ان الثورة تحتاج الى العقل في المرحلة الانتقالية حتى تؤتي ثمارها، فلا يكون تحرك الشارع نابعا عن الاهواء و الشعارات المغرية بل عن رؤية واضحة للمستقبل حتى لا نقع في العدمية او المثالية. لا يمكن رسم خارطة طريق واقعية الا بتحديد خصائص مجتمعنا في الوقت الراهن و التنظير لما يلائم واقعه في ظل الوضع العالمي الراهن.
ان ازمة الحكومة الحالية هي ازمة ثقة حيث انها فرضت نفسها على المجتمع التونسي و استنادا الى دستور لا يستوعب روح الثورة. و المتابع لهذه الحكومة يرى انها حكومة ترتجل خطواتها و ليس لها توجه واضح و قد ارتكبت العديد من الهفوات ( تباطؤ في اتخاذ قرارات صارمة، تعتيم اعلامي حول العديد من النقاط) التي ساهمت في ازدياد التشكيك بمصداقيتها. اضافة الى ان السلطة تفتقد الى قوى فعلية في جهاز الدولة تراقبها او تتوازن معها. فاتفقت العديد من الاحزاب و الجمعيات على تكوين مجلس لحماية الثورة لسد هذا النقص. باعتبار ان مجلس لحماية الثورة هي الية فعالة يمكن لها ان تضمن المسار الصحيح للثورة فلا يمكن ان تتفق كل الاطراف السياسية و الاجتماعية بتضارب مصالحها على ما يدعم الالتفاف الى الوراء نحو الاستبداد. الا ان رفض الحكومة لهذا المطلب و تجاهلها له ادى الى ارتفاع سقف المطالب فاصبحت مطالبة باسقاط هذه الحكومة و تكوين مجلس تاسيسي لصياغة دستور جديد للبلاد و تنبثق عنها حكومة جديدة.
في هذه الظروف يجب ان نذكر ان الترتيب الزمني في المطالب ضروري. تفاديا للحكم العسكري كما ينادي به البعض يجب المطالبة بتكوين مجلس دستوري اولا ثم اسقاط الحكومة الحالية. ان الاعتصام بالقصبة اليوم ..هو دليل عن تمسك الشعب التونسي بمطالبه الاساسية، فالهدف المرحلي هو ارساء نظام ديمقراطي و كل خطوة في هذا الاتجاه هي مرحب بها، نتقدم و لكن بثبات.. و ذلك حتى لا تستغل الاوضاع بعض الاطراف التي بامكانها فرض اجندتها الخاصة.
ان جل المهتمين بشؤون الحكم اصبحوا ينادون بتجاوز النظام الرئاسي برمته و اعتماد نظام برلماني و نحن لا ننكر الجاذبية التي يتمتع بها هذا الاسلوب في الحكم لكن ننبه الى ان شروطا كثيرة تجب لنجاحه ومن بينها الخبرة الديمقراطية و الولاء الحزبي و قوة المؤسسات … و نحن نقدر ان هذه الشروط غير متوفرة في تونس حاليا، اضافة انه لا زلنا نلمس عند الشعب ارتباطا بالاشخاص شئنا ام ابينا و بالتالي فان اعتماد الاسلوب البرلماني سيكون سببا لعدم الاستقرار السياسي و الحكومي و لفقدان الدولة لهيبتها.
و من اجل هذا فاننا و على عكس الكثيرين و من موقع المسؤولية التاريخية نرفض النظام البرلماني و نطالب بحكم شبه رئاسي او نصف رئاسي قد يمهد في اوقات لاحقة لاعتماد اسلوب حكم اكثر تطورا.
حركة التغيير الاجتماعي
Je m’excuse de vous commenter en français par défaut de clavier pour communiquer en arabe.
Il est certain que la transition vers la démocratie, à partir du totalitarisme le plus absolu, et d’une durée exceptionnellement longue n’est pas aisé, il même plein de dangers, et la bataille vers la démocratie est loin d’être gagnée, loin sen faut!!!
En effet, et en dehors de quelques périodes où les lutes inter-destouriennes pour le pouvoir avaient permis quelques fenêtres, le pays avait été enfermé sous une chape de plomb depuis le début des années 60. Cette chape a induit une déstructuration de notre société, qui a perdu au fil du temps ses multiples connexions internes constitués par les réseaux parallèles et différents reliant les corps professionnels, les régions, les associations en un mot la société civile.
une telle trame constitue une exigence fondamentale d’une vraie démocratie, qui sans elle ne peut qu’aller sans défense vers la récupération par les uns ou les autres ; mais toujours nécessairement vers une situation qui ne peut que reproduire à terme le même schéma où un SAUVEUR vient se substituer au pouvoir pour le peuple et PAR LE PEUPLE.
Dans une telle situation, la faiblesse des organisations démocratiques de toute nature,(partis, associations, syndicats etc..) ne peut être corrigée à travers une centralisation du pouvoir dans le sens du maintien du PRÉSIDENTIALISME.
la solution que je pense être la seule valide pouvant mener la Tunisie, et de manière progressive vers la démocratie, est dans une DÉCENTRALISATION TRÈS ÉLARGIE DU POUVOIR.
En effet, si les gens se connaissent peu au niveau des grandes villes, et encore moins au niveau du pays, ils se connaissent de plus en plus au niveau des quartiers, la révolution de Janvier les ont encore plus rapprochés. Ils sont capables, aussi à ce niveau de se juger les uns les autres de manière objective, de pouvoir évaluer les manquements erreurs et mensonges, et à ce niveau un choix électif sera nécessairement beaucoup mieux assis sur une réalité palpable, et risque bien moins l’erreur que nous impose l’ignorance de la nature réelle de tel ou tel responsable.
Le risque de toute démocratie est congénital, car on délègue à des personnes élues pour un temps le pouvoir d’agir au nom de la communauté! aucun prétendant à la représentation élective, ne vas dire autre chose que sa ferme volonté de servir la communauté, aucun prétendant même le plus vil des voleurs, ne va se priver de clamer son amour du peuple et sa engagement à son service, et pourtant tous ne le sont pas, loin s’en faut!!
Comment, un peuple privé si longtemps du droit de connaître non pas les apparences mais le fonds des choses auquel on ne peut aboutir qu’à travers le débat et la contradiction, peut il faire les bons choix au niveau du pays, qu’il ne connait que géographiquement car nous avions été saucissonnés pendant 50 ans??
Comment un peuple commençant à peine à réapprendre la faculté d’analyser peut il se défendre contre les professionnels du mensonge et de la falsification que sont la très grande majorité des politiciens professionnels??
Comment à défaut de repères extraits de la vie réelle, que chacun de nous a au niveau de son quartier, ou de son village, voulez que nous puissions nous déterminer en restant dans les déclarations d’intention sans avoir les outils de jugement et d’évaluation nécessaires que fournit la vie réelle???
A ce stade de notre démocratie encore balbutiante, la plus étendue des décentralisation constitue le seul outil à travers lequel le peuple pourrait maîtriser son avenir, et barrer la route à la récupération.
A ce jour déjà, plusieurs récupérations sont possibles et sont en compétition sous des alliances et dénominations diverses :
1) Une récupération à noyau militaire, qui est déjà en route, avec une forte présence de l’armée dans le Ministère de l’Intérieur, le corps des gouverneurs et d’autres corps encore vu les destitutions successives de nombre de hautes responsables des sociétés étatiques, organismes financiers et autres. C’est cette voie qui a marqué le plus de points, d’une manière peut être difficilement réversible du moins à court terme.
2) Une récupération intégriste, n’est en aucun cas exclue, elle pourrait même se subordonner à la première, du moins pour un temps
3) Une récupération RCDiste, elle n’est pas exclue non plus, elle aussi pourrait se subordonner à la première.
Les différents ingrédients d’une récupération totalitaire sont entrain de se mettre en place, les uns et les autres soit disant différents sont des compétiteurs dans le même champ, aucune alliance n’est exclue, et surtout pas l’appui que toute tentative totalitaire cherchera immanquablement auprès des puissances intéressées.
Telles sont les perspectives qui s’annoncent!!
Face à une telle perspective, les moyens et les parades se situent sur deux fronts essentiels :
a) déployer tous les efforts pour orienter la réforme constitutionnelle vers le plus de décentralisation possible.
b) multiplier les organisations de base, dans les lieux d’habitat, de travail, les maisons des jeunes, et transformer les anciens locaux RCd en locaux démocratiques locaux, pour donner une assise à cette activité associative de base.
Sur cette base, il est alors possible de fédérer les forces, de se coaliser et d’imprimer le destin de la Tunisie vers une démocratie de fait.