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La Tunisie, une “mafiocratie” dirigée par un seul clan ! C’est ce qui ressort clairement et nettement des derniers mémos américains transmis par l’ambassade américaine à Tunis au Département d’Etat à Washington.

Dans un câble daté de juin 2008, sous le titre “Ce qui est à vous est à moi”, l’ambassade américaine décrit crûment la corruption organisée par l’entourage familial du chef de l’Etat, Zine el-Abidine Ben Ali. Une famille que les américains n’hésitent pas à qualifier de “qausi-mafia”.

“Les Trabelsi sont partis très loin”, rapporte le télégramme américain qui fait état des “magouilles” du clan du président Ben Ali et sa femme Leila. Parmi les mutiples exemples de corruption et de détournements cités par ce mémo, on peut retenir cette “opération” mafieuse qui a permis à l’épouse du président de construire un établissement scolaire privé sur un terrain, viabilisé, accordé gratuitement par l’Etat !

Quant au gendre du Président, Sakhr Materi, il récupère “un immense manoir tape-à-l’œil”, relate le mémo, construit sur un terrain exproprié par l’Etat, officiellement pour les besoins de l’Agence de l’eau ! Et le frère de madame Leila, Belhassen Trabelsi exploite, lui aussi, avec des deniers de l’Etat, un “vaste” empire comprenant “une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, deux stations de radio privées, etc.”

“Ben Ali a sept frères et sœurs, dont son défunt frère Moncef était un trafiquant de drogue connu, condamné par contumace à 10 ans de prison devant les tribunaux français. Ben Ali a trois enfants avec sa première femme Naima Kefi: Ghaouna, Dorsaf et Cyrine. Elles sont mariées respectivement à Slim Zarrouk, Slim Chiboub, et Marouane Mabrouk qui sont tous de puissants hommes d’affaires”, rapporte encore le câble diplomatique de l’ambassade US à Tunis qui décrit minutieusement les tentacules inimaginables de cette mafia.

Et pendant que le “clan” s’en met plein les poches, les pauvres tunisiens restent “frustrés par le manque de liberté politique et en colère contre la corruption de la famille de la première dame”. En plus, “le taux de chômage élevé et les disparités régionales” alimentent, selon les américains, “l’extrémisme” qui “reste une menace”.

“Confronté à ces problèmes, le gouvernement n’accepte ni critique ni conseil, qu’il vienne de l’intérieur ou de l’extérieur. A l’inverse, il ne cherche qu’à imposer un contrôle plus strict, souvent en s’appuyant sur la police”, relève en dernier lieu le télégramme de l’ambassade US à Tunis qui s’étonne de la passivité, pour ne pas dire le soutien accordé par “des pays comme l’Italie et la France” à ce régime “corrompu”.

Par Abderrahmane Semmar, Le quotidien El Watan