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L’emploi constitue sans doute l’un des plus grands chantiers auxquels fait face la Tunisie. Le taux de chômage passera de 14% (fin 2010) à 20% fin 2011. Une situation bien alarmante comme on peut le constater dans le schéma ci dessous:

En résumé: nous avons 520,000 chômeurs auxquels se rajoutent 180 à 230 000 chômeurs potentiels (emplois menacés + impact de la crise en Lybie) et 80 000 nouveaux diplômés Juillet 2011. Une situation critique que le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle tente de résoudre en mettant en place un programme d’urgence agissant sur 4 axes :

  • Stimuler la création de nouveaux postes
  • Développer l’entreprenariat
  • Soutenir les entreprises et préserver les emplois
  • Accompagner les demandeurs d’emploi et développer leur employabilité
  • Les premières mesures importantes de ce programme concernent essentiellement la création de nouveaux postes avec 20 000 recrutements dans la fonction publique, 20 000 dans l’armée et la sûreté nationale, 15 pilotes nationaux (comme la numérisation de la Bibliothèque nationale visant à créer 1000 emplois) et 20 000 recrutements projetés dans le secteur privé.

    Autre mesure importante : la réduction des délais pour les concours de la fonction publique de 1 an à 3 mois et la centralisation des concours de tous les ministères sur un seul site : www.concours.gov.tn

    En ce qui concerne le programme AMAL dont on a beaucoup parlé mais pas vraiment compris, il vise à accompagner les demandeurs d’emploi comme l’expliquent les schémas suivants:

    Evidemment, l’Etat ne peut, à lui seul, résoudre le problème du chômage, surtout que le gouvernement actuel n’est là que pour quelques mois, ce qui limite son champ d’action (il faudrait en effet revoir l’adéquation entre les diplômes du supérieur et le marché du travail ce qui impose une coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur). Il ne s’agit donc pas de solutions miracles mais d’un programme d’urgence visant à trouver des réponses rapides pour limiter les dégâts et préparer le terrain à l’équipe qui succèdera après les élections.

    Challenge Emploi

    Une nouvelle campagne de communication s’apprête à être lancée par le Ministère vers la fin du mois de juin: Challenge Emploi. Cette campagne sera une campagne 360 degré (affichge urbain- radio- télé- presse- web) et sera basée sur le témoignages de plusieurs personnes, chacune issue d’un gouvernorat. Elle aura comme slogan “Ettachghil masouliti zéda” (l’emploi est ma responsabilité aussi) ciblant aussi bien les demandeurs d’emploi que les employeurs et institutions afin de sensibiliser tout le monde. L’emploi est la responsabilité de tous semble d’ailleurs être le mot d’ordre chez la jeune équipe du cabinet ministériel. “Si tout le monde ne s’y met pas, la mauvaise monnaie va chasser la bonne” dixit Wissem Ghrobel, rentré de France où il travaillait chez McKinesey, pour prêter main forte au gouvernement de transition. Pas toujours facile puisqu’en plus des besoins urgents de la population, la jeune équipe du cabinet ministériel, (volontaires pour la plupart d’entre eux) fait face aux critiques des 7000 employés du ministère, qui n’apprécient pas toujours ces nouveaux visages, venus bousculer les habitudes administratives et accélérer les procédures. “C’est normal, dans tout changement, il y a une résistance” relativise Ramla Jaber, chargée de communication au ministère. “On les comprend, mais on ne peut pas consulter 7000 personnes pour mettre en place des mesures d’urgence.” rajoute-t-elle. Mais à vrai dire, le changement ne concerne pas uniquement les procédures, il semblerait qu’on ait besoin d’une révolution des mentalités!

    PS: Pour être informé des actions et mesures du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, vous pouvez consulter leur page facebook

    *Crédit images: Présentation du Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle