© Al-Jazira – Extrait du journal sur l’actualité des pays du Maghreb – 26 août 2008

 
Reporters sans frontières proteste contre le maintien en détention de Tarek Soussi, membre de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP). Interpellé le 27 août 2008, suite à une interview qu’il avait accordée à la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazira, il est poursuivi pour “propagation de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public” et rique jusqu’à trois ans de prison.

“Les autorités tunisiennes continuent d’imposer la loi du silence. Ceux qui transgressent cette règle se retrouvent directement à la case prison. Le strict contrôle sur l’information exercé par l’Etat est mis à mal par les télévisions satellitaires, vers lesquelles se sont tournés les Tunisiens avides d’informations indépendantes. C’est également le cas de Tarek Soussi qui n’aurait jamais été autorisé à faire passer son message à la télévision d’Etat. Son inculpation est absurde et sert avant tout à dissuader ceux qui s’aviseraient de collaborer avec la presse étrangère”, a déclaré l’organisation.

Tarek Soussi a été déféré, le 3 septembre 2008, devant un juge d’instruction du tribunal de première instance de Bizerte (60 km au nord de Tunis). Le militant des droits de l’homme, qui n’a pas été autorisé à utiliser ses béquilles, a été porté dans la salle d’audience par des policiers. Ses avocats ont dénoncé un traitement “humiliant”. Tarek Soussi, 48 ans, souffre d’un handicap moteur suite aux mauvais traitements qui lui avaient été infligés lors d’un séjour en prison au début des années 90. Son épouse a fait part à Reporters sans frontières de son inquiétude concernant son état de santé. La demande de mise en liberté provisoire introduite par ses avocats n’a pas encore été examinée. Et la date de la prochaine audience n’est pas fixée.

Tarek Soussi a été interpellé sans mandat d’arrêt, le 27 août 2008, à son domicile par une dizaine de policiers en civil. L’un d’entre eux s’était fait passer pour un employé de la compagnie d’électricité pour pénétrer dans la maison. Son interpellation est survenue au lendemain de sa participation, sur Al-Jazira, à un journal d’informations consacré aux pays du Maghreb (voir la vidéo en arabe). Intervenant par téléphone depuis Bizerte, Tarek Soussi avait pris la parole pour dénoncer l’interpellation abusive de sept Tunisiens.

Source : RSF