Par Hind Mandy ,
A un moment historique ou les tunisiens devraient fêter leur révolution, j’emploie le terme fête dans son sens le plus large comme dépassement et renversement des normes, rien à l’horizon ni à l’est ni à l’ouest ni au sud, il n’y a plus rien dirait Ferré. Ni nouvelle pièce de théâtre, ni film, ni festival, ni fêtes populaires ne sont visibles.
La récupération du patrimoine est une œuvre noble mais c’est un travail de longue haleine et l’affaire de tous pas uniquement du ministère de la culture .Citoyens, police, douaniers différents ministères ont montrés l’exemple dans la récupération des pièces archéologiques, ainsi que l’arrêt des travaux dans la zone archéologiques de la Maalga .Mais ce sont des dossiers, qui dureront des années puisque les déclassifications ont commencé depuis les années quatre vingt dix, il va falloir mener des batailles juridiques pour exproprier et compenser des acheteurs légitimes dont certains peut être n’étaient même pas au courant de l’origine de ces terrains .
Mais est ce cela le travail fondamental du ministère de la culture ?
On aurait du agir dans l’urgence dans l’ici et le maintenant pour initier la création et surtout des projets pour les régions.
Quel est le bilan technique du ministère ?
Il aurait fallu débloquer les subventions pour que les artistes travaillent, initier des workshops à travers toutes la République pour donner l’occasion aux jeunes et moins jeunes : d’écrire, dessiner, peindre, scénariser, filmer, théâtraliser la révolution.
Cela aurait été important de baliser le moyen terme et les étapes futures très proches en initiant des études sérieuses et objectives quant au devenir culturel de nôtre pays et laisser au ministre qui prendra le relais une palette de propositions techniques indépendamment de toute considération de politique culturelle quant à la gestion des différents sujets.
On aurait pu conduire des études concernant l’octroi des différentes subventions et achat afin d’inventer un système objectif concernant une question, souvent sujet de discorde.
Plus urgent encore étudier quel va être le rôle de la culture dans les régions parce que cela n’est pas aussi simple que l’on croit, et ne dépend pas uniquement des moyens matériels.
Mais il faut redéfinir le rôle des commissariats régionaux de la culture dans l’avenir .La priorité de ces structures,si on les maintiens, sera la gestion des spécificités régionales, le recensement du potentiel humain artistique et intellectuel qui se trouve sur place qui varie d’une région à l’autre puisque beaucoup ont quittés leurs régions natales à défaut d’environnement rendant possible l’action culturelle. Ainsi on pourra accompagner l’éclosion de lieux et d’espace de convivialité pour l’initiation et la création artistique, qui remplaceraient les maisons de culture et dans le même temps rétabliraient la relation de confiance avec le public. Sans oublier la mise en place de festival et manifestation spécifiques et spécialisés et non de pâles copies de ce qui se passe dans d’autres régions.
Pourquoi n’avoir pas réfléchi les statuts des différentes institutions culturelles publiques qui travaillent sans fil conducteur et dans une gestion de fait ?
Il serait urgent de commander une étude qui s’intéresserait à l’organigramme et le système de fonctionnement du ministère et surtout sa politique de recrutement future qui se doit plus efficace .Des dizaines d’écoles supérieures nous donnent des artistes,animateurs, techniciens et managers culturels ; non à une politique d’emploi qui a marginalisé ce ministère pendant les dix dernières années. Pour changer le système, le ministère doit être géré par des spécialistes d’une manière moderne car le dysfonctionnement que nous constatons est archaïque, depuis les années soixante.
Pour gagner en temps et efficacité il aurait été judicieux de confier cela à des bureaux d’études ou des instances spécialisées qui associeraient surement à ces réflexions les professionnels des différents secteurs. Mais tout a été fait dans le désordre : on a demandé ce travail aux artistes et différents managers culturels .Ils se sont associés de différentes manières pour faire des propositions et aider le ministère qui pour la circonstance a organisé diverses réunions sectorielles. La plèbe se retrouvait à deux cent pour papoter avec le ministre, très bien pour la catharsis, tandis que les barons des différends secteurs sont reçus dans les salons du ministère comme depuis toujours. Entretemps des commissions centrales, tout à fait opaque quant à leur composition, ont été mises en place à la va vite pour élaborer les festivals d’été : pour quel résultat ? Il ne faut pas insulter l’avenir mais nous avons l’impression que, le ministère au lieu d’avoir un rôle fédérateur n’a fait que diviser les diverses parties.
Tout un chacun à la recherche de légitimité, des problèmes de toutes sortes sont apparus : querelle autour du leadership au syndicat des musiciens, quid de la représentativité entre le syndicat et l’union des comédiens, un nouveau syndicat des producteurs de cinéma a vu le jour pour déstabiliser le premier, une multitude de chambres syndicales des entrepreneurs de spectacles sont en devenir .Pourquoi tel artiste pour l’ouverture du festival de Carthage, polémique autour des artistes et chanteurs invités du Machrek ;qui finalement fait quoi ? qui est entrain de choisir les spectacles et mène les discussions avec les différents intervenants ? mystère, boule de gomme et des silences bien lourds.
Tout cela est un signe de bonne santé me diriez vous, oui mais on ne peut se contenter de cela. Finalement il y a un manque de clairvoyance, tout semble très brouillon et annonce un naufrage de la culture.
La culture est liberté. Les subventions la réduisent en esclavage. Voulez-vous une culture à la française, complètement soumise au pouvoir ? Continuez comme ça.
bien d’accord Pascal mais la culture c’est aussi des moyens à mettre en oeuvre et des gens qui travaillent.A ce moment si on te suis bien il faut enlever le ministère de la culture comme dans beaucoup de pays?
Pour certains le ministère de la culture n’est qu’une subvention et une programmation des festivités de l’été :mezoued et genre Lotfi Bouchnek qui à l’occasion bat tous les record en présentant une offre très alléchante pour présenter la cérémonie d’ouverture du festival de Carthage quiet à le faire bellouchi!! quelle calamité, hier il suppliait Ben Ali pour se présenter aux élections 2014 , aujourd’hui il se présente comme le chanteur de la révolution et donateur de bienfaisances.
Opportunistes vous n’avez aucune dignité, enterrez vous, et encore, si dieu acceptera vos supplications.
quant à la TAP , la journaliste Imen Bahroun a remué terre et ciel et a attaqué virilement le ministre de la culture pour avoir ,soit disant annoncé , que Bouchnek a été retenu pour la cérémonie d’ouverture , et s’etait contre dit par la suite. Un petit conseil : ce qui est certains c’est que l’actuel ministre de la culture est plus honnête que la TAP qui n’était durant 50 ans que la voie de son maitre , je ne pense pas qu’un jour au lendemain les journalistes de la TAP changeront, il plus honnête que qu’une petite journaliste chiffonnée par Hannibal , donc gardes tes critiques chez toi ,ce n’est par ces petites portes que tu regagneras la radio tunisienne
à l’auteur
Non je ne suis pas d’accord avec toi . Tout ceci n’ annonce pas le naufrage de la culture .Au contraire ,maintenant que la “muselière” imposée par la dictature est enlevée,tu verras ce qui sortira de notre pays
Ma lecture de l’article est comme celle de FF mais je crois seulement que l’auteur nous met en garde contre le naufrage mais il faut quand même structurer et laisser les artistes travaillés et nous donner des créations libres .Les polémiques que nous voyons autour de Bouchnak que le ministère n’aurait pas du programmer et lui n’aurait pas du accepter n’aident pas à avancer.Il y a tellement de jeunes d’artistes et moins jeunes tels que Chmak et Gouja à programmer.
La culture en Tunisie souffre : bien évidemment.
La culture en Tunisie continuera à souffrir : pendant quelques années, oui.
Pourquoi : ces structures sont pourries, ses moyens (financiers et structurels) insuffisants et ce n’est pas la crise qui frappe la Tunisie (tourisme, économie, politique, insécurité…) qui va me contredire.
Faut-il croire en nos jeunes et en l’avenir (à moyen et long terme) ? : bien évidemment et même dur comme fer.
Depuis le mois de février : Le Ministère de la Culture dirigé par Ezzedine Eschaouch n’est qu’une horrible mise en scène où s’entremêlent : vengeance personnelle, règlement de comptes, manipulation, mauvaises décisions, délation, rétractation, combines, copinage (et là je rejoins la personne qui a rédigé l’article et qui semble très bien informés) … et retour à la case départ avec le retour de personnes très impliquées avec l’ancien régime.
A part le fait de parler, rien n’a véritablement changé.
Bonjour…..!
Je vous lis toujours avec plaisir, mais si vous attendez qu’une Institution organise la Fête de VOTRE Révolution, c’est qu’elle vous échappe déjà !!!
….Et si en plus vous attendez qu’un quelconque Ministère de la Culture organise la CREATION Artistique,c’est une fois de plus mettre les Artistes en position de faire-valoir !
Commencez d’abord par ne pas mélanger Art et Culture et comprenez que l’Art a besoin de liberté pour s’exprimer….Sinon il est à la botte de TOUS les Pouvoirs (Politique, Religieux ou Marchands)comme il l’a été pendant des siècles. En outre il ne s’apprend pas à l’Ecole : on peut étudier l’Histoire de l’Art avec beaucoup de profit, mais on ne peut en aucun cas apprendre à CREER, c.a.d. à inventer quelque chose qui n’existe pas encore. Si l’école s’en était chargée, jamais l’Impressionnisme, le Cubisme, le Pointillisme, l’Art Abstrait, le Surréalisme etc…, n’auraient vu le jour!
C’est en grande partie pour cela que vous ne verrez jamais un VRAI CREATEUR dans une quelconque Commission…Ce qui ne devrait pas empêcher théoriquement un VRAI Ministère de la Culture de mettre des espaces à disposition des Artistes à la condition absolue qu’il ne cherche en aucun cas à influencer leur travail. Déjà, cela serait révolutionnaire! Un Salon des Indépendants (que nous n’avons même plus en France) serait par exemple tout à fait bienvenu…..
Par contre il est impératif que les Artistes s’entraident, mais surtout que le PUBLIC, c.a.d. VOUS les souteniez! C’est plus efficace qu’un Ministère.
Enfin, pour terminer sur une note constructive, étant donné que je suis Sculpteur et que je soutiens très largement votre Révolution sans pour autant savoir comment m’impliquer davantage, s’il y avait en Tunisie des Plasticiens prêts à réaliser un projet vraiment révolutionnaire (comme le Guernica de Picasso, par exemple)et à coopérer avec une vieille barbe française, je suis partant!!!!!
Très amicalement quoiqu’il en soit…….I.D.
le ministre de la culture est use jusqu a la corde ,ce n est pas MALRAUX…………….
pas d initiatives, pas d encouragements a la creation artistique,pas de projets a realiser
BREF il s est trouve un autre emploi maire de LA PRESTIGIEUSE CARTHAGE . bonjour les cumulards
ce GVT DE vieillards a la solde des affairistes du RCD essaies surtout de garder ce qui reste d un pouvoir
illegitime ,sans ambitions pour notre pays , manipulant l opinion avec flics,armee,medias pr retablir l ordre du gang ben ali dont ils sont avec MBAZAA le prolongement…….
QU ILS PARTENT VITE…….
Le gros avantage de la Démocratie sur toutes les autres formes de Gouvernement réside dans le fait que précisément, les Gouvernants sont obligés d’agir à visage découvert! Il n’est pas plus mal que les masques tombent et que vous voyez de quoi sont capables ceux qui réclament vos suffrages, surtout dans une période de transition. Il ne tient qu’à vous de ne pas les reconduire.
Ne perdez jamais de vue le principal: en Démocratie, le Peuple a TOUJOURS le dernier mot !!!!!!!!!!!!!