Longs préparatifs, espionnage à Gaza, “exploits” des aviateurs : des officiers français notent tout.
Le départ à la retraite de George Bush ne devrait guère modifier la position américaine à l’égard du conflit, prévoit-on à la mission française des Nations unies, qui multiplie les contacts avec l’équipe Obama. « Il laissera les mains libres aux Israéliens », affirme en substance, l’un de ces diplomates affecté à New York. Et le comportement aimable de Sarkozy envers l’Egypte, poussée à jouer les médiateurs, a les faveurs du futur président et celles des Israéliens. Lesquels intensifient les bombardements sur Rafah et sur les tunnels qui passent sous la frontière égyptienne, en espérant que Moubarak continuera à ne pas trop s’en alarmer.
Cette guerre, les Israéliens la préparaient depuis juin 2008, selon les notes transmises à l’état-major des armées par les attaches militaires français en poste à Tel-Aviv. Et, tout au long de l’année dernière, leur aviation menait des opérations sporadiques à Gaza. Car la trêve entre Israël et le Hamas n’a jamais été vraiment respectée. Les services américains de renseignement en ont d’ailleurs établi le bilan, aussitôt transmis à leurs homologues parisiens : en onze mois, depuis le 1er février 2008 jusqu’au 29 décembre (c’est-à-dire avant la « vraie » guerre), 125 Palestiniens ont été tués par des frappes aériennes.
La préparation du chantier de la guerre, à en croire les rapports des attachés militaires français, ne s’est pas limité à reconstituer, dans le désert du Néguev, des rues et des quartiers de Gaza afin d’entrainer les soldats israéliens à la contre-guérilla future.
Barbouzes au téléphone
Leurs généraux ont aussi obtenu qu’on leur installe un PC à Ashkelon, une ville proche du territoire palestinien, pour ne pas devoir diriger la guerre à distance, devant des écrans, comme ce fut le cas, en 2006, lors du conflit avec le Hezbollah libanais. Ainsi, ils ont eu à leur disposition un centre de commandement, de renseignement et de communications voisin de leur objectif final. Avec, aussi, les moyens nécessaires pour déceler le départ des roquettes du Hamas et définir les moyens de riposter.
Autre décision stratégique, le « Shabak » service de contre-espionnage et de sécurité intérieure (successeur de l’ancien « Shin Beth a été associé à la préparation des opérations militaires. Il a recruté sur place des informateurs palestiniens et établi une liste des 400 objectifs à détruire en priorité. Des les premiers bombardements, des membres du « Shabak » ont téléphoné à des habitants de Gaza, soit pour les inciter à déguerpir car leur quartier allait être pris pour cible quinze minutes plus tard, soit pour leur demander de coopérer et de signaler ou se trouvaient les combattants du Hamas.
Le 27 décembre dernier, jour de l’attaque-surprise, 88 avions F-15 et F-16 israéliens ont pilonné une centaine d’objectifs en 220 secondes — durée notée (avec admiration ?) par les officiers français soit en moins de quatre minutes. « Choc et terreur », selon la doctrine américaine, soulignent les mêmes, et confidence alors d’un général israélien à l’un d’eux : « Moins le Hamas comprendra ce qui lui arrive et mieux ca sera. »
En quasi-totalité, toujours selon ces militaires français, l’arsenal israélien est d’origine américaine. Avions, hélicoptères et bombes (Mk 84, GBU-39, DIME, etc.), sans compter les désormais fameuses bombes au phosphore blanc qui provoquent de terribles brûlures.
Lors de leurs préparatifs, les généraux et le gouvernement israéliens sont tombés d’accord sur la guerre des images. Afin d’éviter, si possible, que les télévisions mondiales n’en diffusent trop. Plus étonnante a été la décision de confisquer les téléphones portables de leurs propres soldats.
C’est à croire que la guerre devient plus supportable quand on filme peu et quand le soldat ne téléphone pas à la maison.
• Satisfaction affichée a l’ambassade d’Israël en France : aucun dirigeant du PS n’a participé aux manifestations du dimanche 11 janvier.
• La Commission de Bruxelles se lamente : des bâtiments, des écoles, des infrastructures et des hôpitaux construits grâce à des crédits européens ont été détruits par l’aviation israélienne. Bruxelles lui enverra la note ?
• La Turquie, le Qatar et la Syrie écartée de toute médiation, alors que l’on avait sollicité leur intervention ? Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, s’était pourtant rendu à Damas, les 8 et 9 janvier. En touriste ?
Claude Angeli
Article paru dans Le Canard Enchaîné du 14.01.09
Mis en ligne par www.nawaat.org
allah est toujours avec nous meme si ce massacre à Gaza est on est sur de ça . un jour vous allez croire a tous cela