profond des choses pour comprendre les causes du déraillement. D’ailleurs, même s’ils le voulaient sincèrement, ils en seraient incapables à cause de leur paresse d’esprit et de leur soumission à l’intellect terrestre. Et puis pourquoi ne se permettraient-ils pas d’ironiser quand on constate que nos propres penseurs et religieux sont eux-mêmes incapables d’une telle réflexion, qu’ils n’ont pas de compréhension réelle et complète et répandent des interprétations illogiques et niaiseuses.

Il est à présent urgent pour chacun d’entre nous de découvrir ce sens profond. L’intensité croissante des événements qui nous assaillent nous pousse à chercher pour trouver ce sens et ainsi maîtriser le devenir de notre identité individuelle et collective. Obtenir la réponse aux questions fondamentales est une exigence d’une urgente nécessité. Ces réponses n’ont jusqu’ici été fournies ni par la science ni par les religions.

Pour mieux comprendre, analysons certaines pratiques mises en place par notre prophète, et cherchons naturellement à les comprendre sans préjugés et sans dogmatisme pour aboutir à la découverte objective, sans idées fantaisistes ou préconçues, du sens profond de ces pratiques. Considérons le rituel de la prière. Les ablutions précèdent ce rituel. Leur sens est premièrement une propreté corporelle que chacun se doit d’avoir en entrant à la mosquée qui est censée être le lieu d’adoration du Très-Haut. On comprend bien qu’un menuisier couvert de sciure de bois, ce qui n’a rien de dégradant, doive se dépoussiérer. Outre cette l’hygiène nécessaire, les ablutions sont une gestuelle qui incline l’âme à laisser derrière elle “la poussière du monde” que sont les préoccupations terre à terre, pour se préparer à s’élever dans le recueillement. Mais il est clair aujourd’hui qu’une personne propre qui sort d’un bureau climatisé n’en ait nullement besoin. De même celle qui vient de prendre une douche. Il est donc complètement faux de s’arrêter définitivement à cette seule pratique étant donné qu’elle est naturellement subjective.

Le rituel de la prière mis en place par le prophète fut remarquable en son temps. Il avait convenablement dosé les différentes attitudes pour aider l’être humain à mieux s’ouvrir naturellement à la bénédiction des hauteurs lumineuses. N’oublions pas que les gens d’alors étaient ignorants de l’authentique vie de l’esprit. Leur entendement spirituel était très limité. Il l’est encore aujourd’hui malgré leur développement intellectuel, puisque l’activité de l’intellect n’a strictement rien à avoir avec celle de l’esprit. On peut être très sagace intellectuellement et même temps très borné spirituellement. C’est d’ailleurs souvent le cas.

En se prosternant corporellement, c’est l’âme qui est censée se prosterner devant son Créateur en signe de soumission à la Volonté divine. Soumission qui a, en réalité, un tout autre sens que celui qu’imaginent les ignares convaincus d’avoir tout compris. Nous le verrons plus loin.

La personne qui vit sincèrement ce qu’elle fait éprouvera alors les intuitions correspondantes susceptibles de susciter la liaison avec les plans lumineux d’où elle reçoit la force qui l’aide à s’élever et à s’affermir spirituellement. Ce progrès spirituel permet de s’ouvrir de plus en plus à la force d’un savoir plus vaste, de l’éprouver intérieurement et de voir se fortifier son aspiration à la noblesse, à la liberté de l’esprit et à la pureté. Cette ouverture élargit d’autant l’horizon de l’entendement de l’individu par l’intensification simple et naturelle, sans exaltation, de son aspiration. Mais combien sont aujourd’hui réellement capables d’une telle ouverture simple et naturelle. Pour la plupart, seule une profonde douleur ou une grande joie parviennent encore momentanément à provoquer une ouverture intérieure par le desserrement momentané de l’emprise de l’intellect.

La limitation de la capacité réelle d’entendement, que seule la vitalité de l’esprit peut surmonter, ne permet pas de comprendre le sens profond des choses que l’intellect est porté à nier du fait de la limite à laquelle il se trouve soumis. Il ne peut y croire puisqu’il ne peut en faire l’expérience vécue. Il la tient donc pour inexistante, comme étant simplement la conséquence du besoin qu’a l’homme d’essayer de surmonter son angoisse existentielle, “une consolation intéressée”(Marx) ou “des illusions infantiles”(Freud). Les cogitations intellectuelles lui paraissent alors le summum de l’activité humaine.Il ne peut que ramper à même le sol dans le labyrinthe des conceptions intellectuelles dont il ne peut trouver l’issue tant qu’il ne se sera pas élevé au dessus de ce labyrinthe pour le regarder d’en haut et reconnaître ainsi clairement tous les détours, les impasses et les issues. Or, cette élévation ne peut se faire que par le réveil de l’esprit.

Il est évident qu’un niveau ne puisse varier de lui-même. Il faut pour cela une intervention extérieure. Seul l’activité de l’esprit peut donc permettre de hisser le niveau de l’entendement imposé par l’intellect. Pour beaucoup l’exaltation chimérique, par ses effets grotesques, vient renforcer leur conviction dans le bien fondé d’une activité exclusivement l’intellectuelle. En constatant toutes les incohérences, les raisonnements inconsistants et illogiques des croyants, on préfère à juste titre se tenir loin des fantasques. L’absence de recherche sincère fait confondre la ridicule attitude des prétendus croyants avec l’authentique recherche spirituelle dont on se détourne définitivement pour tomber dans les griffes de l’intellect et de la paresse de l’esprit dont on ne peut plus alors soupçonner la platitude.

Les intellectualistes et les religieux ne cessent ainsi de se rendrent service mutuellement. Un bien mauvais service. Les uns rejoignent le rang des intellectualistes à cause de l’attitude repoussante des prétendus croyants et les autres se jettent dans les bras des religieux à cause de la froideur et de l’égoïsme de l’intellect dont ils perçoivent, en partie mais sans pouvoir l’expliquer, la limitation.

Il ne vient pas à l’idée que cette foi aveugle affichée souvent fièrement n’a rien à avoir avec la spiritualité authentique qui, elle, nécessite une compréhension totale. Que la foi aveugle s’oppose à l’évolution promotrice voulue par la Volonté divine qui favorise toujours la progression des esprits rigoureux, logiques et pondérés qui cherchent sincèrement. Que ces croyants ne représentent uniquement qu’eux-mêmes ou leur religion, qu’ils ignorent l’esprit de l’islam initial qu’ils ne connaissent pas et qui a peu de points communs avec celui de la religion musulmane d’aujourd’hui.

Ni les uns, ni les autres n’ont cherché sincèrement à comprendre avec un esprit éveillé le savoir spirituel que le prophète a enseigné et saisir par là l’indispensable extension des connaissances objectives de l’islam. Certains penseurs ont ressenti justement le besoin urgent de dépasser les limites du moment, mais l’engourdissement spirituel ne leur permit pas de trouver la bonne voie.

L’impérieuse exigence d’aller au-delà du seuil devant lequel se tenaient les religieux et qu’ils ne parvenaient pas à dépasser ne se concrétisa pas par la recherche authentique des lois de la création, ce qui aurait justement permit de dépasser ce seuil avec assurance et ainsi éviter la décadence.

Par ce discernement d’un progrès urgent, ils s’arrogèrent le droit de tout rejeter, s’imaginant ainsi éviter de perdre davantage leur temps dans cette impasse. Ils rejetèrent tout en bloc, l’enfant avec l’eau du bain.

S’ils s’étaient donné la peine de chercher sincèrement, avec l’esprit et non avec l’intellect, ils seraient parvenus à saisir la portée réelle du savoir de L’islam initial, ses limites et son étendue. Ils auraient alors naturellement vu la nécessité de découvrir, à partir de la compréhension cette base acquise, les connaissances objectives et universelles du niveau immédiatement supérieur. Ces dernières auraient ouvert la voie d’une progression plus poussée menant à un autre niveau de connaissances objectives encore plus vaste. Et ainsi de suite. L’évolution se serait poursuivie naturellement sans discontinuité de degré en degré évitant la stagnation et la décadence.

La part des connaissances objectives de l’islam est certes limitée mais elle constitue une bonne base pour poursuivre l’évolution et le progrès indispensables. Quand aux connaissances subjectives plus nombreuses, elles doivent naturellement être adaptées et donc transformées. Mais leur nouvelle forme ne peut être trouvée, expliquée et appliquée que sur la base du savoir des connaissances objectives nouvellement acquises.

Tous les sages de l’humanité ont bâti à partir du niveau atteint par leur peuple et sur la base de ses connaissances et de ses aptitudes, donc de sa culture. Ils oeuvraient à étendre les connaissances objectives existantes par la recherche des lois objectives de la création. Puis ils transformaient les connaissances subjectives grâce au nouveau savoir qui permettait de donner des explications logiques et rigoureuses, satisfaisant le cœur et la raison, concernant la nécessité de ces changements.

C’est uniquement de cette façon que le peuple reste enraciné dans sa culture sur la base de laquelle il progresse et qu’il fait progresser en retour. L’importation de concepts étrangers, mêmes justes, est inefficace, frustrante, entravante et souvent destructrice. Ceux qui agissent ainsi prouvent leur ignorance des authentiques lois de la vie et leur absence de sincérité dans le désir de vraiment comprendre la nature de leur peuple et de l’aider. Leur précipitation à vouloir implanter des conceptions étrangères sans transition, alors qu’une base à partir de laquelle on peut construire existe déjà, démontre qu’ils ne respectent pas la nature de leur peuple, qu’ils sont convaincus de leur propre incapacité à entièrement comprendre par eux-mêmes le sens profond des choses, ainsi que leur soumission aux passions qui motivent leur détermination à vouloir, à tout prix, guider autrui sans en être capables à cause leur soumission à l’intellect terrestre.

Tout le monde ressent le malaise que provoque cette façon d’agir erronée, mais l’absence de compréhension oblige aux conclusion faciles : le refus de la nouveauté s’expliquerait, selon eux, par une sentimentalité populaire chauvine. Alors que le peuple ressent très justement qu’on le dépouille de ce qu’il est.

Les intellectualistes ambitieux sont tout aussi dangereux que les religieux dogmatiques.

La connaissance des lois divines, lois cosmiques, lois naturelles, lois de la création, ou lois de la vie, peu importe la désignation, permet de pouvoir saisir le sens profond de la prière et de le mettre à profit. Elle permet sur une base logique satisfaisant à la fois le coeur et la raison d’obtenir à travers l’expérience vécue la conviction salvatrice permettant de dépasser la foi aveugle des prétendus croyants et le scepticisme nihiliste des matérialistes.

Est parfait ce qui est tel qu’on ne saurait rien imaginer de supérieur, ni lui apporter d’amélioration. Par définition, on ne peut rien ajouter à la perfection. Dieu étant parfait nous ne pouvant rien lui apporter. Nos prières et nos louanges ne peuvent enrichir son Être qui est la Plénitude Absolue. Alors, pourquoi nous demander de L’adorer, de Le remercier, de nous informer de Sa Volonté et de Lui obéir. Quel intérêt avons-nous à le faire ? Un intérêt vital !

Nous vivons dans Son oeuvre. En rendant hommage à la splendeur et à l’intelligibilité de cette oeuvre, en admirant sa beauté et sa richesse ainsi que son ingéniosité, nous entrons en liaison avec ses splendeurs et nous pressentons la grandeur du Maître d’oeuvre. Notre esprit s’en trouve vivifié, enrichi et élevé.

Le fond de notre moi est une parcelle détachée de l’Irradiation divine. Nous l’avons reçu en don afin d’édifier sur cette base rayonnante une personnalité mûre et autoconsciente. Nous lui devons donc la vie.

Dieu n’a pas fait seulement surgir le mouvement et la vie. Il les entretient aussi en fournissant l’énergie nécessaire.

Voilà des raisons de la plus haute importance, capitales mêmes, pour motiver et déclencher notre reconnaissance et notre insertion volontaire dans le mouvement ascendant.

Sur terre, il est de bon ton de remercier ceux qui nous ont rendu service. Face à Dieu qui a tout donné et qui continue de le faire, une politesse à fleur de lèvres serait évidemment déplacée. Et de toute façon nous ne pouvons rien Lui donner.

Pourtant nous avons intérêt à le remercier non pas seulement avec des paroles, mais en intuition, du fond de notre être. Dans la création le déroulement des processus, c’est à dire l’activité des lois, est si merveilleusement agencé que nous bénéficions sur le champ du fruit de nos actes de bonne volonté et de chaque aspiration vers le bien. Lorsqu’en un élan spontané de gratitude et de joie de vivre notre esprit s’élève, cherche et trouve la liaison avec les plans lumineux, par ce contact il reçoit infailliblement lorsqu’il essaie de donner, de se donner.

Le contentement serein, la paisible joie de vivre et le bonheur d’exister sont donc les plus belles prières agréables à Dieu. Nous pouvons donc être constamment en prière en étant simplement heureux. Un tel bonheur permet de ressentir une joie pleine de gratitude et d’éprouver les effets merveilleux des radiations issues des hauteurs lumineuses qui comblent notre esprit, le vivifient et l’élèvent. Notre horizon s’en trouve automatiquement étendu. Il n’est donc pas nécessaire de pratiquer un rituel particulier pour prier de la bonne manière.

Mais pour saisir ces notions et devenir capables d’en éprouver par l’expérience vécue toute la portée, notre esprit doit réaliser l’ouverture et la liaison avec les plans lumineux qui lui permettent de s’élever, d’élargir sa capacité d’entendement et de hisser ses volitions à ce niveau de compréhension. Or, une telle compréhension ne nous tombe pas du ciel, il nous faut l’acquérir par nos efforts personnels à travers l’expérience vécue. Ne peut donc vraiment l’appréhender que celui qui, par ses efforts personnels, l’a acquise ou se trouve sur le point d’y parvenir. Plus il se trouve engagé et avancé sur ce chemin, plus il lui est facile de comprendre ces notions.

Pour obtenir le baccalauréat, les très jeunes élèves doivent d’abord apprendre à lire, écrire et compter. C’est seulement à travers des efforts et de nombreuses années d’études qu’ils deviennent capables de saisir des choses incompréhensibles pour eux à l’école primaire. Ce cheminement est indispensable à l’acquisition de capacités nécessaires à une compréhension plus élevée. Au fur à mesure de l’avancement de leur apprentissage, leurs méthodes et leurs pratiques d’étude évoluent et s’adaptent aux exigences du nouveau niveau atteint.

Il en va exactement de même dans le domaine spirituel pour la formation d’une personnalité forte et autoconsciente et la connaissance des lois de la vie. La compréhension de l’activité de l’esprit, le développement des qualités et vertus sont soumis aux mêmes lois, entre autres, la loi du mouvement, la loi de l’évolution, la loi de l’attraction des affinités et la loi de la réciprocité des effets.

La prière ne fait pas exception. Pour parvenir à la saisir pleinement il faut un jour commencer. Le prophète a mis en place un rituel parfaitement adapté au niveau du peuple. Cette pratique permettait de hisser progressivement l’esprit des chercheurs sincères à un stade plus élevé où l’horizon de l’entendement est plus vaste. À ce nouveau niveau, les conceptions et les pratiques doivent alors progresser pour être adaptées à l’étape nouvellement atteinte. Le rituel déterminé n’est qu’une forme destinée à contenir un fond qui lui est essentiel. Le prophète connaissait les lois de la Volonté divine et il était capable de prier simplement par l’intuition, sans paroles, en toute gratitude. Il ne pouvait sans transition transmettre la profondeur des processus, qu’il comprenait très bien, aux gens de son temps. Il adapta les pratiques à leur niveau. Il passa certaines choses sous silence, comme le savoir concernant la réincarnation. Seule une simple mention en fut donnée au verset 28 de la sourate “La vache”. Il savait pertinemment qu’un cheminement indispensable devait d’abord amener chaque individu progressivement à un meilleur entendement. Et que l’application approfondie et sincère de son message permettait avec le temps l’évolution adéquate.

Mais de nombreuses déformations au sens initial furent opérées en dépit de la clarté du texte. Ibrahim (Abraham), par exemple, nous est présenté comme un croyant qui rejeta l’idolâtrie pratiquée par sa tribu en respect à la Volonté du Très-Haut. C’est cet événement que commémore la fête de l’Aïd el Kébir. Mais Ibrahim vivait dans une tribu qui adorait plusieurs dieux auxquels des sacrifices étaient faits pour obtenir leur approbation et leur soutien.Ils immolaient parfois leurs propres enfantsensigne de vénération et d’adoration. Ibrahim ne connaissait pas l’existence du Dieu unique. Il ne pouvait donc pas agir selon Sa Volonté quand il a refusé d’immolait son fils. La désobéissance d’Ibrahim aux pratiques de son temps prouve le réveil de son esprit dont la sensibilité et l’amour ne lui permirent pas ce sacrifice. Il ne pouvait admettre pareille injustice. Il avait suffisamment évolué intérieurement pour être capable de ressentir par lui-même ce qui est juste et d’imposer les vues de son esprit à son l’intellect dont il reconnaissait le conformisme, l’insensibilité et la platitude. C’est précisément le contraire de ce qu’on nous enseigne. C’est par sa désobéissance et non par sa soumission aux pratiques terre à terre de son temps qu’Ibrahim fut élu en tant qu’esprit éveillé aspirant à la justice et reçut l’appel du Très-Haut. Et les interprétations actuelles vont même plus loin. Elles présentent Dieu comme étant imparfait.

Malheureusement la part dynamique de l’esprit du savoir spirituel initial fut complètement dévoyée. La platitude et le dogmatisme occupèrent le terrain. Ils passent aujourd’hui pour l’authentique spiritualité dans un cercle vicieux généralisé, jusqu’a présent indestructible. Les “cheikhs” ne manquent pas une occasion pour renforcer davantage la soumission aux dogmes. Ils ont déformé le sens profond pour atteindre leurs objectifs et conserver un semblant de cohérence. De nombreux fondements de leur doctrine étant illogiques, seuls des illogismes peuvent encore venir s’emboîter sur leurs constructions. Ce qui n’augure rien de bon.

Islam veut dire “Soumission à la volonté divine”. La résonance harmonieuse de ce mot dans la très belle langue arabe ainsi que sa vibration lumineuse attestent de la justesse de l’intuition du prophète lorsqu’il le donna à notre peuple. L’intuition que veut susciter ce mot est une aspiration à la recherche active et à l’accomplissement dans le sens de la Volonté divine. Elle est totalement opposée à l’esprit avec lequel le musulman d’aujourd’hui cherche à réaliser sa vie spirituelle.

Voila pourquoi, à notre époque, les musulmans en général et les “cheikhs” en particulier ne peuvent honnêtement se réclamer de l’authentique enseignement du prophète. Ils s’opposent fondamentalement à l’esprit de cet enseignement même s’ils en ont conservé la lettre. Pour bien comprendre les conséquences de cette opposition horrifiante, il faut discerner le soutien que les intellectualistes apportent aux religieux dans l’égarement généralisé actuel et entravent ainsi tout réveil joyeux.

Pour ne pas faire trop de digressions, évitant de nous attarder sur les nombreuses contradictions dans lesquelles se débattent en une incroyable aisance les intellectualistes. Mais citons en une rapidement : les découvertes en astrophysique ont établi un âge pour l’univers aux environs de 15 milliards d’années. L’univers a donc eu un début. Les affirmations, il y a plus de 2000 ans, des atomistes grecs (Démocrite, Lucrèce, Épicure …) qui ont été les premiers à fonder le matérialisme athée, que la matière est incréée, éternelle et impérissable se révèlent fausses grâce aux découvertes scientifiques. Puisque l’univers a eu un début, la matière n’est donc pas éternelle. Sa disparition dans les trous noirs prouve qu’elle n’est pas impérissable. Elle a donc été créée. Et “s’il y a une horloge, il faut bien qu’il y ait un horloger” comme le disait si bien Einstein.

Grâce aux découvertes scientifiques des dernières décennies, le matérialisme est devenu une théorie insoutenable. À ce stade, seuls le panthéisme et le monothéisme peuvent encore avoir un sens. Laissons pour d’autres circonstances la critique du panthéisme.

Ce n’est là qu’une contradiction, parmi plusieurs, des matérialistes. Croyez-vous que cela les dérange ? Pas du tout !

Heureusement pour beaucoup que le ridicule ne tue pas.

Et pourtant de nombreux pseudo penseurs continuent de se réclamer de cette tradition grecque qui est un pilier de la démocratie actuelle.

Mais revenons à l’essentiel. Le prophète voulait enseigner à travers l’islam une soumission active et joyeuse à la Volonté divine. Pour l’homme moderne la soumission est inacceptable. Elle le heurte car il ne veut pas être esclave. Et il a bien sur raison sur ce point. Il veut pouvoir décider lui-même de l’orientation qu’il entend donner à sa vie. Si seulement il le faisait réellement !

Considérons une des lois de la création : la loi de la pesanteur. En la prenant en considération que faisons nous d’autre sinon nous y soumettre. Une personne raisonnable oserait-elle défier cette loi en se jetant du dixième étage ? Non bien sûr ! Elle n’essayera en aucune façon de s’y opposer, au contraire elle la respectera entièrement pour son propre bien. Cette loi est immuable, incontournable et incorruptible. Celui qui s’y oppose s’y fracasse. La prendre en considération dans ses décisions est une marque de bon sens. En tenir compte et la respecter constamment qu’est-ce sinon s’y soumettre. Ceux qui s’y soumettent le plus sont ceux qui peuvent la mettre le plus à profit et par là aller jusque sur la lune. Chose qui aurait été impossible sans le respect intégral et sans condition de la loi de la pesanteur.

Que font la science et la technique sinon de tenir compte des lois de la création et de les utiliser en respectant entièrement leur spécificité. Sans cette soumission aux lois, il ne pourrait y avoir n’y science n’y technique. C’est une soumission active qui n’a rien à avoir avec le fatalisme, la résignation et l’inertie.

Cette soumission active s’oppose au fatalisme du dogmatisme religieux. C’est une meilleure prise en compte des lois de la création que le prophète voulait enseigner.

La vitalité dynamique de l’islam initial n’a rien de commun avec le fatalisme religieux ou la prétention orgueilleuse des intellectualistes qui croient faire preuve de profondeur en ricanant de la notion du mot islam. Cette profondeur n’existe que dans leur imagination. Dans la croyance en la profondeur de leurs façons de voir, les intellectualistes critiquent l’inertie fataliste des religieux et passent ainsi aux yeux de la masse pour les défenseurs de la liberté de l’individu et ennemis des mentalités d’esclaves et de la soumission. La masse engourdie n’y voit que du feu. Elle passe sa vie à répéter ce que quelques ignares ont élaboré dans des contradictions indiscernables aux esprits endormis.

Chacun croit alors avoir parfaitement compris. Les intellectualistes s’imaginent cerner le fatalisme des religieux et ces derniers démasquer l’égarement des impies. Les uns importent des concepts étrangers inadaptés à la nature du peuple, les autres se figent dans des dogmes rigides et inertes qui empêchent tout progrès. Après avoir provoqué ensemble la décadence, ils empêchent toujours ensemble le réveil. Nos pires ennemis sont dans nos propres rangs !

Rechercher les lois de la création, pour les comprendre et les mettre à profit en les utilisant convenablement, c’est à dire en les respectant intégralement, c’est incontestablement se soumettre aux lois divines ou lois naturelles. Elles sont les amies les meilleures pour qui sait les rechercher, les respecter et les utiliser. Elles sont l’expression de la Volonté divine qui favorise partout l’évolution, le progrès et le perfectionnement. Tout prétentieux qui croit pouvoir s’y opposer sera broyé par leur auto activité.

C’est cet esprit dynamique et formateur que le prophète voulait enseigner. En réalité, il avait fait faire au peuple les premiers pas dans la bonne direction en espérant que la sincérité dans la recherche spirituelle amène progressivement l’élargissement de l’entendement de son peuple par la vigueur de l’aspiration à s’élever. Cette évolution de la connaissance des lois de la création aurait amené une meilleure compréhension de son message et une élévation de la culture. Ce qui malheureusement n’eut lieu que pendant une très courte période. La stagnation puis la régression que créèrent les intellectualistes, comme Ibn Rochd (Averroès), et les religieux en place amenèrent la douloureuse décadence. Il n’entrait pas du tout dans les vues du prophète que le peuple reste au même niveau des siècles durant et gardent inchangées des pratiques subjectives. Au contraire, les lois du mouvement et de l’évolution s’opposent à toute stagnation. Or ces lois font partie des lois de la création que le prophète cherchait à enseigner. Il avait montré par son exemple et par les encouragements qu’il prodiguait toujours aux chercheurs, l’importance du mouvement spirituel intérieur et sa concrétisation par l’aspiration à la noblesse et à la pureté dans des réalisations dynamiques au profit du prochain et de la collectivité.

Malheureusement, la désorientation généralisée qui sévit partout à notre époque, et qui est le résultat de l’orientation dans la mauvaise direction par l’intellect astucieux des poteaux indicateurs, maintient la masse dans la fausse croyance, fermement entretenue, du bien fondé des positions respectives du fait de leur généralisation. L’empereur Charles Quint, entre autres, n’avait-il pas justifié la condamnation du courageux et remarquable Martin Luther en arguant qu’un homme ne pouvait avoir raison seul face à des milliers d’autres. Et la démocratie n’a-t-elle pas pour pilier le principe du bon droit du plus grand nombre, comme si la valeur était quantifiable.

Il est à présent urgent de remettre les poteaux indicateurs dans la bonne direction. Il y va de notre survie individuelle et collective. Pour ce faire une recherche approfondie et persévérante est indispensable pour nous sortir de cet océan d’erreurs qui a tout submergé. Sans s’illusionner, loin de l’émotivité déplacée et de l’exaltation vaniteuse, nous devons chacune et chacun entreprendre une recherche sincère des réponses aux questions fondamentales qui attendent toujours d’être résolues. Ce n’est qu’alors que nous pourrons enfin comprendre de façon cohérente et naturelle l’ensemble des processus qui régissent la création et les mettre à profit pour notre intérêt personnel et celui de notre pauvre peuple égaré.

Sans une totale compréhension, nous n’avons pas le droit d’intervenir dans la vie d’autrui pour la transformer. Car nous y implanterons, peut être avec le meilleur vouloir, des erreurs que seule la Vérité peut redresser.

Nous comprenons mieux pourquoi la religion musulmane actuelle n’a spirituellement que peu de choses en commun avec l’islam premier. Seule la forme demeure. Le fait que cette forme est restée quasi inchangée prouve l’absurdité de certaines pratiques. Une forme ne peut lors d’une saine évolution restée la même pendant plus d’un millénaire puisque la loi du mouvement et la loi de l’évolution interpénètrent autant le domaine matériel que spirituel. À moins que ces formes ne soient parfaites ce qui impliquerait que l’état réel, qu’elles se doivent de refléter, est parfait aussi. Ce qui évidemment est à exclure d’emblée. Lors de l’évolution vers le progrès, les formes doivent changer étant donné qu’elles doivent refléter l’état réel de maturité atteint, état qui ne peut demeurer stagnant sous peine de pourrissement.

L’islam des premier temps suscitait le mouvement et incitait à le maintenir et non pas à se cantonner à des pratiques subjectives utiles en leur temps dans un mouvement au rythme bien déterminé mais ne convenant plus au mouvement plus intensifié actuel.

L’islam demande à être bien compris. Compréhension que nous avons complètement perdue malgré notre conviction du contraire. Par contre, il est juste de dire repensons notre religion après avoir bien compris l’islam des premier temps. La constatation des limite du savoir objectif de l’islam ne doit pas empêcher la prise en compte de ce savoir, sa mise à profit et encore moins son extension à travers une recherche spirituelle sérieuse.

La religion islamique actuelle ne représente pas le véritable islam complètement ignoré aujourd’hui et qui demande à être redécouvert. Les quelques uns qui en ont une bonne compréhension ne peuvent être cités à titre d’exemple. Ils ne sont de toute façon pas acceptés. Cette redécouverte doit se faire sur la base des lois de la création, car c’est à partir de ce ces lois que l’islam fut élaboré.

C’est une recherche objective, loin des supputations intellectuelles limitées et des exaltations vaniteuses religieuses, qui permettra d’atteindre l’indispensable compréhension. Or, une recherche objective est toujours logique et rigoureuse mais non soumise aux limitations de l’intellect terrestre. Cette compréhension enthousiasmante nous permettra dans un premier de sortir nous-mêmes de la désorientation pleine d’incertitudes et d’angoisses pour ensuite aider notre peuple à émerger sur un sol solide loin des sables mouvants où il se trouve actuellement. De même, une recherche historique honnête,sérieuse , objective et approfondie doit permettre de redresser les nombreuses erreurs répandues à travers les histoires fantaisistes et les mensonges tissés autour de la vie du prophète. Par exemple, les nombreux mariages que le prophète aurait faits sont une pure invention. En réalité, le prophète ne s’est marié que deux fois. Son second mariage eut lieu après le décès de sa première épouse Khadija. Les déformations opérées sur la vie du prophète avaient toutes un but précis intéressé. On abordera ce sujet une autre fois.

Les ablutions et la forme du culte sont des connaissances subjectives liées aux conditions de l’époque comme les possibilités d’hygiène et de confort en ce qui concerne les ablutions et le niveau spirituel atteint pour la forme du culte. Ces connaissances subjectives nécessaires et utiles à une époque déterminée ne sont pas universelles et ne peuvent donc prétendre à l’immuabilité et l’invariabilité. Bien contraire, elles doivent évoluer pour ne pas se figer et entraîner la régression. Par contre, l’existence d’une Force Suprême et la nécessité d’une liaison à travers les lois de Sa Volonté sont des connaissances objectives universelles. La façon dont on essaie de réaliser cette liaison varie naturellement selon les époques et selon les peuples. Le sens profond de nombreuses pratiques cultuelles et culturelles, comme le ramadan, peuvent être comprises par une recherche naturelle, sincère et persévérante. Voir à ce sujet l’article “Culture” sur les sites suivants : (www.nawaat.org/interactive/articles/fr/mohammed2.html et www.Tunezine.com).

Dans son sens initial, le mot cheikh éveille les notions de sagesse et de noblesse. Malheureusement, la sagacité intellectuelle a remplacé l’authentique sagesse et la rigide apparence de la droiture simule la vraie noblesse. Nous dénions aux “cheikhs” d’aujourd’hui le droit de représenter l’islam initial et encore plus de l’expliquer. Ils ne représentent que la religion musulmane actuelle qui fut élaborée progressivement par leur caste.

Le mot science éveille la notion de savoir et de connaissance objective. Là aussi, malheureusement, la réalité de ce qu’est devenue la science n’a plus rien de commun avec la notion que ce mot éveille. De ce fait, son utilisation est devenu un abus continuel, augmentant ainsi la désorientation. De même, nous dénions aux intellectualistes le droit de représenter la science. Ils ne représentent que le tâtonnement incertain pratiqué aujourd’hui dans toutes les universités du monde et que l’on nous présentent trompeusement comme étant le vrai savoir. Ils ne représentent que la “science” moderne qu’ils ont mise en place à travers les dérives intellectuelles progressives. D’ailleurs, si les intellectualistes possédaient le vrai savoir, la situation sur terre ne serait pas si dramatique.

Les invectives réciproques, que “cheikhs” et intellectualistes se renvoient, créent une cacophonie assourdissante qui occupe tout l’espace. Un appel sérieux qui incite au réveil a peu de chance de se faire entendre.

Les questions fondamentales concernant l’existence du mal, le pourquoi de la création, la prétendue injustice dans les naissances, le but de la vie et tant d’autres n’ont pas été soulevées ici. Elles sont magistralement traitées dans l’œuvre “Dans la Lumière de la Vérité” de Abd-Ru-Shin qui donne sans détours les explications lumineuses complètes, satisfaisant à la fois le cœur et la raison, et comblant, au-delà de toute attente, tout chercheur qui aspire sincèrement à comprendre. Au Message du Graal,”Dans la Lumière de la Vérité” de Abd-Ru-Shin, revient le mérite incomparable d’avoir débusqué la vipère intellectuelle et d’avoir expliqué entièrement l’activité de son poison.

Tout ce qui a été dit sur la religion musulmane peut être repris presque intégralement, à la forme prés, pour les autres religions. Que l’on songe au sabbat chez les juifs, à la résurrection du corps de Jésus et à l’immaculée conception chez les chrétiens, au culte des ancêtres et à l’idolâtrie chez les Chinois, à la métempsychose et à la vénération de certains animaux chez les Hindous etc… Ce sont des déformations opérées par la paresse de l’esprit et la domination de l’intellect sur des enseignements corrects, justifiés et valables en leur temps. Chaque fois le savoir spirituel dispensé fut dévié de son orientation ascendante par une institutionnalisation pour en faire une religion dogmatique et contraignante. Les dignitaires de chaque religion ne manquent alors jamais l’occasion de se présenter comme les gardiens détenteurs du vrai savoir spirituel originel, alors qu’il n’en est rien. La réalité est bien souvent tout à fait à l’opposé.

Dans la vaste remise en cause que nous vivons et qui prépare le monde à venir, toutes les institutions traversent une crise profonde. Les chercheurs récusent les discours tout faits et les formulations stéréotypées qu’il faudrait accepter docilement. À La place d’une croyance imposée et inculquée à travers les dogmes, les prêches et la menace de l’enfer, l’homme d’aujourd’hui aspire à comprendre. Il a besoin d’explications logiques, cohérentes et complètes et il refuse les assertions incompréhensibles qu’il devrait accepter les yeux fermés.

Le cercle vicieux dans lequel se trouvent croyants et incroyants donne le vertige au monde entier. Depuis les formulations matérialistes des philosophes grecs, il y a plus de deux millénaires, les uns et les autres formules leurs arguments et s’affrontent. Les uns veulent prouver l’existence de Dieu et du monde spirituel et les autres qu’ils ne sauraient exister. Malgré l’acharnement déployé aux travers des siècles aucun parti n’a réussi à convaincre l’autre et à faire triompher sa thèse. Pourquoi ?

Simplement parce que les uns et les autres se sont servis d’arguments élaborés par leur cerveau. Or, l’intellect, produit du cerveau, est l’instrument qui nous est donné pour notre séjour terrestre et les nécessités matérielles qui en découlent. Il est certes une merveille, mais seulement dans les limites de ses capacités et de sa compétence, dans le cadre des problèmes matérielles. Tout ce qui est au-delà de ce seuil n’est pas de son ressort. L’intellect n’est pas appelé à comprendre et encore moins à donner un avis sur les problèmes qui le dépassent, tels que l’existence de Dieu et de l’esprit, la survie après la mort ou le sens de la vie. Incapable, de par son origine et son rôle limité, d’approcher ces notions, il est porté à les nier.

Il est donc illusoire de chercher ou d’attendre des preuves intellectuelles pour fonder notre conviction sur le domaine spirituel et l’existence de Dieu.

Aucun enchaînement d’hypothèses rationnelles ne peut démontrer que Dieu existe ou n’existe pas. Dans une question aussi vitale pour chaque être humain, l’intellect est notoirement incompétent et ne saurait servir de base à la foi, à la compréhension de la vie et de sa maîtrise.

L’approche de Dieu et de l’au-delà nous est-elle donc impossible ? Non !

Car l’être humain ne se réduit pas à un corps physique et à une enveloppe extérieure nécessaire sur terre. Il a aussi un esprit. Au fond, il est cet esprit qui représente la vraie personnalité en tant que siège de la conscience, seule partie vivante et immortelle en nous.

La situation planétaire actuelle faite de crises, de tensions, de confusion et d’angoisse représente le reflux karmique de notre passé. Les vaines tentatives pour y remédier prouvent que tout solution exclusivement intellectuelle est à présent impossible. Il ne reste plus aux individus et à la société qu’une seule issue : mettre leur vouloir en conformité avec la Volonté divine, qui repose dans les lois de la création, en donnant la primauté à l’esprit et en replaçant l’intellect à la place qui lui revient, celle de serviteur de l’esprit.

Les grands problèmes humains : mariage, famille, éducation, justice, propriété, travail, paix sociale et internationale ne trouveront leur dénouement qu’en accord avec ces lois inexorables expression de cette Volonté souveraine.

En cette période cruciale faite de profondes incertitudes mais aussi de grands espoirs, tous ceux qui aspirent à une vie meilleure et à prendre en main leur destin ont plus que jamais besoin de connaissances sûres et vérifiables pour guider leur choix afin de profiter en pleine conscience du grand tournant cosmique.

Le Message du Graal, “Dans la Lumière de la Vérité de Abd-Ru-Shin”, cette source extraordinaire de connaissances nouvelles, offre à présent ces informations lumineuses. Le fait de savoir exactement quelle est notre mission, quelles possibilités nous portons en nous, et quel est le but de notre vie donne déjà de la hauteur à notre statut.

Lorsque nous découvrons la mission qui nous a été confiée dans la création et que nous entrevoyons en même temps les multiples aides et forces qui sont prêtes à nous épauler, la somme de ces informations ne peut que nous communiquer une impulsion nouvelle en nous insufflant le courage et la volonté d’un sursaut libérateur.

Nous avons donc intérêt à chercher à comprendre le sens profond de l’islam initial pour en étendre les connaissances objectives et transformer celles qui sont subjectives dans le respect de notre culture. Il faut dépasser aussi courageusement les engourdissements et les dogmatismes religieux pour découvrir de quelle sollicitude nous sommes entourés par tous les aides que la Lumière nous envoie.

Jusqu’à présent, il était très difficile sinon impossible de parvenir à une certitude au sujet des notions clés de notre existence.

Maintenant, tout a changé. Grâce au Message du Graal apporté par Abd-Ru-Shin, tout être humain qui veut sincèrement comprendre, peut acquérir un savoir complet ne laissant dans l’ombre aucune question importante.

Toutes les explications se rejoignent pour donner une image harmonieuse, logique et convaincante de la création, et indiquer la place et la mission de l’être humain.

Jamais encore nous n’avons disposé d’une description aussi globale et cohérente. Évitant tout mysticisme, elle nous est donnée dans un langage clair et simple, accessible à tous.

Alors, profitons-en !