Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un jeune diplômé, blessé par le mal-vivre, victime de l’indifférence et de l’oppression, s’immola par le feu. Ce n’était pas le premier cas. Mais, cette fois-ci, l’histoire était au rendez-vous. Elle répondit à l’appel du désespoir et le peuple entier quitta sa Bastille pour démolir le gouvernement de la trahison.
14 janvier 2011 : fin de la monstruosité politique. Le tyran, toujours animé par cette mentalité de la trahison, prit la fuite. Par ce fait, le peuple tunisien rejoignit le convoi des grandes nations modernes qui, depuis des siècles, ont rappelé à toutes les forces d’oppression, de violence et d’ignorance, si présentes dans notre humanité, l’évidente clarté de « l’esprit de justice » et de la « logique de l’indignation ».
« Le chemin de la dignité » nous a été révélé par des femmes et des hommes victimes de l’exclusion, de la torture, de la propagande policière diffamante, par des partis marginalisés, mais toujours debout, par des personnalités indépendantes résistant à la tyrannie. Nous les avons suivis, sans vraiment croire que le despotisme partirait de sitôt et tout en priant la providence de nous donner assez de vie pour voir sa chute. Et puis… le peuple, ses jeunes en particulier, ces jeunes formés à la culture mondiale de la libre communication des idées, a frappé fort et juste, obligeant le pitoyable tyran à fuir. Non content d’avoir ravagé le pays pendant plus de 23 ans, sur le plan de ses ressources humaines, d’avoir dilapidé ses deniers, d’avoir opprimé et torturé ses opposants, il laissa derrière lui ses polices privées pour faire du pays un champ de ruines, afin de pouvoir justifier un éventuel retour. L’anarchie, pour toute société, est en effet pire que la tyrannie. Le peuple tunisien, se solidarisant avec l’armée nationale, mit un terme à la destruction du pays. Ruse de l’histoire : le mal politique absolu, en dévorant la société, se dévastait lui-même.
Il est prétentieux, au cœur de l’événement, de vouloir le théoriser ou prédire ses effets. Un point me semble pourtant certain. Le peuple tunisien a révélé, au cours des derniers événements, que l’idée démocratique n’était ni orientale ni occidentale, ni du nord ni du sud, qu’elle dépassait les territoires et les frontières et qu’elle était constitutive de notre humanité. L’homme a été créé pour être démocrate. Il ne tolère ni la torture, ni la discrimination, ni l’étouffement de son être pensant.
C’est la première fois que dans le monde arabe, à la surprise de tous, le peuple se soulève, non pas seulement pour le pain quotidien, mais pour la dignité, l’égalité des droits et devoirs, la liberté, l’alternance au pouvoir, le pluralisme politique, la sincérité des élections, la probité et la responsabilité des gouvernants. Nous l’avons entendu, nous l’avons vu porter les slogans, les principes et les valeurs de la démocratie et de l’État de droit. Nous avons compris par là que la légende de la démocratie importée de l’Occident est morte. Elle n’était qu’une fausseté colportée par tous les chefs en mal de dictature ou par leurs amis occidentaux qui nous laissaient entendre par leurs propos que la démocratie était l’apanage des belles et nobles nations de l’univers et que pour nous la dictature avec le pain était meilleure. Nous n’eûmes droit, en définitive, ni au pain ni à la liberté. Le peuple a rejeté leurs leçons et l’Idée démocratique a ainsi reçu l’honneur du couronnement social par le peuple tunisien.
Avant janvier 2011, l’ère démocratique n’avait pas encore réellement commencé dans le monde arabe. Ce dernier a certes vécu des expériences de démocratie représentative. Il a pratiqué des suffrages douteux pour la désignation des chefs d’Etat ou des assemblées, il a adopté des réformes constitutionnelles taillées sur mesures. Cela ne correspondait nullement à une demande démocratique profonde, venant du fond de l’âme du peuple. Deux raisons l’expliquent. La première découle du décalage entre le statut constitutionnel et officiel du peuple et ses conditions de vie réelle. Il faut revenir sur ce point à la politique pratiquée par certains chefs en quête de légitimité pour eux-mêmes et de généralisation du progrès social pour leur peuple. Accompagnant de près le développement de l’exode rural et de la vie misérable et périphérique qu’il génère, cette souveraineté des masses populaires va se trouver vidée de son sens. Nasser, Bourguiba, Ben Bella, Boumédiene, ont appelé le peuple à l’exercice de la souveraineté. Mais ce dernier s’est heurté en fin de compte à un mur d’exclusion et de précarité, c’est-à-dire, en fait, à une négation de la citoyenneté. La deuxième raison provient de la réponse d’une partie de l’opinion, gagnée par l’islamisme militant, à l’implantation de la démocratie parlementaire, jugée comme étant un mode de gouvernement importée de l’Occident par l’élite nationale, elle-même occidentalisée.
Dans ce climat, le discours fondamentaliste pouvait constituer une alternative attrayante, pour la cohérence de la personnalité et l’apaisement des angoisses. Ce discours puisait sa force dans les sources profondes du patrimoine culturel, proposait une réconciliation entre la voix des ancêtres et les générations présentes, offrait un refuge pour l’identité disloquée. Le potentiel d’islamité explique l’implantation et le renforcement de l’islamisme et l’échec de l’Etat modernisateur. La Révolution tunisienne, révolution dans laquelle les slogans islamistes étaient totalement absents, est un évènement inaugural capital parce qu’il remet en cause l’ensemble de ces données. Désormais, la démocratie est intériorisée par l’ensemble du peuple et l’islamisme politique, de toutes tendances, devra composer avec la massification de l’idée démocratique. Il devra s’inspirer de « l’esprit de l’islam » dressé contre sa lettre.
L’auto-immolation de protestation sociale par le feu est un geste foncièrement et fondamentalement antimusulman sur tous les plans de la norme théologique, morale et juridique. On ne peut imaginer pire atteinte à la charia. Ces immolations ont été pourtant soutenues par la population qui a mêlé sa voix à celle des victimes et a massivement suivi leurs enterrements. Tout cela a été l’occasion d’une remise en cause radicale de tout le système de gouvernement, puis de sa chute. Nous n’avons entendu personne affirmer au nom de la charia : “Ce ne sont plus des musulmans, ils ne seront donc pas enterrés avec les musulmans”. La charia est restée muette, délaissée dans une société marquée, croyait-on, par la « réislamisation » des mœurs. L’homme réel, dans la vie réelle, « bricole » ses normes au quotidien, comme il le peut, sans se soucier du licite et de l’illicite théologico-législatif. La vérité n’est donc jamais à sens unique. Nous vivons toujours et partout avec un cœur et un esprit diffringents. Le fonctionnement des normes n’est pas un cursus mais un télescopage perpétuel.
Il est cependant une certitude : en Tunisie, mais, à terme, dans l’ensemble du monde arabe, rien ne sera plus comme avant janvier 2011. Même si, qu’à Dieu ne plaise, cette révolution échoue, un nouvel ordre de la pensée et de l’action politique vient d’être inauguré. Janvier 2011 est la fracture profonde de notre histoire actuelle.
Il reste à gagner la dernière bataille : empêcher les vieux démons de notre esprit civique, toujours aux aguets, de renaître. Passant de l’absence à l’ivresse de liberté, du désert politique à l’excès des surenchères partisanes, aux luttes de clans, aux paroles incendiaires, au fondamentalisme et à la démagogie, aux propos irresponsables ou haineux des médiocres ou des laissés pour compte, les acquis de janvier restent sous la menace de Mars .
Texte publié initialement sur le blog de Yadh Ben Achour
[…] View full post on Nawaat de Tunisie – Tunisia […]
La conjoncture étant ce qu’elle est. Le rôle qui vous a été dévolu est d’une telle sensibilité que je pense que la seule parole à laquelle vous pouvez prétendre pour servir ce pays est le silence. Je peux partager votre sensibilité politique et vos valeurs référentielles mais je ne peux pas comprendre que vous puissiez par cette liberté que vous vous accordez transgresser une certaine réserve à laquelle vous invite votre présidence de la commission. Respectueusement votre. Lotfi M’RAIHI Ecrivain et Médecin
Réaction à l’article de M.Y. Ben Achour : La lecture de votre papier me consterne à double titre. D’abord,le propos est abscons et creux. Ensuite, en tant que président d’une commission de réforme de la constitution, vous êtes tenu à la neutralité. Votre référence à la religion est déplacée, dangereuse à un moment où apparaît la nécessité impérieuse d’inscrire dans la constitution la séparation de l’Etat et de la religion. J’ajoute également que votre désignation à la tête de la commission sur la réforme de la constitution indique une fois de plus l’incapacité de la classe politique tunisienne à se renouveler et à faire appel à de nouvelles énergies, à des hommes et à des femmes qui tiendraient compte des réalités, des évolutions et des aspirations à la liberté de la société tunisienne.
En tant que citoyenne tunisienne, particulièrement attachée au respect des libertés fondamentales, et soucieuse de ne pas trahir ceux qui ont fait le sacrifice de leurs vies, je vous demande de donner votre démission de la Commission. La réforme de la constitution doit être radicale ( séparation de l’Etat et de la religion, séparation des pouvoirs, garantie des libertés publiques) pour permettre la construction d’un Etat de droit et la démocratie. Permettez-moi de douter de votre engagement et de votre volonté de mener à bien cette tâche. Quittez cette commission. S. El Mechat
Well assuming we go the route you propose which law system and code should 99% of the Muslims of Tunisia submit to????
Mr Ben Achour is spelling out what a large majority is not expressing. He is just spelling out ideas and thoughts and he is more wondering about the after revolution than stating or suggesting any direction in particular.
Yes we hear here and there people like yourself totally disconnected from the Tunisian reality and living in isolation of the majority. You’re talking about “preserving” or “creating” a so called secular system which actually has been introduced and I should say imposed by Bourguiba before the current regime which ended up to be neither a secular system nor an Islamic system but some confused set of laws abused by teh minority in control of the system.
How would you define a fundamental freedom? and what would be the core values of a “Tunisian secular system”????
Islam is not Christianity where you have a church system that was and still is controlling the political system in the West. Islam is in the heart but also in every action action of each and every Tunisian muslim and muslima and stating and trying to tell people separate your beliefs and practice from your public life is delusional.
I challenge you to show any currently working secular system on this earth where “democratic” laws and freedoms are all respected.
[…] This post was mentioned on Twitter by Nawaat de Tunisie, Laetitia Langeix and SANDRA BEAUCHARD, mounir nadir. mounir nadir said: http://nawaat.org/portail/2011/02/06/de-la-revolution-en-tunisie/ […]
le peuple Tunisiens doit sortir a la rue, n’ont d’allez au mosques
RELIGION c’est un HACHICH pour dormir.
Comme patriote français en lutte chez lui contre une démocrature libéral-socialiste et observateur-supporteur non ingérent de la révolution tunisienne en cours, j’apprécie votre article.
Les patriotes tunisien(ne)s ont déclenché leur délivrance de la tyrannie mais n’ont pas réclamé véritablement la démocratie. Elles/ils ont surmonté leur peur légitime afin de renverser un régime policier abject et y sont arrivé(e)s héroïquement mais sans réclamer des élections. Elles/ils se sont soulevé(e)s avec vaillance contre l’indignité, la corruption et l’injustice mais pas pour remplacer un tyran infect par un(e) autre.
C’est pourquoi je mets en garde le peuple tunisien contre la précarité de sa victoire.
Tous les pays occidentaux et arabes ont des dirigeants inféodés à l’idéologie libéral-socialiste mondialisée masquée sous des apparences démocratiques : BenAli en a été un des précurseurs et meilleurs “élèves”. Tous ces dirigeants-canailles feront tout pour spolier le peuple tunisien de sa dignité, de son indépendance et de son autodétermination gagnées “à mains nues” et par le flot de sang versé contre la police tueuse surarmée et la nomenclature corrompue du régime libéral-socialiste de BenAli.
En conséquence le peuple tunisien doit exiger de l’armée qu’elle désarme d’urgence la police pour éviter de nouveaux et incessants bains de sang, qu’elle ouvre les palais gouvernementaux nationaux et locaux aux médias libres et aux avocats pour empêcher les conciliabules et qu’elle rejette toute ingérence étrangère.
Les femmes et hommes médecins, avocats, ingénieurs, etc. mais aussi des jeunes non diplômés doivent occuper avec les médias les palais étatiques pour surveiller (tenir en laisse serrée) les politiciens et exiger des discussions et décisions publiques pour que le peuple tunisien ne soit pas trahi ! Il y a urgence.
Les patriotes tunisien(ne)s ne doivent pas se laisser leurrer par une “transition démocratique” sponsorisée par les USA, la France et les Tunisiens de l’étranger. Ça les ferait tomber dans une autre tyrannie tout aussi criminelle. Elles/ils doivent d’abord extirper le libéral-socialisme des esprits dirigeants et se méfier des modes d’organisation “importés” ou plaqués, pour définir et construire un régime à elles et eux (davantage sur les exemples islandais, norvégien et suisse que sur ceux de l’Union européenne ou des USA).
Vive la révolution tunisienne.. d’un petit pays certes mais d’une digne et grande nation !
Juste une question stupide pour amorcer le débat dans la direction qu’il fallait.a-t-on peur de la révolution ou a-t-on peur pour la révolution??,une nuance de taille existe entre choisir le premier terme ou le second de ce bidoxe(paradoxe à deux termes ;ex la question posée)si on répond par le premier terme c’est à dire qu’on a peur de la révolution prétextant le vide juridique ,c’est qu’on est ou un poltron qui a peur d’un vide qui n’existera jamais tant que les tunisiens existent.Et si par malheur on répond par le second terme c’est qu’on ne fait pas confiance à ceux qui des bas fonds sont sortis pour remettre les pendules à l’heure exacte;ceux-là même qui peuvent sortir tant que le peuple des Hachad et des Bouazizi est l’habitant de cette terre.Conclusion :il ne faut avoir de peur ni de, ni pour la révolution et faire confiance au peuple, car cet Être fabuleux puise non pas dans le jargon de nos savants ni dans celui de nos savates:politicards et juristes pleins de morgue et de mépris pour le commun des mortels assoiffés de vice et de pouvoir.C’est le peuple qui a engendré tout ce beau monde et comme tout père qui ce respecte le peuple a tout les nicheurs sous surveillance rapprochée.ne vous alarmez pas le grain que vous avez semé est maintenant un arbre qui couve toute une partie de notre globe si ce n’est sa totalité la lumiere de bouazizi resplendit sur toute la terre.Allez jusqu’à asseoir les balises de votre port d’attache pour savourer le repos du guerier un repos qui n’ de synonyme que la bonne marche d’une révolution pas comme les autres.c’est une oeuvre divine sinon comment aller au devant d’un ennemi suréquipé et seulement à main nue miracle ou rendez vous avec le destin? l’un et l’autre et ceci est seulement le garant de toute réussite.les intello doivent rester modestes quant à cette apothéose de l’histoire il ne suffit pas de rester sincères il faut persévérer à défendre cette sincerité sinon le Pére peuple se facherait encore une fois.
Mr BEN ACHOUR ,je trouve votre article tres pertinent; traduire vos idees dans la nouvelle constitution sera determinant pour l’avenir de notre pays. Votre responsabilite est tres lourde; il faut le reconnaitre. Il est fondamental de mettre en place les mecanismes constitutionnels pour preserver les libertes fondamentales et la democratie reelle afin d’eviter les derives autoritaires de qq nature que ce soit. l’elite tunisienne n’est pas en droit de rater encore une fois ce rendez-vous avec l’histoire; de toute façon le peuple tunisien a bien montre qu’il est en avance par rapport à ses elites et pour preuve à entendre le discour de Mr le ministre des affaires etrangeres ; il ya de quoi se poser des questions!!!
@ Brahim Meddeb
“L’intellectuel souffre d’un excès de finitude de son espace intérieur. On dirait que des vents soufflant à partir de la limite de cet espace le refoulent vers les mêmes centres: le pouvoir politique, l’Occident, l’opinion et ses repères et allégeances identitaires. C’est-à-partir de ces trois points cardinaux que l’intellectuel se définit” (Yadh Ben Achour, Politique, Religion et Droit dans le Monde arabe, Cérès productions- 1992″
Cet extrait situe bien, à mon avis, Yadh Ben Achour par rapport à la problématique qui est la sienne, qui est même l’affaire de sa vie. Celle qui touche à l’identité arabo-musulmane et à ses rapports avec l’Occident, du point de vue juridique et socio-historique. Ce n’est pas un homme d’action doublé d’un homme politique, mais un chercheur, un intellectuel. C’est un homme qui scrute les racines.
Vous citez Einstein qui est un scientifique, c’est-à-dire quelqu’un de capable de démontrer, par l’expérience, des propriétés et des lois. Ce n’est pas le cas d’un intellectuel qui fouille les profondeurs, met en perspective l’histoire longue, questionne la langue, les structures sociales, etc. S’il essaie de se mettre à la portée d’un enfant de six ans, il serait semblable à l’albatros de Baudelaire : “ses ailes de géant” l’empêcheraient “de marcher”.
Personnellement, je discuterais sa conclusion, selon laquelle le peuple tunisien, (et arabe), est en quête de démocratie, qui relève d’une attente profonde émanant de lui. Je me demande si l’auteur ne confond pas liberté et démocratie : la liberté étant l’expression d’une volonté,ou d’un désir, alors que la démocratie est une forme donnée, dont le contenu est problématique.
Cela dit, je retiens surtout son avertissement sous-jacent; je le cite : “Même si, qu’à Dieu ne plaise, cette révolution échoue, un nouvel ordre de la pensée et de l’action politique vient d’être inauguré”. En observateur de la scène politique, Yadh Ben Achour n’exclut pas, ne cache pas sa crainte, de voir le mouvement récupéré par ceux qui veulent le faire avorter. C’est presqu’une information.
Dernière remarque : en créant son blog, Yadh Ben Achour, semble vouloir s’ouvrir aux autres, aller vers l’échange et le débat. Il ne veut pas se cantonner dans une tour d’ivoire (dans “l’excès de finitude de son espace intérieur”, comme il le dit si bien). La moindre des choses est de lui faire bon accueil. Les intellectuels de son niveau ne courent pas les rues. On peut ne pas être d’accord avec eux, mais sans remise en cause du discours qu’ils emploient par souci de rigueur, même si la clarté y perd.
Cordialement
Bonjour Hedidh,
Le peuple tunisien est aujourd’hui en quête d’un projet de société axé sur le respect de la liberté, les droit de l’Homme, la démocratie, etc. Le peuple tunisien a démontré avec son soulèvement extraordinaire qu’il est trés en avance par rapport aux intellectuels et plus particulièerement aux diverses théorisations de M.Ben Achour.
Une chance que “Les intellectuels de son niveau ne courent pas les rues”, car on ne sortirat pas du bois.
Je ne crois pas que les intellectuels de cette nature seraient en mesure de traduire et d’aggréger les aspirations des tunisien(ne)s en un projet collectif conforme à leurs attentes et espoirs.
Au plaisir de vous lire!
Monsieur Meddeb,
Nous sommes au début d’un phénomène historique de grande ampleur. Ceux qui écriront l’histoire commencée par la page ouverte par feu Bouazizi, surgiront du peuple, comme des fleurs après le dégel. Des pages, il y en aura encore.
J’ai retenu de l’article de M. Ben Achour l’expression de son soulagement, quand il a réalisé que la démocratie est une demande intérieure, partie de la profondeur d’un peuple arabe et musulman. Je le comprends, parce que la question de la démocratie a été toujours présentée, par ceux qui la combattent, comme une création occidentale, donc entachée d’une sorte de pêché originel. Ce que ne dit pas monsieur Ben Achour, c’est qu’il est hanté par la question du pouvoir. Quelle forme de pouvoir voulons-nous qui assure durablement la permanence et la stabilité de l’Etat? Quelle question actuelle! Elle n’a jamais trouvé de réponse dans le monde arabe. Ce ne sont pas les événements égyptiens qui le démentiront. Il n’y a qu’au Liban (une démocratie à base confessionnelle) et au Maroc, où règne une vieille dynastie, que l’Etat reste stable,malgré des secousses parfois violentes.
En d’autres termes, nous attendons toujours ce qui viendra démentir cette affirmation d’Ibn Khaldoun : « Les Arabes sont les plus éloignés de la conduite de l’Etat ». Et celle-ci, d’une grande actualité : « Les sédentaires dominent les bédouins ». On peut remonter loin et constater, comme cet historien tunisien du XIVe siècle, que la dialectique monde urbain/monde rural qu’il a mis en relief, reste d’actualité : quand, écrit-il, les citadins atteignent un certain degré de développement et se laissent aller aux plaisirs et au confort, les ruraux se lèvent et, et avec une vigueur restée intacte, viennent les balayer. J’espère que la Tunisie contredira ce schéma et saisira cette fois l’occasion pour rompre une fois pour toute avec ces atavismes.
Certes, Yaïdh ben Achour, comme tous ceux qui font partie du cabinet provisoire et de ses satellites, appartient à une autre génération. Il se trouve aussi qu’il est l’héritier de Cheikh Fadhel Ben Achour, dont l’appui à Bourguiba fut décisif pour faire admettre au pays la Statut personnel et la réforme de l’enseignement sans lesquels le pays serait resté largement arriéré. Il a continué sur la voie de son père en cherchant à adapter la pensée arabo-musulmane aux défis du monde moderne. Je n’ai pas l’honneur de le connaître, mais j’ai du respect pour son travail. Ce qui ne m’empêche pas de distinguer l’homme, socialement et politiquement situé, de son œuvre qui le dépasse et appartient au public. Pour le reste, comme tous les Tunisiens, j’attends des faits et des actes.
Cordialement
Bonjour Hedidh,
Je te remercie pour votre réaction.que j’ai lue avec soin. J’ai aussi lu votre second commentaire. Je respecte votre point de vue, mais je ne suis pas d’accrd pour plusieurs raisons.
Premièrement, je constate que vous défendez M.Ben Achour à un point que tout le monde peut se poser des questions. Au Québec, nous disons qu’il y a anguille sous roches. Cela dit, vous pouvez glorifier n’mpotre qui et cela ne me dérange pas. C’est de votre droit. Il ne faut cependant pas être plus juif que Moïse, plus catholique que le Pape ou plus musulman que Mohamed.
Deuxièmement, je vous le dit franchement et c’est mon point de vue : Je ne fais pas confiance à M.Ben Achour et plus particulièrement en ce moment crucial de la révolution tunisienne. Je n’ai rien contre lui, ni contre son parcours historique personne ou familiall ;;;. Je crois qu’il n’est pas la personne de la situation.. Je ne suis pas le seul à penser ainsi .
Troisièmement, je ne fais confiance ni au gouvernement de transition dont les membres ne sont que des copies de dictateur déchu ou d’individus assoiffés de pouvoir ni à l’Assemblée nationale farcie de figurines bénalistes
Quatrièmement, vous évoquez le sociologue Ibn Khaldoun, , la prudence s’impose. Sa théorie doit être interprétée à la lumière des conditions économiques et sociales de son époque. « Les Arabes sont les plus éloignés de la conduite de l’Etat » est un argument qui ne tient pas debout aujourd’hui.. Sans dévaloriser la contribution d’IBN khaldoun, valable pour son époque, cet argument est soutenu par les intellectuels et chroniqueurs français, « les “néoconservateurs à la française » Alain Finkielkraut, André Glucksmann, Bernard-Henri Lévy …
Ces « intellectuels pensent au fond d’eux-mêmes que les peuples arabes sont des arriérés congénitaux à qui ne convient que la politique du bâton » ( voir leur point de vue au journal Libération » C’est le point de vue aussi des politiciens français qui se font payer des voyages et des vacances.en Tunisie MAM et Fillion en Egypte..
Egalement , c’est le point de vue des réactionnaires en Tunisie ou en Egypte tel que Omar Souleimane, vice-président de l’Egypte en déclarant aujourd’hui que le peuple n’est pas prêt culturellement à la démocratie.
Pour être bref, une théorie est utile seulement et seulement si elle est pratique, c’est-à-dire qu’elle est pertinente, appropriée et émane des faits et phénomènes observés dans la réalité.
Je termine avec une citation d’Einstein ; j’ai ajouté ce qui est entre parenthèse.
« La théorie c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne.(M..Ben Achour et ses collègues experts de la haute commission)”
” La pratique (le peuple tunisien en mouvement et en révolution) c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi ». Albert Einstein
Ma vision est que le peuple tunisien, très cultivé, éduqué, doux, et courageux doit être l’auteur des lois auxquelles il sera soumis demain. Ni Ben Achour, Ni tout expert ne peut parler en son nom, car aujourd’hui aucun des individus au pouvoir ne représente fidèlement les aspirations des tunisiennes et tunisiens
En attendant vos nouvelles, salutations chaleureuses.
P.S Comment vous vous appelez ?
Brahim Meddeb
@ Brahim Meddeb
Nous ne sommes pas en désaccord. Et loin de moi le désir de glorifier qui que ce soit. En tant que grand clerc de l’Etat, M. Ben Achour doit avoir certainement quelque chose à se reprocher, et cela n’est sans doute pas étranger à son intervention qui peut être lue, entre les lignes, comme une auto-défense : « je ne savais pas que le peuple, aspirait profondément à la démocratie. Ce n’est que maintenant que je peux en faire le constat ».
Journaliste de profession, je traite son intervention comme une information et je m’interroge sur ses significations, et je me félicite de son existence.
Je suis aussi intervenu pour défendre un droit à l’expression, pas un homme que je ne connais pas, sinon par sa réflexion. Je ne peux pas le juger, fautes d’informations objectives, mais j’aurais du marquer, plus de réserve, je vous l’accorde. Votre méfiance est à priori légitime, politiquement parlant, et je la partage. Moi aussi je n’ai confiance dans aucune personne qui fait partie de l’usine à gaz provisoire qui nous sert de gouvernement, et surtout pas à son mécanicien en chef. Ma confiance va au peuple et aux syndicalistes de base de l’UGTT qui ont été longtemps menottés par le régime, et qui retrouvent leur rôle de bâtisseurs de la Tunisie moderne, par l’encadrement de ses luttes et dans le sens du progrès et de la concorde. Ce sont eux qui sont allés au-devant des violences de l’Etat en prenant la défense des populations de R’dayef en 2008.
Cela dit, je ne lis plus la presse française ni ne regarde les médias, depuis, exactement, le bombardement de Gaza. Les medias ont traité ce bain de sang comme un non-événement, comme quelque chose qui n’existait pas : pas de morts, pas de sang, pas d’amputations, pas de souffrances, rien… circulez, il n’y a rien à voir. Une banale descente de police en somme dans un quartier mal famé de l’Empire! Depuis, ces medias, à mon petit niveau, n’existent plus. Le temps gagné, je l’utilise pour m’informer sur internet et pour étudier. Les « intellectuels » français que vous citez, n’ont que le crédit qu’on veut bien daigner leur accorder. Ils prêcheront tant qu’ils voudront dans le désert, ou devant leur miroir. Arrêtons de les prendre au sérieux et de nous fatiguer à croiser le fer avec des propagandistes du sionisme et de l’impérialisme américain.
Quant aux « néoconservateurs », en tant qu’idéologues du cœur de l’Empire, ils ne sont qu’un terme d’une dialectique portant, ici, sur les moyens de la suprématie. Ils veulent l’asseoir sur la puissance des armes justifiée par une rhétorique « démocratique » et tout ce mythe, vous savez, de la « cité transparente sur la colline ». Pourquoi sont-ils si déchaînés ? Qu’est-ce qui leur résiste ? En somme, quelle est l’autre partie qui induit leurs réactions et est même à l’origine de leur existence ? Vous découvrirez alors que c’est le monde arabo-musulman qui est autrement plus coriace que l’ex URSS. Rien que le petit peuple de Palestine tupéfie le monde par ses capacités de résistance. Et maintenant, c’est le petit peuple du Liban qui se met à dire « non » à son tour ! On déchaine sur ces peuples désarmés tout le tonnerre du ciel et les feux de l’enfer, au milieu d’un silence médiatique de mort. Et ils se relèvent. Toujours indomptés. Les femmes surtout, si vous savez leur courage !
Alors, les néo-cons peuvent parler… L’histoire en cours leur inflige démenti sur démenti.
Concernant l’Etat, analysez seulement les faits, et vous serez forcé de reconnaître qu’Ibn Khaldoun n’a fait que constater une réalité. Qui n’est pas péjorative en soi. L’inaptitude, soulignée par lui, n’est pas l’incapacité. Pensez-y. Qu’y a-t-il comme formes d’Etats chez les Arabes : la forme tribale, ou bédouine, et la monarchie, c’est-à-dire des systèmes anciens. Les autres, les Etats « modernes » sont des dictatures qui n’assurent pas la transition et la permanence pacifique de l’Etat. Cela les conduits d’ailleurs à aspirer à la dynastie comme forme ultime de stabilité : Syrie, Egypte et même la Tunisie de Ben Ali l’a envisagé, via la “régente”… Quant à l’Algérie, elle retrouve la forme d’Etat qui existait avant la colonisation : celle des Janissaires chargés de lever des impôts et de mater les révolte au profit de la Sublime Porte. L’histoire est impitoyable !
Et si l’on dit que les Arabes ne sont pas mûrs pour la démocratie, il vous appartient de comprendre ce que l’on place derrière les mots en fonction du point de vue de la partie qui les profère et de ses arrière-pensées. Rien n’empêche, par exemple, de faire une autre interprétation : rebelle par tempérament, et n’ayant jamais connu l’esclavage, ni le régime féodal ; s’affirmant, en tant qu’individu, à travers le collectif, l’ Arabe est mal à l’aise dans un costume taillé aux mesures de l’homme occidental. Il faudra donc revoir le costume… et trouver les bons tailleurs. Il serait long de développer davantage.
Nous sommes, je veux le croire, aux premiers balbutiements de quelque chose d’immense qui se lève et qui va au-devant d’épreuves multiples comme on le voit d’ores et déjà en Tunisie comme en Egypte.
Si vous vous intéressez à ces problèmes, et si vous voulez poursuivre le débat, je vous invite à visiter le blog que j’ai ouvert récemment et qui, pour l’instant, n’est pas encore trop fourni : http://hedidh.blogspot.com/
Je serais aussi heureux de mieux vous connaître.
Je pense qu’il est encore trop tôt pour faire l’éloge de la révolution tunisienne comme si tout était déja parfait comme dans le meilleur des mondes dans la Tunisie d’aujourd’hui.
Mr Bouazizi est mort pour sa dignité car il ne pouvait rendre la gifle et les insultes qu’une policière qui venait le racketter lui a infligés.
Nous avons tous été blessés un jour ou l’autre dans notre dignité par la police tunisienne et son comportement odieux vis à vis des citoyens, et que dire du comportement des BOPs (brigades d’ordre public) qui sont encore pire. Nous n’avions jamais osé nous lever contre ces indignations, Mr Bouazizi a payé de sa vie notre droit à cela.
Par conséquent, Mr Bouazizi est mort non seulement pour sa dignité à lui mais aussi pour la notre également et celle de tous les peuples opprimés de la terre.
Le moindre des hommages à ce sacrifice énorme et de ne jamais laisser qui que ce soit bafouer notre dignité où que ce soit dans le monde.
Je suis personnellement très déçu du comportement de l’ugtt qui voulait se joindre au gouvernement au début, puis a trouvé mieux à faire en cautionnant le gouvernement tout en restant en dehors de celui-ci au moins pour être moins exposée aux critiques, je trouve que la dignité de Fahat Hached est bafouée par les chefs actuels de l’ugtt et qu’ils doivent être remplacés.
Si révolution il y a eu, elle n’a pas endigué le mal des institutions, et on ne peut faire son éloge que lorsque les résultats acquis seront en fin à la hauteur des aspirations de TOUT le peuple tunisien, et non pas d’une classe en particulier aux dépens des autres, aussi masqué que soit son petit jeu.
Le monde entier est en crise et en ébullition, et ceux qui croient qu’il suffit de revenir au staut quo précédent pour retrouver leurs avantages passés pour longtemps, se trompent lourdement.
Mr BEN ACHOUR votre article est bien un discours académique de grande valeur.
Mais ce qui m’intéresse personnellement, en tant que citoyen tunisien, c’est d’être informé par ce que va faire la commission que vous présidez:
1) quels sont les membres de cette commission (listes des personnes et de leurs CV) ?
2) quelle est l’approche et la méthode par lesquelles elle va procéder pour la réalisation d’une réforme profonde de la constitution et des lois ?
3) Qu’elle est la durée de ce travail ?
4) Est-ce que tout le travail pourra être fait avant les élections ?
5) Est-ce que le peuple pourra participer aux débats et à l’enrichissement des idées et par quels moyens ?
6) Avez-vous prévu les moyens technologiques nécessaires pour que le peuple puisse participer (internet, courrier) ?
Comme beaucoup de citoyens, je me pose toutes ces questions car je n’ai aucune information pratique concernant cette commission. S’il existe un moyen de m’éclairer et d’éclairer ceux qui se trouvent dans ma situation (pourquoi pas un site internet consacré), merci de nous le communiquer.
Si Ben Achour,
Merci pour cet article. Je m’attendais à plus de votre part. Je m’attendais à ce que vous développiez votre programme pour les réformes que vous envisagez lancer en Tunisie. Je m’attendais à ce que vous donniez votre vision prospective de la Tunisie pour les 20 à 50 années qui viennent suite aux réformes que vous allez mener. Je m’attendais à ce que vous développiez davantage les risques que coure notre révolution.
Les historiens, philosophes et autres érudits nous sortirons dans les années qui viennent de magnifiques thèses et ouvrages théorisant sur la révolution tunisienne.
Permettez mois d’être exigeant et de demander plus d’un homme à la tête de la haute commission de la réforme politique. Merci de nous dire davantage sur ces colonnes sur votre programme et sur les femmes et hommes sur lesquels vous vous appuyez.
Khaled Amri
Messieux Yadh,
Moi simple fils peuple. Moi comprend pas vous vouloir dit. vous surement surement trés fort+cultivé. moi normal. je pense vous n’aime pas islam + peur des barbes. vous aime bierre + pikini ??? moi aussi aime bierre mais aime pas pikini : parske j’ai soeures. moi pense vous n’avez pas filles. Vous pouvé faire loi pour bierre pas chèr ??
monsieux Yadh, ne craignez rien, moi aussi j’ai peur des barbes, et je ne vais pas voter pour les barbes.
Auteur Abdellatif JABRI
Titre : Oui à la légalisation du parti islamique ENNAHDHA en Tunisie .
La pratique de la religion fait partie de la liberté religieuse qui est un droit fondamental reconnu dans la majorité des Constitutions du Monde. Cette liberté religieuse doit être garantie constitutionnellement en Tunisie et non pas interdite. Dès qu’on s’attaque à la liberté religieuse sous couvert de défendre la laïcité, on aboutit très vite à un résultat contraire à la laïcité, c’est-à-dire à l’émergence de la dictature… Le mouvement tunisien ENNAHDHA doit être reconnu et légalisé par le Gouvernement tunisien actuel. En effet, le Mouvement ENNAHDHA représente une bonne partie de la population tunisienne et il convient de le légaliser au plus vite possible pour éviter de tomber dans la même erreur qui a été commise par le Dictateur BEN ALI et qui a été l’une des causes majeures de sa chute. Brandir la menace de l’Islamisme et de l’Islam est une théorie qui ne tient plus aujourd’hui. Elle est contestée aujourd’hui dans l’ensemble du Monde Arabo-Musulman , de la Tunisie, à l’Egypte, en Irak, en Algérie, au Yemen, en Lybie, etc…La peur de l’Islam est très ancienne dans les pays occidentaux, elle remonte aux temps des Croisades. Mais aujourd’hui, cette peur de l’Islam a trouvé son expression dès le début des années 80 à la suite des évènements d’Iran survenus après la chute du Chah d’Iran et l’avènement du Régime islamique de Khomeyni en Iran. Elle a été poussée à l’extrême par les Etats-Unis à travers le Président REAGAN et les Présidents G et W. BUSH (père et fils).
La peur de l’Islamisme et de l’Islam a été soutenue par les pays de l’Union Européenne telles que : France, Belgique, Suisse, Allemagne, Danemark, Hollande, Angleterre, Suède,Italie, Espagne, Portugual, et l’ensemble des pays de l’Est notamment depuis la chute des pays de l’Union Soviétique et du Camecom (Roumanie, Pologne, Allemagne de l’Est, Bulagarie, Russie, Georgie, Pays Baltes, etc…).
Mais la peur de l’Islam et de l’islamisme a surtout été soutenue par ISRAEL qui ne désire pas du tout avoir à ses frontières des régimes islamistes ou d’inspiration musulmane. La position d’Israël qui est hostile à l’Islam en général ne remonte pas d’aujourd’hui, elle date des années 70. Ce qui paradoxal c’est qu’Israël veut lutter contre l’Islamisme mais en même temps l’Etat d’Israël trouve son fondement dans une conception religieuse très extrêmiste, qualifiée très souvent de SIONISME. En effet, selon la confession juive de la THORAH, le peuple juif est de retour dans ses terres saintes promises par le Dieu d’Israël, retour justifiant ainsi la colonisation des terres palestiniennes par les colons juifs très religieux :les KHASSIDIMS qui sont très tolérés par l’Etat d’Israël.Ainsi, des partis religieux extrêmistes de confession juive se retrouvent dans le Parlement d’Israël et également dans la composition de tous les Gouvernements d’Israël !…Pourquoi alors n’impose-t-on pas à Israël la laïcité et la lutte contre l’extrêmisme religieux juif en Israël ? On interdit chez les autres, et on tolère et on encourage chez soi ! C’est inadmissible !…
Depuis plus de 40 ans, les pays occidentaux ont mis l’Islam et l’Islamisme en tête de mire. Les pays occidentaux ont encouragé chez les pays arabo-musulmans l’instauration des régimes de dictature qui tiennent leurs populations par une main de fer pour éviter qu’ils ne basculent pas vers un Régime à connotation musulmane ou islamiste. Pour les Occidentaux, la frontière portant sur la distinction entre Islam et Islamiste est très mince donnant naissance à une Islamophobie… Leur hostilité à la religion musulmane s’est exprimée en Europe et aux Etats-Unis ces dernières années par une série de mesures législatives portant sur le voile islamique, sur la construction des mosquées sans minarets, sur la formation des Imams déviée de l’Islam et même sur l’interprétation à donner aux sourates du Coran. L’ensemble de ces mesures ont été instaurées en Occident sur le fondement de la peur de la religion musulmane et ont été motivées par la défense de certaines théories relatives à la laïcité très souvent en contradiction avec le principe même de la laïcité qui exige le respect du culte et de la pratique religieuse…
La peur des Occidentaux et d’Israël de la religion musulmane a encouragé depuis les années 70 jusqu’à nos jours,l’émergence d’une série de guerres survenues dans les pays arabo-musulmans, guerres qui ont été encouragées ou déclenchées par les Occidentaux eux-mêmes, comme la guerre irano-irakienne (Saddam-Khomeini), la guerre du Golfe déclenché en 1991 par les Etats-Unis et ses alliés contre l’Irak de Saddam juste 3 ans après la fin de la guerre d’Iran-Irak,la guerre actuelle des pays de l’OTAN à l’encontre des talibans en Afguanistan, la guerre en Palestine par Israêl contre Guazza, la guerre au sud du Liban par Israël contre Le Hezbollah et la guerre que compte déclencher l’OTAN prochainement à l’encontre du régime iranien de Mahmoud NIJAD accusé de terrorisme islamiste, la guerre en Bosnie, en Somalie, au Yemen, etc…
Très souvent, le Musulman est accusé d’obscurantiste, de fanatique, d’intégriste et de terroriste dès qu’il affiche sa pratique religieuse. Les Occidentaux demandent à séparer la religion de l’Etat au nom de la laïcité alors que dans ces pays Occidentaux, des lois continuent à être adoptées sous l’influence de la religion, à l’instar de la loi sur l’avortement, sur la séparation de corps en matière de divorce, les lois sur l’héritage, les lois sur l’interdiction de travailler le Samedi (pour les juifs) et le dimanche (pour les chrétiens). Les fêtes Musulmanes ne sont pas du tout reconnues dans le Code de travail dans les pays occidentaux…
De nos jours, jamais il n’y a jamais eu chez les Occidentaux et en Israël, un Premier Ministre ou un Monarque qui s’est attaqué aux Synagogues en Israël, aux Eglises dans les pays chrétiens, ou aux barbus chrétiens ou au voile chrétien ou à la fermeture des Eglises, ou à l’interprétation à donner aux versets de l’Evangile…ou de la Thorah…Les Occidentaux et Israël ne veulent pas s’auto-critiquer mais aiment porter la critique sur les religions des autres…
Selon la conception Occidentale appuyée par Israël défendant la politique de l’économie de marché capitaliste, il conviendrait d’éviter d’instaurer dans les pays arabes des régimes islamistes ou d’inspiration musulmane et ceci dans le but de continuer à assurer leurs intérêts dans les pays arabes par le biais de l’investissement. En effet, selon le Code de l’Investissement tunisien établi par Ben Ali dès les années 9O, les investisseurs étrangers en Tunisie ne payent pas l’impôt, profitent des salaires bas octroyés aux tunisiens et ont le droit de rapatrier leurs bénéfices à l’étranger…
C’est d’ailleurs cette politique qui a été suivie par le Dictateur tunisien Ben Ali défendant l’investissement des étrangers en Tunisie se servant du thème de la lutte contre l’islamisme dans le but selon lui d’assurer une stabilité en Tunisie propice à encourager l’investissement des Occidentaux et d’Israêl…
Dans les années 90,Ben Ali s’est livré à une guerre contre l’islamisme pour apparaître aux yeux des Occidentaux comme étant un Président laïque luttant contre l’intégrisme, le fanatisme et l’obscurantisme. Malheureusement la population tunisienne a payé les frais de la note de cette politique de Ben Ali dans les années 90, où on a vu la pratique de la torture en Tunisie battre son plein dans les prisons tunisiennes avec le décès et la disparition de pas mal de tunisiens dans les prisons et les postes de police.
Et puis durant les années 2000, Le président dictateur Ben Ali a commencé à justifier sa politique de lutte contre l’islamisme, non pas pour lutter contre l’intégrisme islamique, mais plutôt pour lutter contre le terrorisme islamique et même contre le terrorisme en général frappant toutes les couches sociales tunisiennes religieuses ou non religieuses, où des lois ont été adoptées pour terroriser la population tunisienne sous le prétexte de cette lutte anti-terroriste. La repression de Ben Ali a battu son plein depuis deux decennies en recourant à des méthodes policières inadmissibles à l’encontre de sa population .
Ce qui était inquiétant, c’est que les pays occidentaux ont soutenu BEN ALI jusqu’à la date de sa chute le 14 janvier 2011 sans aucune auto-critique de leur politique à l’égard des Droits de l’Homme qui ont été réellement violés en Tunisie sous le régime de BEN ALI.
Pour les Occidentaux et Israël, le principe du respect des Droits de l’Homme et de la Democratie passe en second plan pourvu que, en priorité, leurs intérêts économiques soient assurés même par un régime dictateur, à l’instar de BEN Ali considéré de surcroit comme étant un Ami. Pour les Occidentaux et Israel, ils appliquent la politique de deux poids ,deux mesures : lorsqu’un Dictateur d’un pays Arabe assure leurs intérêts économiques, les atteintes à la Démocratie et les violations des Droits de l’Homme ne les intéressent pas du tout, alors que ces mêmes atteintes des Droits de l’Homme reviennent pour être revendiquées au premier plan par les Occidentaux dès lors qu’un Président ou un Roi des pays arabo-musulmans ou d’ailleurs, ne désire plus prévilégier leurs intérêts économiques au profit des intérêts de son pays…
Il est temps qu’en Tunisie et dans les pays arabo-musulmans et ailleurs cette politique d’Israêl et des Occidentaux restreignant la pratique religieuse musulmane ne doit plus être poursuivie comme au temps de Ben Ali comme dans le seul but de sauvegarder leurs intérêts économiques.
Le Gouvernement actuel tunisien doit reconnaître le parti ENNAHDHA et le légaliser pour qu’il puisse comme tous les autres partis assumer son rôle politique d’une manière responsable, dans un climat politique paisible de tolérance et du respect de l’autre conformément à la volonté du Peuple Tunisien et de ses intérêts. La peur de l’Islamisme et sa condamnation précipite l’émergence de la dictature et des guerres nuisibles aux peuples dans le monde raison pour laquelle il conviendrait non pas d’interdire le Parti ENNAHDHA en Tunisie mais plutôt de le légaliser pour qu’il puisse participer dans les prochaines élections présidentielles et législatives à pied d’égalité avec les autres partis tunisiens.
Fait par : Abdellatif JABRI
Le 05 février 2011
Beaucoup de sujets importants sont traités dans cet article. Je vais juste attirer l’attention qu’ils existent différents partis islamistes de part le monde et ils ne se ressemblent pas tous.
Regarder l’exemple de la Turquie qui est un état laïque où la séparation de l’état et de la religion est assurée dans la constitution. Les citoyens de ce pays, musulmans ou pas, ont tous les mêmes droits.
Je pense que la constitution tunisienne doit garantir les droits universels de l’Homme y compris l’égalité des citoyens quels qu’ils soient leur sexe, leur religion et leur race. Elle doit assurer la séparation de l’état et de la religion.
Au 21ème siècle, aucun pays ne peut se passer de sa moitié.
Tout parti qui respecte cette égalité et accepte les principes de la démocratie et de la liberté, avant et après l’accession au pouvoir, doit pouvoir avoir le droit d’exister.
Par opposition, tous ceux qui n’acceptent pas les règles des jeux démocratiques ne peuvent prétendre profiter de cet espace en vue d’atteindre le pouvoir pour aussitôt renier ces principes et appliquer leurs programmes cachés.
Pour le volet économique de l’article, il me semble irresponsable de vouloir changer le modèle économique actuel qui est basé sur les investissements étrangers. On peut et on doit surement le corriger mais on ne doit pas y renoncer du jour au lendemain sans risquer de ruiner le pays. La Tunisie, comme tout le monde sait, n’a pas suffisamment du pétrole pour faire vivre ses citoyens indépendamment des investissements étrangers.
Allah Yér5am Bourguiba!
Est-il difficile d’expliquer “vulgairement” les choses sans en faire une introduction à une thèse en théologie?
Néamoins cela reste un point de vue intérréssant et original mais difficile à lire.
Personnelelment, je préfère l’originalité et l’invention au suivisme.
Je n’ai pas lu vos livres mais grâce à votre article cela me donne envie de le faire :)
Un point pour la liberté d’expréssion.
Et c’est comme même des perles ces tunisiens.
Merci si “Yadh”! RESPECT!
Trop de bla-bla et de publicité, ya sSi Yadh ACHOUR
Ce mec se comporte comme Ben Ali en choisissant ses copains pour une commission qui doit réformer le paysage juridique tunisien. Il ignore ceux qui ont participé effectivement à la révolution tunisienne (UGTT, ordre des avocats, association des magistrats…). Quelle légitimité pour une telle commission qui a été décidée par le dictateur déchu dans un dessein d’éluder les revendications légitimes des manifestants ? Aucune, car on ne réforme pas dans un salon ! Vraiment ça me dégoute ce genre de comportement et ces pseudo intellectuels qui veulent se faire une notoriété sur le sang des martyrs !
j’ai une rremarque tres simple à faire: Qu’entents M. achour par le terme “CHARIA”. Etymologiquement charia signifie voie, chemin, sentier sui conduit à une source d’eau. Et non loi. Charia c’est l’Ordre voulu par Dieu pour faireacceder les hommes au bonheur sur terre en faisant regner la justice sociale en premier lieu.
beaucoup confondent CHARIA, FIKH et application des HOUDOUDS. Commençons par bien definir la signification des mots et des concepts avant de discuter sur la théologie et la democratie. Nous y gagnerions tous en clarté dans les propos. Merci.
Yesmina!
C’est quoi Dieu? car il y en a qui le savent pas.
Et en plus, que vient faire Dieu dans une histoire de “choix de société”?
Fakhreddine( qu’on peut traduire par fierté de la religion)
Votre question: C’est quoi Dieu? car il y en a qui le savent pas.
ma réponse: Je “sais” Dieu par la raison.
Votre question:
Et en plus, que vient faire Dieu dans une histoire de “choix de société”?
ma réponse: raison de plus pour en discuter pour faire un choix de société. La question que je me pose est dans quel but et quelle est la finalité de ce choix de société?.
je vous fais remarquer que:
– c’est M. Yadh Ben achour qui parle d’islam, de charia et de démocratie.
– que l’article premier de la constitution tunisienne est
La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain ; sa religion est l’Islam, sa langue l’arabe et son régime la république.
– que dans le texte de la Constitution dans le préambule il ya ce paragraphe:
….
de demeurer fidèle aux enseignements de l’Islam, à l’unité du Grand Maghreb, à son appartenance à la famille arabe, à la coopération avec les peuples qui combattent pour la justice et la liberté;
– d’instaurer une démocratie….
la religion fait partie de notre tunisianité.D’un autre coté le mot “Charia” souvent mal traduit par “lois islamiques” fait peur au gens et explique en partie leur rejet de leurs compatriotes du parti Nahdha.
Alors Commençons par bien comprendre le sens des mots. pour ne pas se laisser instrumentaliser par des idéalistes qui rêvent d’un islam mythique qui n’a jamais existé.
Ceci dit je suis une laïque, musulmane pratiquante apaisée et qui n’est pas schizophrène. et je ne voterais certainement pas pour un parti religieux.
Que retenir du commentaire fleuve de M. Abdellatif Jabri, au-delà des répétitions, des à-peu-près et des amalgames ?
Légaliser la Nahdha ? Mais tous les démocrates se sont battus -les leaders de ce parti le savent bien- et se battront toujours pour l’exercice de ce droit élémentaire, pour les Nahdhaouistes comme pour tous les autres Tunisiens quelles que soient leurs sensibilités. Ils en ont payé le prix et le payeront encore s’il le faut, car la Révolution n’est pas encore arrivée à bon port, loin s’en faut.
En revanche, que M. Jabri, nous dise clairement quel est le programme politique de la Nahdha.
Qu’il nous dise surtout où se situe la frontière entre islam et Islamisme, parce qu’il la reconnaît sans la reconnaître selon qu’il parle des autres, tous les autres, où qu’il parle en son nom propre (au nom de son propre clan ?) Il parle des Talibans, du régime iranien, du Hezbollah et de beaucoup d’autres.
Dites nous, Monsieur, où est l’islam et où sont les Islamistes dans tout cela.
Mais revenons à la Tunisie.
Des faits graves et répétés contre des femmes et des hommes démocrates, rapportés par l’auteur de ces lignes à l’appui d’une contribution intitulée « Séparer l’État de la religion» publiée sur Nawaat, en date du 24 janvier, n’ont pas été, que je sache, condamnés par les responsables de la Nahdha ; les seuls commentaires de certains de ses partisans : un flot d’injures déversés sur ceux qui en ont parlé.
Ces partisans qui ont molestés les manifestantes vendredi (28/01) à l’aéroport, à l’arrivée du leader du mouvement dont vous défendez les droits, puis les violences du lendemain, le samedi (29/01) à l’avenue Bourguiba, agissaient-ils au nom de l’islam ou de l’islamisme ?
Ensuite pourquoi, Monsieur, la laïcité vous effraie-t-elle tant, vous qui écrivez que son principe « exige le respect du culte et de la pratique religieuse». Ce simple rappel, sous certaines plumes, vaut mille éloges.
Cette séparation entre État et religion, c’est ce que beaucoup de femmes et d’hommes demandent pour notre pays, pour éviter tout futur despotisme. D’où qu’il vienne. « Notre pays est musulman, ses lois doivent être laïques » disait une pancarte à la manifestation du 29/01. La liberté pour laquelle des générations ont lutté depuis plus d’un demi-siècle et payé un lourd tribut, serait incomplète sans cette séparation.
Excellent Mr Ben Achour !!
J’adhère totalement à ce projet de théorisation. Je fais mienne cette conclusion apparemment banale, évidente mais combien pertinente et “nouvelle”: “Il est prétentieux, au cœur de l’événement, de vouloir le théoriser ou prédire ses effets. Un point me semble pourtant certain. Le peuple tunisien a révélé, au cours des derniers événements, que l’idée démocratique n’était ni orientale ni occidentale, ni du nord ni du sud, qu’elle dépassait les territoires et les frontières et qu’elle était constitutive de notre humanité. L’homme a été créé pour être démocrate. Il ne tolère ni la torture, ni la discrimination, ni l’étouffement de son être pensant.”
Cette thèse mérite d’être développée.
Un autre point, qui est développé en filigrane, me tient à coeur: c’est ce que j’appellerais ” la Tunisianité” de cette révolution, en parlant de “Tunisianité” , je me réfère autant à une histoire tunisienne, une géographie tunisienne, une personnalité tunisienne….pour dire en final que cette révolution n’est pas “exportable” !!! c’est ce qui fait sa “Tunisianité”: elle ne peut pas être violente,elle ne peut être radicale, ses objectifs se dessinent sur le tas au gré de l’évolution des évènements….elle unit tout un peuple, les revendications de classe sont émoussées au profit de revendications collectives: Liberté et Dignité d’abord…mais elle est -paradoxalement- sous maîtrise de la part même de ceux qui l’animent!!!
Ce dernier aspect reste à développer et mérite réflexion…
Cordialement
Mr Achour, vous reconnaissez au peuple tunisien le fait qu’il aie totalement intériorisé la démocratie mais vous et les membres de votre gouvernement n’avez pas, pour ce peuple la considération qu’il mérite.
Pourquoi alors ne pas publier systématiquement dans les journaux les textes de lois que vous serez amenés à proposer?
pourquoi le parlement a-t’il voté à une écrasante majorité une loi qui permet au gouvernement de travailler par décrêts-lois? Sans doute est-ce utile dans les momments actuels de la transition du pays mais qu’a donné en échange de ce vote le premier ministre? l’AMNISTIE GENERALE?
Le joli cadeau fait aux despotes, tricheurs et voleurs de tout poil qui ont martyrisé le pays jusqu’ici! C’est une injure faite aux martyrs de cette révolution, morts, blessés, lèsés ou vifs et actifs pour que cette révolution réussisse!
les tunisiens savent lire et le meilleur moyen de les initier aux termes et jeux de la démocratie n’est-il pas de leur faire lire et/ou comprendre les lois auxquelles ils devront adhérer?
Amis tunisiens, soyez réalistes, demandez l’impossible.
Vous êtes l’avenir du monde.
“Le réel ne peut être franchi que soulevé” (René Char)
Certains commentaires laissent entendre qu’on n’a pas encore vraiment réalisé que la Tunisie est en train de vivre un moment exceptionnel, un état de grâce comme il s’en produit très rarement. Le vent de l’Histoire souffle dans notre pays. Il fait tout bouger, portes et fenêtres claquent, s’ouvrent et se ferment; les gens sortent de chez eux, les chemins du quotidien sont délaissés : le pays est thâ’ïr et ha’ïr : en révolte et saisi d’inquiétude. Les langues se délient. Les pensées se libèrent. Les cadres et les carcans sautent les uns après les autres. Tout le monde est dans la rue, au propre comme au figuré, y compris ceux que ligotait le “droit de réserve”! Eux aussi retrouvent leur liberté et jouent la transparence. Comment s’en plaindre, alors que les sources de notre inquiétude proviennent de ce qui se trame loin des projecteurs, en petits comités, dans les chancelleries étrangères et les bureaux ministériels? Les forces de l’ombre.
M. Ben Achour, dont il faut lire et relire le texte, construit et réfléchi, nous livre son soulagement de voir que l’histoire qui se déroule sous nos yeux, est levée (je pense au levain) par un formidable facteur positif : l’idée démocratique arabe, je dis bien arabe. Comme il y a des siècles, les Arabes se sont emparés de l’idée monothéiste pour la régénérer et la purifier avec l’islam, les voila qui se saisissent de l’idée démocratique qu’il leur faut, à présent, recréer, comme quelque chose qui n’est “ni d’Orient, ni d’Occident”. Un formidable bond en avant devrait s’en suivre.
Pour cela il faut jeter à bas, définitivement, l’Etat tribal et le règne du père castrateur, ou sacrificateur de ses enfants.
La première chose qu’il nous faut apprendre, c’est de sortir du réflexe du dénigrement : commencer par considérer et admettre la vérité de l’autre, ce qu’il a de positif. Il nous faut savoir très clairement ce qu’on veut et pas seulement ce qu’on ne veut pas : être une force de proposition. Quitter la défensive. Certaines forces négatives s’arc’boutent, essaient de résister. Mais on ne résiste pas au vent de l’Histoire quand il est levé. L’heure sera à la création qui va de pair avec la liberté. Et c’est l’avenir, rien de moins, qu’il s’agira de concevoir. Quel avenir voulons nous? Cette question, qu’on le veuille ou non, M. Ben Achour a raison, touche à l’identité : qui sommes-nous, quelle est notre place dans le monde, comment intégrons-nous les autres et comment nous en différencions-nous ? Quel sens donnons-nous à notre action dans un monde qui devient un village ? Le problème de l’identité, M. Ben Achour est bien placé pour le savoir, est lié à la langue (sa place, son importance, son adaptation ou son inadaptation aux besoins de la connaissance et de l’expression créatrice, etc.) Lié aussi à la religion (quelle place doit être la sienne? Dans la sphère politique? dans la sphère religieuse, dans celle du Droit?, dans la Culture ?). Ces questions débouchent fatalement sur les rapports entre le collectif et l’individuel. Au nom d’ intérêts soi-disant « supéreurs », c’est-à-dire collectifs on a tyrannisé l’individu. On a justifié l’injustifiable, les pratiques les plus abominables, dont la torture qui est une tentative de destruction de l’intégrité individuelle, de ce que l’homme apporte d’unique). Or, l’individu est à la base de tout. Le collectif n’a pas une tête (sinon celle du dictateur) et il n’a pas d’yeux, sinon ceux de ses agents. Seul l’individu dispose d’une tête et d’un regard, c’est-à-dire d’une responsabilité et de la conscience ! Faut-il, encore, donner la prééminence au facteur identitaire? Est-il vraiment menacé ? Par qui? De l’intérieur ou de l’extérieur? A ces questions claires, il faut exiger des questions tout aussi nettes. Il faut mettre un terme à l’opacité, à l’ambiguité, à l’amalgame, au double langage, au faux-fuyants, à la dissimulation, au refus de la différenciation, qui sont l’apanage des personnalités doubles, névrosées. Le moment exceptionnel que nous vivons, avec le vent de l’histoire qui se lève et gagne la grande Egypte, apporte aussi la guérison. Demain, nous reprendrons confiance en nous. Il paraît que la première réaction de l’esclave qu’on libère est la peur de la liberté et la nostalgie des chaînes, si rassurantes!
N’oublions jamais tout ce que l’on doit aux Tunisiens du pays profond. Saluons en eux ce que l’homme à de plus beau : la dignité. Ils sont notre richesse et notre cœur battant. Ne les opposons pas à d’autres Tunisiens. La Tunisie est un creuset unique. N’oublions pas que la priorité des priorités consiste à satisfaire leurs revendications et à aller au-devant de leurs attentes.
Bienvenu, M. Yadh Ben Achour, dans l’arène démocratique. On sait faire la différence entre le rôle qui est le votre actuellement et qui a besoin de votre savoir, de votre probité intellectuelle et de votre vigilance, avec le besoin de tout citoyen de s’exprimer, et de se situer.
I was waiting for such article so I can judge by myself the intellectual level of those who have been entrusted with critical missions to make sure that the REVOLUTION does not fail. Unfortunately, the language is too complex to grasp the idea and the thinking behind it (let alone to predict where things are going!)
I read almost all comments and I realized that it is not just me who did not get it clearly! This did not make me feel better BUT it added to my fear for the REVOLUTION…
Please simplify things; we all Tunisians want to get and understand the feedback from those entrusted with the success or failure of the REVOLUTION… Thank you!
EC
Auteur de l’article abdellatif JABRI :
Yadh Ben Achour est devenu le représentant de la Révolution tunisienne du 14 janvier 2011 !
Paradoxalement, aujourd’hui Yadh Ben Achour est devenu un REVOLUTIONNAIRE parlant au nom de la Révolution tunisienne du 14 janvier 2011…Sous le règne du dictateur Ben Ali, durant 23 ans, on n’a jamais lu d’articles ou entendu des declarations publiques provenant de Yadh Ben Achour critquant le régime de dictature de Ben Ali…! Durant, le règne du dictateur Ben Ali, Yadh Ben Achour ne s’est jamais prononcé sur la torture en Tunisie à l’encontre des citoyens tunisiens accusés par Ben Ali d’islamistes et d’intégristes…Au contraire, durant le règne du dictateur Ben Ali, Yadh Ben Achour faisait figure d’un défenseur de la laïcité en Tunisie à l’encontre de l’Islamisme ce qui était de nature à plaire à Ben Ali.
En effet, le dictateur Ben Ali durant tout son règne de 1987 jusqu’à sa fuite le 14 janvier 2011 se présentait aux yeux du monde entier, comme étant un défenseur de la laîcité impliquant un Etat moderne, un Etat démocratique de Droit…Pour cela, Ben Ali se declarait toujours en guerre contre l’islamisme durant les années 90 et 2000 accusant des milliers de citoyens tunisiens de confession musulmane d’islamisme du fait qu’ils ont affichés tout simplement leur foi religieuse…Ces simples citoyens tunisiens ont été sous le règne de Ben Ali par le biais de son gigantesque arsenal plicier, harcelés, torturés, liquidés physiquement, exilés…tout simplement parcequ’ils accomplissaient leurs prières dans les mosquées et surtout n’appartienaient pas au R.C.D. de Ben Ali . Ces simples citoyens tunisiens de confession musulmane considérés comme opposants au régime de Ben Ali étaient accusés de tous les torts : islamisme, terrorisme, intégrisme et ils étaient très souvent torturés et emprisonnés sans compter les privations de leurs droits civils, tel que privation d’emploi, de mariage, de passeport, etc…
Au temps de Ben Ali la défense de la laïcité était le thème central qui justifiait la politique de Ben Ali à l’encontre des citoyens tunisiens musulmans accusés d’Islamisme, de terrorisme, d’obscurantisme, de fantisme…
En effet, le motif de la défense de la laîcité a beaucoup servi les régimes des dictatures dans les pays Arabes, comme le régime de Moubarak en Egypte, régime qui connait actuellement un rejet total de la part de son peuple.
La défense d’une laîcité excessive selon la conception restrictive de la laîcité a été encouragé dans les pays arabes par les Etats de l’Union Européenne et par Israêl sous couvert de la lutte contre le terrorisme. Cette théorie est mise en échec aujourd’hui par les popualtions du monde arabo-musulman.
Jadis, Ben Ali se présentait aux yeux des Occidentaux comme l’homme luttant contre l’Islamisme et le terrorisme et l’homme qui puisse leur garantir une stabilité politique : c’est ce qui expliquait le soutient total de ces Occidentaux à Ben Ali…
Le thème de la laîcité prête à toutes les manipulations politiques du fait qu’il n’existe pas une vraie définition de la laîcité.
Alors, qu’est-ce que la laïcté ?
Déjà, la définition de la laîcité n’est pas la même selon qu’on se place dans les pays anglo-saxons ou dans les pays de tradition latine…
1- La définition de la laîcité dans les pays Anglo-axons :
Pour les pays anglo-saxons, notamment les Etats-unis, la Laîcité doit être comprise selon une conception extensive, large et permissive permettant à l’ensemble des citoyens de voir leurs croyances religieuses respectées, y compris dans les institutions de l’Etat, ne faisant pas une distiction stricte entre Religion et Etat… C’est pour cela qu’ils toléraient dans les Ecoles et Universités des Etats-Unis, la présence des étudiantes Musulmanes portant le voile islamique côte-à-côte des étudiantes juives et juifs portant le voile ou la Kippa de confession juive, et également côte-à-côte des étudiants chrétiens portant les signes religieux tels que la croix ou la barbe chétienne, etc…
Le gouvernement de Turquie de Rejeb ARDOUGUAN est adpte de la conception anglo-saxonne de la Laîcité et tolère au sein des Universités turques et autres institutions publiques la présence de Musulmanes portant le voile islamique…
2-La conception de la laîcité dans les pays de tradition latine :
Dans les pays de tradition latine avec en tête, la France, la laîcité doit être au contraire comprise selon une conception restrictive s’appuyant sur une tradition française remontant à 1901 où la religion doiît être séparée de l’Etat. Mais attention, cette séparation de la religion et de l’Etat ne doit pas être confondue à la séparation des pouvoirs qui est une autre question .
En effet, beaucoup de personnes confondent la séparation de l’Etat et de la Religion avec la séparation des 3 pouvoirs à savoir le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judicaire.
La question de la séparation des 3 pouvoirs est une question différente de la question de la séparation de l’Etat et de la Religion. La question de la séparation des 3 pouvoirs est une question très positive et doit être défendue et revendiquée aujourd’hui en Tunisie à ytavers l’adoption d’une nouvelle Constitution…
En France, la laïcité suppose selon la conception restrictive la séparation de la religion de l’Etat. C’est pour cette raison que les musumanes qui portaient un voile islamique ont été dès les années 90 interdites de fréquenter les écoles et universités françaises… Ces interdictions ont été colportées par les médias français tels que télévision, radio, journaux, etc… et ont donné naissance à une véritable Islamophobie alimentant le racisme à l’encontre des Arabes et des Musulmans de France.
Cette conception de la Laîcité a été adoptée par Ben Ali en Tunisie en se faisant son ardent défenseur devant les Occidentaux et Israël au point que Ben Ali avait conseillé Chirac en visite en Tunisie d’adopter la même interdiction tunisienne à l’égard du voile islamique dans les écoles et universités tunisiennes …! Depuis quand le Musulman devient le conseiller du chrétien l’incitant à suivre le modèle tunisien de Ben Ali sur l’interdiction du foulard islamique sur le fondement de la défense de la laîcité et de la lutte contre l’islamisme…!
Voilà aujourd’hui, à son tour, Yadh Ben Achour tout en prétendant devenir un REVOLUTIONNAIRE soutient la même politique qui a été suivie par Ben Ali à l’encontre de l’islamisme au motif de la sauvegarde de la laîcité d’un Etat moderne et démocratique. Si aujourd’hui, on veut défendre la lîcité selon la conception des pays de tradition latine, comme cela a été durant le règne de BEN ALI, on risque en Tunisie, dans un pays de surcroît majoritairement Musulman, de commettre la même erreur que celle commise sous le régime de Ben Ali à savoir, les tortures des citoyens tunisiens musumans, l’emprisonnement des religieux, etc…
Yadh Achour ne définit pas ce qu’il entend par définition de la laîcité… Il devrait savoir que la laîcité consistant à séparer l’Etat de la Religion n’est pas un modèle universel puisque beaucoup de pays ne suivent pas cette séparation, y compris dans les Etats-Unis qui consdièrent que la Laîcité ne doit pas du tout exclure la religion des institutions de l’Etat, justement pour assurer une meilleure laîcité républicaine des cioyens et garantir leur liberté de croyance dans toutes les institutions de l’Etat !
Alors à quoi joue encore Yadh Ben Achour ? Veut-il permmettre aux gouvernements futurs de la Tunisie de continuer leurs acharnements contre les religieux musulmans comme au temps de BEN ALI sous couvert de faux arguments tels que la lutte contre l’islamisme, le terrorisme sur le fondement de la défense de la laîcité excessive ?
Il n’est pas sans oublier que Yadh Ben Achour était décoré par BEN ALI en juillet 1990, comme étant Commandeur de l’Ordre de la République.
Egalement, Yadh Ben Achour a été désigné par Ben Ali pour être Membre du Conseil Constitutionnel et il a exercé cette fonction de 1988 à 1992. On dit que Yadh Ben Achour a démissionné du Conseil Constituionnel après avoir exercé cette fonction plus de 4 ans !
En général, on exerce pas durnat plus de 4 ans la fonction de Membre du Conseil Constitutionnel et prétendre être un opposant à Ben Ali par le fait de démissionner… Quand on est opposant à Ben Ali, on devrait pas du tout accepter dès le début l’exercice de cette fonction. De même, Yadh Ben Achour a été déssigné comme Membre du Conseil économique et Social en 1987-1988, sans compter ses hautes fonctions de Doyen auprès des Universités et dans l’Académie Internationale de Droit Constitutionnel sise à Tunis, académie qui a joué un grand rôle dans la révision en 2002 de la Constitution tunisienne permettant à Ben Ali de se présenter sans limite de mandat…
L’ensemble de ces hautes fonctions qui ont été exercées par Yadh Ben Achour sous le règne de Ben Ali ne pourraient jamais s’exercer en Tunisie si elles n’étaient pas consenties par BEN ALI….
Aujourd’hui, Yadh Ben Achourr a retourné sa veste et soudain, il est devenu un REVOLUTIONNAIRE du 14 janvier 2011 critiquant BEN ALI…! Pourquoi, Yadh Ben Achour n’avait jamais critiqué durant le règne de Ben Ali pendant 23 ans, la torture des cioyens tunisienns accusés par Ben Ali d’islamisme, d’intégrisme, d’obscurantisme et de terrorisme ?
Voilà encore que Yadh Ben Achour vient d’être désigné par le Premier ministre GHANNOUCHI pour présider la Commission Nationale Supérieure sur la Réforme. Déjà, Mr.GHANNOUCHI est contesté par le peuple tunisien voyant en lui une figure de l’ancien Régime de Ben Ali. Par ce choix, Ghannouchi a fait appel à Yadh Ben Achour car il voit en lui, l’homme de la continuité du Régime de Ben Ali. A son tour, Yadh Ben Achour a désigné les membres de sa Commission sur la réforme parmi lesquels un grand nombre d’Universitaires Benalistes comme Slim Lagmani,Horchani, etc… qui militaient dans la même politque de soutien à Ben ali que Yadh Achour.
Quelle réforme nouvelle des instituitons tunisiennes ainsi que de la Constitution tunisienne espère-t-on avoir de ce Président Yadh Ben Achour désigné par GHANNOUCHI pour présider la Commission Nationale Supérieure de la Réforme ?
Abdellatif JABRI Le 08 février 2011
il nous faut un regime parlementaire pour eviter un dictateur
il faut un projet de loi pour nos futurs élus :
-> avant chaque mandat, que le patrimoine personnel de chaque élus soit divulgué avant son entrée dans la fonction et durant tout son mandat, ceci permet d’éviter tout abus de biens sociaux, enrichissement personnel, affairisme…, vol, etc.Afficher la suite
Réaction à l’article de M.Y. Ben Achour : La lecture de votre papier me consterne à double titre. D’abord,le propos est abscons et creux. Ensuite, en tant que président d’une commission de réforme de la constitution, vous êtes tenu à la neutralité. Votre référence à la religion est déplacée, dangereuse à un moment où apparaît la nécessité impérieuse d’inscrire dans la constitution la séparation de l’Etat et de la religion. J’ajoute également que votre désignation à la tête de la commission sur la réforme de la constitution indique une fois de plus l’incapacité de la classe politique tunisienne à se renouveler et à faire appel à de nouvelles énergies, à des hommes et à des femmes qui tiendraient compte des réalités, des évolutions et des aspirations à la liberté de la société tunisienne.
En tant que citoyenne tunisienne, particulièrement attachée au respect des libertés fondamentales, et soucieuse de ne pas trahir ceux qui ont fait le sacrifice de leurs vies, je vous demande de donner votre démission de la Commission. La réforme de la constitution doit être radicale ( séparation de l’Etat et de la religion, séparation des pouvoirs, garantie des libertés publiques) pour permettre la construction d’un Etat de droit et la démocratie. Permettez-moi de douter de votre engagement et de votre volonté de mener à bien cette tâche. Quittez cette commission. S. El Mechat
Monsieur Yadh Ben Achour, le fait de publier cet article ne fait que renforcer les soupçons et le malaise vis-a-vis de cette commission mystérieuse qu’il vous a été offert de présider par Ghannouchi, et ce pour la très simple raison d’OBLIGATION de silence que vous impose votre nouvelle fonction. Quelle grosse maladresse pour un homme de droit! Pourquoi donc? Êtes-vous en pressante quête de légitimité .. révolutionnaire? Est-ce un petit coucou au peuple au sens d’une douce introduction ou d’une carte de visite?
Il y a quelques jours quelqu’un dénonçait dans un article publié ici > http://www.tunisiawatch.com/?p=3917 < la composition entachée de mauve de la commission que vous présidez et j'avoue que j'aurais bien aimé vous lire répondre la dessus ?