Monde Arabe 230

Adieu, Nawal Saadawi, je vous aimais bien…

Je peux le dire aujourd’hui, entre Nawel Saadawi et moi, ce ne fut pas le coup de foudre, mais un amour qui s’est construit progressivement. J’ai eu, en cela, beaucoup de chance : comme le veut la sagesse populaire (ou la science statistique), ce sont en effet de pareils commencements qui souvent font l’histoire d’une vie. Ce n’était pas son parcours qui m’interpellait ; il était admirable. Ce qui m’interpellait, c’était qu’elle faisait l’unanimité contre elle.

La langue arabe hors de son territoire

« La terre parle arabe », dit une vieille chanson égyptienne. Un adage qui pourrait être remis en question dans le monde arabe avec la vive concurrence des langues étrangères et l’émergence de langues natives réclamant davantage de reconnaissance, comme le berbère dans les pays du Maghreb.

Revolution in the Time of Neoliberalism, an interview with Asef Bayat

Author of “Life as Politics : How ordinary people change the Middle East” (2009), Asef Bayat is a sociology professor at the University of Illinois. His latest book “Revolutions without Revolutionnaries” (2017), questions the revolutionnary nature of the Arab Revolutions. He was invited by the Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES) to discuss the possibility of a revolution in a neoliberal context during a conference last month in Tunis. Nawaat met with Bayat to discuss the future of revolutions in a world taken hostage by a dying neoliberal order.

ملف: ما جدوى الإصلاحات الاقتصادية المفروضة على العالم العربي؟

انجز هذا الملف كجزء من نشاط “شبكة المواقع الاعلامية المستقلة بخصوص العالم العربي”، وهي إطار تعاون إقليمي تشارك فيه “الجمهورية” و”السفير العربي”، و”مدى مصر”، و”مغرب اميرجان”، وماشا الله نيوز”، و”نواة”، و”حبر” و”أوريان XXI”.

جلبير الأشقر: ”الماركسية في منطقتنا العربية مُحَنّطة، والأمل في الجيل الجديد“

عُرِف الكاتب والباحث اللبناني، جلبير الأشقر، خاصة في الفترة التي تلت الإنتفاضات العربية المُنطلقة من تونس في ديسمبر 2010، بمحاولاته العميقة في تحليل دينامية الأحداث الثورية التي شهدتها المنطقة والحفر في جذورها الاجتماعية والسياسية والاقتصادية، وهو ما سعى إلى تضمينه في مؤلَّفَيه “الشعب يريد: بحث جذري في الانتفاضة العربية” و”انتكاسة الانتفاضة العربية: أعراض مرضية”. كان لنواة حوار مع جلبير الأشقر، تطرقنا فيه بالأساس إلى أوضاع اليسار العربي في ارتباطه بمحيطه الإقليمي والدولي، إضافة إلى مسار الانتفاضات العربية وآفاقها على ضوء العلاقة بين الفاعل اليساري وبقية القوى السياسية المُهيمنة في المنطقة.

Journées chorégraphiques de Carthage: entre rupture et libération

Au début du mois, le rideau tombait sur la première édition des Journées chorégraphiques de Carthage, aussi connues sous le nom de Carthage Dance. Si le spectacle de clôture a été très apprécié par le public, celui-ci s’est tout autant enthousiasmé pour le discours qui a précédé la performance, et dont l’audace rompait avec les discours officiels dont on a souvent l’habitude en pareilles occasions. Retour sur les principaux moments de cette manifestation.

Universalisme et pensée arabe: Ce que nous sommes et ce que nous pouvons faire

Imaginez un individu souhaitant bâtir une maison. Il évacue le terrain, le terrasse, délimite le futur emplacement des murs, met en place les fondations, coule le béton, etc. Imaginez, à présent, un autre individu ayant le même projet. Essoufflé, il amasse une montagne de briques et se met aussitôt à les assembler, sans aucun préalable. Caricatural, n’est-ce pas ? Et bien cet individu, c’est nous !

Le Tarmac, un théâtre victime de la théâtrocratie ?

La décision brutale, arbitraire et injuste du ministère de la Culture français est tombée comme la foudre un 31 janvier 2018 : elle condamne l’unique théâtre du pays de Molière entièrement dédié à la scène internationale francophone à une mise à mort infondée. Il s’agit même d’une déclaration de guerre en bonne et due forme puisque Françoise Nyssen, ministre de la Culture, pense qu’elle peut renvoyer une famille de sa maison pour loger une autre famille jugée plus digne d’un tel espace.

Interview avec Habibi Funk à Tunis [Vidéo]

Pour le finissage de Geniale Dilletanten, exposition itinérante de l’Institut Goethe (20-28 janvier), la performance de djing d’Habibi Funk fait salle comble au Marengo Club, au centre-ville de Tunis. De son vrai nom, Jannis Stürtz, co-fondateur du label Jakarta Records à Berlin, donne, à travers le projet Habibi Funk une deuxième et parfois une première vie aux œuvres méconnues d’artistes de la scène underground des années 70 et 80 de la Tunisie, d’Algérie, d’Egypte, du Soudan et du Liban. A l’occasion de son séjour tunisois, Nawaat l’a rencontré. Interview.

Interview with Habibi Funk in Tunis [Video]

On the closing evening of the Goethe Institut’s Geniale Dilletanten in Tunis (January 20-28), the expo’s downtown venue was packed for a DJ set by Habibi Funk. Berlin-based Jannis Stürtz, co-founder of Jakarta Records, began younger music project Habibi Funk which revives long-forgotten or little-known songs of the 70’s and 80’s from Tunisia, Algeria, Morocco, Egypt, Sudan and Lebanon. As he gets set up for the evening mix, the man behind Habibi Funk experience talks to Nawaat about the travel, research, elbow-rubbing and ethical considerations that feed the project.

« L’exception tunisienne », impasse de la lutte féminine contre le patriarcat

La décision émiratie d’interdire les femmes tunisiennes d’entrée sur leur sol a suscité une immense vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Nombreux sont celles et ceux qui protestent à corps et à cris sur l’honneur bafoué de la femme tunisienne. Les réactions, souvent chauvines voire xénophobes, révèlent à quel point les femmes en Tunisie sont encore prises en otages par le nationalisme. La rhétorique de « l’exception tunisienne » tant mobilisée ces derniers jours, porte en elle tout ce qui fait l’impasse des femmes tunisiennes dans leur lutte contre le patriarcat.

L’infamie de Trump, la frustration des peuples et l’impuissance des Etats arabes

On l’a dit, on la répété, la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître el Qods comme capitale de l’Etat d’Israël est contraire à la légalité internationale. Elle est en vérité bien plus que cela. Elle consacre un acte de colonisation, l’annexion pure et simple d’une portion supplémentaire du territoire palestinien, d’autant plus importante qu’elle est dotée d’une puissante charge symbolique, historique et religieuse. Cette décision révoltante est une déclaration de guerre. Au peuple palestinien, bien sûr. Au monde arabe, cela va de soi. Mais également à l’ensemble des populations musulmanes.

Interview avec Alain Gresh : « Ce qui me frappe en Tunisie est que personne n’a un programme »

Fondateur d’Orient XXI et ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique, Alain Gresh vient de publier « Un chant d’amour. Israël-Palestine, une histoire française » (La Découverte, 2017), avec la dessinatrice Hélène Aldeguer. Auteur de plusieurs ouvrages sur le Proche-Orient, il est l’un des plus fins observateurs et analystes de l’actualité du monde arabe dans la presse française. Alain Gresh a été l’invité de Nawaat à l’occasion de la présentation de son nouveau roman graphique, le 03 octobre, au siège de la Fondation Rosa Luxembourg à Tunis.

هل العرب ”متأخرون“؟

”نحن العرب متأخرون“ هكذا نتنهد منذ ما يعدو عن قرن. سيل من دموع العجز تُغرق أعمدة الصحف. إسهال بكائي حقيقي. ونطلب من أوربا الضاحكة على ذقوننا أن تمد لنا يدها: ”نحن العرب متأخرون، فلنلتحق بركب الحداثة إذن“. في الواقع نقضي الوقت محاولين اللحاق بقطار تركناه وراءنا. أوربا ليست مستقبلنا، أوروبا هي ماضينا.


نعم هكذا تقتل القضايا العادلة و ثورات الشعوب


منذ أيام تكلم متحدث بإسم الخارجية الأمريكية عن إنهاء الحرب الدائرة في سوريا عبر تقسيمها، و أن التقسيم يمكن أن يكون الحل الأمثل. و اليوم كيري يعيد و يردد نفس الكلام. كل هذا لماذا ؟ لشيء واحد في البداية : إنهاء وجود الدولة القومية السورية، حتى تسقط قضية الجولان المحتل، و لا أي دويلة من الدويلات الجديدة يمكن أن تطالب به أو تذهب إلى تحريره أو تعتبر قضية الجولان قضية وطنية، لأنه لم يفتك منها، الدولة الأم ماتت و ليس لأحد أن يطالب بالجولان. و القانون الدولي يمكن أن يتدخل و يفتي لصالح إسرائيل.