Source :Blog De Mokhtar Yahyaoui
- Non à l’agression des avocats.
- Non à la présence policière dans les tribunaux.
- Non à l’emprisonnement de Maître Mohamed Abbou.
- Non à la visite en Tunisie du criminel de guerre Ariel Sharon.
Tels étaient les slogans adoptés par la dernière assemblée générale des Avocats tenue après l’arrestation arbitraire de Me Mohammed Abbou le 1er mars dernier suite à une opinion exprimée dans un article publié sur le web.
Malmenée ses nombreux avocats et agressée par la police dans l’enceinte même du tribunal y compris leur bâtonnier sans qu’aucun interrogatoire n’a été jusqu’aujourd’hui effectué. Le détenu demeure en prison en dehors de toute procédure digne de ce nom dans des conditions d’une véritable séquestration. Éloigné à la prison du Kef à 200 km de Tunis pour empêcher ses avocats de le contacter. La dernière fois date d’hier un membre délégué par le conseil de l’ordre accompagné de deux avocats se sont vu interdire par l’administration de la prison de le rencontrer.
Un groupe d’une vingtaine d’avocat ont pris l’initiative d’un sit in à la maison des avocats face au palais de justice jusqu’à sa libération. Les manifestations de solidarité et l’affluence de leur collègues et des militants des droits de l’hommes et les représentants de la société civile qui commencent à prendre de l’ampleur pour partager leur action ou pour manifester leur soutien sont en train de donner de l’élan à cette nouvelle forme de protestation.
L’assemblée générale extraordinaire appelée par le conseil de l’ordre vient d’être arrêtée pour le 23 de ce mois d’avril. Mais d’ici là le secteur semble susceptible de connaître beaucoup de rebondissements.
Dans un communiqué “le comite informe tous les confrères et consœurs que le sit- in avec occupation des locaux entamé à la maison de l’avocat ( rue bab Bnet Tunis) continue jusqu’à la libération de maître Mohamed Abbou. Le comité tout en se félicitant du soutien des avocats de toutes les régions de la république pour cette action militante et tout en se félicitant des messages de soutien accrus émanant de tous ceux et celles qui ont été saisis de cette action exprime son entière gratitude à tous ceux qui ont apporté leur soutien à ce mouvement soit par leur présence aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.”
Le comité a préparé une brochure d’une centaine de page sur cette affaire avec des documents attestant la nullité de la procédure et des études détaillées sur le manque de fondement juridique et légal de la question. Le tout étoffé par les nombreux communiqués du conseil de l’ordre, de l’association des magistrats et des ONG nationales et internationales qui ont condamné cette séquestration et demandé sa libération.
Ce nouveau chapitre s’ajoute au dossier de la crise de l’institution judiciaire en Tunisie pour l’accabler d’avantage et donner la mesure de la situation dans laquelle la justice a été réduite dans ce pays.
Mokhtar Yahyaoui
Tunis le 7 Avril 2005
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